AlbaLe soleil filtre à travers les persiennes, dessinant des raies dorées sur le couvre-lit. Je cligne des yeux, la conscience émergeant lentement du gouffre profond et paisible où je m’étais engloutie. Mon corps n’est plus une terre étrangère. C’est un instrument nouvellement accordé, chaque corde encore sensible, vibrant du souvenir de la nuit.Je m’étire, et le mouvement est fluide, animal. La fatigue qui pesait sur mes os a disparu, remplacée par une vitalité sourde, une énergie contenue qui couve sous ma peau. Je tourne la tête sur l’oreiller. L’autre côté du lit est vide, intact, mais l’oreiller porte encore l’empreinte légère d’Adriel, et son odeur , bois, nuit et puissance mâle imprègne les draps. Un frisson me parcourt, non de honte, mais de possession. Il est venu me chercher au petit matin, m’a déposée ici, endormie et confiante, avec un bruit posé sur le front qui avait la douceur d’un sceau.La paix que j’éprouve est si vaste, si neuve, qu’elle en est presque effrayante.
Last Updated : 2025-11-16 Read more