Share

Chapitre 6

Penulis: dainamimboui
last update Terakhir Diperbarui: 2025-06-27 01:57:11

Sa voix avait changé. Froide. Plus basse. Un ton glacial.

— Si vous sortez de cette pièce, Léa, vous le regretterez. Croyez-moi.

Elle se retourna, le regard fixé sur lui.

— Vous n’avez pas le droit de me menacer.

— Je ne menace pas. Je vous informe. Il y a des portes qu’on ouvre… et d’autres qu’il vaut mieux refermer. Et croyez-moi, vous êtes bien mieux ici que seule dans ce monde de requins. Moi, au moins, je vous tends la main. Un silence lourd s’installa.

Elle sentit ses jambes trembler, mais elle tint bon.

— Je ne suis pas à vendre, monsieur Durval.

Elle ne savait pas combien de temps elle resta là, assise sur le bord du lit, sans bouger. Peut-être une minute. Peut-être une heure. Tout semblait figé, comme si le monde avait cessé de tourner au moment où Durval avait fermé la porte à clé derrière elle.

La suite, feutrée, était d’un silence oppressant. Le vin sur la table, les chandelles allumées, la lumière tamisée, tout criait piège élégant. Et pourtant, ce n’était pas le décor le plus cruel. C’était ce regard qu’il posait sur elle. Ce calme glacial. Ce sourire qui ne montait jamais jusqu’aux yeux.

Il s’approcha lentement, comme s’il voulait éviter de l’effrayer davantage alors qu’il était précisément ce qu’elle craignait.

— Léa, dit-il doucement. Tu trembles.

Elle ne répondit pas. Son souffle était court. Elle serrait les mains sur ses genoux, pour ne pas se décomposer.

— Regarde-moi.

Elle ne le fit pas. Il s’accroupit devant elle, posa ses mains sur ses cuisses, juste au-dessus de ses genoux. Un geste lent. Possessif.

— Je peux tout arrêter. Toute la douleur, les dettes, les nuits blanches. Ta mère n’aura plus à souffrir. Ta sœur aura ce qu’il faut pour vivre. Tu auras enfin la paix.

Léa tourna les yeux vers lui. Il était là, à quelques centimètres. L’assurance incarnée. Le danger, sous contrôle.

— Ce n’est pas de l’amour. Ni de la tendresse. Je ne vais pas mentir. C’est du pouvoir. De l’échange. Tu es brillante, mais pas assez forte encore. Tu dois apprendre.

Elle laissa une larme couler. Il la regarda descendre sur sa joue et l’essuya avec une douceur presque cruelle.

— Il n’y a pas de place pour les faibles dans ce monde, Léa. Soit tu t’adaptes, soit tu disparais.

Il se releva et lui tendit la main. Elle la fixa comme si c’était une arme.

— Choisis.

Elle hésita. Longtemps. Puis, lentement, sa main tremblante effleura la sienne. Durval l’aida à se relever. Il ne dit rien. Il ne sourit pas.

Il la guida vers le lit comme s’il menait une négociation.

Pas un geste brusque. Pas une parole tendre. Il savait qu’il avait gagné. Pas par séduction. Par pression.

— Laisse-toi faire, murmura-t-il. Tu survivras mieux ainsi.

Ses lèvres frôlèrent sa tempe, sa joue, puis glissèrent contre sa bouche.

Léa ferma les yeux, comme pour se débrancher. Sa main se posa contre le torse de Durval, sans force. Elle aurait pu le repousser. Mais elle ne le fit pas. C’était un pacte silencieux.

Elle laissa tomber son manteau. Le tissu glissa sur ses bras et atterrit au sol comme un dernier rempart tombé. Il la guida vers le lit.

Leurs mouvements étaient mécaniques, presque irréels. Il n’y avait ni passion, ni tendresse. Juste une tension palpable, contenue, presque clinique.

Le poids de son corps sur le sien. Le souffle chaud contre sa peau. Sa main dans ses cheveux.

Elle ne prononça pas un mot.

Et quand ce fut terminé, elle resta allongée, nue, les yeux grands ouverts vers le plafond, sans savoir si elle avait vraiment été là.

Durval était déjà parti.

La chambre semblait plus vaste sans lui, mais pas plus légère. Le silence y était épais, saturé du parfum cher qu’il laissait toujours derrière lui — un mélange d’ambre et de contrôle. Léa ouvrit les yeux lentement, comme si son propre corps refusait de l’éveiller à la réalité.

La première chose qu’elle sentit, c’était le froid. Pas celui de la pièce, mais celui qui habitait désormais son ventre. Une absence glacée. Un vide amer.

Elle porta instinctivement la main à sa poitrine, comme pour se protéger d’un coup invisible. Puis elle regarda autour d’elle : le lit défait, une tâche rouge sur le drap blanc et un papier posé sur la table de nuit.

Elle se redressa, lentement, comme si chaque vertèbre refusait de coopérer. Le drap glissa sur sa peau nue. Elle sentit son cœur se serrer, son souffle se couper.

Elle avait cédé.

Pas par envie. Pas par curiosité. Mais parce qu’elle n’avait plus d’alternative.

Et ce qui était arrivé cette nuit, ce qu’il avait pris… c’était quelque chose qu’elle ne pourrait jamais revivre, ni offrir à quelqu’un d’autre.

C’était sa première fois.

Elle avait grandi avec l’idée — naïve peut-être — que ce moment serait partagé avec quelqu’un qui la regarderait comme une promesse. Quelqu’un qui aurait pris le temps, qui aurait écouté ses silences.

Pas comme ça.

Pas dans un lit d’hôtel, avec un homme qu’elle craignait plus qu’elle ne le comprenait.

Pas comme une transaction silencieuse, un chantage habillé d’élégance.

Ses jambes fléchirent. Elle posa ses coudes sur ses genoux, se prit la tête entre les mains. Et pour la première fois depuis des mois, elle pleura sans retenue.

Elle sanglotait dans le silence, secouée de larmes qu’elle avait retenues trop longtemps.

Pas seulement pour cette nuit.

Mais pour tout ce qu’elle avait porté, seule, depuis la maladie de sa mère, depuis la mort de son père, depuis chaque fois où elle s’était dit : Je dois tenir.

Et ce matin, elle se sentait brisée, jusqu’au plus profond d’elle-même.

Après plusieurs longues minutes, elle se leva. Elle chercha ses vêtements du regard. La robe rouge, froissée, pendait sur le dossier d’un fauteuil. Elle l’enfila lentement. Elle n’avait rien d’autre. Cette robe, celle-là même qui l’avait transformée la veille en objet de tentation, lui semblait à présent grotesque. Comme un déguisement de force qu’elle n’avait pas.

Elle marcha jusqu’à la salle de bain. Cette fois, elle se força à regarder son reflet.

Et ce qu’elle vit, ce n’était pas la jeune femme fragile de la veille.

Lanjutkan membaca buku ini secara gratis
Pindai kode untuk mengunduh Aplikasi
Komen (1)
goodnovel comment avatar
coquelicot coquelicot
histoire captivante
LIHAT SEMUA KOMENTAR

Bab terbaru

  • DOMINATION    Chapitre 64

    Le matin était lumineux. Une de ces journées claires de janvier où la lumière hivernale baignait la villa d’une douceur presque irréelle. Léa ouvrit les yeux lentement, encore emmitouflée dans les draps chauds, tandis que les rayons du soleil filtraient à travers les rideaux. Elle tourna la tête. Durval n’était pas là. Juste l’empreinte encore chaude sur le côté du lit.Elle se leva, noua sa robe de chambre, et descendit dans la cuisine. Émilie mangeait déjà ses céréales devant un dessin animé. En l’apercevant, elle lui fit un signe enthousiaste de la main. Léa lui ébouriffa les cheveux puis passa dans le salon. Durval s’y trouvait, vêtu élégamment, occupé à attacher ses boutons de manchettes.— Tu vas quelque part ? demanda-t-elle.Il leva les yeux vers elle et sourit.— Oui. Mais tu viens avec moi.— Pardon ?— Je veux te présenter à quelqu’un.Elle fronça les sourcils, soudain nerveuse.— Qui ça ?— Mon père.Un silence s’abattit dans la pièce. Léa le fixa, interdite.—

  • DOMINATION    Chapitre 63

    Les jours qui suivirent furent baignés d’une tranquillité presque irréelle. Comme si le tumulte de leur histoire avait laissé place à une saison de silence, douce et rassurante, un peu fragile encore, mais précieuse. La villa, toujours décorée des derniers éclats de Noël, résonnait de rires légers, de musique douce et de conversations sans tension. Léa, pour la première fois depuis longtemps, ne vivait plus dans l’anticipation de l’orage. Les matins étaient simples : un café sur la terrasse, la lumière dorée du soleil hivernal sur le jardin gelé, Émilie qui courait en chaussettes dans le salon avec ses nouveaux jouets, et Durval qui, souvent, apparaissait dans l’encadrement de la porte avec ce sourire discret qui ne lui appartenait qu’à lui. Il n’était pas devenu un autre homme, non. Mais il avait changé de ton. Son regard n’avait plus la même dureté, ses gestes étaient moins tranchants, moins dominateurs. Il lui arrivait même de cuisiner – maladroitement – ou de se laisser entraî

  • DOMINATION    Chapitre 62

    La voiture noire franchit lentement les grilles de la villa, avançant sur l’allée illuminée de petites lanternes disposées le long du chemin. Léa fronça les sourcils en apercevant la lumière douce qui filtrait par les grandes baies vitrées du salon. Ce n’était pas normal. Tout avait été éteint lorsqu’ils étaient partis en voyage.— C’est bizarre… murmura-t-elle.— Ce n’est rien, répondit Durval en souriant.Émilie, qui s’était endormie à moitié sur la banquette arrière, se redressa subitement, comme électrisée.— On est rentrés ? demanda-t-elle en frottant ses yeux.— Oui ma chérie, mais attends un peu avant de sortir.Durval coupa le moteur, posa sa main sur l’épaule de Léa.— Je sais que ce Noël a été un peu différent, dit-il doucement, presque gêné. Et je n’ai pas eu l’occasion de faire ce qu’il faut, alors… j’ai pris un peu d’avance pour me rattraper.Léa le regarda, intriguée.— Qu’est-ce que tu veux dire ?Il sortit de la voiture, fit le tour et ouvrit la porte pour Émi

  • DOMINATION    Chapitre 61

    Le souffle glacé de la montagne les enveloppa à leur sortie de l’aéroport privé de Sion. La neige tombait doucement, silencieuse, couvrant les pins d’un manteau blanc étincelant. Émilie courait déjà vers la voiture avec excitation, ses petites bottes s’enfonçant dans la poudreuse.Léa, emmitouflée dans un manteau de laine beige que Durval avait fait livrer la veille, observait les montagnes qui se découpaient à l’horizon. Pendant un instant, elle se sentit ailleurs. Loin du tumulte, des manipulations, des regards pesants.Juste une femme, une sœur, une fille. Presque libre.— Tu vas attraper froid, murmura Durval à son oreille en s’approchant, posant une main protectrice dans son dos.Elle ne répondit pas. Le simple fait qu’il soit là, si proche, réveillait en elle ce trouble qu’elle ne savait plus nommer.Le trajet jusqu’au chalet fut silencieux. La voiture s’enfonçait dans les routes sinueuses, bordées de sapins et de chalets de bois. Le luxe discret du lieu contrastait avec la

  • DOMINATION    Chapitre 60

    La fin d’année approchait, et dans les bureaux du Conglomérat, une étrange tension flottait dans l’air. Entre les félicitations froides de Marie Besson, les réunions qui s’enchaînaient et les regards de plus en plus appuyés de Durval, Léa sentait que quelque chose se préparait.Ce ne fut que dans la soirée, à la villa, que la nouvelle tomba.— Prépare tes affaires, lui dit Durval, accoudé au comptoir de la cuisine. On part dans trois jours.— Pardon ? fit Léa, surprise. Partir où ?— En Suisse. Chalet privé. Neige, feu de bois, champagne… Nouvel An. Toi, moi, Émilie.Léa haussa les sourcils. Il évitait son regard, comme s’il anticipait déjà sa réaction.— Et si je ne veux pas venir ? demanda-t-elle.Il lui lança un regard presque moqueur, mais calme.— Tu viendras. Émilie sera ravie. Et ta mère aussi, quand tu lui raconteras.Elle ne répondit pas. Au fond d’elle, elle savait déjà qu’elle allait y aller. Elle n’avait pas encore la force d’affronter ce départ brutal qu’elle prép

  • DOMINATION    Chapitre 59

    Léa ferma son carnet à peine le dernier mot couché. Le silence dans la villa était pesant, seulement troublé par les bruissements étouffés du vent contre les vitres. Elle se leva pour tirer les rideaux et s’apprêtait à se changer quand la poignée de la porte s’abaissa doucement.Elle se retourna brusquement. Durval.Il se tenait là, appuyé contre l’encadrement, une chemise entrouverte sur la poitrine et les yeux légèrement cernés. Il avait cet air qu’il adoptait toujours quand il avait quelque chose en tête – un mélange d’assurance calculée et de fatigue rentrée.— Tu dors ? demanda-t-il simplement.Elle ne répondit pas. Il avança lentement dans la pièce, ferma la porte derrière lui et posa son regard sur elle, intense, mais étrangement doux ce soir-là.— J’ai repensé à ta présentation… commença-t-il.Léa détourna les yeux.— Tu l’as déjà dit. « Parfaite », « humble ». C’est noté.Il s’approcha davantage, passa derrière elle et effleura son bras du bout des doigts.— Je ne vo

Bab Lainnya
Jelajahi dan baca novel bagus secara gratis
Akses gratis ke berbagai novel bagus di aplikasi GoodNovel. Unduh buku yang kamu suka dan baca di mana saja & kapan saja.
Baca buku gratis di Aplikasi
Pindai kode untuk membaca di Aplikasi
DMCA.com Protection Status