Je fis mine de rire, mais intérieurement, une boule se forma dans mon ventre. Sortir. Danser. Retrouver cette sensation d’être vue… Cela faisait si longtemps que je m’étais enterrée dans le travail, persuadée que l’amour ou même le simple désir n’étaient plus faits pour moi.
— J’espère au moins que tu ne comptes pas me coller une robe moulante dans laquelle je ne pourrai plus respirer ? grognai-je. Un rire cristallin résonna dans la pièce. Chérylle Davis était l'une des personne les plus têtue qui puisse existée sur terre. Dès qu'elle avait une idée derrière la tête, rien ni personne ne pouvait la dissuader. Même si nous étions comme le jour et la nuit, cela ne nous empêchait pas de nous entendre comme Oreste et Pylade. Nous étions amies depuis plus de quinze ans et cette amitié n'avait fait que de se fortifier au fil des ans. -"Ce que femme veut, Dieu le veut. J'arrive toujours à mes fins, Mademoiselle Vierra,"me dit cette dernière avec un sourire malicieux. Même âgée de vingt neuf ans, je devais admettre que ma meilleure amie n'avait rien perdu de son exubérance. Elle était toujours aussi folle à lier tout comme le premier jour où nous nous étions rencontrées. -"Mélaine, tu ne sors plus," poursuivit-elle. -"Ton dernier plan cul remonte à quand? Ah oui Mademoiselle n'a pas de temps." L'une des qualités de Chérylle était son franc-parler. D'habitude sa franchise me fait rire mais disons qu'aujourd'hui je n'étais pas d'humeur à entendre son sermon. -"Je n'ai pas de temps pour ces gamineries. Ça ne m'interesse plus," répondis-je. -" Ces gamineries? Putain Mél! Ça fait des lustres que tu n'as pas baisé. Sors un peu. T'as vingt neuf ans pas cent ans!" -"Tu m'as convoqué pour me sermonner? Je n'ai plus six ans, Chérylle. Je fais ce que je veux de ma vie. Tu connais mon passé. Bon sang!" m'emportai-je. -"Cela c'est produit il y a dix ans. Tu dois tourner la page. Tu penses pas qu'il est temps de refaire ta vie?" me demanda-t-elle plus calmement. -"Si mais je ne suis pas prête," dis-je lassée. -"Pourquoi m'as tu appelé?" demandai-je pour changer de sujet. -"Soit revenons à nos moutons alors. Monsieur Von Brüstch, un célèbre industriel allemand, viendra lundi. Il voudrait s'entretenir avec toi pour la décoration de son appartement." -"C'est une blague j'espère? Tu sais que je suis nulle pour les pourparlers. La dernière fois, le mec pensait que je lui faisais du rentre dedans. Il n'y a pas d'autres personnes pour faire ce boulot?" -"Mél nous avons batti cette entreprise à la sueur de notre front. Je sais que tu détestes les négociations mais nous n'avons pas d'autres choix. C'est une excellente affaire pour la société." Notre entreprise Elite Deco était à son plein ascension. Nous l'avons fondée il y a six ans. Au début nous avons connu des moments de vaches maigres car nous étions que des novices. Mais au fur et à mesure, nous avions réussi à nous faire un nom dans le métier. -"Je crois que je n'ai plus mon mot à dire. Quelle heure viendra-t-il?" demandai-je. -"Vers neuf heure trente. Je fais quelque recherches sur lui. Tiens, prends ce dossier. T'en auras besoin. Et pour ce soir ils viendront te prendre à vingt heures pour aller au Provocant." -"Ils? Nous serons à combien ce soir?" -"Guillaume viendra avec son nouveau petit ami. Un certain Nathan, je crois'" m'informa-t-elle. -" D'accord, on se voit à vingt heures alors." -"Fais pas cette tête. On va bien s'amuser," me rassura-t-elle. -"La dernière fois que tu as prononcé ces mots, on a failli atterrir dans une orgie." -"Tu vas pas remettre cette histoire sur le tapis quand même. Je croyais qu'il voulait ton numéro. Ce n'est pas de ma faute si mon espagnol est rouillé," se défendit-elle. -" Alors t'es partante pour ce soir?" -"C'est oui. À vingt heures alors," lui dis-je un sourire en coin. -"Je crois que cette soirée risque d'être mémorable," me répondit-elle avec un sourire énigmatique.Thomas-"Tu lui ressembles trop," s'était échappé de ma bouche sans le vouloir. Réalisant mon erreur, je la rectifiais en m'en allant. Oui, c'était lache de ma part. Mais je ne voulais en aucun cas qu'elle découvrit mon passé. -"Pas maintenant," pensais-je. Le reste de la soirée s'était déroulé parfaitement bien même si les regards appuyés de Mélaine me poursuivaient comme mon ombre. Toujours avec mon sourire arrogant et mon air de conquérant, je faisais bonne figure en saluant tous les invités tout en parlant de mon projet d'aider les enfants, plus particulièrement, des enfants de guerre dont les parents et les familles ont été massacrés. Je montais alors sur l'estrade pour faire mon discours, préparé, il y a des jours. -"Bonsoir à tous. Tout d'abord, je voudrai vous remercier pour votre présence pour ce gala de charité pour aider les enfants, victimes de guerre, dans leurs pays. Merci aussi à Monsieur Lanskovski, pour sa contribution, en faisant ce gala dans son hôtel. Comme v
MélaineLa belle au bois dormant. Non. C'était plutôt Cendrillon. J'étais tout simplement dans un conte de fée où ma marraine, la bonne fée était Chérylle. Après plus de trois heures de shopping, nous avions fini par trouver la perle rare. Une longue robe rouge qui soulignait son corps mince de chez Valentino pour elle et pour moi, une robe blanche de la même collection dont le dos était dénudé. Il ne manquait plus que le prince. Même si la salle grouillait que d'hommes puissants, l'image du prince charmant s'évapora de ma tête. En effet, ce n'était pas un conte de fée. Au contraire, c'était pire. Un monde matérialiste, bourré de clichés. Enfant, je détestais ce genre de soirée. Et aujourd'hui, rien n'avait pu me faire changer d'avis. Les hommes me regardaient comme si j'étais un vulgaire morceau de viande qu'ils allaient tôt ou tard dévorer. -"Vous êtes sublime," complimenta l'un d'entre eux en me baisant la main. -"Bizarre," pensais-je. D'habitude quand un homme me baisait la m
ThomasLe soleil commençait à se décliner. Il était désormais vingt heures et la salle du Queen's Hotel était déjà remplie. Je regardais ce monde, mon monde, avec amertume. Hypocrisie et faux semblant étaient la clé pour entrer dans ce monde, dépourvu de bon sens. J'avais organisé ce gala pour aider les orphelins mais les invités présents aspiraient à autre chose. Les hommes discutaient que du travail. Tels des loups à la moindre parcelle de viande, en d'autres mots, de l'argent. Les femmes, ou bien les maitresses, elles, défilaient avec leurs parures de diamants rendant plus d'une jalouse. Mais dans quelle monde vivions-nous? Je regardais ma montre pour la soixantième fois. Je m'ennuyais à en mourir. Un sourire forcé scotché au visage, j'accomplissais mon rôle de hôte et saluais les invités. Les hommes faisaient de même et me félicitaient de ma contribution pour cet évenement tandis que leurs maitresses me lançaient des regards aguicheurs.Face à ce manque de respect envers leurs m
MélaineParti! Thomas avait tout simplement pris la poudre d'escampette. Je regardais la porte depuis qu'il l'avait claqué en regrettant notre baiser. -"Faux," hurlait ma conscience. -"T'as aimé son baiser et tu y as répondu," persista cette dernière plus impitoyable que jamais. Je mordis ma lèvre inférieure qui était désormais boursouflée. Mais que m'arrivait-il? Qu'est-ce qui m'as pris à répondre à son baiser? Folle! Voilà ce que je devenais en sa simple présence. -"Mél, excuse moi, je t'en supplie. Je savais pas que c'était le nouveau client," supplia Guillaume en déboulant dans mon bureau. -"Attends on dirait qu'un orage est passé par ici," continua ce dernier en m'examinant de la tête au pied. -"Pas un orage mais une tempête," murmurais-je. En effet, mon chemisier était déboutonné. Pire, mes lèvres enflées et mes cheveux détachés aggravaient la situation. On aurait dit qu'il venait de me sauter. -"Bon sang. Je veux tout les détails croustillants," poursuivit Guillaume mal
Jamais, au grand jamais, une femme ne m’avait parlé ainsi… Son insolence avait écorché mon orgueil, son audace avait piétiné mon égo. Elle savait pertinemment à qui elle s’adressait, et pourtant, elle osait défier mes limites. Son petit sourire en coin, insolent et triomphant, avait résonné comme une gifle… mais au lieu d’attiser ma colère, il m’avait enflammé d’un désir trouble.Je retins un rictus. Si seulement elle savait… Dès que la vérité éclaterait, son assurance s’éteindrait, et moi, j’aurais l’honneur d’assister à cette métamorphose. Bientôt, Mélaine découvrirait que j’étais devenu son client, lié à elle par ce contrat qu’elle croyait encore maîtriser. Son monde allait basculer.À cette pensée, mon souffle se fit plus lourd, et mon corps se tendit malgré moi. L’idée de la croiser chaque jour, de l’avoir à portée de main, de pouvoir l’observer, la tester, la pousser dans ses retranchements… m’était une tentation aussi délicieuse que dangereuse.Elle passa devant moi pour m’ouvr
Point de vue de MélaineÉtais-je maudite? Sur tout les hommes qui y avaient sur notre belle planète, fallait vraiment que je sois maudite pour que je tombais sur Thomas. Moi qui croyais ne plus jamais le revoir! Depuis qu'il avait franchit le seuil de mon bureau dans son costume sur mesure qui soulignait ses muscles, je n'avais pas pu me détacher de ses beaux yeux. Ses tourmalines paraïba qui continuèrent de me fixer. Il fallait impérativement que nous cessions notre jeux de regard sinon ça finirait en un champ de bataille où je lui dechirerais son costume et tiraillerais son dos à coup de griffes. Je me souvenais exactement de ce qui s'était produit vendredi même si j'étais bourrée. Ses caresses, son timbre rauque et par dessus tout cette question qui m'avait hanté tout le long du weekend. -"Qu'y a-t-il sous mes vêtements?" Heureusement que j'étais saoule sinon j'aurais commis la pire erreur de toute ma vie. Je l'invitais à s'asseoir et lui servis sa tasse de café que mon très c