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Chapitre 5

Author: Limonade Douce
Chloé comptait les jours : il restait une vingtaine de jours.

« Encore quelques jours... Tu sais, je suis pas encore complètement divorcée. »

Élise lui demandait, un brin inquiète : « Ton ex-mari va pas venir te chercher des histoires, au moins ? »

Après tout, Chloé avait été la plus belle fille de la fac. Quel homme laisserait partir une femme pareille sans regret ?

Chloé esquissait un sourire amer : « Il s'en fiche complètement. Il n'attendait que ça, le divorce. »

Lucien n'avait plus d'yeux que pour Jeanne, alors pourquoi se soucierait-il d'elle ?

« Tant mieux, alors. » Élise, toujours prévoyante, lui tendait une carte de visite. « Mais si jamais il t'embête, t'en fais pas. J'peux te présenter une copine, elle bosse dans le meilleur cabinet d'avocats de Royanville, elle est super forte en divorce. Avec elle, tu sortiras de tout ça sans perdre une plume. »

Chloé pensait que ça ne servirait probablement pas, mais elle a accepté quand même avec un sourire. « Merci, Élise. »

Quand elle est rentrée chez elle, la nuit était déjà tombée. Une paire de talons traînait dans l'entrée. Sur le canapé, un sac à main et des vêtements de femme.

Elle avait un moment d'hésitation, avant d'entendre la voix de Jeanne à l'étage — et de se rappeler que cette dernière avait emménagé chez eux.

Elle était donc sortie de l'hôpital.

En montant au deuxième, elle constatait que la voix venait de la chambre principale.

Elle sentait une pointe d'amertume l'envahir. Même si elle comptait divorcer de Lucien, la chambre principale restait son espace à elle. Que Jeanne se permette d'y entrer aussi naturellement, c'était franchement abusé.

Elle a poussé la porte.

Jeanne était assise sur le lit, simplement enroulée dans une serviette. Lucien était accroupi à côté, lui appliquant une pommade sur la cheville.

Chloé en avait presque mal aux yeux. Elle a ravalé sa colère et se forçait à ne rien dire.

Jeanne, en la voyant entrer, se précipita pour s'expliquer : « Chloé, j'ai glissé dans la salle de bain tout à l'heure, et Lucien m'a aidée à mettre de la pommade... Ça te dérange pas, hein ? »

Chloé, froide, lançait : « Et pourquoi t'es dans ma chambre, au juste ? »

Jeanne semblait soudain prise de panique, les yeux rougis par les larmes : « Parce que la douche de ma chambre est cassée... alors je suis venue emprunter celle de Lucien... Si ça te dérange, je peux partir. »

Elle s'est levée aussitôt. Mais avec sa cheville blessée, elle perdait l'équilibre.

Lucien l'a rattrapé immédiatement par la taille.

Jeanne se retrouvait collée contre lui, les yeux tremblants d'émotion. Il l'a rassuré doucement : « T'inquiète pas, c'est rien. Chloé ne t'en voudra pas. »

Puis il lançait un regard plus dur à Chloé : « Ta façon de parler, tout à l'heure, c'était vraiment déplacé. Excuse-toi auprès de Jeanne. »

Chloé a éclaté de rire intérieurement.

Jeanne, à moitié nue, dans sa chambre, sur son lit, dans les bras de son mari. Et c'est elle qui devait s'excuser ?

Elle n'avait aucune envie de discuter. Elle tournait les talons et descendit.

« Chloé ! »

Lucien, agacé par son attitude, la rappelait.

Elle se retournait, plus glaciale que lui : « Et si je m'excuse pas, tu fais quoi ? »

Son regard à lui s'est assombri, sa voix se faisait menaçante : « C'est un ordre. Pas une demande. »

Ça faisait trois ans qu'il lui parlait sur ce ton. Avant, elle encaissait. Mais aujourd'hui, elle en avait assez.

Elle levait le menton, sarcastique : « Très bien, je m'excuse. Désolée d'avoir interrompu vos ébats. C'est vrai, une épouse modèle, ça doit fermer les yeux quand son mari flirte avec sa maîtresse. »

« Chloé ! » Lucien était hors de lui. « Tu racontes n'importe quoi ! »

Elle a fixé son bras : « Ah bon ? Je dis des bêtises ? Et ta main, elle est posée où, là ? »

Il a réalisé alors qu'il tenait toujours Jeanne par la taille.

Jeanne, l'air dévastée, a éclaté en sanglots : « C'est de ma faute... Chloé, t'en veux pas à Lucien... te dispute pas avec lui... Je vais déménager ce soir. »

Et elle s'est mise à boiter vers la porte. Mais en descendant l'escalier, elle a glissé et est tombée lourdement.

Lucien a poussé Chloé sans ménagement pour courir vers Jeanne. Chloé s'est écrasée sur le sol, ressentant une douleur sourde à l'endroit de sa blessure.

« Jeanne, ça va ?! »

Elle entendait la voix paniquée de Lucien, puis le bruit de la porte d'entrée qui s'est ouverte et s'est refermée.

Elle esquissait un sourire ironique.

Il allait passer la nuit à l'hôpital, encore une fois.

Elle a retiré les draps du lit et les a jetés à la poubelle. Les affaires touchées par une hypocrite pareille, elle trouvait ça sale.

Une fois les tâches ménagères terminées, elle a reçu un message de Lucien : « Va dans la chambre de Jeanne et apporte deux tenues propres. »

Elle faisait comme si de rien n'était et éteignait son portable.

Après sa toilette, elle s'est glissée dans des draps propres, a fermé les yeux, et s'endormait rapidement — sans plus penser à Lucien ou à Jeanne.

Le lendemain matin, l'assistante de Lucien venait frapper à la porte. Elle avait l'air un peu mal à l'aise.

« Madame… M. Bernard m'a demandé de récupérer deux tenues pour Mlle Laurent. »

Chloé montrait calmement une porte à l'étage : « Sa chambre est là. »

L'assistante revenait rapidement avec les vêtements, hésitait un instant, puis disait : « Il m'a aussi demandé de vous emmener à l'hôpital… pour vous occuper de Mlle Laurent... »

Elle-même semblait gênée par la demande.

Chloé continuait de manger son toast œuf-fromage, sans même relever la tête.

L'assistante se sentait un peu humiliée, mais elle n'osait rien dire de plus.

Avant, Madame faisait tout pour M. Bernard. Aujourd'hui, elle semblait ne plus vouloir s'en mêler.

Et pour être honnête, elle trouvait aussi que M. Bernard allait trop loin. Demander à sa femme de s'occuper de la maîtresse, sérieusement…

Elle prenait poliment congé et s'est éclipsé.

Chloé, de son côté, a terminé tranquillement son petit déjeuner, puis a acheté en ligne quelques articles pour sa nouvelle maison.

À peine sa commande validée, l'appel sur Messenger de Lucien est arrivé.

À peine avait-elle décroché que sa voix grondait déjà : « Chloé, tu vas trop loin ! C'est de ta faute si Jeanne s'est blessée, tu devrais aller à l'hôpital lui présenter des excuses et t'occuper d'elle ! »

Chloé, cinglante : « Elle est tombée toute seule, qu'est-ce que j'y peux ? Et si j'y vais pas, tu fais quoi ? »

Il devenait fou de rage.

Avant, elle lui obéissait toujours. Jamais elle ne l'avait contredit de cette façon.

« T'oublies qui te fait vivre, ou quoi ? Si je te dis de faire un truc, tu le fais ! »

Elle aussi, s'est énervée.

Elle l'avait soutenu pendant sa convalescence, l'avait aidé à se relever. Et maintenant, il osait la rabaisser ainsi ?

Elle lui a raccroché au nez et l'a bloqué.

Avant, quand c'était lui qui la bloquait, elle en pleurait pendant des nuits. Mais là, en le bloquant, elle se sentait soulagée.

Plus tard, l'assistante la rappelait.

Chloé l'a bloquée aussi. Puis elle éteignait son téléphone.

Le calme. Enfin.

En pensant à son nouveau travail, elle se disait qu'il lui faudrait quelques tenues adaptées. Elle retournait donc au centre commercial.

Lucien lui versait chaque mois 30 000 euros de frais de vie, plus 5 000 de poche. S'il fallait l'accompagner à un événement, elle devait refaire une demande pour les frais de tenue.

Quant aux sacs de luxe et bijoux dans son dressing, elle n'en avait que l'usage — pas la propriété.

Ses dépenses, entre courses et produits de base, lui laissaient un petit surplus. En trois ans, elle avait économisé un peu plus de 500 000.

Chaque sou qu'il dépensait pour elle, c'était à contre-cœur. Pas même le prix d'un sac pour Jeanne.

À chaque fois qu'elle devait lui demander de l'argent, elle se sentait humiliée.

Mais lui, il s'en fichait. Et par son comportement, il lui avait toujours fait comprendre une chose très claire : il ne l'aimait pas.

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