La nuit avait laissé derrière elle un goût de métal, comme si l’air avait été limé par quelque chose qui n’aurait jamais dû respirer.Afella s’éveilla lentement, mais rien n’était ordinaire dans ce matin-là :les coqs ne chantèrent qu’une seule note, courte ;les chiens ne coururent pas ;et même les enfants, d’habitude bruyants dès l’aube, restèrent silencieux, comme si une main invisible leur avait posé un doigt sur les lèvres.Tislin n’avait presque pas dormi.Elle se tenait près de la margelle du puits, immobile, le regard fixé sur l’horizon.La spirale rouge sur son bras avait cessé de briller, mais elle gardait une chaleur sourde, comme une braise couverte de cendre.Hassan rejoignit le cercle de pierre.Younes marchait derrière lui, pieds nus, les yeux mi-clos.— Il est là, dit Younes sans lever la tête.— Qui ? demanda Hassan.Younes ne répondit pas.Tislin, elle, répondit.— Celui qui marche sans ombre.Hassan resta figé.Il avait entendu ce nom une seule fois, dans une histo
Last Updated : 2025-11-15 Read more