Chapitre 2

Théo se fige, il pensait auparavant que la pire chose qui pouvait arriver n'était rien d'autre que le fait qu'il n'ait pas de loup non plus, mais en aucun cas une famille brisée.

Mais il réagit vite et dit avec une peur incontrôlable :

« Maman, tu ne me laisses pas ! »

Imbécile, bien sûr que maman ne peut pas t'abandonner.

Je prends le petit Théo dans mes bras et je lui dis difficilement :

« Si tu veux rester avec papa, c'est bien, peut-être que tu auras une belle vie plus tard. »

Théo regarde l'image du jouet et murmure :

« Maman, attendons encore un peu, un demi-mois... non, une semaine, d'accord ? »

Je comprends qu'il attend encore que son père tienne sa promesse, même si c'est pour une seule fois.

Je fais signe de la tête, finalement, je ne peux pas lui refuser.

Le lendemain, après avoir déposé mon fils à l'école, je vais travailler comme d'habitude.

Le restaurant ce jour-là ne m'a jamais contactée, et lorsque j'ai demandé à nouveau plus tard, le poste était déjà pris.

J'ai dû aller dans un autre petit restaurant pour travailler comme serveuse, mais comme je travaille à temps partiel, mon salaire est très bas.

En fait, je ne suis pas incapable, et le premier emploi que j'ai occupé après avoir obtenu mon diplôme m'a bien payée.

Mais comme j'étais enceinte et que j'ai eu un bébé, j'ai quitté le monde du travail pendant quatre ans, et quand je suis revenue, j'ai réalisé que le monde avait changé beaucoup plus vite que je ne l'avais imaginé.

De plus, comme je suis orpheline et que je n'ai pas de famille pour m'aider, je vis dans une telle pauvreté.

« Chantal, il y a un invité à la table six, va voir. »

Sortant de mes souvenirs, je réponds et me dirige vers la table.

Mais très vite, je croise le regard d'Éthan sur son siège.

Éthan est soudain très gêné car à côté de lui se trouve Miranda, son amie d'enfance.

Miranda porte des vêtements de grande marque et a l'air si noble.

Moi, qui ai le même âge qu'elle, est vêtue de haillons et fatiguée, avec des cernes sous les yeux.

Mais je ne suis pas du tout triste, au contraire, je suis ravie.

Car à côté d'Éthan se trouve le jouet tant désiré par mon fils.

Va-t-il enfin tenir sa promesse ?

Miranda regarde le menu et commande quelques plats.

Je les note et m'apprête à retourner quand Éthan m'arrête brusquement.

Il me regarde avec inquiétude, un soupçon d'impuissance dans le ton :

« C'est bientôt la pleine lune, Miranda est sujette à l'insomnie pendant cette période et ne peut pas boire de café. Le café sur le menu est pour toi, ce n'est pas la peine de le servir. »

Miranda fait la moue.

« Très bien, fais ce qu'il dit. Il aime toujours se mêler de ces petites choses depuis qu'il est tout petit. »

Elle ne fait que se plaindre, mais je peux sentir la douceur et la dépendance dans ses paroles.

Je serre le menu un peu plus fort, comme si je recevais une gifle.

Remarquant que je me force à ne pas montrer ma tristesse, Miranda hausse un sourcil et me demande ce qui ne va pas.

Je ne réponds pas et me retourne, paniquée.

Parce que je vois la provocation au fond de ses yeux, il est évident qu'elle connaît mon identité et qu'elle m'humilie délibérément de la sorte !

Les jambes faibles, je heurte mon collègue qui porte un plateau de nourriture parce que je suis perdue dans mes pensées, et la nourriture se renverse sur moi.

Peu après, mon patron me lance un violent juron :

« Chantal, es-tu aveugle ? Si tu n'avais pas un enfant à nourrir, je t'aurais dit de te casser ! »

Éthan se lève brusquement et se dirige vers moi en fronçant les sourcils.

Mais à ce moment-là, Miranda se couvre soudain la tête et crie.

Éthan s'arrête immédiatement et retourne, prend Miranda d'un air inquiet et se dirige vers la porte.

Je les regarde, ils ont grandi ensemble et leurs interactions sont naturellement intimes, comme s'ils se comprenaient depuis l'enfance.

Miranda serre le bras d'Éthan et me sourit avec suffisance en s'appuyant sur son épaule.

Dans cette guerre silencieuse, je perds sur toute la ligne.