LOGINChapitre 10 LE POINT DE VUE DE MATHIEU. — Tu l'aimes ? Tu la connais depuis quoi, un mois ?— Trois semaines. Et oui, je l'aime. Plus que j'ai jamais aimé personne.Quelque chose se brise dans son regard. Elle s'avance vers moi, les poings serrés.— Tu es un menteur ! Tu m'as dit que tu ne pouvais plus aimer. Que ta carrière était tout ce qui comptait !— Je me trompais.La main d’Anaïs fendit l’air, les doigts recourbés en une gifle qui n’atteignit jamais sa cible. J'esquivai d’un mouvement fluide, presque distrait, comme si j'avais anticipé ce geste depuis des heures. Mes doigts se refermèrent autour de son poignet, serrant juste assez pour lui rappeler qui contrôlait la situation. « Ne fais pas ça. » ma voix était basse, rauque, un grognement plutôt qu’une supplication. Pas une once de douceur, rien que le tranchant froid d’un ordre.Elle se débattit, les hanches se pressant contre le bord du bureau, sa jupe remontant légèrement sur ses cuisses. « Lâche-moi, Matthieu, putain » Ma
Chapitre 9Les jours suivants sont parfaits. Nous flottons sur un nuage, répétant nos "je t'aime" comme des mantras.Mais le jeudi suivant, tout change.Je suis au bureau quand mon téléphone sonne. Un numéro inconnu.— Allô ?— Léa Dubois ?— Oui ?— Ici Marie Lenoir, du magazine 'Paris Gastronomie'. J'aimerais vous poser quelques questions sur votre relation avec Matthieu Beaumont.Mon sang se glace.— Pardon ?— Vous êtes bien la petite amie de Matthieu Beaumont, le chef du Clair de Lune ? Nous préparons un article sur lui et nous aimerions inclure un angle plus personnel.— Je... comment avez-vous eu mon numéro ?— Nous avons nos sources. Alors, pouvez-vous confirmer votre relation ?— Je n'ai rien à dire. Au revoir.Je raccroche, les mains tremblantes. Comment ? Comment des journalistes savent-ils pour nous ?J'appelle immédiatement Matthieu.— Une journaliste vient de m'appeler. Pour me poser des questions sur nous.Silence au bout du fil.— Matthieu ?— Merde. Je suis désolé. J'
Chapitre 8Trois semaines passent dans un tourbillon de passion et de découvertes.Matthieu et moi trouvons notre rythme. Nos matinées commencent souvent chez lui, avec des petits-déjeuners élaborés qu'il insiste pour préparer. Nos soirées se terminent invariablement dans le lit de l'un ou de l'autre, nos corps enchevêtrés, incapables de rester séparés.Mais ce n'est pas que du sexe. C'est aussi des longues conversations à trois heures du matin. Des fous rires pour des bêtises. Des silences confortables où nous existons simplement ensemble.Je découvre ses petites manies : comment il range ses couteaux par taille parfaite, sa façon obsessionnelle de goûter chaque plat exactement trois fois avant de le servir, son habitude de fredonner en cuisinant.Et lui découvre les miennes : ma façon de lire la fin des livres en premier, mon addiction au café glacé même en hiver, comment je réorganise compulsivement mes applications par couleur.C'est domestique et intense à la fois. Terrifiant et
Chapitre 7 La porte de l’immeuble de Matthieu se referma derrière moi avec un claquement sourd, comme un point final. Je n’avais même pas eu le temps de lever la main pour frapper que déjà, la porte de son appartement s’ouvrait, révélant son silhouette imposante, encadrée par la pénombre du couloir. Il ne portait qu’un jean bas sur les hanches, torse nu, les muscles de ses épaules tendus comme s’il avait passé la soirée à guetter le moindre bruit dans l’escalier. Ses yeux sombres, presque noirs dans cette lumière me dévorèrent avant même que je n’aie ouvert la bouche.« Alors ? »Sa voix était rauque, tendue comme un fil prêt à casser. Je sentis le poids de cette question écraser ma poitrine, puis s’évaporer d’un coup. « C’est fini. » Les mots sortirent plus facilement que je ne l’aurais cru, portés par un souffle tremblant. « Vraiment fini. Il n’y a plus que toi, maintenant. »Quelque chose en lui se brisa et se reconstitua en une seconde. Son visage, jusqu’alors marqué par une te
Chapitre 6Le lundi matin arrive trop vite.Je me réveille enveloppée dans les bras de Matthieu, son souffle régulier contre ma nuque. Nous avons finalement dormi, après avoir passé la moitié de la nuit à parler, à nous découvrir vraiment cette fois. Et à faire l'amour avec une tendresse qui m'a fait pleurer.Mon réveil sonne, brisant la bulle parfaite dans laquelle nous flottions.— Éteins-le, marmonne Matthieu en me serrant plus fort contre lui. Reste. Appelle malade.— J'ai déjà raté vendredi. Je ne peux pas.— Si, tu peux. Je suis chef étoilé. Je peux écrire un mot médical très convaincant.Je ris malgré moi, me retournant pour lui faire face.— Ça ne marche pas comme ça.— Dommage. Alors je te fais un petit-déjeuner incroyable pour te donner la force d'affronter ta journée ?— Tu n'as pas de restaurant à gérer ?— J'ai un second très compétent. Et tu es plus importante.Ces mots simples font fondre quelque chose en moi.— D'accord. Mais vite. Je dois être au bureau à neuf heures.
CHAPITRE 5Il me soulève, mes jambes s'enroulant instinctivement autour de sa taille, et me porte hors de la cuisine. Nous montons un escalier en pierre, nos bouches ne se séparant jamais, nos mains explorant frénétiquement.Il pousse une porte avec son épaule, et nous entrons dans une chambre baignée de lumière dorée. Un grand lit à baldaquin trône au centre, recouvert de draps blancs immaculés.Matthieu me dépose doucement sur le lit, se reculant un instant pour me regarder. Ma robe est ouverte, révélant ma lingerie de la dentelle noire que j'ai choisie ce matin en pensant exactement à ce moment.— Mon Dieu, souffle-t-il. Tu es... parfaite.Il retire sa chemise d'un geste fluide, et c'est à mon tour de rester bouche bée. Son torse est sculpté, chaque muscle défini. Les quelques cicatrices de cuisine ne font qu'ajouter à son charme.Il se penche sur moi, son corps couvrant le mien, et la sensation de sa peau contre la mienne est électrisante.— J'ai attendu ça depuis le premier insta







