-"Je crois que cette soirée sera mémorable."
Les paroles de Chérylle résonnèrent encore dans ma tête ce lundi matin. Quelle soirée mémorable! Un cunnilingus raté, une rencontre des plus attrayante qui s'était malheureusement terminée en un fiasco des plus humiliant quand je lui ai vomi dessus et pour finir, la cerise sur le gateau, je m'étais évanouie. Sans l'intervention de Guillaume et de Nathan, je sais pas ce qui me serait arrivé. Je frissonnais de peur même si le pire était passé. J'avais été imprudente en me saoulant ainsi. Mais j'avais payé cette erreure au prix fort. Une gueule de bois, une migraine épouvante, et mes allers retours répétitifs au toilette pour retirer cet excès d'alcool m'avaient empêché de sortir ce weekend pour renouveler l'experience. Et même ce lundi matin, je voulais rester au lit bien emmitouflée dans ma couette. J'étais tout simplement en hibernation. Avec toute les peines du monde, je me levais du lit, me préparais rapidement puis pris ma Volvo rouge, direction au bureau. -"Pile à l'heure." songeais-je. Je fus accueillie par Guillaume qui lui semblait en pleine forme contrairement à moi. -"Comment se porte ma belle au bois dormant?" me demanda ce dernier, un sourire mesquin scotché au visage. Mon doigt d'honneur, en guise de réponse, le fit pouffer. -"Putain Mel! T'étais tellement bourrée que t'as vomi sur ce beau blond. Le pauvre! Tu aurais du voir sa tête," dit-il avant d'éclater une nouvelle fois de rire. -"J'espère ne plus le revoir." répondis-je pour clore cette discussion. J'avais eu ma dose de honte pour ce weekend pas besoin d'en rajouter une autre couche. -"Ah oui, Chérylle m'a dit qu'un client viendra aujourd'hui," dit Guillaume pour changer de sujet. Je fronçais les sourcils avant de me rappeler que j'avais un entretien avec un client important, M. Von Brûstch. Merde le dossier! J'y ai même pas jeté un coup d'oeil. -"Cette tête me dit quelque chose. Tu l'avais oublié, n'est-ce pas?" constata Guillaume. Je forçais un sourire pour convaincre mon ami que j'étais maitre de la situation même si au fond de moi, un tumulte d'émotions m'assaillirent. Je n'avais pas touché à ce fichu dossier. -"Apporte moi deux cafés noirs, s'il te plait," m'addressais-je à Guillaume avant d'entrer dans mon bureau. J'allumais mon ordinateur et débutais mes recherches sur ce Von Brûstch. Bon sang! Pourquoi il tardait à me donner une photo de cet allemand! -"Le père, Nicholas Von Brûstch, est mort, accident de voiture," lisais-je. "Alors ça doit être le fils qui avait contacté Chérylle," concluais-je. Mais aucune information relevante attira mon attention. Un coup d'oeil sur la pendule m'indiqua que dans moins de cinq minutes, j'allais le recevoir. Je tapais 'fils de Nicholas Von Brûstch' et eus enfin son prénom. Thomas. Je frissonnais quand je lut le prénom, une deuxième fois. -"Pitié faite que ça ne soit pas le type du bar," répétais-je inlassablement comme une prière. Ça ne pouvait pas être lui. Certes il s'appelait Thomas et était allemand mais il n'était pas pour autant le fils de ce Nicholas. Il y avait une centaine, que dis-je un millier d'allemand qui s'appelait Thomas. Je cherchais donc une photo pour apaiser mes craintes. Enfin une photo. Mais au lieu d'apaiser mes craintes, cette photo n'avait eu que l'effet inverse. -"Oh non!" murmurrais-je. -"Oh si," dit cette voix avec ce léger accent allemand que j'aurais aimé ne plus jamais entendre.Thomas-"Tu lui ressembles trop," s'était échappé de ma bouche sans le vouloir. Réalisant mon erreur, je la rectifiais en m'en allant. Oui, c'était lache de ma part. Mais je ne voulais en aucun cas qu'elle découvrit mon passé. -"Pas maintenant," pensais-je. Le reste de la soirée s'était déroulé parfaitement bien même si les regards appuyés de Mélaine me poursuivaient comme mon ombre. Toujours avec mon sourire arrogant et mon air de conquérant, je faisais bonne figure en saluant tous les invités tout en parlant de mon projet d'aider les enfants, plus particulièrement, des enfants de guerre dont les parents et les familles ont été massacrés. Je montais alors sur l'estrade pour faire mon discours, préparé, il y a des jours. -"Bonsoir à tous. Tout d'abord, je voudrai vous remercier pour votre présence pour ce gala de charité pour aider les enfants, victimes de guerre, dans leurs pays. Merci aussi à Monsieur Lanskovski, pour sa contribution, en faisant ce gala dans son hôtel. Comme v
MélaineLa belle au bois dormant. Non. C'était plutôt Cendrillon. J'étais tout simplement dans un conte de fée où ma marraine, la bonne fée était Chérylle. Après plus de trois heures de shopping, nous avions fini par trouver la perle rare. Une longue robe rouge qui soulignait son corps mince de chez Valentino pour elle et pour moi, une robe blanche de la même collection dont le dos était dénudé. Il ne manquait plus que le prince. Même si la salle grouillait que d'hommes puissants, l'image du prince charmant s'évapora de ma tête. En effet, ce n'était pas un conte de fée. Au contraire, c'était pire. Un monde matérialiste, bourré de clichés. Enfant, je détestais ce genre de soirée. Et aujourd'hui, rien n'avait pu me faire changer d'avis. Les hommes me regardaient comme si j'étais un vulgaire morceau de viande qu'ils allaient tôt ou tard dévorer. -"Vous êtes sublime," complimenta l'un d'entre eux en me baisant la main. -"Bizarre," pensais-je. D'habitude quand un homme me baisait la m
ThomasLe soleil commençait à se décliner. Il était désormais vingt heures et la salle du Queen's Hotel était déjà remplie. Je regardais ce monde, mon monde, avec amertume. Hypocrisie et faux semblant étaient la clé pour entrer dans ce monde, dépourvu de bon sens. J'avais organisé ce gala pour aider les orphelins mais les invités présents aspiraient à autre chose. Les hommes discutaient que du travail. Tels des loups à la moindre parcelle de viande, en d'autres mots, de l'argent. Les femmes, ou bien les maitresses, elles, défilaient avec leurs parures de diamants rendant plus d'une jalouse. Mais dans quelle monde vivions-nous? Je regardais ma montre pour la soixantième fois. Je m'ennuyais à en mourir. Un sourire forcé scotché au visage, j'accomplissais mon rôle de hôte et saluais les invités. Les hommes faisaient de même et me félicitaient de ma contribution pour cet évenement tandis que leurs maitresses me lançaient des regards aguicheurs.Face à ce manque de respect envers leurs m
MélaineParti! Thomas avait tout simplement pris la poudre d'escampette. Je regardais la porte depuis qu'il l'avait claqué en regrettant notre baiser. -"Faux," hurlait ma conscience. -"T'as aimé son baiser et tu y as répondu," persista cette dernière plus impitoyable que jamais. Je mordis ma lèvre inférieure qui était désormais boursouflée. Mais que m'arrivait-il? Qu'est-ce qui m'as pris à répondre à son baiser? Folle! Voilà ce que je devenais en sa simple présence. -"Mél, excuse moi, je t'en supplie. Je savais pas que c'était le nouveau client," supplia Guillaume en déboulant dans mon bureau. -"Attends on dirait qu'un orage est passé par ici," continua ce dernier en m'examinant de la tête au pied. -"Pas un orage mais une tempête," murmurais-je. En effet, mon chemisier était déboutonné. Pire, mes lèvres enflées et mes cheveux détachés aggravaient la situation. On aurait dit qu'il venait de me sauter. -"Bon sang. Je veux tout les détails croustillants," poursuivit Guillaume mal
Jamais, au grand jamais, une femme ne m’avait parlé ainsi… Son insolence avait écorché mon orgueil, son audace avait piétiné mon égo. Elle savait pertinemment à qui elle s’adressait, et pourtant, elle osait défier mes limites. Son petit sourire en coin, insolent et triomphant, avait résonné comme une gifle… mais au lieu d’attiser ma colère, il m’avait enflammé d’un désir trouble.Je retins un rictus. Si seulement elle savait… Dès que la vérité éclaterait, son assurance s’éteindrait, et moi, j’aurais l’honneur d’assister à cette métamorphose. Bientôt, Mélaine découvrirait que j’étais devenu son client, lié à elle par ce contrat qu’elle croyait encore maîtriser. Son monde allait basculer.À cette pensée, mon souffle se fit plus lourd, et mon corps se tendit malgré moi. L’idée de la croiser chaque jour, de l’avoir à portée de main, de pouvoir l’observer, la tester, la pousser dans ses retranchements… m’était une tentation aussi délicieuse que dangereuse.Elle passa devant moi pour m’ouvr
Point de vue de MélaineÉtais-je maudite? Sur tout les hommes qui y avaient sur notre belle planète, fallait vraiment que je sois maudite pour que je tombais sur Thomas. Moi qui croyais ne plus jamais le revoir! Depuis qu'il avait franchit le seuil de mon bureau dans son costume sur mesure qui soulignait ses muscles, je n'avais pas pu me détacher de ses beaux yeux. Ses tourmalines paraïba qui continuèrent de me fixer. Il fallait impérativement que nous cessions notre jeux de regard sinon ça finirait en un champ de bataille où je lui dechirerais son costume et tiraillerais son dos à coup de griffes. Je me souvenais exactement de ce qui s'était produit vendredi même si j'étais bourrée. Ses caresses, son timbre rauque et par dessus tout cette question qui m'avait hanté tout le long du weekend. -"Qu'y a-t-il sous mes vêtements?" Heureusement que j'étais saoule sinon j'aurais commis la pire erreur de toute ma vie. Je l'invitais à s'asseoir et lui servis sa tasse de café que mon très c