Novels by Constance C. O

Il n'avait pas besoin qu'on lui dise l'épave émotionnelle que son amie naviguait actuellement. Il en avait été témoin.Marissa hocha la tête à nouveau, un signal pour Rafael de la laisser sortir. Sans hésitation, il le fit.Simultanément, le chauffeur d'apparence gentille, dans son costume noir impeccable, sortit pour l'aider avec les sacs. En une demi-seconde, leurs deux petites boîtes furent soulevées du coffre et placées soigneusement sur le trottoir.Après avoir marmonné leurs remerciements au chauffeur, ils se tournèrent pour se diriger vers la façade familière et brillante de son immeuble d'appartements. Juste avant que les portes coulissantes transparentes ne se ferment derrière eux, Marissa entendit le bruit bas et guttural du moteur du SUV qui accélérait.Elle fut momentanément convaincue, dans son état à moitié conscient, qu'elle avait physiquement laissé les souvenirs angoissants de Paris, d'Adrian et de la galerie sur le siège arrière, et que le chauffeur s'éloignait maint

Il ne lui demanda pas de rester avec lui. Il n'envoya pas de note exigeant sa présence. Il ne fit pas un seul bruit lorsqu'un homme étrange, d'apparence moyenne et de taille dodue, prit le siège qu'il avait payé.La vérité était qu'Adrian ne voulait pas non plus s'asseoir à côté de Marissa, pas après l'affichage public des émotions. Il la jugea entièrement responsable de ce qu'il considérait comme un moment extrêmement embarrassant et inutile lors d'un événement international majeur.Un événement hébergé, de manière insultante, dans son propre hôtel.Même s'il s'était intentionnellement tenu à l'écart des médias sociaux pour éviter ce qu'il savait qu'il verrait — des images et des commentaires qui l'auraient sûrement encore plus enragé — son gestionnaire de médias sociaux, Julian, l'avait déjà informé de l'état des médias.Il avait été alerté d'un flot de photos floues, de vidéos mal filmées et de multiples articles qui circulaient rapidement sur les journaux en ligne, les médias de p

La lune et le soleil étaient toujours engagés dans leur guerre éternelle et tranquille, positionnés dans des coins séparés du ciel pâle. L'un cédait lentement, à contrecœur, la place à l'autre.L'air, malgré le soleil levant, était vivement froid, possédant ce froid profond et assoupissant propre aux heures avant l'aube. Mais le froid n'arrêtait pas les petits oiseaux urbains de vaquer à leurs activités matinales incessantes.Ni l'épuisement, le froid, ou le profond traumatisme émotionnel n'empêchaient Marissa et ses amis de traverser dans un grand SUV noir. Roulant à toute vitesse sur la voie libre, le véhicule était une bulle scellée de silence et de tension inexprimée alors qu'ils se dirigeaient depuis l'aéroport.Ils rentraient chez eux.En seulement trois jours — soixante-douze heures de sommets vertigineux et de bas dévastateurs — Marissa avait vécu une séquence de moments qui étaient maintenant soudés, pour le meilleur ou pour le pire, à son cerveau.C'étaient des souvenirs qui

« Tu es magnifique ce soir, Marissa, » Murmura ses lèvres lorsqu'il s'arrêta directement devant elle. Sa voix était basse, intime, bordée d'un respect involontaire.Marissa arrêta sa marche, mais ne prit pas la peine de lever son regard vers lui. Ses yeux étaient fixés sur l'espace vide près de son épaule. « Merci, » Répondit-elle d'une voix plate et sans émotion qui était beaucoup plus froide que l'air nocturne parisien.Adrian sut immédiatement qu'elle préférerait être n'importe où ailleurs dans le monde que debout à proximité de lui. Il remarqua qu'elle fixait son regard obstinément devant lui, évitant tout contact visuel.Il savait que c'était intentionnel, il comprenait pourquoi.« Je vois que tu t'en sors très bien dans la foule, » continua-t-il, tentant une entrée conversationnelle qui sonnait forcée et condescendante même à ses propres oreilles. « Tu établis toutes les bonnes connexions, je suppose. »Marissa força ses yeux vers son visage. Quand ils le trouvèrent finalement,

Il se tourna ensuite vers les trois personnes qui se tenaient à côté de lui avec une expression vive de gratitude. « Merci pour votre contribution, tout le monde. Marissa, vous avez conclu l'affaire pour le vendeur. »« De rien, Tobi, » entonnèrent poliment Jeanette et Derek.Du coin de ses yeux, Marissa aperçut Rafael lui faisant signe de la main là où il se tenait près de la sortie lointaine, un signal qu'il avait terminé son réseautage et était prêt à partir. Elle s'éclaircit discrètement la gorge avant de retourner toute son attention aux personnes puissantes qui se tenaient autour d'elle.« C'était vraiment agréable de vous rencontrer tous, » marmonna-t-elle avec un sourire charmant et sincère.« Le plaisir était pour nous, Miss Hayes, » répondit Jeannette, rendant le geste de Marissa avec un sourire chaleureux. « Nous pourrions certainement utiliser vos yeux avides et votre perspective fraîche lors de l'entretien de notre nouvelle vague d'artistes novices et de la critique des e

La troisième, dernière et la plus cruciale nuit de l'exposition d'art de Paris fut une tempête de glamour à enjeux élevés.Comme les deux premières nuits, chaque participant dans le vaste espace de la galerie était spectaculairement habillé, orné de vêtements qui étaient eux-mêmes des œuvres d'art. Chaque personne tenait une flûte élancée de champagne de prestige.Comme les deux premières nuits, les conversations étaient vives et stratégiques, les contacts étaient rapidement établis, et le rire doux et modulé de petits groupes exclusifs se répandait à travers la grande salle réverbérante.Cependant, cette nuit se sentait un peu différente.Étant l'événement culminant, la galerie était visiblement plus bondée, encore plus concentrée en influence et en argent.De nouveaux visages affamés étaient vus, de nouvelles voix convaincantes étaient entendues, et le plus important, les dernières peintures les plus attendues étaient exposées. Les guerres d'enchères étaient plus féroces parmi les n

« Raya, je... »« Tu devrais partir Rain, » l'interrompis-je sévèrement.« S'il te plaît Raya, » ses yeux étaient aussi tendres que sa voix. Il fit quelques pas loin de la porte, se rapprochant de moi. « Je sais que je suis un crétin et je ne mérite même pas d'être près de toi, » continua-t-il, réduisant progressivement l'espace entre nous. « Mais s'il te plaît, écoute-moi, » supplia-t-il.À ce moment-là, il était à quelques pas de moi. Je ne pouvais pas dire ce que je voulais. Il y a cinq minutes, je ne voulais même pas entendre sa voix, mais maintenant, c'était tout ce que je voulais entendre.« D'accord, » me suis-je résolue après une longue bataille interne. J'ai vu ses yeux s'illuminer. Me tournant vers Anna, j'ai remarqué qu'elle avait un sourire timide.J'ai roulé des yeux avec style devant elle, combattant mon envie de sourire aussi. « Je reviens bientôt, » marmonnai-je.« Prends ton temps, » lâcha-t-elle avec enthousiasme. « Je n'irai nulle part de toute façon. »Elle éclata

« Alors je me demandais si tu pouvais m'en avoir un, » marmonna Anna de sa voix la plus douce.« Je ne vais pas te prendre un trépied pour TikTok, Anna. »Je ne pouvais pas croire que je disais même ces mots. Comment une fille malade, qui pouvait à peine marcher, voulait-elle un trépied pour faire des vidéos TikTok ? Ma sœur devait juste être une folle.« Oh, allez Raya, » a-t-elle pleurniché bruyamment, frappant ses poings à côté d'elle sur le lit. « C'est juste pour s'amuser, » a-t-elle murmuré, croisant les bras avec des lèvres boudeuses. « Je n'aurai peut-être jamais l'occasion de le faire de toute façon. »Elle a chuchoté la dernière partie pour elle-même, mais mes oreilles l'ont entendue. Je lui ai lancé un regard noir, jetant la cuillère à glace dans la tasse à moitié vide.« Anna Rivera Chaste ! » ai-je appelé fort et sévèrement, tout comme Maman le faisait quand elle était furieuse.Elle se tourna vers moi, choquée que je l'aie entendue. « N'ose plus jamais prononcer ces mots

Un bruit sourd de claquements pénétra mes tympans, perturbant finalement mon sommeil. Quand il revint, je sursautai hors du lit. J'étais sûre que c'était sur ma porte, mais je n'avais aucune idée de qui c'était ni pourquoi la personne frappait, non, tapait si tôt le matin.J'ai forcé mes pieds dans les pantoufles coussinées que j'avais eues quelques jours auparavant, les traînant jusqu'à la porte en me frottant les yeux. J'étais à quelques pas de la porte lorsque le claquement fort est revenu.« J'arrive, bordel ! » lançais-je.Qui que ce fût, allait se faire remonter les bretelles pour avoir perturbé mon sommeil et possiblement, le sommeil de mes voisins.J'ai défait le verrou quand je suis arrivée à la porte, ouvrant la porte en grand avec la colère qui bouillait en moi. Mes yeux se sont écarquillés quand j'ai vu Rain debout devant moi.J'étais encore en train de transformer le choc en colère quand il s'est jeté sur moi, écrasant ses lèvres contre les miennes, ses mains autour de mo

Devin m'a ramenée à l'intérieur de la maison. Le bruit à l'intérieur était toujours à un volume élevé, alors il s'est dirigé vers l'escalier. Je l'ai suivi tranquillement, toujours un peu secouée par ce qui venait de se passer. Nous avons continué à marcher jusqu'à ce que nous soyons plus loin dans le couloir et que le bruit venant du rez-de-chaussée ait diminué.J'ai été la première à m'arrêter, le faisant se tourner pour me faire face. « Merci, » ai-je marmonné.« Je suis désolé pour Stacy, » a-t-il marmonné avec un peu de déception dans la voix. « Elle peut être un peu... »« Je comprends, » je l'ai interrompu calmement, lui montrant un faible sourire.Il hocha la tête. Il m'a fallu une minute pour rétablir l'équilibre dans mon cerveau, puis je me suis souvenue de ce qui m'avait fait sortir vers la piscine en premier lieu.« As-tu vu Rain ? » ai-je demandé.Il a commencé par secouer la tête. « As-tu essayé de l'appeler ? »Quand il a demandé, je me suis instantanément sentie stupid

J'ai levé les yeux pour voir deux filles debout devant moi. Elles portaient également des bikinis et je les ai reconnues de tout à l'heure. Elles gloussaient aux côtés de la fille garce chaque fois qu'elle faisait des commentaires sarcastiques.« Je sais où je t'ai vue, » a lâché l'autre avant que je ne puisse penser à une réponse.Celle avec le bikini rouge s'est tournée vers elle. « Tu ne te souviens pas de Stacy ? » elle a exhorté celle avec le bikini rouge qui m'a regardé à nouveau, cette fois plus intensément.« Elle me semble familière, » a-t-elle murmuré.« De la fête chez Rain ! » a annoncé celle qui n'était pas Stacy. « Nous lui avons demandé de nous chercher une bouteille de vin, mais elle ne l'a jamais fait. »Ce fut un moment de Eurêka pour Stacy et moi. J'ai réalisé où je les avais vues et elle a réalisé où elle m'avait vue. Malheureusement, j'aurais aimé qu'elles ne se souviennent pas. J'ai vu un sourire tordu se former sur les lèvres de Stacy.Elle a commencé à hocher l

Puisque j'étais déjà dans des toilettes, j'ai décidé de me vérifier et de m'assurer que tout était en place. J'ai pris quelques minutes de plus pour parcourir mon téléphone à la recherche de messages importants.Comme prévu, il n'y en avait aucun. Ma vie tournait désormais autour des Tetra. Soit David textait, soit Rain le faisait, quelques messages d'Anna depuis que David lui avait acheté un téléphone, mais c'était tout.Quand j'eus passé assez de temps, je suis sortie de la salle de bain. Devin m'avait en fait amenée à sa salle de bain, alors je suis sortie et l'ai trouvé assis sur le lit. J'ai regardé autour de la grande pièce. Contrairement à Rain qui décorait la sienne avec de l'art, Devin était moins artistique.Sa chambre était juste simple, non décorée, mais elle était très organisée, presque impeccable. Je pouvais dire que c'était quelqu'un qui planifiait ses affaires avant de les faire.« Merci, » ai-je murmuré quand j'ai été satisfaite de regarder autour de moi.Il leva les

Mandy fixa l'officier de police humain, incrédule. Elle ne pouvait pas croire que sa solution était de la ramener dans un endroit avec plus d'humains, convaincu qu'ils pourraient la protéger du danger que Victor représentait.Non seulement cela, mais il voulait qu'elle confesse ce qu'elle était à ces humains, exposant non seulement elle-même, mais le monde entier des Vampires, posant une plus grande menace à leur communauté, et à l'ensemble de la population de Stormcrest.« C'est absolument absurde Tyler, » marmonna-t-elle, les mots lui échappant à la fois dans sa tête et à voix haute. « Il n'est pas question que je vienne avec vous à Stormcrest, et pas question que je dise à d'autres humains que les vampires existent — et encore moins que j'en suis une. »La détermination dans son ton était à deux pas de la colère, et ses yeux le montraient.Tyler s'écarta davantage du canapé, se poussant plus près de son bord, les mains serrées. « Pourquoi pas ? » demanda-t-il, sincèrement confus pa

« Pardon ? »Mandy cligna rapidement des yeux, légèrement insultée par la demande de l'humain. En fait, insultée qu'il insinue qu'elle mentait.« Prouvez que vous êtes un... un vampire, » répéta Tyler, s'asseyant droit sur le canapé, se poussant en avant. « Montrez-moi quelque chose qui ne peut pas être expliqué par les capacités humaines normales. »Après une longue minute d'observation intense, Mandy hocha la tête. Une partie d'elle avait anticipé sa demande, le besoin de preuves tangibles au-delà de ses paroles. C'était tout simplement logique.Elle se leva de sa chaise, se déplaçant au centre du petit salon où il y avait de l'espace ouvert. Puis, avec une grâce fluide qui était déjà au-delà du mouvement humain normal, elle démontra sa vraie nature.Se déplaçant avec une vitesse surnaturelle, elle traversa la pièce dans un flou que les yeux humains pouvaient à peine suivre. Elle continua en soulevant la lourde table basse en chêne d'une main, la tenant en l'air comme si elle ne pes

Le soleil se levait sur Westlake alors que le service de Mandy se terminait, le restaurant se remplissant progressivement de la foule du petit-déjeuner. Elle se changea, enleva son uniforme, dit au revoir à Hank et à la serveuse du matin, et sortit dans la lumière matinale.Elle était plus faible maintenant qu'elle ne le serait plus tard, moins débilitante pour sa physiologie de vampire, mais elle restait un rappel de son altérité, de sa séparation du monde humain qui l'entourait.Mandy commença à marcher vers son cottage, ses sens en alerte pour tout signe d'être suivie, observée, surveillée. Victor serait au courant de son arrangement avec Tyler maintenant, bien qu'elle espérait que non.S'il l'était, il aurait des gens qui surveilleraient, attendraient, prêts à intervenir si la situation évoluait de manière à menacer sa communauté.Elle savait maintenant que rien ne se passait à Westlake sans qu'il le sache, elle devait donc être prudente, stratégique, prête à tout. Même si cela si

« Il est après minuit, » répondit Tyler, gardant sa voix basse pour éviter de déranger les autres locataires.« Et oui, tout va bien. Mais j'ai progressé, Rita. Des progrès significatifs. J'ai pris contact avec Mandy, organisé une rencontre pour demain matin. Elle va parler, expliquer ce qui est arrivé à Brad, révéler... tout ce qu'elle a caché. »Tyler s'entendit paraître plus excité qu'il ne le pensait. Il était censé être terrifié, pourtant il était là, rayonnant d'une oreille à l'autre.« C'est génial, » cria presque Rita, paraissant plus alerte alors qu'elle s'asseyait de son lit. « Voulez-vous que je vienne à Westlake ? Fournir une assistance pour la réunion ? »Tyler hésita, considérant l'offre. Avoir Rita présente fournirait un témoin supplémentaire, une sécurité supplémentaire, une crédibilité supplémentaire pour toutes les révélations qui émergeraient de la conversation avec Mandy.Mais cela risquait aussi d'aggraver la situation, de rendre Mandy plus sur la défensive, plus

Tyler vérifia sa montre — il était juste après minuit. Sept heures avant la fin du service de Mandy, avant leur rencontre à son cottage, avant la révélation qu'elle avait promise.Sept heures pour se préparer, planifier, considérer son approche d'une confrontation différente de tout ce qu'il avait affronté dans sa carrière d'officier de police.Pour la première fois depuis longtemps, son cœur s'emballa. Non pas à cause d'autre chose que de la pure peur. Peur pour sa vie. Il savait qu'il devait être prudent, stratégique, prêt à tout — y compris la mort.Si Mandy et Victor étaient effectivement des vampires, s'ils possédaient le genre de capacités dont Tyler avait été témoin dans le parc, ils représentaient une menace au-delà de sa formation, au-delà de son expérience et définitivement au-delà de sa capacité à contrer ou à contrôler. Il était impuissant devant eux.Il devait aussi être ouvert d'esprit, réceptif, disposé à considérer des explications qui remettaient en question sa compré

La question resta suspendue dans l'air, chargée d'implications, de révélations, de défis à la compréhension même de la réalité par Tyler.Mandy observa son visage, vit le moment où la compréhension commença à poindre — pas encore une compréhension totale, mais les premières lueurs de conscience qu'il avait affaire à quelque chose au-delà de son expérience, au-delà de sa formation, peut-être au-delà du domaine de la réalité conventionnelle elle-même.« Qu'êtes-vous ? » demanda Tyler, sa voix à peine audible, ses yeux fixés sur le visage de Victor, sur les dents trop pointues révélées par son sourire froid, sur l'éclat non naturel de ses yeux ambrés.« Cela, » commença Victor, se levant de son tabouret avec une grâce fluide, « est une question pour une autre fois, peut-être. Pour l'instant, je vous laisse tous les deux à vos retrouvailles. Je suis sûr que vous avez beaucoup à discuter. »Il se tourna vers Mandy, son expression sérieuse maintenant, toute prétention de civilité abandonnée