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LOGINLa démarche hautaine et fière, je pénètre dans le bureau de mon père sans daigner frapper, c’était mon habitude.
– Émilie, ma chérie, lança mon père, Paul Moretti en me voyant. La quarantaine bien dressée, il semblait être en apparence, un homme courtois et généreux. Le sourire aux lèvres, l’on n’oserait pas douter de son innocence. Et pourtant, c’était un gangster renommé dans le monde de la mafia. – Bonsoir Papa, répondis-je en posant un bisou sur la joue de mon père. Tu as demandé à ce qu’on m’amène ici après les cours. – C’est exact. Je voudrais qu’on aille déjeuner ensemble. Ça te dit ? – Comment pourrais-je dire non à mon papounet adoré ? lançai-je d’un ton jovial en posant mes fesses sur le bureau de mon père. – Alors laisse-moi ranger ces quelques papiers et on y va, dit-il en ordonnant les dossiers sur son bureau. Je sortis un bonbon de ma poche que je mis dans la bouche, et profitant de l’occupation de mon père, je me levai et me dirigeai vers Brad qui se trouvait juste à l’entrée de la porte. – Alors Brad, t’as une copine, toi ? demandai-je en passant le bonbon sur mes lèvres, l’air provocateur. – Mademoiselle, je… – Regarde-moi quand je te parle, l’interrompis-je en me mordant la lèvre inférieure. Brad me jeta un œil, interloqué par mon comportement, comportement d’une petite pourrie gâtée. S’il ne gagnait pas cette somme colossale chaque mois, il aurait démissionné depuis fort longtemps car il en avait marre de mes provocations. Je suis une allumeuse professionnelle. Enfin, c’est ce que tout le monde dit de moi et ce n’est un secret pour personne. Je prenais du plaisir à provoquer les hommes sans jamais coucher avec eux. Avec ma beauté radieuse et mon fort caractère, je m’autorisais à ce jeu, convaincue qu’aucun homme n’arriverait à me mettre dans son lit. En tout cas, pas de sitôt. Les relations amoureuses, ce n’était pas mon truc, les hommes sont tous des salauds profiteurs. Jusqu’à présent, je n’ai pas encore trouvé l’homme idéal, capable de réveiller mes sens. – Voilà, tu es sage, dis-je en agrippant d’une main, les joues de mon garde du corps. – Mademoiselle Moretti, arrêtez ça s’il vous plaît, demanda Brad d’une voix calme. – Fiche-lui un peu la paix Émilie, lança mon père en sortant du bureau. Allez, on y va, ajouta-t-il en s’éloignant. Je passai le bonbon sur les lèvres de Brad puis émit un sourire moqueur en m’éloignant. Brad ? Oh non, je n’ai aucune vue sur lui, il ne me plaît pas malgré sa posture attirante et ses compétences louables de garde du corps. Tout ce qui me plaît chez lui, c’est le visage d’adolescent puceau qu’il affiche à chaque fois que je le provoque. J’aime tout simplement l’agacer et me connaissant, il sait parfaitement que c’est mon genre. J’aime larguer tout le monde, spécifiquement les mecs qui se voient trop beaux. Le bonbon dans ma bouche, je suivis mon père jusqu’au parking où se trouvait sa voiture ainsi que deux autres, la mienne et celle des deux autres gardes du corps de mon père. Je me demande souvent pourquoi insistait-il autant à nous faire protéger par ces hommes. Après tout, il n’est pas le seul riche du monde n’est-ce pas ? Mais bref, j’obtiendrai encore la même réponse si je lui posais la question à nouveau. – Émilie, on prendra ma voiture. La tienne peut rester ici jusqu’à notre retour, lança mon père. – C’est comme tu veux papa, répondis-je en le suivant jusqu’à son véhicule. Brad et Nil rentrèrent dans la voiture avec nous tandis que les deux autres gardes prirent le second véhicule. Une quinzaine de minutes plus tard, nous nous retrouvons face à un restaurant prestigieux et chic. Ce restaurant était réputé pour ces délicieux plats italiens et chinois. J’adore la cuisine italienne et devinez qui est le propriétaire de ce magnifique restaurant ? Mon père. Excitée, je sortis hâtivement du véhicule avec mon père sous les regards indiscrets qui nous dévisagèrent et nous entrâmes dans l’immeuble. – Soyez le bienvenu, monsieur Moretti, lança la cheffe cuisinière avec un accueil chaleureux. – Merci Rita, répondit mon père alors que nous prenons siège dans un coin de la salle. Quelques instants après, un jeune serveur vint avec deux plats qu’il déposa sur la table. – Merci, dis-je d’un ton jovial. Mais Papa, on n’a même pas eu le menu, comment peuvent-ils nous servir juste comme ça ? demandai-je. – Ne dramatise pas trop, ma chérie. Si Rita nous a servi ce plat, c’est tout simplement parce que c’est mon menu préféré. Je mange ce repas à chaque fois que je viens ici. – Je comprends mieux, répondis-je en attaquant aussitôt mon plat d’ajiaco. Mi- soupe, mi- ragout de poulet et de pommes de terre, l’ajiaco est le plat typique de la capitale colombienne, Bogota. – Alors, comment trouves-tu le plat de Rita ? questionna mon père au bout de quelques minutes. – J’avoue que c’est très délicieux papa. – Je te l’avais dit. – Ouais. Bon, papa, je dois me rendre à une exposition d’art demain. J’y vais avec Sarah et pour une fois, je voudrais vraiment m’amuser et librement. – Bien sûr ma chérie. Rien ne t’empêche de bien t’amuser, répondit-il. – Si, tes gardes du corps. – Il est hors de question que tu sortes sans protection, rétorqua-t-il en me fixant sévèrement. – Mais papa… – Émilie, c’est non. – Mais pourquoi faut-il que tu sois toujours aussi rabat-joie ? lançai-je avec frustration. – Tout ce que je fais ma chérie, c’est… – « C’est pour ton bien », terminai-je. C’est toujours la même chanson. Bon bref, je suis rassasiée, puis-je rentrer à la maison maintenant ? – Brad va te raccompagner. J’essayerai de vite rentrer ce soir, affirma-t-il. Sans un mot de plus, je me levai hâtivement de la chaise et me dirigeai automatiquement vers la sortie. J’étais fâchée mais au fond je savais également que cela ne fera pas changer l’avis de mon père. Toute ma vie, je serai accompagnée par un garde du corps qui informera mon cher papounet de tous mes faits et gestes. Mon Dieu, mais qu’est-ce que c’est chiant !

Vittorio tout comme Sarah, ne pense qu’à eux-mêmes, à leurs sentiments et à leur peur de me perdre. Mais… Et moi dans tout ça ? Qu’en est-il de ma peur, à moi ? La peur de ne plus pouvoir être heureuse. La peur de ne plus pouvoir vivre une histoire d’amour aussi passionnante et brûlante. La peur de me perdre. Et oui. En acceptant la vie que m’impose Vittorio, loin de lui, je perdrai, non seulement lui, mais je me perdrai également. – Je te comprends, Sarah. Mais toi, me comprends-tu ? demandai-je en remuant les doigts. Je l’aime. J’aime Vittorio. – Tant que ça, Émilie ? tu n’as passé que quelques mois avec lui. C’est peut-être une simple passade, l’adrénaline de la situation. Ça va te passer comme avec tous les autres, dit-elle. – Vittorio n’est pas, tous les autres. Tu penses que je me serais offerte à lui, si ce n’était pas du sérieux ? demandai-je en la scrutant. – Oui j’avais oublié ce détail. Tu as raison. Mais bon, a
Je fermai les paupières un instant, essayant de contenir mes larmes mais c’en était trop. Je fondis dans les bras de Sarah.– Je me sens si seul sans lui, Sarah. Comment a-t-il pu me faire ça ? – Je suis sûr qu’il regrette tout ce qu’il a fait. Malgré toutes ses ignominies, il t’a toujours aimé, ma chérie.– Il était la seule chose de concret, de vrai qui me sois arrivée durant ces derniers mois, dis-je en pleurs.– Euh, là je suis flou. Je pensais que tu faisais allusion à ton père, répliqua Sarah en me regardant.D’un revers de main, j’essuyai mes larmes et l’invitai à s’asseoir près de moi, sur le lit.– Je faisais allusion à Vittorio, l’homme qui m’avait kidnappé, dis-je.– Quoi ? Comment ça ? je ne comprends rien du tout là.Je pris une profonde respiration avant de commencer à conter mon histoire de ces six derniers mois. Au fur et à mesure que je narrais les faits, je pouvais décrypter les différentes expressions qui s’affichaient sur le visag
Comment je me sens ? J’avais tout simplement envie d’hurler, de pleurer comme je ne l’avais jamais fait. Pas parce que je n’ai plus d’argent mais parce que ma vie est devenue une triste chanson. – Sarah, dis à ton chauffeur de me conduire chez moi, dis-je. – Mais, il n’y aucun moyen pour que tu puisses y entrer. C’est… – Sarah… l’interrompis-je d’un ton sec. – Ok. Nick, nous allons faire un saut à cette adresse avant de rentrer, annonça-t-elle à son chauffeur en lui montrant l’adresse sur son téléphone. Il acquiesça et nous prîmes la direction de mon ancienne demeure. Après un quart d’heure, le véhicule stationna devant la résidence Moretti. Enfin, ancienne résidence. Je sortis de la voiture, les mains dans les poches de mon pull-over et je m’arrêtai devant le portail. Je levai les yeux pour contempler la vue de cette maison qui m’a abrité durant toutes ces années. Les moments où je sautais sur mon lit, quand je pleurais l’absence de ma mère, les rires et les disputes
La réceptionniste me communiqua le nom de l’hôtel que je partageai aussitôt avec Sarah. Je raccrochai quelques minutes après et me dirigeai à nouveau dans la chambre. Je vis ma valise, posée dans un coin de la chambre. Je la récupérai et déguerpit de l’hôtel sans me faire prier. La voiture de Sarah ne tarda pas longtemps avant de stationner devant l’entrée de l’hôtel où je l’attendais patiemment. Lorsque son regard croisa le mien, en sortant de la voiture, elle se jeta dans mes bras, le visage en larmes.– Émilie, tu m’as tellement manqué, murmura-t-elle en me serrant.À cette allure, je sens qu’elle va m’étouffer.– Tu m’as manqué aussi, sœurette, répondis-je en câlinant son dos.Enfin, elle me libéra de son étreinte, quelques instants après.– Putain, où est-ce que t’étais ? Est-ce qu’ils t’ont fait du mal ? Comment es-tu revenue, tu t’es échappée ?Je comprends que Sarah soit si inquiète et attentionnée envers moi mais ne pourrait-elle pas m’épargner de son interrogatoire en ce
----- Émilie -----Quand mes paupières se sont ouvertes, le plafond blanc et immaculé au-dessus de moi m’a tout de suite frappée par sa froideur. Pas de murs familiers, pas d’odeur rassurante. Seulement un silence glacial, interrompu par le bruit du climatiseur. Mon cœur se mit à battre à tout rompre. Où étais-je ? Je me redressai lentement, chaque mouvement réveillant une douleur sourde dans mon corps. Ma tête tournait encore, comme si j’émergeais d’un long sommeil forcé, ce qui en réalité, était le cas. Mon regard balaya la pièce. Les murs neutres, les meubles minimalistes, et la grande baie vitrée qui laissait entrer la lumière d’un soleil étranger. Une chambre d’hôtel. Je sus immédiatement que je n’étais plus au Brésil. La vue sur les collines verdoyantes me le confirmait : j’étais en Colombie. La réalité me heurta comme une gifle. Il m’a renvoyée. Vittorio. Le souffle me manqua à cette pensée. Mes mains tremblèrent en me souvenant de son regar
---------------------------------------------- Hey, salut toi 😅. La forme ? Alors.... Je te remercie d'être là et de voyager dans mon monde. La première partie de l'aventure entre Émilie et Vittorio vient de prendre fin. Es-tu prêt(e) pour la suite ? Je parie que oui. Alors... attache bien ta ceinture car ça va péter. Gros bisous 😘..... Aah, j'ai failli oublier 😅. Si vraiment tu aimes ma plume, alors je te prie de me soutenir. Un magnifique commentaire, vote ou tout ce que tu voudras, remplira mon cœur d'écrivaine. Merci beaucoup. À bientôt ----------------------------------------------








