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Chapitre 3 – La faille

Author: L'invincible
last update Huling Na-update: 2025-07-27 23:08:20

Mila

Il recule , comme si j’étais un monstre sorti de ses cauchemars.

Ses yeux, quelques secondes plus tôt encore brumeux de sommeil, sont maintenant tranchants comme des lames. Ils me découpent, me sondent, me repoussent.

Je ne reconnais plus cette lueur que j’avais cru voir en lui.

Non.

Ce que je vois, c’est une peur sèche, brute, animale. Une peur qui hurle.

Et elle me transperce, déchirant tout ce que je pensais vrai.

– Tu es folle.

Ces trois mots me frappent comme un coup de poing.

Ils ne tremblent pas. Ils ne cherchent pas à ménager quoi que ce soit. Ils s’abattent sur moi comme un verdict.

Il ne crie pas.

Non. Sa voix est glaciale. Lente. Précise. Comme un scalpel qui entaille la chair sans un bruit.

Et je sens mon cœur se serrer, s’effondrer.

Je reste figée , clouée au sol.

Mon souffle devient court, haletant, alors que mon cœur cogne, cogne, cogne encore, trop fort, trop vite.

J’ai la sensation qu’il va éclater, que je vais m’effondrer, là, devant lui.

Il recule encore , un pas , puis un autre.

Il trace entre nous une frontière invisible. Une distance qu’il croit pouvoir ériger comme un mur.

– Tu es folle…

Le mot tourne en boucle dans ma tête.

Il se répète, s’écrase dans mes oreilles, martèle mes tempes.

Je le vois attraper son téléphone.

Ses mains tremblent. Mais ses gestes sont rapides, presque désespérés. Il veut un secours. Une porte de sortie.

Je fais un pas vers lui.

Il recule brusquement. Ses yeux se crispent, ses narines frémissent comme celles d’un animal qui refuse d’être pris au piège.

– Oui. Chambre 19. Il y a une intruse dans ma chambre , venez immédiatement.

Une intruse , le mot m’arrache un sourire amer.

Il croit que je vais me laisser effacer ? Qu’un coup de fil suffit ?

– Je ne suis pas une menace, je dis d’une voix basse, qui gronde presque. Je suis venue parce que tu avais besoin de moi.

Il éclate d’un rire sec.

Pas un rire de joie. Non. Un rire qui griffe. Qui méprise.

– Tu te rends compte de ce que tu fais ?

– Tu crois que c’est un jeu ?

Ses mots sont des gifles.

Je les sens brûler ma peau.

– Tu t’es introduite dans ma chambre. Tu m’as regardé dormir comme une malade. Tu crois que c’est de l’amour ?

Je baisse un instant les yeux. Pas par honte. Non. C’est la douleur qui m’étrangle.

Mais je relève la tête, droite.

– Tu ne comprends pas…

– Je ne VEUX pas comprendre !

Il hurle cette fois. Sa voix fend l’air.

Je vois ses veines battre dans son cou, ses mains se crisper sur le téléphone.

– Ce que tu fais, jeune femme , c’est malsain , tu me fais peur.

Peur ! Il dit que je lui fais peur !

Le mot me lacère, me déchire de l’intérieur.

Il me voit comme une menace.

Moi.

– Tout ce que j’ai fait… je souffle, avançant d’un pas, c’était pour toi.

Il lève la main d’un geste sec, violent, comme pour m’arrêter, comme si mes mots étaient des balles.

– Arrête ! Tu entends ? Arrête ça tout de suite !

Je le fixe.

Je le vois trembler.

Pas seulement de colère. Pas seulement de peur.

De quelque chose d’autre qu’il refuse d’admettre.

Un bruit sec.

Trois coups contre la porte.

Puis une voix autoritaire :

– Sécurité ! Ouvrez !

Il se précipite vers la porte, comme si chaque seconde lui permettait d’échapper à un danger imminent.

Ses gestes sont rapides, précipités, presque fébriles.

La porte s’ouvre.

Deux hommes entrent. Vêtus de noir. Massifs. Leurs regards sont froids, métalliques.

– C’est elle, dit-il d’une voix coupante. Je veux qu’elle parte. Maintenant.

Ils avancent vers moi.

Leurs épaules roulent. Leurs mains se referment déjà, prêtes à me saisir.

Je ne bouge pas.

Je les regarde, avec un calme glacé.

Puis je souris.

Un sourire lent. Tranchant.

Parce que je sais.

Parce que ce n’est pas fini.

Parce que ce moment n’est que le premier coup de tonnerre.

Ils m’attrapent.

Leurs doigts s’enfoncent dans mes bras, me broient presque. Mais je ne résiste pas.

Je les laisse faire.

Je les laisse croire qu’ils m’ont gagnée.

Mon regard glisse sur lui une dernière fois.

Ses yeux sont sombres, durs… mais je vois autre chose...une chance , petite , infime , mais une chance !

Et je souris encore . Parce que c’est une porte . Et moi… je sais toujours comment entrer.

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