Chapitre 10 – Entre les ombres et les flammesGloria Je ne réponds pas. Pas parce que je suis d’accord. Mais parce que je ne sais plus ce que je ressens.—Elena soupire, accélère.Elena : « On va disparaître. Toi et moi. »Je tourne la tête vers elle. Ses lèvres sont crispées. Elle parle trop vite. Elle a peur. J’attrape mon carnet, l’ouvre lentement et écris :*Tu es sûre de vouloir m’emmener avec toi ?*Elena rit, un son amer.Elena : « T’es sérieuse ? T’es mon amie, Gloria. Bien sûr que je vais pas te laisser derrière. »—Mais le monde ne nous laisse pas le choix.—Un bruit de moteur à l’arrière. Je me raidis. Elena aussi. Elle vérifie ses rétroviseurs.Deux phares approchent, vite. Trop vite à mon goût.—Elena : « Merde. »—La voiture derrière nous accélère encore.Les phares nous éblouissent. Ils veulent nous pousser à la faute. Elena serre les dents, appuie sur l’accélérateur tentant le tout pour le tout.—Je me tourne pour regarder derrière. Deux silhouettes. Des hommes de
Chapitre 11 – Entre les ténèbres et la véritéGloriaLa nuit est lourde. Le silence de la ruelle est interrompu par des bruits de pas métalliques, presque comme un écho du chaos que je viens de quitter. Rafael me tire à travers l'obscurité, ma peau brûlant contre la sienne. Son poignet ferme, presque possessif, m’empêche de m’échapper. Mais il n’y a pas de fuite. Pas maintenant.Je sens mon cœur battre contre ma cage thoracique, chaque pulsation est un rappel cruel de la situation dans laquelle je me trouve. La sueur perle sur ma peau, mais je ne tremble pas. Pas encore.—Rafael : « Tu es forte, Gloria. Tu le sais, non ? »Je n’ai pas envie de répondre. Je ne suis même pas sûre de ce que je ressens. Un mélange de colère, de peur, de confusion. Mais sa main autour de mon bras me rappelle à l’ordre. Il n’y a pas de place pour l’incertitude ici.Je tente de tirer doucement sur mon bras, mais sa prise est trop forte. Il ne me laisse pas m'échapper. Il ne me laisse même pas le temps de re
Chapitre 12 – Le poids du silenceGloriaLa pièce est glacée. L’air semble être suspendu, comme si le temps s’était arrêté à l’instant où j’ai franchi ce seuil. La lumière crue des néons me fait mal aux yeux, et l’obscurité qui règne dans chaque recoin de la pièce m’oppresse. Rafael est toujours derrière moi, sa main sur mon épaule, un contact qui me fait frissonner, mais qui n’éveille en moi aucune émotion concrète. Il n’y a plus de place pour les sentiments ici. Pas dans cet endroit où tout semble être une illusion.Le silence est lourd, étouffant. Il y a des hommes autour de moi, leurs visages flous, leurs corps immobiles dans les ombres. Je sens la tension dans l’air, une énergie palpable prête à éclater à tout moment. Leurs regards, même discrets, sont dirigés vers moi, mais je ne peux pas les affronter. Pas encore. Mon esprit tourbillonne, je lutte pour reprendre mon souffle, mais chaque inspiration semble me couper encore plus profondément. Comme si l’air ici n’était pas fait p
Chapitre 13 – Le Pouvoir du SilenceGloriaLa lumière blafarde des néons dessine des ombres inquiétantes sur les murs. J’ai l’impression d’être dans un labyrinthe sans fin, où chaque pas m’enfonce un peu plus dans l’obscurité. Rafael ne parle pas, il ne fait que me guider, son poignet fermement serré autour de mon bras. Il me traite comme un objet, mais une part de moi commence à comprendre qu’il n’y a rien de personnel dans son attitude. Je suis juste un moyen d'atteindre un but plus grand, une pièce du puzzle dont l’importance n’est encore qu’un mystère.L’homme que j’ai aperçu à la table n’a pas quitté mes pensées. Ses yeux, ces yeux qui semblaient lire au-delà de ce que je pouvais montrer. Il me scrutait, analysait chaque mouvement, chaque respiration. C’était comme s’il connaissait déjà mes faiblesses, mes zones d’ombre. Comme s’il savait qui j’étais avant même que je m’en souvienne.Rafael pousse une porte en métal, et je suis poussée à l’intérieur. La pièce est austère, sans dé
Chapitre 14 – Le Poids du ChoixGloriaLe silence qui règne entre Rafael et moi est étouffant, comme une pression invisible qui appuie contre ma poitrine. Je n’ai jamais ressenti ce genre de lourdeur, ce sentiment d’être piégée dans un coin sans issue. Je suis prise au piège, mais une flamme refuse d’éteindre son éclat au fond de moi. Même si tout semble contre moi, même si chaque décision me mène plus loin dans un abîme que je ne peux pas comprendre, une partie de moi refuse d'abandonner. Je ne suis pas encore prête à me soumettre.Nous traversons un couloir étroit, presque désert, à l'exception de quelques silhouettes qui disparaissent dès qu'elles nous aperçoivent. Les murs sont nus, froids. Rien ne laisse deviner que nous nous trouvons dans l’un des quartiers généraux d’un empire souterrain. Pas un luxe visible, pas une marque de grandeur. C’est un monde où la simplicité est synonyme de pouvoir, et où chaque détail caché est un indice sur le contrôle absolu qu’ils exercent.Rafael
Chapitre 15 – Le Jeu des OmbresGloriaLe regard de l'homme s'accroche à moi, froid, calculateur, comme s’il venait de gagner une victoire silencieuse. Chaque membre autour de la table ne semble pas réagir immédiatement, mais je peux sentir l'excitation dans l'air, une tension palpable qui flotte autour de moi comme une brume. J'ai fait mon choix, et pourtant, tout à l'intérieur de moi hurle que ce n'est pas un choix du tout. C'est un piège, une illusion de liberté dans un monde qui ne pardonne pas.L’homme me scrute, un petit sourire satisfait aux lèvres. Je n’ai pas l’impression d’avoir gagné quoi que ce soit. Au contraire, je me sens comme un insecte piégé dans une toile, observée par une force bien plus grande que moi.L'homme : « Bien, Gloria. Tu as choisi. Mais souviens-toi, ce que tu viens de faire n’a rien de réversible. »Il s'assoit lentement, et tous les regards se tournent vers lui, comme s'il venait de donner le signal de départ d'une partie d'échecs macabre. Mais je n'ai
Chapitre 16 – L'Inévitable GravitéGloriaJe suis entrée dans l'arène. Chaque mot prononcé dans cette salle résonne comme une sentence, un décret que je ne peux plus ignorer. J'ai choisi de jouer. Mais en acceptant, je sais que je m'enfonce dans un abîme dont il sera peut-être trop tard pour sortir. Je suis à la merci d'un réseau invisible, de forces que je ne comprends pas, et qui m'attendent déjà dans l'ombre. Ma décision n'a pas été un acte de rébellion, mais une simple nécessité de survie. Au fond, je suis consciente que j'ai plus à perdre que ce que je pourrais gagner ici.L'homme qui me fait face – celui dont je ne connais ni le nom ni l’intention – semble satisfait de ma réponse. Mais derrière son sourire, je lis une lueur froide. Il n’a pas été convaincu par ma soumission, mais il sait que je suis déjà piégée. Il n’y a pas de retour en arrière maintenant. Je suis marquée, inextricablement liée à leur réseau. Et l’enjeu est bien plus vaste que ce que j’aurais pu imaginer.L'hom
Chapitre 17 – Dans l'Ombre des MotsGloriaJe n’ai pas encore totalement accepté ce monde, mais je n’ai plus le luxe du temps pour réfléchir. Chaque instant me pousse un peu plus loin dans l’abîme. Chaque regard échangé, chaque mot prononcé entre ces murs, semble mesurer ma valeur, tester mes limites. Rafael ne me laisse pas de répit. Il me guide dans un labyrinthe de règles tacites, de gestes subtils qui témoignent de l’univers dans lequel je viens de m’immiscer. Ce n’est pas un monde de brutalité aveugle, mais de stratégies invisibles, de menaces en silence, de poids que l’on porte sans jamais le montrer.Rafael me conduit dans une pièce qui semble vide, sinon pour une table basse, quelques fauteuils en cuir et des étagères bourrées de dossiers. Il s’arrête devant une porte fermée, me regarde un instant, son regard aussi froid et impassible qu’un miroir.Rafael : « Ce que tu vas voir ici est une nouvelle phase de ton initiation. Mais tu dois comprendre que ce que tu apprendras va déf
Chapitre 41 – L’Emprise du FeuGloriaIl ne bouge pas. Et moi non plus. On reste figés dans cette proximité qui dévore tout. L’air est chargé, dense, saturé de non-dits, d’envies brûlantes et d’une peur que je n’arrive plus à cacher. Je sens mes jambes me trahir, pas par faiblesse, mais par fatigue de lutter contre ce que je ressens. Je voudrais hurler, pleurer, frapper… Mais rien ne sort. Juste le feu. Le feu qu’il a mis en moi, et qui refuse de s’éteindre.Je détourne les yeux. Un instant. Une brève tentative de reprendre le contrôle. Mais sa main, toujours là, me maintient dans cet entre-deux, ce territoire où je ne suis plus tout à fait moi-même.Gloria : « Tu crois que tu as gagné. »Rafael : « Je ne gagne pas, Gloria. Je m’assure simplement que tu ne me fuis pas. »Il glisse lentement ses doigts le long de ma nuque. C’est un geste qui aurait pu être tendre s’il n’était pas chargé de tant de pouvoir. J’ai l’impression qu’il appuie sur chaque nerf, chaque fibre sensible de mon êtr
Chapitre 40 – Le Poids du DétourGloriaLa nuit tombe plus lourdement que d’habitude, comme si le ciel lui-même pesait sur mes épaules, une pression invisible mais bien réelle. Le silence est presque suffocant dans l’appartement. J’entends mon souffle, mes pensées qui s’entrechoquent, mais tout semble distant, comme si j’étais plongée dans un état semi-conscient, un entre-deux où mes décisions m’échappent. J’ai l’impression de glisser dans un abîme, emportée par une force que je n’ai pas choisi. Et lui, toujours là, toujours observant, comme un prédateur patient, mais qui attend tout de même le moment propice pour frapper.
Chapitre 39 – L’Emprise de l’OmbreGloriaLa nuit s’étend comme une couverture pesante sur la ville, une mer noire où je me noie chaque soir un peu plus. Je ne sais pas comment je suis arrivée ici. Comment mes pensées sont devenues un enchevêtrement de fils brûlants, ni comment ce jeu dangereux entre Rafael et moi est devenu un combat que je ne peux plus arrêter. Mais une chose est certaine : il est là, et il ne me laissera jamais partir.Je me lève du canapé, les mains tremblantes, le cœur battant la chamade dans ma poitrine. Tout en moi hurle de fuir, de tout quitter, mais mes jambes restent figées, clouées au sol par une force invisible. Il est toujours là, quelque part, dans l’ombre. Cette ombre qu’il porte avec lui, insaisissable mais omniprésente. Une partie de lui qui m’env
Chapitre 38 – L'Incendie du CœurGloriaLe silence m’envahit. Une lourde chaleur imprégnée de tension flotte dans l’air, étouffant tout autour de moi. Rafael a quitté la pièce, mais il est toujours là, omniprésent, comme une ombre qui ne quitte jamais totalement la lumière. Je le sens dans chaque souffle que je prends, dans chaque battement de mon cœur. Et je déteste cela. Parce que tout ce que je ressens pour lui, je le déteste. Je déteste avoir ce désir, ce besoin de le comprendre, de percer son masque, de le toucher… de le posséder.Mais je ne peux pas. Pas maintenant. Pas de cette manière.Je m'assieds sur le canapé, mes mains serrées sur mes genoux. Je dois me reprendre. Ce n’est qu’un homme, après tout. Un homme comme les autres.
Chapitre 37 – L’Accroche du VideRafaelLe silence est lourd, presque palpable, comme une couverture épaisse qui nous étouffe. Je m’éloigne d’elle, mais je suis toujours envahi par l’odeur de son parfum, cette fragrance qui m’aspire, me plonge dans un tourbillon d’émotions contradictoires. Elle reste là, droite, l’expression fermée, mais je sais que sous cette carapace, la tempête fait rage. Et c’est cette tempête que je veux comprendre. Parce que je suis bien plus attiré par son esprit que par son corps. Son défi. Sa résistance. Tout ce qu’elle est. C’est ce qui m’obsède.Je tente de reprendre le contrôle. De prendre une grande inspiration. J’avance de quelques pas vers mon bureau, mes mains se posant dessus avec une force excessive, comme si ce simple geste pouvait me maintenir en place, me sauver
Chapitre 36 – La Tentation du VideRafaelJe la regarde entrer dans la pièce, son regard aussi sûr que celui d’un prédateur. Mais ce soir, il y a quelque chose de différent. Quelque chose d’indicible qui flotte entre nous, plus lourd que l’air, plus présent que jamais. Elle n’a même pas besoin de parler pour que je ressente cette tension, une tension invisible mais tangible, comme un élastique tendu à l’extrême, sur le point de se rompre.Elle s’assoit en face de moi, ses mouvements fluides et gracieux, comme si elle cherchait à me défier sans même le vouloir. Elle garde les yeux baissés, mais je la sens, je sais qu’elle est consciente de ma présence à chaque seconde. Son parfum léger, un mélange de bois et de fleurs sauvages, envahit la pièce, me plongeant dans une sorte de torpeur. Et pendant
Chapitre 35 – Entre Ombre et LumièreGloriaRafael : "Réunion demain. 8h. Sois à l'heure."Je serre le téléphone dans ma main. Une partie de moi veut lui répondre. Lui demander ce qu’il attend vraiment de moi. Mais je sais que ça ne servirait à rien. J’ai été marquée par ses mots trop souvent pour ignorer leur poids.Je me dirige vers la salle de bain. Le miroir me renvoie une image floue. Ma blouse blanche, tâchée de sang. Le stéthoscope qui pend autour de mon cou comme un fardeau. Dans mon esprit, je fais défiler les visages des patients, les urgences, les gestes qui sauvent… et ceux qui échouent. Pourtant, ce soir, il n’est plus question de médecine, mais de survie.Je laisse tomber la blouse sur le sol, mes doigts tremblants. Ce n’est pas le sang des patients qui me hante, mais celui de
Chapitre 33 – Le Prix du SilenceGloriaLe lendemain, je me réveille avec une douleur sourde dans la nuque et les doigts ankylosés. Je suis restée à travailler toute la nuit, sans voir le temps passer. Les chiffres ont continué à s’aligner sur l’écran comme une pluie fine, régulière, hypnotique. C’est le premier matin où je ne ressens plus le besoin d’échapper à ce monde. Et c’est précisément ce qui me terrifie.Je me lève lentement, croise mon reflet dans une vitre. Mes traits sont tirés, mes yeux cernés, mais ce n’est pas la fatigue qui me marque. C’est autre chose. Quelque chose de plus profond. D’irréversible.Dans le couloir, j’entends des voix. Lorenzo. Rafael. Et une troisième que je ne connais pas. Une femme. Je m’approch
Chapitre 34 – La Cage Se RefermeGloriaJe ferme la tablette. Un clic sec. Le bruit claque dans le silence.Autour de moi, les autres travaillent toujours. Certains feignent de m’ignorer, d’autres ne s’en donnent même plus la peine. Le mépris est là, diffus, mais de plus en plus inquiet. Je suis l’étrangère qu’on ne peut plus ignorer. Et c’est ça le plus dangereux.Rafael s’est éclipsé sans un mot, il y a longtemps. Me laissant seule, livrée aux regards et aux non-dits. Je sens son absence comme un trou d’air. Un manque irritant, brûlant, et pourtant rassurant. Parce qu’en son absence, je p