Chapitre 2

Isabelle, dans la pièce, a légèrement plissé ses beaux yeux.

Aujourd'hui, peu importe le résultat de la vérification, cela ne servirait en rien la famille Montpensier.

La duchesse de Lamballe, sûrement convaincue que Mademoiselle de Montpensier n'était plus intacte, en profiterait pour nuire.

Si elle était confirmée comme étant toujours vierge, cela repousserait temporairement les complots de la duchesse, mais cela susciterait inévitablement ses soupçons.

Le moindre écart dans l'histoire du mariage de substitution suffirait à entraîner une accusation de « trahison envers le roi », et cela suffirait à anéantir toute la famille Montpensier.

Isabelle, les yeux fixés en avant, a calmement dessiné sa ligne de lèvres d'une main habituée à tenir une épée de chevalier.

Son maître lui avait enseigné l'art de la guerre et de la stratégie politique. Sa maîtresse lui avait appris l'art de gérer un foyer noble, dont les subtilités de la politique de cour, qu'elle n'avait jamais cru devoir utiliser.

Elle avait toujours rêvé d'un large horizon et d'un champ de bataille, ne pensant jamais qu'elle serait un jour enfermée dans cette cage dorée, dépendante de son mari et devant se comporter comme une noble épouse docile et douce.

Elle n'aurait jamais cru que les desseins de l'homme pouvaient être surpassés par ceux du destin.

Dehors, le chambellan, accompagné de dames de la cour, est arrivé avec une grande autorité : « Madame Éléonore de Montpensier, c'est l'ordre de la duchesse de Lamballe, osez-vous encore désobéir ? »

Éléonore s'est placée fermement devant la porte de la chambre, refusant de bouger, elle a insisté : « Même la duchesse de Lamballe ne doit pas se comporter ainsi ! Comment ose-t-elle traiter la fille de la famille Montpensier de cette manière ? »

Le chambellan a levé un sourcil, son regard rempli de moquerie. Ils osaient vraiment se prendre pour la famille Bourbon ? Même l'emblème des Lys n'aurait pas fait mieux s'il avait été couvert de poussière.

« Madame, vous refusez de boire le vin offert et vous voulez goûter l'amertume ? Ne me forcez pas à manquer de respect ! » Le chambellan a parlé d'une voix glaciale, ses traits se durcissant. Il a levé le bras et a donné un ordre aux gardes royaux.

Éléonore, stupéfaite, se tenait fermement sur place.

Ils osaient tout.

Tout à coup, à travers la porte, une voix douce mais ferme s'est faite entendre à l'intérieur : « La famille Montpensier a toujours été alliée à la cour royale, aidant le roi et recevant l'honneur qu'il se doit. Aujourd'hui, si quelqu'un doute de mon intégrité, cela signifie que je dois avoir moi-même suscité des doutes, sinon pourquoi serait-on si suspicieux à mon égard ? Si la faute me revient, je n'accepterai pas de ternir l'honneur de toute ma famille. Je préfère mourir pour clore ce chapitre. Je vous demande de trouver un tissu de soie pour moi, afin que, une fois morte, mon corps puisse être examiné. À ce moment-là, on saura que je suis pure. Ainsi, l'honneur de Montpensier restera intact, et notre réputation ne sera pas souillée. »

Madame Éléonore a blêmi, terrifiée : « Non, il ne faut pas ! »

Le chambellan, qui était si arrogant tout à l'heure, a hésité maintenant. Il a levé la main pour arrêter les gardes. Il s'est avancé et, d'un ton respectueux : « Mademoiselle, les choses ne sont pas arrivées à ce point. Si vous êtes vraiment pure, vous n'avez rien à craindre de la vérification. Ces dames sont expérimentées, elles procéderont avec tact et ne vous mettront pas dans l'embarras. »

Il voulait la pousser à céder, insinuant que si Isabelle refusait, c'était qu'elle était coupable. Mais alors qu'il pensait avoir le contrôle de la situation, Isabelle a répondu d'une voix claire et déterminée.

« Monsieur le chambellan, je me permets de poser une question audacieuse. Est-ce la duchesse de Lamballe qui doute de moi, ou bien est-ce le roi lui-même qui nourrit des doutes ? »

Le chambellan haussait les sourcils, déstabilisé par la question.

Avant même qu'il puisse réfléchir à sa réponse, Isabelle a donné elle-même la réponse : « Il ne peut en être question, ce ne peut pas être la duchesse de Lamballe. En tant que favorite du roi, elle n'aurait jamais osé outrepasser ses prérogatives et douter de moi, la reine officiellement promise par la cour royale et bénie par Sa Sainteté. Cela ne peut être qu'une volonté du roi, ou peut-être qu'elle agit simplement au nom de la duchesse de Lamballe. »

Le chambellan, tout à coup, a senti une sueur froide couler dans son dos. Il s'est empressé de répondre avec une voix acerbe : « Mademoiselle ! Vous n'osez tout de même pas insinuer des choses pareilles… »

Isabelle a gardé un ton calme, indifférente à ses tentatives d'intimidation : « Si c'est bien le roi qui doute de moi, alors, en tant que fille de la famille Montpensier, je refuse catégoriquement de subir cette accusation sans fondement. Si ce mariage ne peut avoir lieu aujourd'hui, alors je me rendrai à la cathédrale Saint-Denis, devant les rois défunts, pour clamer cette injustice ! »

Le chambellan, voyant la situation dégénérer, a commencé à paniquer, le stress visible sur son visage. Si les choses prenaient cette tournure, il n'y aurait plus de retour en arrière ! Depuis quand Mademoiselle de Montpensier était-elle devenue aussi éloquente et perspicace ?

Au Petit Trianon du Château de Versailles.

La duchesse de Lamballe, allongée avec nonchalance sur un canapé de velours, se laissait masser par ses servantes.

En entendant le rapport tremblant du chambellan, ses yeux luisaient d'un éclat cruel, elle a demandé : « Cette petite Montpensier, elle a vraiment osé dire cela ? »

Le chambellan a acquiescé plusieurs fois, nerveux.

Les yeux de la duchesse se sont durcis, elle a donné un coup de pied léger à une servante, se redressant brusquement : « Elle a osé venir se marier à la cour, sans craindre que le roi ne découvre la vérité la nuit de leurs noces ? Serait-il possible que… les rumeurs sont fausses, elle n'a donc pas perdu sa virginité ? »

Le chambellan s'est jeté immédiatement à genoux :

« Madame, je… je ne sais pas ! »

...

Le cortège royal est entré dans le château de Versailles. Selon les règles, Isabelle a été conduite dans une salle secondaire pour attendre, jusqu'au moment propice pour entrer dans la grande salle pour la cérémonie.

Sa servante Claire était encore plus nerveuse qu'elle, debout à ses côtés, pétrifiée : « Mademoiselle, tout le monde dit que le roi est difficile à satisfaire… On raconte qu'il a un jour ordonné l'exécution de dizaines de nobles qui avaient cherché à se rapprocher de lui, et de nombreuses dames de la cour, tentant de séduire le roi, ont été renvoyées de manière humiliante, voire secrètement exécutées… On dit même que le roi serait un souverain maudit, au caractère imprévisible et colérique… »

Isabelle avait entendu de telles rumeurs pendant ses années à la légion frontalière.

Le roi Louis était un tyran redouté.

Claire, baissant la voix, a continué, tremblante de peur : « Mais le roi n'a pas toujours été ainsi. On raconte que, depuis la mort de la duchesse de La Vallière, sa bien-aimée, il est devenu une autre personne. »

« Mademoiselle, vous savez que le roi chéri la duchesse de Lamballe uniquement parce qu'elle ressemble énormément à la défunte duchesse de La Vallière. Et les autres dames favorites à la cour ont, elles aussi, une ressemblance plus ou moins marquée avec elle. Mais pour celles qu'il déteste, ses méthodes sont… »

Claire a regardé sa maîtresse avec inquiétude. Isabelle, elle, ne ressemblait en rien à la duchesse de La Vallière, et n'avait donc aucune chance d'obtenir les faveurs du roi, ce qui risquait fort de mener à son rejet.

Cette nuit de noces promettait d'être pleine de dangers.