ÉVALa servante m’aide encore à me tenir droite, ses mains glissent doucement sur mes épaules pour replacer le linge qui recouvre ma peau marquée, chaque geste est une précaution, une façon de me maintenir entière alors que je sens mes forces se disperser. Mes jambes tremblent, mais elles m’obéissent un peu mieux, et je parviens à faire quelques pas jusqu’au lit où elle m’installe avec soin.Je sens encore la chaleur du bain sur ma peau, la crème qui adoucit mes plaies, mes muscles apaisés pour un temps, mais aussi le poids de mes souvenirs, de mes peurs, cette nuit où mon corps a été pris, marqué, possédé d’une façon qui m’échappe encore.Puis la porte s’ouvre.Je sursaute, mes doigts se crispent aussitôt sur le drap, et je le vois : Belmont.Il se tient là, massif, figé dans l’encadrement, son ombre coupant la lumière du couloir, son regard lourd, ses mâchoires serrées. Il n’a pas besoin de parler, déjà sa colère remplit l’air, chasse la douceur fragile qui m’avait enveloppée. Je se
ÉVALa servante entre avec un pas léger, presque timide, et pourtant précis, son regard posé sur moi avec une attention qui ne cherche ni jugement ni pitié, juste un soin nécessaire, une présence qui m’invite à respirer, je me laisse glisser sur mes genoux tremblants, incapable encore de trouver ma pleine verticalité, et elle ne dit rien, seulement un petit sourire rassurant qui me parvient comme un mot silencieux : tu n’es pas seule.— Je vais vous aider à marcher jusqu’au bain, madame, dit-elle doucement, sa voix un souffle qui se pose sur mes tempes, et je hoche la tête, incapable de répondre autrement, mes jambes sont encore des piliers de carton, chaque muscle hurle sous l’effort minimal, et pourtant elle me soutient, glissant un bras sous mes épaules, l’autre sur mes hanches, et je sens la solidité de son corps qui me rassure, un fil qui me relie à la terre.Chaque pas est une victoire douloureuse, le parquet froid contre mes pieds nus me brûle légèrement, chaque vibration de me
ÉVAJe m’éveille comme on sort d’un vieux rêve qui vous a vidée, les paupières collées, le monde réduit à une brume épaisse qui tremble autour de moi, tout est flou, comme si la pièce elle-même hésitait à se souvenir de la nuit, un voile sur les objets, sur les cadres, sur la lumière pâle qui s’insinue par la fenêtre, et la première sensation qui me traverse n’est pas la peur mais une douleur diffuse qui parcourt chaque fibre de mon corps, lourde, sourde, insistante, comme si quelque chose avait froissé mes os et mes muscles à l’intérieur .Je tourne la tête, la chambre est vide, le drap froissé me colle à la peau, il n’y a pas son souffle, pas son odeur qui traîne, juste ce silence trop vaste qui me soulage d’un poids et m’en plonge aussitôt un autre, je sens un soulagement presque animal me monter au visage, parce qu’il n’est pas là, parce que l’absence est une première protection, mais ce soulagement se mêle bientôt à une inquiétude qui s’insinue dans ma gorge, car je voudrais me l
ÉVALa nuit s’étire comme un gouffre sans fond, chaque seconde un supplice brûlant qui me dissout, me consume, me réduit à une pure résonance de son désir, et je sens mon souffle se briser, mon corps fléchir sous le poids de sa frénésie. Il est là, partout, dans chaque fibre de mon être, dans chaque mouvement imposé, et je n’ai plus de place pour moi, plus de frontière, plus de refuge, seulement lui et cette violence délicieuse qui m’écrase et m’embrase.Ses mains ne se contentent plus de me tenir, elles me déchirent, me possèdent, me froissent comme si chaque parcelle de ma peau devait être marquée, comme si ma résistance n’avait jamais existé, comme si je n’étais qu’un jouet d’ombre et de feu. Chaque poussée me percute, me brise, et pourtant un feu inconnu éclate en moi, irrépressible, qui se mêle à la douleur pour créer un vertige que je ne veux pas fuir.— Éva… hurle-t-il, encore… plus… je veux que tu sois mienne… toute entière… rien qu’à moi…Sa voix est un marteau sur mon esprit
ÉVAJe crois un instant qu’il va s’arrêter, que son souffle haletant, sa sueur qui dégouline sur ma peau, sa rage épuisée enfin vont le calmer. Mais ce n’est qu’un répit, une illusion fragile. Déjà ses mains repartent, m’empoignent, me renversent, et je comprends qu’il n’en a pas fini, qu’il ne me laissera pas respirer, pas dormir, pas fuir.Il m’arrache sur le côté, me tire comme une poupée qu’il refuse de lâcher, son torse brûlant collé dans mon dos, son sexe dur à nouveau dressé contre ma cuisse comme si sa colère l’alimentait plus que mon corps. Et quand il s’enfonce encore en moi, sans attendre, sans douceur, un cri étranglé déchire ma gorge.— Tu croyais que c’était fini ? gronde-t-il, sa voix rauque comme un coup de tonnerre, ses doigts serrant ma hanche si fort que je sens mes os plier sous sa poigne.Je suffoque, je me débats faiblement mais il me plaque, son bras autour de ma poitrine, m’écrasant contre lui pour mieux me posséder. Ses coups redoublent, plus durs, plus rapide
ÉVALe lit grince sous le poids de sa colère quand il se jette sur moi, son corps brûlant écrasant le mien avec une violence que je n’avais jamais sentie, ses mains m’attrapant, me clouant, me possédant avant même de m’avoir pénétrée. Mon souffle se coupe dans ma gorge, mes bras se débattent un instant mais ses doigts me retiennent, serrent mes poignets contre le matelas, et je comprends qu’il n’y aura pas d’échappatoire, que la tempête m’emporte avec lui, que je n’ai plus le choix que de céder ou de me briser.— C’est ça que tu voulais ? crache-t-il en écartant mes cuisses avec une brutalité désespérée. Qu’il te prenne comme ça ? Qu’il t’arrache ? Tu crois que je peux pas le faire, moi ?Son souffle rugit dans mon cou, et mes larmes s’écrasent sur ma peau chaude, confondues avec la sueur qui perle déjà. Quand il me pénètre d’un coup sec, un cri étranglé m’échappe, mélange de douleur et d’un plaisir coupable qui m’électrise malgré la peur. Mon corps me trahit encore, mes muscles se cr