All Chapters of Hassan et Lalla Tislin: Chapter 31 - Chapter 40

L’intérieur du cœur n’était pas un lieu.Ni un tunnel.Ni un rêve.Ni une mémoire.C’était un battement.Un espace vivant qui se contractait et se dilatait,comme un géant endormi qui respirait à travers le monde entier.Younes entrouvrit les yeux.Il flottait —ou peut-être qu’il était maintenu par la lumière elle-même.Pas une lumière chaude.Pas une lumière froide.Une lumière nécessaire,faite pour remplir ce qui manque.— “Tu es venu.” dit la voix du cœur.Elle était partout.Dans l’air.Dans la pierre.Dans les os de Younes.— Je ne savais pas si… je pouvais…— “Tu n’es pas venu parce que tu pouvais.Tu es venu parce que tu étais le seul à avoir de la place.”Younes respira difficilement.— De la place pour quoi ?— “Pour ce qui manque au monde.”Le cœur fit un battement.L’espace vibra.Younes sentit sa poitrine répondre,comme si son propre cœur essayait d’imiter celui qui l’entourait.1. La fracture se révèleUne fissure de lumière se forma devant lui.Fine.Parfaite.Trancha

Le colosse émergea entièrement de la terre,comme si la montagne elle-même se mettait debout.Il n’avait pas de forme claire.Son corps était fait de poussière,d’échos anciens,de souvenirs solidifiés.Chaque mouvement dégageait une odeur de roche chaudeet une vibration profonde qui faisait trembler la lumière autour de lui.Ses “yeux”, s’il en avait,étaient deux cavités remplies d’un vent gris,un vent qui ne venait de nulle partet qui avalait le silence.Il fixa Younes.Et toute la vallée cessa de respirer.1. La reconnaissanceLe premier souffle recula immédiatement.— “Il t’a reconnu.”Younes sentit son cœur — le nouveau, celui du cœur ancien —battre dans sa poitrine.— Pourquoi… ?— “Parce que tu es celui qui porte maintenant ce que lui servait autrefois.”— Je… je ne comprends pas.Le premier souffle posa une ombre sur le sol.— “Il était le gardien du cœur.Celui qui veillait quand les trois êtres — nous — étions encore entiers.”— Et maintenant ? demanda Tislin.— “Mainte

Le silence retomba sur la vallée comme une poussière lourde.Pas le silence naturel de la nuit,mais celui qui suit une onde qui a failli tout casser.Au centre du cercle que la lumière dorée avait tracé,Younes respirait à genoux,la tête baissée,comme un survivant revenu d’un endroit où le temps n’existe pas.Hassan se précipita vers lui en trébuchant :— Younes ! Mon fils ! Est-ce que tu m’entends ?!Il posa ses mains sur ses épaules,

La nuit tomba plus vite que d’habitude. Comme si le ciel, lui aussi, voulait cacher ce qui venait de se passer.Le Gardien avait emmené le groupe vers un ancien refuge de pierre, un abri creusé dans la montagne, assez profond pour étouffer les murmures de la vallée et assez calme pour que Younes puisse respirer sans être arraché à lui-même.La coquille de Tislin éclairait l’intérieur d’une lueur bleutée. Hassan installa son fils contre un mur lisse, encore tremblant, ses mains cherchant un rythme qu’il ne retrouvait plus.Le premier souffle tournait autour d’

La silhouette avançait lentement,comme si chaque pas était une décision.Elle ne marchait pas vraiment sur le sol ;le sol semblait plutôt se déplacer sous elle,comme pour lui faire place.Hassan sentit sa gorge se resserrer.Même le vent, habituellement libre dans la vallée,restait suspendu,hésitant à toucher cette présence.Younes, lui,ne bougeait pas.Il observait le point lumineux qui approchait,ses yeux dorés fix&eac