LOGINChapitre 6
Le lundi matin arrive trop vite.
Je me réveille enveloppée dans les bras de Matthieu, son souffle régulier contre ma nuque. Nous avons finalement dormi, après avoir passé la moitié de la nuit à parler, à nous découvrir vraiment cette fois. Et à faire l'amour avec une tendresse qui m'a fait pleurer.
Mon réveil sonne, brisant la bulle parfaite dans laquelle nous flottions.
— Éteins-le, marmonne Matthieu en me serrant plus fort contre lui. Reste. Appelle malade.
— J'ai déjà raté vendredi. Je ne peux pas.
— Si, tu peux. Je suis chef étoilé. Je peux écrire un mot médical très convaincant.
Je ris malgré moi, me retournant pour lui faire face.
— Ça ne marche pas comme ça.
— Dommage. Alors je te fais un petit-déjeuner incroyable pour te donner la force d'affronter ta journée ?
— Tu n'as pas de restaurant à gérer ?
— J'ai un second très compétent. Et tu es plus importante.
Ces mots simples font fondre quelque chose en moi.
— D'accord. Mais vite. Je dois être au bureau à neuf heures.
Une heure plus tard, je sors de la douche pour trouver Matthieu dans ma minuscule cuisine, torse nu, préparant ce qui ressemble à des crêpes extraordinaires. L'odeur du café fraîchement moulu embaume l'air.
— Comment tu fais pour être sexy même en cuisinant dans mon appartement miteux ?
Il se retourne avec un sourire en coin.
— Talent naturel. Et ton appartement n'est pas miteux. Il est... cosy.
— C'est une façon polie de dire minuscule.
— Justement. Ça nous force à rester proches.
Il glisse un bras autour de ma taille, m'attirant contre lui pour m'embrasser. Je peux goûter le café sur ses lèvres.
— Tu vas me faire arriver en retard.
— C'est l'idée.
Mais finalement, il me laisse partir, non sans avoir insisté pour que j'emporte un Tupperware plein de crêpes pour le déjeuner.
— Ce soir ? demande-t-il sur le pas de la porte. Je cuisine pour toi. Chez moi.
— D'accord. Mais rien d'extravagant. Je veux juste... nous.
Son sourire s'adoucit.
— Juste nous. Promis.
Un dernier baiser, et je me force à partir avant de céder à la tentation de rester.
Le bureau est un cauchemar.
J'ai à peine posé mes affaires que Chloé débarque dans mon espace, les yeux brillants de curiosité.
— Alors ? Le week-end ? Tu as disparu de la surface de la terre !
— C'était... intense.
— Intense comment ? Intense genre tu as enfin défait tous tes cartons, ou intense genre tu as rencontré quelqu'un ?
Je ne peux empêcher le sourire qui s'étire sur mes lèvres.
Chloé pousse un petit cri étouffé.
— Oh mon Dieu ! Tu as rencontré quelqu'un ! Qui ? Comment ? Raconte tout !
— Pas ici, je chuchote en regardant autour de nous. Déjeuner ?
— J'annule mes plans. Midi pile. Et tu me racontes TOUT.
Elle part en sautillant presque, et je ne peux m'empêcher de secouer la tête. Chloé et son romantisme incurable.
La matinée passe dans un brouillard de réunions et d'emails. Mais mon esprit n'arrête pas de dériver vers Matthieu. Ses mains sur moi. Sa voix murmurant des promesses dans le noir. La façon dont il m'a regardée ce matin, comme si j'étais précieuse.
Mon téléphone vibre.
"Tu me manques déjà. C'est pathétique ? M."
Je souris malgré moi.
"Complètement pathétique. Moi aussi."
"Qu'est-ce que tu me fais, Léa Dubois ?"
"La même chose que tu me fais."
"Dangereux."
"Terrifiant."
"Mais on continue ?"
"On continue."
À midi, Chloé et moi nous installons dans un petit café près du bureau. Elle attend à peine que nos commandes soient prises pour attaquer.
— Alors ? Qui est-ce ?
— Mon voisin.
Ses yeux s'écarquillent.
— Le voisin sexy qui cuisine ?
— Tu te souviens de ça ?
— Léa, tu m'as envoyé un message vendredi soir en me disant qu'un dieu grec t'avait apporté à manger. Bien sûr que je m'en souviens !
Je ris, et soudain tout sort. Le dîner. Le baiser. Le week-end à la campagne. Anaïs et son mensonge. Notre réconciliation.
Quand je termine, Chloé me fixe, bouche bée.
— Attends. Attends. Ton voisin c'est Matthieu Beaumont ? LE Matthieu Beaumont du Clair de Lune ?
— Tu le connais ?
— Léa, tout le monde le connaît ! Il est dans tous les magazines gastro. C'est une star ! Et il est... Mon Dieu, il est canon.
Elle sort son téléphone, me montrant des photos d'articles. Effectivement, Matthieu en tenue de chef, concentré, magnifique.
— Et toi, tu as couché avec lui après trois jours ?
— Chloé !
— Quoi ? Je ne juge pas ! Au contraire. Après Thomas et sa façon pathétique de te traiter, tu mérites quelqu'un qui te fait vibrer.
Le simple nom de Thomas fait réapparaître le malaise que j'avais presque oublié.
— Parlant de Thomas... j'ai reçu des messages de lui ce week-end. Je ne les ai pas lus.
Chloé fronce les sourcils.
— Il ne t'a pas lâchée depuis la rupture. Ça fait quoi, deux mois ?
— Trois.
— Il faut que tu lui parles. Que tu mettes les choses au clair. Définitivement.
— Je sais. Mais...
Mon téléphone vibre. Comme si l'invoquer avait suffi, un message de Thomas apparaît.
"Il faut qu'on parle. C'est important. S'il te plaît, Léa. J'ai fait une erreur terrible."
Chloé lit par-dessus mon épaule et lève les yeux au ciel.
— Laisse-moi deviner. Il a réalisé qu'il t'aimait maintenant que tu es partie ?
— Probablement.
— Tu vas lui répondre ?
— Je ne sais pas. Une partie de moi veut juste... tourner la page. Mais une autre partie pense que je lui dois une conversation. Une vraie. Pour clôturer ce chapitre.
— Alors fais-le. Mais fais-le pour toi. Pas pour lui.
Elle a raison, bien sûr.
L'après-midi, je prends mon courage à deux mains et réponds à Thomas.
"D'accord. On peut se voir mercredi soir. Un lieu public."
Sa réponse arrive immédiatement.
"Merci. Le café où on avait l'habitude d'aller ? 19h ?"
"D'accord."
Je fixe l'écran, un mélange d'appréhension et de soulagement dans le ventre. Il est temps de vraiment tourner la page.
Mais je dois en parler à Matthieu. Après tout ce qui s'est passé avec Anaïs, je ne veux pas de secrets entre nous.
Je lui envoie un message.
"J'ai quelque chose à te dire. Ce soir ?"
"Ça a l'air sérieux. Tout va bien ?"
"Oui. Juste... quelque chose dont je dois te parler."
"D'accord. Je serai là. Toujours."
Ce simple mot "toujours" me fait quelque chose au cœur.
Le soir venu, je frappe à la porte de Matthieu, une boule d'anxiété dans l'estomac. Pourquoi suis-je si nerveuse ? Ce n'est que Thomas. Mon ex. Quelqu'un qui appartient au passé.
Matthieu ouvre, magnifique comme toujours dans un jean et un pull noir. Son sourire s'évanouit quand il voit mon expression.
— Qu'est-ce qui ne va pas ?
— Rien. Enfin... entre nous, rien. Mais je dois te parler de quelque chose.
Il me fait entrer, et je remarque qu'il a préparé le dîner. La table est mise, des bougies allumées. Ça sent divinement bon.
— J'avais prévu une soirée romantique, dit-il avec un sourire en coin. Mais on peut parler d'abord.
Nous nous installons sur le canapé, et il attend patiemment, ses yeux sombres fixés sur moi.
— Mon ex. Thomas. Il m'a contactée. Plusieurs fois depuis le week-end. Il veut me voir. Il dit que c'est important.
La mâchoire de Matthieu se crispe imperceptiblement.
— Et tu veux le voir ?
— Je pense que je le dois. Pour clôturer vraiment cette relation. Il n'arrête pas de me contacter, et je... j'ai besoin de mettre un point final.
Matthieu reste silencieux un moment, ses doigts tambourinant sur son genou.
— D'accord.
— D'accord ? C'est tout ?
Il me regarde, et je vois qu'il se bat pour rester calme.
— Qu'est-ce que tu veux que je dise, Léa ? Que l'idée de toi avec ton ex me rend fou ? Que je veux te dire de ne pas y aller ? Oui, c'est ce que je ressens. Mais je ne suis pas un monstre possessif.
Il prend ma main, la serrant doucement.
— Tu as raison de vouloir clôturer ce chapitre. J'ai juste... j'ai juste besoin de savoir une chose.
— Quoi ?
— Est-ce qu'il y a une chance, même infime, que tu reviennes vers lui ?
La vulnérabilité dans sa voix me brise le cœur.
— Non. Aucune chance. Thomas et moi, c'est fini. Terminé. Cette rencontre, c'est juste pour qu'il l'entende de ma bouche. Clairement.
Le soulagement sur son visage est palpable.
— D'accord. Alors vas-y. Fais ce que tu dois faire. Mais après...
Il m'attire contre lui, son front contre le mien.
— Après, tu reviens vers moi. Promis ?
— Promis.
Il m'embrasse, lentement, profondément, comme pour marquer son territoire.
— Maintenant, dit-il en se reculant avec un sourire. Laisse-moi te nourrir. J'ai préparé ton plat préféré.
— Tu ne connais même pas mon plat préféré.
— Risotto aux champignons. Tu as fait ce petit bruit de satisfaction la première fois que je t'en ai donné. Je n'oublierai jamais ce son.
Le fait qu'il ait fait attention à ce détail me fait fondre.
— Tu es dangereux, Matthieu Beaumont.
— Pour ton cœur ? J'espère bien.
***
Le mercredi soir arrive trop vite. Je suis devant le café, les mains moites, le cœur battant. Thomas est déjà là, installé à notre ancienne table près de la fenêtre.
Quand il me voit, son visage s'illumine. Il se lève, et je suis frappée par combien il me semble... petit. Pas physiquement, mais en présence. Après Matthieu et son intensité consumante, Thomas semble fade. Ordinaire.
— Léa. Tu es venue.
— Tu as dit que c'était important.
Nous nous asseyons, et un silence inconfortable s'installe.
— Tu as l'air... différente, dit-il finalement. Bien. Radieuse, même.
— Merci.
— Tu as quelqu'un ?
La question me prend au dépourvu.
— Thomas...
— Désolé. Ce n'est pas mes affaires. C'est juste... tu as cet éclat. Tu ne l'avais plus vers la fin. Avec moi.
Il a raison, je suppose. Vers la fin de notre relation, je me sentais éteinte. Invisible.
— Pourquoi tu voulais me voir ?
Il prend une grande inspiration, ses mains se tordant nerveusement sur la table.
— J'ai fait une terrible erreur. Te laisser partir. Je pensais que j'avais besoin de liberté, d'espace, de découvrir qui j'étais sans toi. Mais ces trois mois m'ont appris quelque chose.
Il lève les yeux vers moi, et je vois des larmes.
— C'était toi. Tu étais celle qu'il me fallait. Et je l'ai réalisé trop tard.
Mon cœur se serre, mais pas de la façon dont il espère probablement.
— Thomas...
— Attends. Laisse-moi finir. Je sais que j'ai été un idiot. Je sais que je t'ai fait du mal. Mais je t'aime, Léa. Vraiment. Et je veux qu'on recommence. Qu'on se donne une vraie chance cette fois.
Il tend la main à travers la table, cherchant la mienne. Je la retire doucement.
— Thomas, il est trop tard.
— Non. Il n'est jamais trop tard. On a été ensemble quatre ans ! Ça compte pour quelque chose.
— Ça compte. Ça comptera toujours. Mais ces quatre ans m'ont aussi appris quelque chose.
Je le regarde dans les yeux, et pour la première fois depuis longtemps, je suis totalement claire sur ce que je ressens.
— Tu ne m'as jamais regardée comme si j'étais extraordinaire. Comme si j'étais... nécessaire. J'étais confortable. Pratique. Mais jamais essentielle.
— Ce n'est pas vrai !
— Si, ça l'est. Et ce n'est pas entièrement ta faute. Notre relation était... tiède. Sûre. Sans risques. Mais aussi sans passion. Sans cette étincelle qui fait qu'on ne peut pas respirer sans l'autre.
Thomas se renfrogne.
— Tu as rencontré quelqu'un. C'est pour ça que tu dis ça.
— Oui, j'ai rencontré quelqu'un. Quelqu'un qui me regarde comme si j'étais la chose la plus précieuse au monde. Quelqu'un qui me fait sentir vivante. Désirée. Nécessaire.
Les larmes coulent maintenant librement sur mes joues, mais ce sont des larmes de libération.
— Et ça m'a fait réaliser que ce que nous avions, ce n'était pas assez. Pas pour moi. Je mérite plus. Je mérite d'être aimée passionnément, pas confortablement.
Thomas reste silencieux, son visage un masque de douleur.
— Je suis désolée, je continue plus doucement. Vraiment. Mais c'est terminé entre nous. Définitivement. Je te souhaite de trouver quelqu'un qui te fera ressentir ce que je ressens maintenant. Quelqu'un qui te rendra heureux. Mais ce ne sera pas moi.
Je me lève, et il m'attrape le poignet.
— S'il te plaît. Donne-moi une chance. Une seule.
— Non, Thomas. C'est fini. Laisse-moi partir. Vraiment cette fois.
Il relâche mon poignet, et je vois l'acceptation finale dans ses yeux.
— Il a de la chance, dit-il d'une voix brisée. Celui qui t'a. J'espère qu'il sait à quel point.
— Il sait.
Et sur ces mots, je pars. Je quitte le café, je quitte Thomas, je quitte cette partie de ma vie.
Et je me sens... légère. Libre.
Chapitre 10 LE POINT DE VUE DE MATHIEU. — Tu l'aimes ? Tu la connais depuis quoi, un mois ?— Trois semaines. Et oui, je l'aime. Plus que j'ai jamais aimé personne.Quelque chose se brise dans son regard. Elle s'avance vers moi, les poings serrés.— Tu es un menteur ! Tu m'as dit que tu ne pouvais plus aimer. Que ta carrière était tout ce qui comptait !— Je me trompais.La main d’Anaïs fendit l’air, les doigts recourbés en une gifle qui n’atteignit jamais sa cible. J'esquivai d’un mouvement fluide, presque distrait, comme si j'avais anticipé ce geste depuis des heures. Mes doigts se refermèrent autour de son poignet, serrant juste assez pour lui rappeler qui contrôlait la situation. « Ne fais pas ça. » ma voix était basse, rauque, un grognement plutôt qu’une supplication. Pas une once de douceur, rien que le tranchant froid d’un ordre.Elle se débattit, les hanches se pressant contre le bord du bureau, sa jupe remontant légèrement sur ses cuisses. « Lâche-moi, Matthieu, putain » Ma
Chapitre 9Les jours suivants sont parfaits. Nous flottons sur un nuage, répétant nos "je t'aime" comme des mantras.Mais le jeudi suivant, tout change.Je suis au bureau quand mon téléphone sonne. Un numéro inconnu.— Allô ?— Léa Dubois ?— Oui ?— Ici Marie Lenoir, du magazine 'Paris Gastronomie'. J'aimerais vous poser quelques questions sur votre relation avec Matthieu Beaumont.Mon sang se glace.— Pardon ?— Vous êtes bien la petite amie de Matthieu Beaumont, le chef du Clair de Lune ? Nous préparons un article sur lui et nous aimerions inclure un angle plus personnel.— Je... comment avez-vous eu mon numéro ?— Nous avons nos sources. Alors, pouvez-vous confirmer votre relation ?— Je n'ai rien à dire. Au revoir.Je raccroche, les mains tremblantes. Comment ? Comment des journalistes savent-ils pour nous ?J'appelle immédiatement Matthieu.— Une journaliste vient de m'appeler. Pour me poser des questions sur nous.Silence au bout du fil.— Matthieu ?— Merde. Je suis désolé. J'
Chapitre 8Trois semaines passent dans un tourbillon de passion et de découvertes.Matthieu et moi trouvons notre rythme. Nos matinées commencent souvent chez lui, avec des petits-déjeuners élaborés qu'il insiste pour préparer. Nos soirées se terminent invariablement dans le lit de l'un ou de l'autre, nos corps enchevêtrés, incapables de rester séparés.Mais ce n'est pas que du sexe. C'est aussi des longues conversations à trois heures du matin. Des fous rires pour des bêtises. Des silences confortables où nous existons simplement ensemble.Je découvre ses petites manies : comment il range ses couteaux par taille parfaite, sa façon obsessionnelle de goûter chaque plat exactement trois fois avant de le servir, son habitude de fredonner en cuisinant.Et lui découvre les miennes : ma façon de lire la fin des livres en premier, mon addiction au café glacé même en hiver, comment je réorganise compulsivement mes applications par couleur.C'est domestique et intense à la fois. Terrifiant et
Chapitre 7 La porte de l’immeuble de Matthieu se referma derrière moi avec un claquement sourd, comme un point final. Je n’avais même pas eu le temps de lever la main pour frapper que déjà, la porte de son appartement s’ouvrait, révélant son silhouette imposante, encadrée par la pénombre du couloir. Il ne portait qu’un jean bas sur les hanches, torse nu, les muscles de ses épaules tendus comme s’il avait passé la soirée à guetter le moindre bruit dans l’escalier. Ses yeux sombres, presque noirs dans cette lumière me dévorèrent avant même que je n’aie ouvert la bouche.« Alors ? »Sa voix était rauque, tendue comme un fil prêt à casser. Je sentis le poids de cette question écraser ma poitrine, puis s’évaporer d’un coup. « C’est fini. » Les mots sortirent plus facilement que je ne l’aurais cru, portés par un souffle tremblant. « Vraiment fini. Il n’y a plus que toi, maintenant. »Quelque chose en lui se brisa et se reconstitua en une seconde. Son visage, jusqu’alors marqué par une te
Chapitre 6Le lundi matin arrive trop vite.Je me réveille enveloppée dans les bras de Matthieu, son souffle régulier contre ma nuque. Nous avons finalement dormi, après avoir passé la moitié de la nuit à parler, à nous découvrir vraiment cette fois. Et à faire l'amour avec une tendresse qui m'a fait pleurer.Mon réveil sonne, brisant la bulle parfaite dans laquelle nous flottions.— Éteins-le, marmonne Matthieu en me serrant plus fort contre lui. Reste. Appelle malade.— J'ai déjà raté vendredi. Je ne peux pas.— Si, tu peux. Je suis chef étoilé. Je peux écrire un mot médical très convaincant.Je ris malgré moi, me retournant pour lui faire face.— Ça ne marche pas comme ça.— Dommage. Alors je te fais un petit-déjeuner incroyable pour te donner la force d'affronter ta journée ?— Tu n'as pas de restaurant à gérer ?— J'ai un second très compétent. Et tu es plus importante.Ces mots simples font fondre quelque chose en moi.— D'accord. Mais vite. Je dois être au bureau à neuf heures.
CHAPITRE 5Il me soulève, mes jambes s'enroulant instinctivement autour de sa taille, et me porte hors de la cuisine. Nous montons un escalier en pierre, nos bouches ne se séparant jamais, nos mains explorant frénétiquement.Il pousse une porte avec son épaule, et nous entrons dans une chambre baignée de lumière dorée. Un grand lit à baldaquin trône au centre, recouvert de draps blancs immaculés.Matthieu me dépose doucement sur le lit, se reculant un instant pour me regarder. Ma robe est ouverte, révélant ma lingerie de la dentelle noire que j'ai choisie ce matin en pensant exactement à ce moment.— Mon Dieu, souffle-t-il. Tu es... parfaite.Il retire sa chemise d'un geste fluide, et c'est à mon tour de rester bouche bée. Son torse est sculpté, chaque muscle défini. Les quelques cicatrices de cuisine ne font qu'ajouter à son charme.Il se penche sur moi, son corps couvrant le mien, et la sensation de sa peau contre la mienne est électrisante.— J'ai attendu ça depuis le premier insta







