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Chapitre 5

Penulis: Léo
last update Terakhir Diperbarui: 2025-06-24 17:40:45

Chantelle rentra chez elle. Son petit appartement, modeste mais chaleureux, l’enveloppa comme un cocon rassurant. Les murs, peints dans des tons doux, portaient l’empreinte de sa personnalité de petits cadres, quelques plantes, des livres entassés dans une étagère bon marché. Rien de luxueux, mais tout avait une âme. Contrairement à la maison de son père, glaciale et imposante, ici, elle se sentait chez elle. En sécurité. En paix.

 

Elle retira ses chaussures, soupira longuement, puis se laissa tomber sur le canapé. À peine avait-elle posé son téléphone sur la table basse qu’une notification apparut sur l’écran. Un message, sans signature. Comme toujours.

« Ce soir, 23h. »

Elle fronça les sourcils. C’était inhabituel. Cet homme qui l’achetait dans l’ombre n’était jamais pressé. Il la contactait à intervalles espacés, comme s’il voulait entretenir une distance froide et méthodique. Mais ce soir, il l’appelait de nouveau, à peine deux jours après leur dernière rencontre.

Quelque chose clochait mais elle y alla quand même.

 

À 22h50, elle quitta son appartement, comme une automate, les gestes précis, le souffle court, les pensées étouffées. Les rues étaient calmes, sombres, pleines de ce silence complice qui enveloppe les fautes préméditées. Une voiture noire l’attendait déjà, moteur tournant, au coin habituel. À peine avait-elle ouvert la portière qu’une main gantée s’avança pour lui tendre le bandeau. Elle l’attacha elle-même, lentement, docilement. Les règles n’avaient pas changé.

 

Le trajet fut muet, dense, saturé d’un calme dangereux. Elle ne voyait rien. Ne parlait pas. Ne posait pas de questions. Comme toujours.

 

La porte s’ouvrit. Il la fit entrer sans un mot, sa main appuyée fermement contre le bas de son dos. Aucun geste tendre. Aucune hésitation. Il la poussa dans la pièce et referma la porte d’un mouvement sec, sans douceur.

Elle reconnut immédiatement l’odeur boisée, familière. Mais ce soir, elle était différente. Plus lourde. Presque étouffante. 

Il la retourna brusquement, plaquant son ventre contre le mur froid.

Ses mains parcoururent son corps, mais ce n’était pas une caresse. C’était une prise de possession. Il écartait ses jambes, baissait sa culotte, se penchait à son oreille. Son souffle était chaud, rapide, brûlant.

Elle gémit, surprise, tendue, les bras contre le mur.

— Attends... s’il te plaît... murmura-t-elle.

Mais il ne s’arrêta pas.

Il la pénétra d’un seul coup, profondément, puis imprima un rythme précis et implacable, cognant contre son ventre, remontant jusque dans sa gorge, la faisant haleter, crier, perdre pied.

Ce n’était pas de la douleur pure, ni une peur réelle. C’était la panique de perdre le contrôle, le vertige d’un plaisir trop brutal, trop immédiat. Il allait vite, avec force. Chaque mouvement ressemblait à une punition.

Elle ne pouvait pas fuir. Chaque tentative de tourner la tête était stoppée par sa main sur sa nuque. Chaque soupir appelait une pénétration plus dure. Il ne parlait pas. Il imposait.

Elle haletait, les jambes tremblantes, le front appuyé contre le mur.

— C’est trop… souffla-t-elle d’une voix brisée.

Il ralentit à peine. Puis reprit plus fort. Encore. Encore. Jusqu’à ce qu’elle ne tienne plus, jusqu’à ce que tout son corps s’abandonne contre lui.

Chaque coup de reins une déclaration sans mots, un acte sauvage, brut, destiné à imprimer son empreinte au plus profond d’elle, là où aucun autre ne pourrait jamais effacer.

— Hhn... aaah...

Ses ongles glissaient sur son dos, s’y accrochaient, le griffaient, sans même qu’elle le décide. Elle cherchait un appui, un repère, quelque chose à quoi s’accrocher dans cette tempête. Mais il n’y avait que lui. Que sa peau. Que sa force. Que ce besoin qu’il avait d’elle.

Il la souleva, la jeta sur le lit, écartant ses jambes pour continuer sans relâche.

Elle ne savait plus si elle pleurait ou si elle riait. Tout brûlait. Tout vibrait. Il mordait son épaule, la tenait fermement, la retournait encore. Elle le suppliait d’arrêter, mais à chaque fois, il la poussait plus loin, jusqu’à ce qu’elle jouisse en criant, confuse et perdue.

Elle avait répété plusieurs fois “arrête… pitié…”, mais il continuait, comme si chacun de ses gémissements le nourrissait, l’excitait davantage.

Et puis, tout changea.

Son rythme ralentit.

Ses gestes devinrent plus doux.

Il caressa sa poitrine, sa gorge, puis l’embrassa sur la bouche — pour la première fois. Longuement. Silencieusement. Il la pénétra à nouveau, sans violence. Lentement. Profondément.

Sa main glissa sur ses côtes, son ventre. Il l’accompagnait cette fois. Il la berçait presque.

Elle ne luttait plus. Elle s’abandonnait complètement. Elle le serrait, les doigts encore tremblants, mais apaisés. Il ne parlait toujours pas. Mais il restait. Et elle, pour la première fois, ne voulait plus fuir.

Elle ne savait pas combien de fois il l’avait prise.

Il la porta sous la douche. Il la pénétra encore, là, contre le mur humide.

Puis sur le lit. Encore. Et encore.

Elle le chevaucha. Elle le supplia d’arrêter. Ses lèvres effleurèrent le bandeau sur ses yeux. Puis il recommença.

Son esprit flottait quelque part loin de son corps. Elle avait perdu toute notion du temps.

Elle ne savait plus si elle avait crié.

Elle ne savait plus s’il y avait eu une fin.

Tout devint flou.

Il ne dit rien.

Et elle ne demanda rien.

Elle sombra sans s’en rendre compte. 

 

 

Quand elle rouvrit les yeux, la lumière du jour frappait le mur en face d’elle. Elle se redressa d’un coup, le cœur battant. Elle chercha une horloge, une montre, son téléphone. Lorsqu’elle le retrouva enfin, elle eut un haut-le-cœur.

12h42.

— Merde… Le déjeuner avec ce fichu Paterne !

Elle se leva en hâte, titubante. Son corps était endolori, marqué. Des baisers, des traces rouges, des empreintes de doigts sur sa taille, sur sa poitrine, sur ses hanches. Il avait laissé sa signature sur elle. Une signature invisible au monde, mais qu’elle sentait à chaque pas.

Elle attrapa une robe noire à manches longues, qui couvrait tout. Se maquilla à la va-vite. Attacha ses cheveux pour cacher la nuque. Pas le temps de manger. Pas le temps de réfléchir.

L’hôtel Le Grand déployait son luxe sans retenue : marbre étincelant, lustres en cristal, serveurs tirés à quatre épingles. Chantelle s’avança, le cœur encore lourd de la nuit précédente, ses talons résonnant doucement sur le sol brillant.

À la table réservée, elle le vit.

Un frisson de dégoût la traversa.

L’homme assis là vêtu d’un costume mal taillé, une montre dorée grotesque au poignet était petit, chauve, les yeux brillants d’une lueur trop insistante. Son sourire gluant s’étira lorsqu’il la vit approcher, comme s’il venait de voir un dessert très attendu.

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