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Chapitre 5

Penulis: dainamimboui
last update Terakhir Diperbarui: 2025-06-19 03:05:35

La lumière crue de l’écran aggravait sa migraine. Léa fixait le tableur depuis plus d’une heure, essayant de corriger une série d’anomalies que personne ne lui avait expliquées. Le silence dans les bureaux était total. Il était déjà 19h passées. Seul le cliquetis de son clavier rompait le vide.

Soudain, une notification apparut dans le coin de son écran.

“Message — E.Durval : Réunion urgente ce soir à 21h. Présence obligatoire. Hôtel Atrium, salon privé. Tenez-vous prête.”

Léa fronça les sourcils. Hôtel Atrium ? Elle connaissait le nom. Un palace du centre-ville. Réservé aux réceptions diplomatiques, aux signatures de contrats de millions. Elle relut le message plusieurs fois, incrédule.

Quelques minutes plus tard, quelqu’un frappa doucement à sa porte. Une jeune femme de l’accueil entra, un cintre à la main. Une robe y pendait, rouge sombre, en satin fluide. À ses pieds, une boîte contenant des escarpins noirs.

— De la part de Monsieur Durval, dit-elle avec un sourire figé. Il m’a dit que vous deviez la porter ce soir.

— Pardon ? Mais…

— C’est votre taille. Il a demandé à ce qu’on vérifie discrètement.

La jeune femme repartit aussitôt, la porte se refermant dans un silence plus pesant encore. Léa resta là, figée, regardant la robe suspendue au bord de son bureau comme une énigme impossible.

Le tissu brillait légèrement sous la lumière artificielle. La coupe était nette, ajustée à la taille, échancrée juste ce qu’il faut pour être suggestive sans être vulgaire. Les talons, quant à eux, étaient bien plus hauts que ce qu’elle avait l’habitude de porter.

Elle se leva, ferma la porte à clé, puis prit la robe. Ses doigts caressèrent le tissu, hésitants.

Qu’est-ce qu’il attendait d’elle ?

Elle se changea dans la petite salle de bain attenante au couloir. Le satin glissa sur sa peau comme une promesse silencieuse. En se regardant dans le miroir, elle faillit ne pas se reconnaître. Ses épaules nues, ses jambes allongées par les talons, ses lèvres légèrement rosées.

C’était une autre elle. Une version plus brillante. Plus fragile.

Son téléphone vibra. Un message, encore.

“La voiture vous attend à l’entrée. E.D.”

Elle enfila un manteau noir pour couvrir un peu la robe, puis descendit lentement les étages. En bas, une limousine noire l’attendait, vitres teintées, moteur ronronnant doucement. Le chauffeur, un homme d’une cinquantaine d’années au costume impeccable, lui ouvrit la porte sans un mot.

— Pour l’Hôtel Atrium, mademoiselle Masson.

Elle s’installa dans le cuir sombre, le cœur battant à tout rompre. Elle aurait voulu appeler Charles, mais son téléphone semblait soudain bien trop bruyant. Comment expliquer ça sans que ça paraisse déjà suspect ?

Le trajet fut silencieux, glissant dans la nuit comme une ombre. Le centre-ville illuminé défilait à travers les vitres noires. Lorsqu’ils arrivèrent devant l’hôtel, elle fut éblouie par les colonnes de marbre, les lustres en cristal visibles depuis la réception, le ballet discret des serveurs en livrée.

Le chauffeur sortit, lui ouvrit la portière. Elle descendit, les talons claquant doucement sur les pavés humides.

— Monsieur Durval vous attend au salon Vivaldi. Quatrième étage. Ascenseur privé, à gauche de la réception.

Elle entra.

L’ascenseur glissa sans bruit jusqu’au dernier étage. Les portes s’ouvrirent sur un couloir feutré, au sol moelleux, parfumé de bois ciré et d’ambre. Devant une double porte en bois massif, un serveur s’inclina légèrement.

— Mademoiselle Masson ?

Elle hocha la tête.

— Vous êtes attendue.

Il ouvrit la porte. Elle entra.

La pièce n’était pas un salon de réunion. C’était une suite. Une chambre d’hôtel.

Grande, élégante, aux tons sombres et chaleureux. Un lit king-size parfaitement fait au fond. Et juste devant les grandes baies vitrées, une table dressée pour deux. Assiettes en porcelaine, verres à pied, chandelier allumé. Au centre, une bouteille de vin rouge déjà ouverte.

Pas un seul dossier. Pas de mallette. Pas le moindre signe d’un rendez-vous professionnel.

Elle s’arrêta net, la main encore posée sur la poignée. Tout son corps se raidit.

— Léa, dit une voix calme derrière elle.

Elle se retourna. Durval venait d’apparaître dans l’embrasure d’une autre porte. Costume sans cravate, chemise légèrement entrouverte, verre à la main.

— Ne soyez pas si tendue. C’est juste un dîner.

Elle sentit le sol se dérober. Une alarme hurlait dans sa tête.

— Vous… vous avez dit qu’il y avait une réunion. Avec des investisseurs. Je…

— Et vous avez bien fait de venir, sourit-il. Cette soirée est une réunion, d’une certaine manière. Une façon de vous souhaiter officiellement la bienvenue. De vous remercier pour vos efforts

. Et de… faire un point. En toute intimité. Détendue.

Il s’approcha de la table, versa le vin dans un second verre, puis leva les yeux vers elle.

— Asseyez-vous. Vous méritez une coupe. Rien de plus.

Léa resta debout. Les mains crispées contre son manteau.

— Je crois qu’il y a malentendu. J’ai des obligations. Et je ne suis pas venue pour…

— Pour quoi ? dit-il doucement. Un dîner entre un patron et sa collaboratrice ? C’est banal, Léa. Très banal. Je n’ai rien exigé. Pas encore. Alors détendez-vous.

Il fit un geste de la main vers le fauteuil en face de lui.

— Je ne vais pas vous mordre.

Mais elle restait figée, le cœur battant à ses tempes. Une colère mêlée de peur lui montait à la gorge.

— Je vais partir. Ce n’est pas professionnel. Et je…

— Non. Restez, Léa. Ce serait dommage d’interrompre une soirée agréable. Vous êtes ravissante. Et je suis curieux d’apprendre à mieux vous connaître.Elle recula d’un pas. Et là, tout bascula. Durval posa son verre. S’avança vers elle, lentement.

Quand il fut à sa hauteur, il tendit une main vers son visage.Elle eut un frisson quand ses doigts frôlèrent la peau de son cou. Léger. Contrôlé. Maîtrisé. Elle recula vivement, comme brûlée.

— Ne me touchez pas.

Il haussa un sourcil, presque amusé. Puis son visage se referma.

— Vous devriez faire attention à la manière dont vous réagissez. Je vous traite avec bien plus de considération que vous ne l’imaginez. Elle recula encore, cette fois vers la porte. Elle voulut tourner la poignée.

— Je pars.

— Non.

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