LOGINMANHATTAN – 23h17 – « Le Vertigo », rooftop bar privé
À plus de cinquante étages au-dessus du sol, Manhattan brillait comme un océan d'étoiles électriques. Les gratte-ciel rivalisaient de lumière, et au sommet de l'un d'eux, Le Vertigo régnait comme un sanctuaire interdit au commun des mortels. Tout y respirait l'excès discret de l'élite : murs de verre panoramiques, banquettes en cuir ivoire, serveurs gantés de blanc, musique lounge aux basses feutrées. Dans l'air flottait un parfum mêlé d'alcool rare, de cigares et de rivalité masculine. Au centre d'un cercle de fauteuils, Adrien Delcourt dominait la scène. Blazer noir croisé, col en satin, chemise entrouverte laissant deviner la ligne de son torse, il tenait une coupe de champagne comme d'autres tiennent une arme. Ses cheveux sombres légèrement en bataille et ce charisme magnétique faisaient de lui le roi tacite de ce royaume perché dans le ciel. À sa droite, Jade. Une robe émeraude fendue jusqu'à la hanche, une peau dorée qui accrochait la lumière, un sourire étudié. Elle faisait tourner distraitement un glaçon dans son verre de vodka, mais chacun de ses gestes respirait une tension latente, comme une panthère qui attend l'instant d'attaquer. Face à eux : Tristan Bellamy, l'héritier insolent des affaires immobilières, toujours un cigare à la main ; Noah Kensley, prince de la tech californienne, lunettes fines et arrogance décontractée ; et Dimitri Lemaire, plus discret mais dont les silences pesaient souvent plus lourd que des discours. — T'étais où ces derniers jours ? lança Tristan en allumant son cigare hors de prix. On dirait que t'as disparu de la carte. Adrien leva à peine les yeux. Son regard glissa sur la fumée bleutée, puis il porta sa coupe à ses lèvres. — En réunion avec mon père. Noah ricana, posant nonchalamment ses mocassins hors de prix sur la table basse. — Laisse-moi deviner. Encore ses vieux délires d'honneur et de contrats poussiéreux ? Adrien reposa lentement son verre. Le cristal tinta comme une mise en garde. — Je vais me marier. Le mot claqua comme un coup de couteau sur du marbre. Un silence brutal s'abattit. Même la musique sembla s'éteindre un instant, étouffée par le poids de la révélation. Jade, qui jusque-là faisait semblant de s'amuser, tourna la tête avec une lenteur calculée. Ses yeux verts cherchèrent les siens. — Pardon ? répéta-t-elle, la voix basse mais vibrante d'un danger contenu. Adrien soutint son regard, sans ciller. Sa dureté d'acier, ce masque qu'il portait quand il refusait de céder à une émotion, s'était replacé. — Je me marie. Dans trois semaines. Dimitri se redressa dans son fauteuil, plus attentif. — Avec qui ? Adrien inspira, comme s'il avalait son propre poison. — Alayna Everdeen. La fille de Charles Everdeen. C'est... un arrangement entre nos pères. Le nom flotta dans l'air comme une bombe invisible. Jade resta immobile une seconde. Puis éclata d'un rire. Mais pas un vrai rire. Un rire cassant, métallique, tranchant. — Tu plaisantes ? C'est quoi, ça ? Une blague tordue ? Un nouveau jeu ? Adrien se contenta de boire une gorgée. — Ce n'est pas une blague, Jade. Le sourire de Jade s'effaça, remplacé par une expression glaciale. Ses yeux, autrefois enjôleurs, devinrent des lames. — Donc... tu vas épouser une fille sortie de nulle part. Une gamine. Une vierge bien docile, bien pure, pour les photos officielles et les dîners caritatifs. Voilà ton plan ? Adrien ne répondit pas. Il abaissa son regard vers son téléphone, posé sur la table. L'écran venait de s'illuminer. Un message de son père : "Le mariage est annoncé dans les journaux demain matin." Il inspira. Longuement. Puis releva enfin les yeux. — Et moi ? cracha Jade, les lèvres serrées. Qu'est-ce que je deviens dans ton joli petit arrangement ? Son regard se durcit, moins froid, mais tout aussi fermé. — Tu restes toi. Libre. Ce mariage est un contrat, Jade. Tu le sais. Elle éclata, cette fois sans rire. — Libre ? Tu m'appelles libre alors que tu m'attaches à l'ombre ? Elle, cette gamine, va jouer à la princesse pendant que moi je deviens un secret honteux ? Adrien claqua sa coupe vide sur la table. Un bruit sec, autoritaire. — Tu ne t'es jamais plainte de l'ombre... quand elle t'arrangeait. Le coup porta. Jade serra la mâchoire, blessée mais trop fière pour le montrer. Lentement, elle croisa les jambes, faisant glisser la fente vertigineuse de sa robe encore plus haut. Un geste calculé, venimeux, un rappel qu'elle n'avait jamais été un choix anodin. Sa voix se fit plus basse, plus dangereuse. — Tu crois vraiment que je vais laisser une petite idiote vierge te voler ton nom ? Adrien détourna légèrement la tête, ses yeux s'assombrissant. — Elle ne vole rien. Elle est là. Et surtout... elle ne me dégoûte pas. Un silence épais, presque électrique, envahit le cercle. Tristan, mal à l'aise, rompit la tension d'une tape sonore dans ses mains. — Eh bien... mes amis, je crois qu'on a trouvé notre prochain scandale mondain. Noah, amusé par la tension qui venait de s'installer, reprit la parole avec sa désinvolture habituelle : — Bon. Ça va être fun, ce mariage. J'espère au moins que tu l'as déjà vue nue, frère. Parce que si tu dois attendre la nuit de noces... t'es foutu. Adrien posa sur lui un regard glacé, celui qui n'appelait pas de blague supplémentaire. Il répondit sans détour : — Elle est vierge. Un silence pesant suivit cette phrase. Même Dimitri, qui d'ordinaire ne réagissait à rien, releva la tête. Adrien, lui, n'avait pas bougé d'un millimètre. Sa voix se fit encore plus dure : — Et ce n'est pas ce qui m'intéresse. Ce mariage est une obligation. Rien de plus. Je ferai ma vie à côté, comme prévu. La phrase claqua. Froide. Définitive. Mais Jade, elle, explosa. Elle se leva d'un bond, si brusquement que sa coupe de vodka se renversa sur la table basse, éclaboussant le marbre ivoire. Son regard lançait des éclairs, ses lèvres tremblaient de rage. — Tu es à moi, Adrien ! hurla-t-elle presque, la voix étranglée par une jalousie brûlante. Elle posa sa main sur sa poitrine, comme pour se rappeler à lui. — Je t'ai construit. Je t'ai sculpté. C'est moi qui ai fait de toi cet homme. Tu n'as pas le droit de m'humilier ainsi. Et encore moins pour une gamine qui ne sait même pas comment on embrasse un homme. Autour, les héritiers retenaient leur souffle, fascinés par la scène comme par un spectacle cruel. Adrien se leva à son tour. Mais lui le fit avec une lenteur calculée, comme un prédateur sûr de sa force. Un pas vers elle. Un regard. Une proximité dangereuse. La tension était presque insoutenable, comme si l'air lui-même allait se fissurer. Sa voix, basse et tranchante, coupa le silence : — Je ne t'appartiens pas, Jade. Elle le dévisagea, le cœur battant à tout rompre, incapable de savoir si elle voulait le gifler ou l'embrasser. Ses yeux verts, brillants de colère et de désir mêlés, se rétrécirent. — Tu vas le regretter. Sans un mot de plus, elle se détourna, ses talons aiguilles claquant comme des coups de marteau sur le sol de marbre. La fente vertigineuse de sa robe suivit le mouvement, mais cette fois, elle n'avait plus rien de séduisant : seulement la trace d'une guerre ouverte. Adrien resta immobile. Les mains dans les poches. Son reflet se perdit dans les vitres du rooftop, se superposant à l'horizon nocturne de Manhattan. À l'intérieur, il bouillonnait. Il connaissait Jade, ses colères, ses blessures, sa capacité à détruire. Elle n'était pas du genre à pardonner. Et pourtant... Alors qu'il fixait son reflet, un autre visage surgit dans son esprit. Celui d'Alayna. Ses yeux clairs, son air fragile et fier à la fois. Une inconnue. Une promesse de tempête. Adrien fronça les sourcils, crispant sa mâchoire. Il ne l'avouerait jamais à voix haute... mais une partie de lui était déjà intriguée par cette fille. Et l'autre, toujours enchaînée à Jade, savait qu'il venait d'allumer une mèche. Ce triangle allait finir par exploser. Et rien ne pourrait l'arrêter. Chapitre 2 – Partie 2 : La bête domptée 23h36 – Couloir privé du Vertigo – Ascenseur panoramique de verre Les portes coulissantes se refermèrent derrière elle dans un souffle métallique. Jade marchait vite, son pas claquant avec autorité sur le sol de marbre. Son dos était droit comme une lame, sa robe émeraude ondulant autour de ses hanches. Sa colère, palpable, la précédait comme un parfum vénéneux. Quelques secondes plus tard, un autre son résonna. Des pas. Lents. Calmes. Maîtrisés. — Jade. Elle n'accéléra pas. — Jade, arrête-toi. Elle soupira, puis s'immobilisa. Lentement, elle pivota. Il était là. Adrien. Il avançait comme une bête dans son territoire. Large d'épaules, la carrure d'un athlète discipliné, enveloppé dans son costume noir Tom Ford qui épousait sa silhouette avec une précision presque indécente. La chemise entrouverte révélait la naissance de ses abdominaux, sculptés comme du marbre. Son parfum boisé, chaud, se mêlait à l'air comme une caresse invisible. Ses yeux bleu acier, glacés quelques minutes plus tôt, avaient changé. Une lueur plus sombre, plus animale, y brillait désormais. Désir. Frustration. Colère contenue. En trois pas, il réduisit la distance. Il posa sa main contre la paroi de verre derrière elle, l'enfermant dans un cercle brûlant de tension. — Tu crois que je vais me laisser jeter pour une gamine sortie de nulle part ? cracha-t-elle entre ses dents serrées. Un rictus naquit au coin de ses lèvres. — Elle vient du Connecticut, pas d'un champ de blé. Et je ne t'ai pas jetée, Jade. — Tu vas l'épouser ! — Sur papier. Sa voix résonna dans l'ascenseur comme un ordre. Grave, dure, mais contrôlée. — Je ne vais pas la toucher. Pas dormir dans sa chambre. Elle aura sa vie, moi la mienne. Ce mariage est un contrat. Une signature. Une obligation familiale. Rien d'autre. Jade arqua un sourcil, mais son regard trahissait une fissure. Une envie d'y croire. — Pourquoi elle ? — Parce que c'est elle que mon père a choisie. Parce qu'il me l'impose. Et parce que je ne peux pas refuser. Elle s'avança d'un pas, son souffle heurtant sa poitrine. — Tu peux tout, Adrien. Tu diriges Delcourt Industries. Tu pourrais tout brûler si tu le voulais. Il se pencha, si près qu'elle sentit la tension de ses muscles sous la chemise, la chaleur de son corps irradiant contre le sien. — Tu oublies une chose, Jade. Sa voix s'assombrit, rauque, dangereuse. — Tu sais que je n'aime pas perdre. Ni en affaires. Ni au lit. Ni en amour. Elle inspira brutalement, sa poitrine heurtant presque la sienne. — Alors pourquoi sembles-tu... curieux à propos d'elle ? Un sourire, presque cruel, étira ses lèvres. — Parce qu'elle est l'exact opposé de toi. Les yeux de Jade se plissèrent. — Et ça t'excite ? Adrien ferma les yeux une seconde, comme pour reprendre le contrôle. — Non, mentit-il. Elle effleura alors son torse du bout des doigts, traçant la ligne de ses muscles sous le tissu tendu. — Tu finiras par craquer, Adrien. Et quand tu le feras... tu la briseras. Il plongea son regard dans le sien. Bleu contre vert. Long. Intense. — Ou peut-être que c'est elle... qui me brisera. Un silence. Vertigineux. Et là, pour la première fois, Jade sentit une peur glaciale couler dans ses veines. Pas peur de cette fille... mais peur de ce qu'elle pourrait réveiller en lui. Parce qu'elle connaissait Adrien mieux que quiconque. Et elle comprit à cet instant qu'Alayna Everdeen n'était pas qu'un pion de contrat. Elle était une faille. Un danger. Jade n'avait jamais été une femme docile. Derrière ses sourires étudiés et ses regards charmeurs se cachait une ambition d'acier. Elle aimait Adrien, ou plutôt ce qu'il représentait : le pouvoir, la fortune, le prestige. Être Madame Delcourt n'était pas seulement une histoire d'amour. C'était une victoire sociale, une conquête sur toutes les autres. Et elle n'était pas prête à laisser une gamine timide, aux robes trop sages et au regard naïf, lui voler ce trône. Pas maintenant. Pas jamais. Chapitre 2 – Partie 3 : L'instinct du roi ⸻ 23h52 – Retour dans le lounge privé du Vertigo Les rires étaient revenus autour de la table basse, mais moins francs, moins détendus qu'avant. Lorsque Adrien franchit à nouveau les portes du salon VIP, tous les regards se tournèrent vers lui. Tristan tapota sur la montre en or qu'il venait d'acheter à Dubaï. — Tu veux un whisky ou une médaille, prince des contrats ? Adrien ne sourit pas. Il s'assit. Lentement. Non pas comme un invité... mais comme un roi qui prend place sur son trône. — Un whisky japonais. Pur. Pas de glace. Noah siffla bas. — Tu viens de jeter une bombe. Et tu reviens comme si de rien n'était. Sérieux, Delcourt... c'est quoi ton plan ? Adrien prit le verre que le serveur venait de poser devant lui. Il en fit tourner le liquide ambré, observa sa couleur sous la lumière douce du lounge. Son geste était calculé, précis. Comme s'il avait le temps. Comme si le monde entier devait attendre qu'il daigne répondre. — Mon plan, c'est de survivre au plus grand coup monté de l'année sans y laisser mon honneur. Dimitri leva un sourcil, intrigué. — Elle est si affreuse que ça ? Adrien releva les yeux. Lentement. — Non. Elle est... Il s'arrêta. Les mots restèrent coincés un instant dans sa gorge. Et pourtant, l'image d'Alayna s'imposa à lui, nette : cette peau de porcelaine, ces lèvres trop douces pour mentir, ces yeux trop grands pour ce monde, et cette façon de se tenir, comme si elle voulait disparaître dans le mur. — ...intouchable, finit-il par dire. C'est une fille de la campagne. Une étudiante sans avenir. Une vierge. Une rêveuse. Une erreur pour moi. Mensonge. Parce qu'il savait déjà qu'elle l'habitait. Tristan ricana. — Et pourtant, tu la décris comme si tu voulais la manger vivante. Adrien le fixa, sans sourire. — Je suis attiré par ce que je ne comprends pas. C'est humain. Mais ça ne veut pas dire que je vais l'aimer. Noah fronça les sourcils. — Tu ne comptes vraiment pas coucher avec elle ? Même une fois ? Adrien avala son whisky d'un trait. Puis posa le verre, dur. — Ce mariage est une vitrine. Je vais faire le job. Elle aura tout ce qu'elle veut — argent, sécurité, nom. Mais pas moi. Tristan le regarda longtemps. Puis lança : — Tu crois vraiment que tu vas t'en sortir ? Qu'une fille comme elle, paumée, naïve, jolie comme un ange... ne va pas te faire perdre pied ? Adrien sourit. Pour la première fois depuis le début de la soirée. Un sourire lent. Précis. D'un homme qui pensait avoir déjà tout vu. — Je suis Adrien Delcourt. Je suis l'exception à toutes les règles. Et pourtant, au fond de lui... il savait que ce mariage allait tout bouleverser. Toujours dans le carré VIP, la soirée battait son plein, et les regards féminins se posaient déjà sur eux comme des projecteurs affamés. Tristan se pencha vers Adrien avec un sourire provocateur. — Alors, Delcourt... on part aux Bahamas en lune de miel, et on invite tous ses potes ? C'est quoi le plan ? Tu crains de rester coincé seul avec ta petite colombe ? Adrien leva les yeux au ciel sans répondre. Mais son silence valait aveu. — T'es sérieux ? insista Tristan en éclatant de rire. T'as peur d'elle ou t'as peur... de toi ? — Arrête tes conneries, répondit Adrien en reposant son verre. Je veux juste éviter qu'elle s'imagine des trucs. Elle a ce regard... fragile. Elle croit encore à toutes ces conneries de contes de fées. Moi, je suis pas le prince charmant. Dimitri, en train de siroter un cocktail, leva un sourcil amusé. — Et Jade ? Elle vient aussi, non ? Quelle coïncidence... ton ex, ton épouse, et tes potes, tous au même endroit paradisiaque. Faudra faire des groupes sur W******p pour gérer le bordel. Noah éclata de rire. Tristan, lui, fronça les sourcils. — Mec... soyons clairs. Tu l'as vue ? Alayna est magnifique?! D'après ce que tu nous la décris ! C'est pas un jouet ni une distraction. Elle te regarde comme si t'étais un miracle. Et toi, tu flippes comme un ado. Adrien serra la mâchoire. La musique résonnait à travers ses tempes. — Elle est trop... différente. Elle n'a rien à voir avec ce monde. Elle comprendrait pas. — Et toi, t'as pas envie de comprendre ce qu'elle te fait ressentir, souffla doucement Tristan. Adrien ne répondit pas. Son regard s'était perdu sur la piste de danse. Les néons, les rires, le luxe autour de lui s'effaçaient. Dans sa tête, il n'y avait plus qu'elle. Alayna. Tristan tourna lentement la tête vers Adrien, un sourire en coin. — Toujours aussi sûr de vouloir pas rester seul avec elle ?Le soleil n'avait pas encore entièrement émergé derrière les gratte-ciels de Manhattan lorsque la lumière, rose et dorée, glissa lentement sur le sol de marbre du penthouse Delcourt. Alayna ouvrit les yeux dans ce décor somptueux, mais son cœur, lui, était déjà ailleurs. La place à côté d'elle était vide. Et pourtant... elle pouvait encore sentir la chaleur du corps d'Adrien sur le drap froissé, comme s'il venait de quitter le lit à contrecœur. Aujourd'hui. Columbia. Sa dernière année d'étude, celle qui devait la définir, la construire, lui permettre d'exister par elle-même... mais désormais sous l'œil du public, des critiques, des jaloux, du monde entier. Un nœud de stress se forma dans son ventre, si serré qu'elle dut fermer les yeux. Je dois y arriver seule. Les mots résonnaient encore dans sa tête. La veille, Adrien avait longuement insisté pour rester avec elle toute la journée : chauffeur, garde rapprochée, escorte complète. Elle avait dû se battre pour obtenir un minimum
L'aube s'étirait doucement au-dessus de New York, Il était 9h00 du matin. Une lumière douce et dorée inondait la chambre Delcourt. Adrien se réveilla le premier, retrouvant Alayna blottie contre lui, son corps fragile et parfait encore empreint de l'intensité de leur nuit. Elle dormait paisiblement, un léger sourire sur les lèvres, prouvant que son besoin d'ancrage avait été comblé.Il resta un instant à l'observer, cette vision de paix étant son nouveau luxe.Il sourit.Cette femme était devenue son monde.Il se pencha sans bruit et déposa un baiser long, doux et protecteur sur son front.— Dors encore, mon amour..., murmura-t-il sans la réveiller.Avec une délicatesse infinie, il se détacha d'elle, quitta le lit et se dirigea vers la salle de bain.La douche chaude glissa sur son corps athlétique tandis que ses pensées restaient bloquées sur la veille, sur ses mots, sur la manière dont elle l'avait regardé et lui demander de lui faire l'amour, il sourit fière de ce qui construit ave
Le lendemain, 11h. Le penthouse Delcourt résonnait d'un ballet discret mais intense. Les portants de vêtements de créateurs, droits et silencieux, s'alignaient dans le salon comme des œuvres d'art en exposition. Sur les canapés en cuir de poulain, des pochettes Hermès en crocodile, des escarpins Louboutin à semelle rouge, des parures Cartier et des foulards de soie s'étalaient avec une précision presque militaire.Alayna, debout au centre de la pièce, se sentait comme une intruse. Elle portait une robe de chambre fine en soie, ses cheveux encore attachés en chignon flou. Autour d'elle, cinq membres du staff Delcourt, tous vêtus de noir, l'observaient avec un regard d'experts : le coiffeur de renommée, la maquilleuse star, la styliste personnelle d'Éléonore, une assistante et une conseillère en communication.Puis, la voix glaciale d'Éléonore retentit derrière elle :— Bien. Commençons.La matriarche venait d'entrer, l'élégance faite femme, vêtue d'un tailleur crème impeccablement coup
Le jet amorça sa descente, le vol avait durée 3 heures. New York les attendait. Et avec elle, le tumulte du monde riche et impitoyable.Mais cette fois, Alayna n'était plus seule. Elle était une Delcourt. Elle était sa Delcourt.Le jet privé se posa doucement sur la piste privée. Dès le tarmac, l'urgence de la passion d'Adrien, longtemps contenue par l'appel de son père, explosa.Déjà dans la voiture, ses mains avaient glissé sous le trench-coat en laine vierge d'Alayna, incapable de se contenir après cette parenthèse de formalité.— J'espère que tu n'avais rien de prévu pour aujourd'hui, avait-il murmuré à son oreille, sa voix redevenant grave et fiévreuse.— Pourquoi ? demanda-t-elle, le souffle court.Il se pencha, embrassa doucement son cou, puis glissa dans un souffle chaud :— Parce que tu ne vas pas sortir de ma vue. Ni de mon lit. Pas avant que l'on ait prouvé au monde que nous sommes le seul fait d'actualité.— Comment peux-tu penser à ça maintenant, Adrien, avec cette crise
Le dernier matin aux Bahamas s'était levé dans une lumière dorée et opulente, filtrant à travers les immenses baies vitrées de la suite présidentielle. Le soleil, tel un projecteur divin, refusait visiblement de les voir quitter cet éden. Alayna s'éveilla dans un cocon de sensualité. Elle était blottie dans les bras puissants d'Adrien, sa peau nue contre la sienne, leurs souffles encore lourds et mêlés de l'écho du plaisir de la nuit. Le drap de soie de Murano glissait sur leurs corps, dévoilant un torse sculpté contre lequel elle pressait son visage. — Tu dors encore, mon amour ? murmura-t-il contre sa nuque, sa voix grave vibrant non pas seulement contre sa peau, mais jusqu'au plus profond de son être. Elle esquissa un sourire à demi-endormie, ses doigts traçant le sillon d'une veine sur son avant-bras. Elle n'avait jamais imaginé que l'amour physique pouvait être si intense, si tendre, si... vital. Avec Adrien, la passion était un art, une exploration constante, l'antithèse du si
La lune des Bahamas filtrait à travers les rideaux de lin, n'éclairant la suite que d'une lumière argentée et discrète. L'air, alourdi par le parfum de jasmin qui montait du jardin, était chargé d'une attente palpable, bien plus forte que celle des matins précédents.Après l'aveu et la promesse, le silence qui s'était installé entre Adrien et Alayna était rempli de tout ce qu'ils n'avaient pas encore exprimé. Dans cette intimité, il n'y avait plus de contrat, plus de Delcourt Group, plus de Jade. Il n'y avait qu'eux, face à la vérité de leur désir.Adrien ne la lâcha pas. Il la guida de la main, non pas avec urgence, mais avec une lenteur délibérée, jusqu'au cœur de leur suite. Il se tenait devant elle, grand, sombre et exposé, le regard bleu de ses prunelles plus brûlant que jamais.— J'ai promis de te prouver mon amour, murmura-t-il, sa voix à peine audible. Ce soir, je ne veux pas juste faire l'amour. Je veux te faire découvrir... toi. La femme que tu es vraiment.Alayna frissonna.







