MasukManhattan – 10h12 – Showroom « Elie Saab », 5ᵉ Avenue
Le calme feutré du showroom contrastait avec la frénésie des klaxons et des passants dehors. Ici, tout n'était que luxe et silence ouaté : le marbre blanc étincelant, les murs recouverts de soie grège, l'éclat discret des lustres suspendus. Sur des mannequins d'ivoire reposaient des robes aux prix indécents, brodées de perles, de cristal et de dentelles impossibles. Le parfum léger des fleurs blanches disposées dans de grands vases achevait de donner au lieu une aura irréelle. Au centre de cet univers figé, Alayna Everdeen paraissait déplacée, presque fragile. Elle portait une robe beige claire, simple, à col montant. Rien qui n'attirait l'œil dans un lieu où chaque étoffe criait extravagance. Ses longs cheveux bruns, libres, retombaient en cascade soyeuse sur ses épaules. Sa peau claire, délicate, semblait encore étrangère au tumulte de New York. Ses mains, posées sur son sac à main modeste, tremblaient à peine — signe d'une nervosité qu'elle s'efforçait de masquer. Elle n'avait que vingt et un ans. Et tout en elle respirait l'innocence. « Tu verras, c'est une chance, ma chérie, » avait murmuré sa mère quelques heures plus tôt. « Il est beau, riche... et il va changer ta vie. » Mais Alayna ne voulait pas d'une vie offerte comme une prison dorée. Elle voulait écrire, voyager, signer ses articles dans un grand magazine, devenir journaliste reconnue. Elle voulait choisir ses mots, ses combats, ses rêves. Pas se voir imposer un mari. Soudain, un souffle d'agitation parcourut le showroom. Un bruissement, comme une vague silencieuse. Les vendeuses se redressèrent, ajustant leur chignon. Les stylistes cessèrent de parler. La directrice de la boutique rectifia nerveusement le col de son tailleur. Même l'air sembla se figer. Adrien Delcourt venait d'entrer. Il portait un costume bleu nuit sur-mesure signé Brioni, dont chaque couture semblait avoir été pensée pour épouser son corps puissant. Sa chemise blanche entrouverte dévoilait une clavicule saillante, promesse d'un torse sculpté sous l'étoffe. Son parfum rare — un mélange de cuir brûlant et de bois de oud — s'imposa aussitôt dans l'espace, dense, viril, impossible à ignorer. Son visage était d'une beauté presque inhumaine : des traits ciselés, une mâchoire forte, un regard bleu acier qui transperçait. Il n'avait pas besoin de sourire pour captiver. Il se tenait comme un roi, mains dans les poches, démarche lente, souveraine. Partout où il allait, il imposait silence et respect. Et quand ses yeux rencontrèrent ceux d'Alayna... le temps sembla suspendu. Elle eut un mouvement instinctif, se redressant comme prise en faute, son cœur battant trop fort. Adrien, lui, l'observa. Longuement. Ses yeux descendirent sur la finesse de son cou, la courbe discrète de ses épaules, la fragilité qui se dégageait d'elle. Mais il nota aussi cette dignité muette, cette retenue fière malgré son malaise. — Enfin seuls, Alayna Everdeen, dit-il d'une voix grave, posée, chaque syllabe résonnant comme une évidence. Sa voix n'avait rien de tendre. C'était celle d'un homme d'affaires habitué à négocier des millions... mais qui, pour la première fois, devait considérer une femme comme un contrat à signer. Alayna baissa brièvement les yeux, ses joues rosies trahissant son trouble. — Bonjour, monsieur Delcourt, souffla-t-elle, timide mais sans perdre totalement contenance. Adrien haussa un sourcil. Cette voix douce ne tremblait pas. Elle semblait réservée, oui... mais pas soumise. Et cela l'intrigua. — Appelle-moi Adrien, répondit-il lentement. Nous allons nous marier. Inutile d'ajouter une distance qui n'existe déjà plus. Alayna hocha la tête. Mais au fond d'elle, une seule pensée résonnait : Ce n'est pas mon mariage. C'est ma cage. Une vendeuse intervint avec une révérence presque cérémonieuse : — Mademoiselle Everdeen a déjà essayé deux modèles. Le prochain est une création unique de la maison ELIE SAAB. Un bustier en tulle ivoire, brodé à la main. Peut-être voudriez-vous assister à l'essayage, Monsieur Delcourt ? Adrien soupira intérieurement. Il n'était pas venu pour feuilleter des dentelles ni choisir une robe. Les essayages, pour lui, n'étaient qu'un théâtre inutile où le temps se perdait en fioritures. Et le temps, il le considérait comme la ressource la plus précieuse de son empire. Mais son regard glissa à nouveau sur Alayna. Sa silhouette frêle. Ses doigts nerveux sur son sac modeste. Ce voile d'innocence qui la rendait presque inaccessible. Et, sans trop comprendre pourquoi, il resta. — Montrez-la-moi. ⸻ Quelques minutes plus tard – cabine d'essayage Adrien s'était installé dans un fauteuil de velours ivoire. Jambes croisées, téléphone en main, il affichait une nonchalance étudiée. Mais son attention n'était pas sur les écrans saturés de chiffres et de mails. Ses yeux ne quittaient pas la porte de la cabine d'essayage. Puis elle apparut. Alayna. Le temps sembla se suspendre. Elle avançait à pas mesurés, presque craintifs, une main posée sur son ventre comme pour se protéger. La robe coulait sur elle comme une seconde peau céleste. Le bustier en tulle ivoire soulignait la délicatesse de ses épaules, un décolleté en cœur dévoilait juste ce qu'il fallait de sa poitrine sans tomber dans l'indécence. Sa taille fine était enlacée d'un ruban de perles, et la jupe fluide caressait ses hanches avant de s'épanouir jusqu'au sol en une traîne vaporeuse. Elle ressemblait à une apparition. Pas une cliente. Pas une future épouse imposée. Mais une déesse timide, tombée dans ce royaume de marbre et de lumière. Même les vendeuses, pourtant blasées de luxe, s'immobilisèrent. Adrien, lui, ne respirait plus. Son regard la happa. Longtemps. Trop longtemps. Et pour la première fois depuis des années... il sentit quelque chose vibrer en lui. Alayna leva les yeux vers lui. Ses iris noisette tremblaient de timidité, comme si elle s'excusait d'oser être aussi belle, aussi vraie. — Elle est peut-être trop... voyante, murmura-t-elle en baissant la tête. Trop transparente... — Non. Le mot claqua, net, irrévocable. Elle redressa la tête, déstabilisée. Adrien s'était levé, lentement. Sa haute silhouette projetait une ombre sur elle. Ses yeux la parcouraient avec une intensité brûlante, comme s'il cherchait à graver chaque détail en mémoire. — Tu es... Sa voix, habituellement ferme, se brisa légèrement. Incroyable. Irréelle. Ses pupilles remontèrent vers les siennes, et pour la première fois, on y lisait une émotion qu'il s'interdisait : de l'émerveillement. Peut-être même une forme de crainte. — Cette robe a été faite pour toi. Ou alors... c'est toi qui lui donnes vie. Alayna sentit ses joues s'embraser. Elle baissa les yeux, mal à l'aise. Elle ne se pavanait pas, ne cherchait pas à séduire. Elle subissait le poids de ce regard, comme si cette robe révélait une vulnérabilité qu'elle n'avait jamais voulu exposer. Et Adrien, juste une fraction de seconde, oublia tout. Jade. Le contrat. Les calculs familiaux. Il ne restait qu'elle. Cette jeune femme en robe blanche, d'une grâce désarmante, qui ne lui ressemblait en rien... et qui pourtant éveillait en lui une faim qu'il croyait éteinte. Alayna, osant enfin lever les yeux vers lui, murmura d'une voix fragile mais déterminée : — Je sais que tu ne veux pas de ce mariage. Adrien s'immobilisa. Ses mâchoires se crispèrent. Elle venait de le lire en une phrase. Une audace qu'aucune autre n'avait jamais eue. Il croisa les bras, se penchant légèrement contre le mur, dans une posture calculée de distance. — C'est un contrat. C'est ce que font les familles comme les nôtres. — Pas la mienne, souffla-t-elle avec amertume. Un silence pesant s'installa. Adrien plissa les yeux. — Tu veux de l'amour, c'est ça ? Elle hésita. Sa gorge se serra. Puis elle répondit simplement, sans détour, avec une sincérité qui le déstabilisa plus que tout : — Je veux être choisie. Pas achetée. Le silence s'épaissit, lourd comme un verdict. Et Adrien, pour la première fois depuis longtemps... ne sut pas quoi répondre. Chapitre 3 – Partie 2 : Le contrat invisible ⸻ Le showroom s'était vidé peu à peu. Les stylistes, à pas feutrés, avaient disparu en laissant flotter derrière eux une odeur de soie et de parfum rare. Le marbre blanc reflétait la lumière comme une scène de théâtre. Ne restaient plus qu'eux. Alayna, debout dans sa robe ivoire, les mains croisées devant elle, semblait trop fragile pour occuper ce décor glacé. Adrien, lui, accoudé au comptoir de marbre, gardait ce masque froid, ce regard qui transperçait sans jamais se dévoiler. Il aurait pu la contempler des heures. Il en avait envie. Mais il détourna les yeux. Ses mâchoires se contractèrent, ses doigts se crispèrent contre sa montre en platine. Hors de question qu'elle voie cette faille, ce désir qu'il refusait d'avouer. Hors de question qu'elle croit avoir le moindre pouvoir sur lui. Alors il se réfugia derrière ce qu'il savait faire de mieux : le contrôle, le sarcasme. Il rompit le silence, ajustant son bouton de veste avec une désinvolture feinte : — Tu es belle. Ce sera parfait pour les photos de famille. Alayna cligna des yeux. La phrase lui coupa le souffle. Pas un compliment. Une étiquette. — Tu veux dire... que c'est tout ce que je serai ? demanda-t-elle, la voix un peu brisée. Une image à côté de toi ? Adrien haussa légèrement les épaules, comme si la réponse allait de soi. — Tu sais dans quoi tu mets les pieds. Ce mariage est une alliance. Une couverture. Pas une histoire d'amour. Les mots lui transpercèrent la poitrine. Elle sentit sa gorge se serrer, mais elle refusa de pleurer. — Alors pourquoi moi ? souffla-t-elle. Adrien se redressa. Il s'avança vers elle avec cette lenteur calculée qui lui donnait toujours l'avantage. Ses pas résonnaient sur le marbre, comme une menace. — Parce que ton père me doit tout. Parce que mon père m'a demandé de t'épouser. Et parce que tu remplis les critères. Il s'arrêta à un mètre d'elle, et ses yeux bleus acier se plantèrent dans les siens. — Belle. Sage. Discrète. Vierge. Et sans attache. Le mot résonna comme une gifle. Alayna recula légèrement, heurtée. — Tu parles de moi comme d'un produit de luxe, murmura-t-elle, écœurée. Il ne cilla pas. — C'est exactement ce que tu es... dans ce monde-là. Un silence pesant s'abattit. Elle baissa un instant les yeux, son cœur tambourinant dans sa poitrine. Mais Adrien ne lui laissa aucun répit. Sa voix, grave et implacable, reprit : — Je vais être clair. J'ai déjà une relation. Une femme que j'aime vraiment. Jade. Le nom tomba comme un couperet. Alayna releva brusquement la tête, figée, ses yeux agrandis par la stupeur. Adrien posa ses deux mains sur le comptoir, se penchant légèrement vers elle. Sa haute silhouette la dominait, son parfum boisé emplissait l'air. — Je vais t'offrir tout ce que tu veux, continua-t-il. Une vie de luxe. Des voitures, un manoir, des voyages. Columbia, si tu veux poursuivre tes études. Tu ne manqueras de rien. Il marqua une pause, laissant volontairement le silence l'écraser. — Mais à une condition. Son regard se durcit. — Tu ne te mêles pas de ma vie. Et je ne me mêle pas de la tienne. En public, nous serons les époux parfaits. En privé... tu vivras la tienne, je vivrai la mienne. Les mots l'atteignirent comme des éclats de verre. Alayna sentit le sol basculer sous elle. — Tu veux... qu'on mente à tout le monde ? souffla-t-elle. Il s'approcha encore, trop près, jusqu'à envahir son espace. Sa chaleur, son odeur, son autorité : tout l'écrasait. — Oui. Parce que la vérité n'intéresse personne. Pas dans notre monde. Elle osa l'affronter, les yeux brillants. — Et si je refuse ? Adrien haussa un sourcil, un éclat glacial dans le regard. — Alors tu es libre, Alayna. Mais je doute que ta famille le soit encore longtemps... une fois qu'ils auront tout perdu. Une menace. Polie. Mais implacable. Un frisson glacé lui remonta l'échine. Elle aurait pu céder. Trembler. Mais au lieu de ça, elle releva le menton, ses yeux sombres accrochés aux siens. — Très bien. Faisons semblant, si c'est ce que tu veux. Mais ne t'attends pas à ce que je sois docile, Adrien Delcourt. Un éclair passa dans ses yeux. Elle venait de lui résister. Et ça, il ne s'y attendait pas. Il resta un instant immobile, à la contempler. Puis ses lèvres esquissèrent ce demi-sourire rare, dangereux. Le sourire qu'il n'offrait qu'aux énigmes. — Parfait. Il se détourna et marcha vers la sortie. — La robe te va bien. On dira à la presse que j'ai insisté pour la choisir. Ça fera plus romantique. Ses pas s'éloignèrent, froids, maîtrisés. Puis la porte se referma. Ne restaient que le silence... et l'odeur entêtante de son parfum, comme la trace invisible d'un avenir façonné par les mensonges.Lundi – 11h – Villa Delcourt, BahamasLe silence avait quelque chose de déroutant.Après le départ de la voiture, la villa paraissait soudain immense, vide... et pleine de promesses.Les voiles de lin flottaient doucement dans la brise tropicale, tandis que la mer scintillait à l'horizon, d'un bleu presque irréel.Alayna marchait pieds nus sur les dalles en pierre chaude, sa robe bleu marine effleurant ses jambes bronzées. Elle se sentait étrange. Exposée. Vulnérable.Mais aussi plus légère — comme si le poids des regards, des attentes, des mensonges s'était envolé avec les valises de ses beaux-parents.Adrien, adossé à la rambarde de la terrasse, les mains dans les poches, la regardait sans un mot.— Tu veux qu'on aille marcher un peu ? proposa-t-il, la voix plus douce qu'à l'accoutumée.Alayna hocha la tête.Elle n'avait jamais été douée pour les grands discours... mais marcher, respirer, partager un silence avec lui, ça, elle pouvait le faire.Ils descendirent ensemble vers la plag
La villa baignait dans une lumière dorée.Le soleil du matin filtrait à travers les immenses rideaux de lin blanc, dessinant des reflets chauds sur les draps de soie.Adrien ouvrit lentement les yeux, troublé par la clarté.Un souffle chaud, léger, contre sa peau lui fit tourner la tête. En baissant les yeux, il s'immobilisa.Alayna.Elle dormait profondément, blottie contre lui. Ses bras entouraient sa taille, sa joue reposait sur son torse nu. Son souffle régulier caressait sa peau, si doux qu'il en frémissait.Elle semblait si paisible. Si innocente.Un ange endormi dans ses bras.Adrien sentit son cœur s'emballer.Il glissa lentement ses doigts dans la chevelure châtaine d'Alayna, en fit glisser quelques mèches entre ses doigts, effleurant ensuite la courbe délicate de sa joue, ses cils, puis ses lèvres entrouvertes.Son regard s'assombrit.Il la désirait. Terriblement.Cette proximité, cette chaleur, cette beauté fragile... tout en elle éveillait en lui un feu qu'il peinait à maî
Terrasse de la villa, BahamasLe soleil du matin brillait doucement sur l'océan turquoise, caressant la surface d'une lueur d'or et d'azur.Alayna était seule. Adrien avait rejoint ses amis pour leur dire au revoir. Assise à une table de marbre près de la piscine, une coupe de jus de fruits à la main, elle profitait du calme ambiant.Sa robe blanche, légère comme un souffle, laissait deviner la douceur de sa peau sous les rayons du soleil. Ses cheveux encore humides séchaient en ondulations naturelles autour de son visage, et sa peau tiède, parsemée de lumière, semblait presque irréelle.Elle paraissait sereine.Mais cette paix fragile se brisa soudain sous le claquement sec de talons sur le carrelage de la terrasse.— Quel tableau parfait, murmura une voix derrière elle.Alayna se retourna lentement.Jade s'avançait, silhouette sculpturale drapée d'une robe fendue couleur émeraude, épousant la moindre de ses courbes. Ses lèvres, d'un rouge flamboyant, contrastaient avec la froideur c
Le matin, dans la villa de Nassau Le soleil baignait la villa d'une lumière dorée, mais l'air dans le hall d'entrée était glacial. Les talons d'Éléonore Delcourt claquaient sur le marbre blanc, résonnant comme des coups de marteau. Dans un tailleur Chanel immaculé, ses cheveux tirés en un chignon parfait, elle avait l'allure d'une impératrice venue rendre son verdict. Dans une main, un téléphone. Dans l'autre, un journal imprimé. Elle n'avait prévenu personne. Et quand son regard s'arrêta sur la une, son expression devint de marbre. Première page : Adrien, dans le carré VIP du Mirage, torse contre Alayna, lèvres proches. Plus bas : une photo floue, mais explicite : Jade, retenue par Tristan, prête à gifler Alayna. Un scandale en pleine lumière. Le hall se figea. Lola, Tristan, Noah, Dimitri... et Adrien, le regard creusé par une nuit blanche. Mais ni Jade... ni Alayna. — Un... séjour entre copains ? lança Éléonore d'un ton acide, balayant la villa d'un regard assassin. On rit
— L'explosion:Le carré VIP du Mirage brillait de mille feux. Les bouteilles de champagne s'alignaient comme des trophées, les bulles éclataient dans des flûtes étincelantes, et les flashs de téléphones crépitaient entre rires feutrés et murmures indiscrets.Mais lorsque Adrien et Alayna réapparurent, main dans la main, le silence tomba d'un seul coup.Un silence tranchant.Tous les regards convergèrent vers eux.Sur un sofa de velours, Jade les aperçut... et son sang ne fit qu'un tour. Elle se leva d'un bond, ses talons claquant violemment contre le sol de marbre.— Tu te fous de moi, Adrien ?! hurla-t-elle. Tu fais quoi là, hein ?! Avec elle ? Devant tout le monde ?!Alayna baissa aussitôt les yeux, confuse, ses joues brûlantes sous le poids des regards. Mais Adrien, lui, resta impassible, son visage fermé.— Ce que je fais ne te regarde plus, Jade.— Oh, vraiment ?! cracha-t-elle en avançant vers eux, les poings serrés.Ses yeux lançaient des éclairs, son corps tout entier vibré p
Alayna était restée silencieuse durant tout le trajet.Ses mains délicates reposaient sur ses genoux, crispées contre le satin noir de sa robe, comme si elles cherchaient un point d'ancrage. Assise entre Dimitri et Lola, elle s'efforçait d'ignorer les éclats de rire qui provenaient de l'avant.Adrien, majestueux dans son costume parfaitement ajusté, était installé aux côtés de Jade. Une proximité qui lui brûlait la poitrine à chaque regard furtif. Jade riait fort, penchée vers lui, effleurant son bras comme pour marquer son territoire. Alayna baissa les yeux, incapable de soutenir plus longtemps cette vision. Pourtant, au fond d'elle, une petite voix murmurait qu'il n'était pas vraiment à elle, qu'il ne l'avait jamais été.La voiture de luxe glissa sur la route illuminée, avant de s'arrêter devant l'entrée privée du Mirage, l'un des clubs les plus prisés et sélects des Bahamas. À l'extérieur, une file d'attente interminable serpentait le long de la façade étincelante, mais pour la dél







