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Chapitre 6 — Là où le silence s’ouvre

ผู้เขียน: L'invincible
last update ปรับปรุงล่าสุด: 2025-07-04 20:18:13

Aya

Le jour s’est levé sur un silence étrange.

Ni pesant, ni paisible.

Un silence suspendu. Comme s’il attendait, lui aussi, que quelque chose cède ou commence.

Je suis seule dans cette suite encore imprégnée de son odeur.

Le drap froissé garde l’empreinte de son corps.

Le miroir face au lit me renvoie une image que je ne reconnais qu’à moitié.

Quelque chose a changé.

Je me lève nue, sans hâte.

Mes gestes sont lents, habités.

Chaque mouvement semble plus réel que d’habitude.

Comme si, pendant la nuit, ma peau avait appris à redevenir mienne.

Pas par oubli.

Mais par contact.

Je marche pieds nus sur les dalles froides.

J’ouvre une fenêtre.

L’air entre avec brutalité, vif, chargé de sel et d’échos.

Je respire profondément.

Ce matin, je ne fuis pas.

Je ne me cache pas.

Je m’approche d’une petite table en bois près du canapé.

Là, un mot.

Plié avec soin.

Pas un mot doux. Pas une promesse. Juste une adresse.

Un lieu. Et une heure.

20h. Ne sois pas en retard.

 S.

Je souris malgré moi.

Il n’est pas du genre à s’épancher.

Mais ce rendez-vous est une offrande.

Un fil tendu entre sa solitude et la mienne.

Je m’habille lentement, comme on se rhabille après une mue.

Mes vêtements semblent plus lourds qu’hier, comme si mon corps s’était alourdi d’un secret.

Je ramasse mes affaires. Je referme la porte.

Mais quelque chose reste là.

Suspendu.

Une part de moi.

Ou peut-être une part de lui.

Salvatore

Je l’observe à travers la vitre teintée de la voiture.

Elle ne sait pas que je suis là.

Pas encore.

Elle marche d’un pas ferme, la tête haute, comme si chaque rue lui appartenait.

Mais je vois la tension dans ses épaules.

La prudence dans ses gestes.

Elle se croit libre.

Elle ne l’est plus.

Elle n’a pas encore compris qu’elle est entrée dans mon monde.

Et que dans mon monde, les choses qu’on touche… ne s’oublient pas.

Je n’aurais pas dû lui donner ce lieu.

Ce rendez-vous.

Je le sais.

Ce genre de geste me ressemble trop peu.

Je suis un homme de frontières.

D’armures.

De murs épais derrière lesquels je garde mes démons en laisse.

Mais elle…

Elle défait mes certitudes comme on défait une boucle de ceinture.

Avec lenteur.

Avec ce regard qui vous dépouille sans vous briser.

Avec cette façon de respirer, comme si elle ne m’appartenait pas et qu’elle me défiait d’essayer.

Je ferme les yeux un instant.

Je revois ses mains, ses soupirs, ce corps contre le mien.

Elle était plus forte que je ne l’aurais cru.

Et plus fragile que je ne voulais l’admettre.

Je suis en train de faire une erreur.

Et je m’y accroche comme à une vérité.

Aya

L’adresse indiquée m’amène dans un quartier en hauteur.

Vieux bâtiments. Grilles rouillées.

Des escaliers de pierre rongés par le sel et les années.

Une terrasse surplombe tout Naples.

La ville s’étire en contrebas, baignée dans une lumière orangée de fin de jour.

Le ciel fond lentement dans la mer.

Il est là.

Seul.

Appuyé contre la balustrade en pierre.

Le vent soulève légèrement les pans de sa veste.

Ses cheveux noirs sont décoiffés par le vent.

Il n’essaie pas de lutter contre lui.

Il se retourne en m’entendant approcher.

Ses yeux me traversent.

— Tu es venue.

Je ne réponds pas.

Je m’approche.

Assez près pour sentir son parfum.

Assez près pour que le silence soit plus parlant que n’importe quelle phrase.

Il ne sourit pas.

Mais je vois l’éclat dans ses yeux.

Une chaleur rare. Troublante.

— Tu n’as pas peur de moi ?

Sa voix est basse, presque rauque.

Je soutiens son regard.

— Je devrais ?

Un silence.

Un battement de cœur.

Puis il hoche la tête, lentement.

— Oui.

Je réponds sans trembler :

— Je ne fuis plus. Pas ce genre de peur.

Il s’approche d’un pas.

Pose deux doigts contre ma joue.

Le contact est léger, mais il me foudroie.

— Je pourrais tout détruire. Tu sais ?

Je pourrais te prendre, te brûler, et te laisser en cendres.

Je déglutis.

Je devrais reculer.

Mais je reste là.

— Et si je préférais brûler que de rester glacée ?

Il reste figé un instant.

Puis son regard se durcit.

Pas par violence.

Par intensité.

Ses lèvres se posent sur les miennes, et tout bascule.

Ce n’est pas un baiser tendre.

C’est une déclaration de guerre.

Un pacte silencieux entre deux êtres qui savent que ce n’est pas l’amour qui les sauvera.

Mais l’abandon.

Salvatore

Je l’embrasse comme on défie la mort.

Avec violence et besoin.

Avec la peur de tout perdre, et celle, plus grande encore, de tout ressentir.

Elle ne se dérobe pas.

Elle me rend chaque baiser avec une ardeur farouche, animale.

Comme si elle comprenait.

Comme si elle acceptait.

Je la plaque doucement contre le mur de pierre.

Mes mains glissent sous sa veste.

Sa peau est brûlante.

Ma bouche descend sur son cou, s’y perd.

Elle ferme les yeux, mais elle ne fuit pas.

Elle ouvre son corps, mais pas son désespoir.

Je murmure à son oreille, presque malgré moi :

— Tu ne sais pas où tu mets les pieds.

Elle me regarde droit dans les yeux.

Et dit :

— Si. C’est toi. Et c’est exactement là que je veux être.

Aya

Cette nuit-là, il ne m’emmène pas dans un lit.

Pas tout de suite.

Il me parle.

De son passé. D’un frère mort trop jeune.

D’un père trop dur.

De décisions prises trop tôt.

De violence et d’héritage.

De pactes qu’il a dû faire avec le diable pour survivre.

Il ne cherche pas à me faire pleurer.

Il ne cherche même pas à me convaincre.

Il me montre. Ce qu’il est. Ce qu’il cache.

Et ce qu’il n’a encore jamais donné.

Moi, je reste.

Je l’écoute.

Je pose ma tête contre son épaule.

Et je murmure :

— Tu n’es pas obligé d’être seul dans l’ombre. Pas avec moi.

Je le sens se tendre.

Comme s’il ne savait pas quoi faire de cette phrase.

Comme si elle était trop douce pour son monde.

Mais il ne la rejette pas.

Il la garde.

Entre ses côtes.

Comme une brûlure qui soigne.

Salvatore

Quand elle s’endort dans mes bras, je comprends.

Ce n’est plus une distraction.

Ce n’est plus un jeu.

Elle est devenue un point fixe dans mon chaos.

Un centre de gravité.

Un danger immense.

Mais aussi… une échappée.

Je regarde son visage endormi, si calme, si fragile.

Et je me demande ce que je vais devenir.

Avec elle.

Contre elle.

À cause d’elle.

Je ne sais pas combien de temps nous avons.

Ni si j’ai le droit de croire à cette lumière.

Mais cette nuit, je la choisis.

Et je la garde.

Contre moi.

Dans le silence.

Là où tout commence.

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