All Chapters of SOUS LA DOMINATION DE L'ALPHA : Chapter 21 - Chapter 30

AlbaLa paix est un voile trop fin. À travers la douce torpeur de l'aube, à travers la chaleur de son bras enveloppant mon corps nu, les questions commencent à percer. Lentes, d'abord, comme des gouttes d'eau froides. Puis plus pressantes, plus lourdes, jusqu'à former un lac d'inquiétude au fond de mon ventre.Je regarde la lumière grandir, dessinant les contours de la chambre, illuminant les vêtements éparpillés au sol. Des preuves. Les preuves de notre folie. Mon regard se pose sur son visage apaisé dans le sommeil. Les traits détendus, il paraît plus jeune, et pourtant, chaque ligne, chaque cicatrice invisible raconte une vie que je n'ai pas vécue. Une vie qui le sépare de moi.Dix-sept ans. À peine un an de moins que moi. C'est l'âge de sa fille. L'âge de Samantha.Samantha.Le nom résonne dans ma tête comme un glas. Ma meilleure amie. Son rire, ses confidences, ses rêves. La façon dont elle parle de lui, avec cet amour mêlé de respect, parfois d'exaspération. « Mon père, le surpr

AlbaLa porte du bureau se referme dans un claquement sourd, nous coupant du monde extérieur. Le son résonne comme un verdict. Ici, plus de regards indiscrets, plus de chuchotements étouffés. Seulement nous trois, et l'immense fossé qui nous sépare déjà.La pièce est plongée dans une pénombre relative, les lourds rideaux de velours filtrant la lumière crue du matin. L'odeur du cuir et du vieux bois, si familière, si rassurante d'habitude, semble aujourd'hui lourde de reproches.Samantha ne s'assoit pas. Elle se tient au centre de la pièce, dos à la grande bibliothèque, les bras croisés si fort sur sa poitrine qu'on dirait qu'elle tente de se maintenir en un seul morceau. Son regard, brillant de larmes refoulées, va de son père à moi, et chaque mouvement est une accusation.Lui, l'Alpha, contourne son large bureau, non pas pour s'y abriter, mais pour se placer devant, faisant face à la tempête. Ses mains se posent à plat sur le bois, les doigts légèrement crispés. Je reste près de la p

AlbaLa guerre d'usure s'éternise. Chaque jour est une tranchée creusée un peu plus profondément dans l'âme de l'homme que j'aime. Je le vois pâlir imperceptiblement lorsque Samantha, avec une dextérité diabolique, glisse un « Maman disait toujours... » ou un « Tu te souviens, papa, quand nous étions une vraie famille ? ». Ses épaules, si larges, semblent ployer sous le poids des souvenirs transformés en projectiles.La nuit, dans l'intimité volée de notre chambre, il se terre en silence. Son étreinte est toujours aussi enveloppante, mais je sens la tension qui ne le quitte plus. C'est un guerrier qui défend un fort assiégé, et l'ennemi est son propre sang.Et moi, je me meurs un peu plus chaque jour. Ce n'est pas seulement l'amour que je lui porte qui souffre, c'est la perte déchirante de mon amie. Je regarde Samantha de loin, son sourire qui n'est plus jamais pour moi, sa solitude calculée. Elle me manque. Terriblement. Son rire franc, ses confidences à l'arrière-goût de secrets par

AlbaLa comédie s’enracine, devient notre seconde peau. Chaque jour est une répétition douloureuse, une chorégraphie de regards évités, de silences calculés, de sourires qui meurtissent avant d’atteindre mes lèvres. Je porte le deuil de notre complicité en public, et le soir venu, dans le secret de notre chambre, nous nous raccrochons l’un à l’autre comme des naufragés à une épave. Ses baisers ont le goût du sacrifice, ses étreintes la frénésie de ceux qui savent le temps compté.Pour que son manège marche, pour qu’elle croie vraiment à mon désir de m’éloigner de son père et de m’intégrer à la meute sans lui, je dois aller plus loin. Je dois tisser d’autres liens. Visiblement.Mon choix se porte sur Kieran. Un jeune loup, fier, solide, respecté. Pas un rival pour l’Alpha, trop jeune, trop loin dans la hiérarchie. Un compagnon plausible. Une distraction crédible.Je le trouve à l’entraînement, torse luisant de sueur sous le soleil pâle. Je m’approche, sentant le regard de Samantha brûl

AlbaLa nuit tombe comme un rideau de velours, épais et étouffant, enveloppant la maison dans un silence si lourd qu’on pourrait le découper au couteau. Seul le craquement des branches sous la brise ose le troubler, un son sec, presque menaçant, comme si la forêt elle-même retenait son souffle. Je suis là, adossée contre le mur du salon, les doigts crispés autour de mon verre de vin à moitié vide, feignant une calme indifférence alors que mon cœur cogne contre mes côtes comme un prisonnier cherchant à s’échapper. La robe que j’ai choisie , noire, moulante, avec une encoche juste assez profonde pour laisser deviner la courbe de mes seins , me semble soudain trop serrée, comme si le tissu lui-même pouvait sentir la chaleur qui monte entre mes cuisses.C’est alors que je le sens avant même de le voir. Une présence. Un frisson électrique qui parcourt ma nuque, me forçant à lever les yeux.Adriel se tient dans l’embrasure de la porte, immobile, les épaules larges presque bloquant le passag