ÉLISEL’air est lourd, chargé de son odeur : bois sombre cuir. Chaleur masculine.Chaque respiration me rappelle qu’il est partout : sur ma peau, dans mes cheveux, jusque dans mon souffle. Il m’a marquée, comme si son corps avait laissé une empreinte invisible, brûlante.Je suis encore allongée sur le lit défait, nue, la peau moite, les muscles tremblants. Je n’ai pas bougé. Mais lui… lui est déjà debout. Marcus s’est redressé avec la même aisance prédatrice qu’un fauve. Devant le miroir, il se rhabille lentement, torse nu, pantalon entrouvert. Ses gestes sont calmes, méthodiques, mais son regard, lui, ne quitte pas mon corps.— Rhabille-toi.Sa voix est grave, basse. Ce n’est pas une invitation. C’est un ordre.Je me redresse avec lenteur, mes jambes encore fébriles. Je cherche ma robe des yeux. Elle est au sol, loin du lit, froissée. Marcus me fixe toujours, un sourire à peine visible au coin des lèvres. Ce n’est pas un sourire tendre. C’est celui d’un homme qui sait que je suis à s
ÉLISEJe ne me souviens plus du chemin qui mène à la chambre.Je me souviens seulement de ses mains.De cette poigne ferme, impérieuse, qui m’attire contre lui comme si je lui appartenais déjà. Ses doigts s’enroulent autour de mon poignet, me guident dans le couloir faiblement éclairé. Chaque pas résonne dans ma poitrine au rythme affolé de mon cœur.Il ne dit rien. Il avance, sûr de lui, chaque geste calculé, comme s’il avait toujours su que nous en arriverions là.La porte se referme derrière nous dans un claquement sec. La chambre est plongée dans une semi-obscurité : une lampe de chevet projette une lumière chaude, presque ambrée, qui dessine des ombres mouvantes sur ses traits. Le parfum boisé de Marcus emplit l’air, mêlé à une odeur de cuir et de nuit.Je recule d’un pas, par réflexe.Il sourit. Lentement.Un sourire sombre, carnassier.— Enlève ta robe.Sa voix grave est basse, mais ce n’est pas une demande : c’est un ordre.Mes mains tremblent légèrement en attrapant les brete
ÉLISEJe ne sais plus respirer.Ou peut-être que c’est lui qui respire pour moi. Chaque souffle qu’il m’arrache me ramène un peu plus profondément dans cette chaleur suffocante.Marcus me plaque contre le mur, son corps entier contre le mien, et la pierre froide de mon dos ne suffit pas à calmer l’incendie qui me dévore. Sa main serre ma cuisse, me maintenant prisonnière, tandis que l’autre enserre ma nuque, ses doigts dans mes cheveux, comme une chaîne invisible qui m’empêche de fuir.Mais je ne veux pas fuir.Sa bouche glisse sur ma gorge, s’attarde, mordille doucement ma peau avant d’y déposer un baiser apaisant. Un gémissement étouffé franchit mes lèvres. Il relève la tête, ses yeux noirs rivés aux miens, et ce regard me fait trembler plus que ses mains.— Chut… souffle-t-il, son souffle chaud effleurant ma clavicule.Son murmure est une caresse autant qu’un ordre. Je m’y soumets, incapable de résister.Ses doigts descendent lentement le long de ma cuisse, une lenteur calculée, pr
ÉLISEJe crois qu’il ne respire plus.Ou peut-être que c’est moi.Tout se brouille. Ma nuque sous sa main brûlante. Mes lèvres encore douloureuses de son baiser. Le martèlement furieux de mon cœur, si fort qu’il résonne jusque dans mes tempes.Marcus me regarde. Non… il me dévore.Ses yeux sont noirs, profonds, et quelque chose de sauvage s’y agite, prêt à tout dévorer. Sa mâchoire est tendue à s’en fendre. Sa respiration est plus rauque, plus rapide. Il ne dit rien, mais tout son corps crie la possession.Je devrais reculer. Reprendre le contrôle. Mais mes doigts tremblants s’agrippent à sa chemise, comme pour s’assurer qu’il ne s’éloigne pas. Je le tire à moi.— Marcus…Mon souffle tremble en prononçant son nom. Une prière ou un défi ? Je n’en sais rien. Mais c’est suffisant pour déclencher l’étincelle.Sa main glisse lentement de ma nuque à mon épaule, ses doigts caressent ma clavicule, redescendent jusqu’à la naissance de ma poitrine. Son autre main se pose sur ma hanche, ferme, p
ÉLISELe silence est une arme.Adrien attend ma réponse, son souffle chaud au creux de mon oreille, mais je ne l’entends plus. Toute mon attention est happée par l’ombre adossée à la balustrade.Marcus.Il ne bouge pas, et pourtant il emplit tout l’espace. Ses yeux m’écrasent, ses poings fermés racontent la rage qu’il tente encore de retenir. C’est une bombe, prête à éclater.Je le voulais jaloux. Je l’ai.Mais soudain, je comprends que je viens peut-être de jouer avec une force qui me dépasse.Adrien rit doucement, sûr de lui, ignorant le danger.— Alors ? Dois-je m’inquiéter ?Ses doigts effleurent ma taille, descendent un peu plus bas. Trop bas. Un geste trop audacieux. Un geste de trop.Et tout bascule.Marcus n’attend plus. En deux pas, il est sur nous. Sa main s’abat sur le poignet d’Adrien avec une brutalité qui me fait sursauter. Le rire s’étrangle dans la gorge du brun, remplacé par un grognement de douleur.— Enlève tes mains d’elle.Sa voix est basse, glaciale, mais chaque
ÉLISEJe suffoque.Chaque rire de cette femme blonde est un coup de dague. Chaque sourire de Marcus, un poison.Alors quand un homme s’approche de moi, je ne recule pas.Il est grand, brun, les épaules larges, le costume sombre parfaitement taillé. Ses yeux gris se posent sur moi avec une intensité qui ne cherche pas à se cacher. Son sourire est sûr de lui, presque insolent.— Vous semblez vous ennuyer, murmure-t-il, la voix basse, grave.— Et vous semblez persuadé de pouvoir y remédier, je réplique, glaciale.Il rit doucement, pas déstabilisé le moins du monde. Ses doigts frôlent mon coude pour m’attirer légèrement à l’écart, vers un coin plus tranquille de la salle.Je devrais refuser. Mais je le laisse faire. Parce que je sens déjà le regard de Marcus sur moi. Et cette fois, c’est moi qui veux le voir craquer.L’homme se présente Adrien, héritier d’un empire pharmaceutique. Le genre de parti que beaucoup de familles rêveraient de mettre dans leur poche. Il parle bien, trop bien. Se