Chapitre 4 – La ligne fragile
Le lendemain matin, Sophia se réveilla dans un état de confusion totale. La pièce où elle avait été enfermée la veille était maintenant vide, mais elle ne parvenait pas à chasser la sensation de danger omniprésente. Elle avait l’impression d’être une marionnette, les fils tirés par Dante Velasco.
Les premiers rayons du soleil filtraient à travers les rideaux, mais la lumière ne faisait que souligner l’ombre qui pesait sur elle. Ses mains étaient encore légèrement tremblantes, et ses pensées se bousculaient dans sa tête comme un tourbillon. Elle avait fait des choix la veille, mais ils semblaient déjà avoir été dictés par Dante, comme si elle n’avait eu aucun pouvoir sur ses actions.
Elle se leva lentement, ses jambes encore douloureuses de la tension de la veille. Chaque mouvement semblait peser une tonne. Il l’avait piégée. Et à chaque instant, la réalité de sa situation se faisait de plus en plus claire. Elle n’était plus une simple restauratrice d’art. Elle faisait maintenant partie de l’univers impitoyable de Dante Velasco.
Sophia s’habilla rapidement, ne prenant même pas le temps de prendre une douche. Elle était trop préoccupée par les événements qui se déroulaient autour d’elle. Elle ne savait même pas où elle était, ni comment elle avait été amenée ici. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle devait trouver un moyen de sortir. Mais comment fuir un homme comme Dante ?
Alors qu’elle était en train de réfléchir, la porte s’ouvrit lentement.
"Vous êtes réveillée." La voix de Dante était aussi glaciale que la veille, mais il y avait quelque chose de différent dans son ton. Un mélange d’énigme et de défi.
Sophia se tourna vers lui, tentant de garder son calme. "Je suppose que vous allez me dire ce que vous attendez de moi maintenant."
Dante la fixa, son regard perçant. "J’attends que vous compreniez que vous êtes dans un monde où les règles ne sont pas ce que vous croyez." Il fit une pause, ses yeux brillant d’une lueur sombre. "Je vais vous montrer comment fonctionne ce monde, mais vous devrez faire preuve d’intelligence pour survivre."
Sophia se sentit piégée, mais elle savait qu’elle n’avait pas le choix. "Que voulez-vous que je fasse ?" demanda-t-elle, le regard défiant.
Dante s’approcha d’elle, ses pas silencieux mais menaçants. "J’ai des affaires à régler, et vous allez m’accompagner. Vous serez mon témoin, ma présence, mon atout. Mais si vous faiblissez ou montrez la moindre faiblesse, vous allez regretter de ne pas m’avoir écouté."
Il tourna sur ses talons et se dirigea vers la porte. "Préparez-vous. Nous partons dans une heure."
Sans ajouter un mot, il quitta la pièce, laissant Sophia seule avec ses pensées, encore plus perdue qu’avant. Il ne lui donnait aucun choix. Il dictait les règles du jeu. Et elle, elle ne pouvait qu’accepter ou se faire broyer.
Elle se rendit à l’endroit qu’il lui avait indiqué, le cœur lourd de décisions à venir. Elle était déterminée à garder sa dignité, à ne pas se laisser manipuler par lui. Mais elle savait aussi que Dante Velasco n’était pas un homme à sous-estimer.
La voiture qui l’attendait dehors semblait plus une prison qu’un moyen de transport. Dante était déjà à l’intérieur, son regard fixant l’horizon sans la moindre émotion. Il n’avait pas encore dit un mot, mais son silence en disait long. Sophia s’installa en silence à côté de lui, l’atmosphère dans la voiture aussi lourde que l’air d’une tempête qui approche.
Pendant le trajet, elle sentit son esprit s’égarer, mais chaque pensée était un poids qu’elle ne pouvait plus supporter. Et si elle était déjà trop loin ? Et si elle ne pouvait plus revenir en arrière ?
Après une éternité de silence, Dante parla enfin.
"Vous avez l’air de vous poser beaucoup de questions." Il tourna légèrement la tête vers elle, ses yeux aussi sombres que la nuit. "Laissez-moi vous donner une réponse. Vous n’êtes pas là par hasard, Sophia. Vous êtes ici parce que vous avez un rôle à jouer."
Sophia ne répondit pas tout de suite. Elle savait que chaque mot qu’elle prononçait avait de l’importance. Mais elle ne pouvait plus rester silencieuse.
"Quel rôle ?" demanda-t-elle, sa voix calme mais déterminée. "Je ne suis qu’une simple restauratrice d’art. Je n’ai rien à voir avec vos affaires."
Dante sourit, mais ce sourire n’était pas un sourire de bienveillance. C’était un sourire glacé, plein de calcul. "C’est ce que vous croyez. Mais ce monde est bien plus vaste que ce que vous imaginez." Il se pencha légèrement en avant. "Vous allez découvrir un univers où tout est question de pouvoir, de contrôle, de loyauté."
Sophia le regarda, ne sachant pas si elle devait le craindre ou essayer de comprendre. Elle choisit la deuxième option, par instinct. "Et qu’est-ce que vous attendez de moi ?"
"Je vous ai dit," répondit-il calmement, "que vous êtes un témoin. Mais pas seulement. Vous êtes aussi… un catalyseur."
"Un catalyseur pour quoi ?"
Il la regarda avec une intensité qui la fit frissonner. "Un catalyseur pour ce qui doit arriver. Et croyez-moi, ce n’est pas quelque chose que vous pouvez arrêter."
Ils arrivèrent enfin à destination, une grande maison isolée au sommet d’une colline, entourée de gardes armés. Sophia descendit de la voiture, son cœur battant la chamade. Elle n’avait pas d’idée claire de ce qui l’attendait, mais elle savait une chose : Dante Velasco ne la laissait pas entrer dans son monde par accident.
Chapitre 35 – Pacte avec l’EnnemiDans le silence oppressant de sa cellule, Gabriele fixait le mur. La pièce n’avait rien d’un cachot médiéval. C’était une salle d’interrogatoire froide et moderne, au sous-sol du manoir. Pourtant, l’ambiance y était bien plus glaciale que n’importe quelle prison.Biaggi entra sans un mot, posa un dossier sur la table. Il l’ouvrit avec une lenteur calculée, comme pour étirer l’angoisse.« Tu as transmis des données à qui, exactement ? »Gabriele ne répondit pas.Biaggi le fixa. « On sait que tu as eu trois appels non traçables dans les deux semaines avant l’enlèvement de Sophia. Et on sait que tu as reçu de l’argent. »Toujours aucune réaction.Biaggi ferma le dossier. « Très bien. On va parler à ta sœur, alors. Voir si elle a plus de conscience que toi. »Gabriele serra la mâchoire. « Laisse-la en dehors de ça. »« Alors commence à parler. »Pendant ce temps, dans le bureau de Dante, un homme l’attendait. Grand, cheveux poivre et sel, costume impeccab
Chapitre 34 – L'Ombre de la TrahisonLe lendemain matin, la pluie tombait sur Rome comme un présage. Le ciel gris semblait peser sur les toits de la ville, et même les rues habituellement animées paraissaient plus silencieuses, comme si quelque chose se préparait.Dante se tenait dans la bibliothèque du manoir, penché sur un dossier confidentiel. À côté de lui, Gabriele attendait, les bras croisés, le regard sombre.« Tu es sûr de ce que tu as vu ? » demanda Dante.« Oui. Le signal vient d’un des nôtres. Quelqu’un a transmis ta localisation à une source extérieure… juste avant l’attaque du hangar. »Dante ferma le dossier lentement, puis se redressa. « Alors on a une taupe. »Gabriele hocha la tête. « Et elle est proche. Trop proche. »De son côté, Sophia s’entretenait avec Alessia dans le jardin intérieur. Malgré la pluie, les deux femmes marchaient sous les arcades, à l’abri, échangeant en voix basse.« Tu sens qu’il y a quelque chose qui ne va pas ? » demanda Sophia.Alessia acquie
Chapitre 33 – Le Pacte des CendresLe jour de l’annonce officielle arriva plus vite que prévu. Le manoir avait été nettoyé, les corps enterrés, les vitres remplacées. Mais l’atmosphère n’était plus la même. Quelque chose avait changé. Moins de peur. Moins de tensions. On sentait que les fondations d’un nouvel ordre se posaient lentement.Sophia, vêtue d’une robe sobre mais élégante, observait son reflet dans le miroir. Alessia entra sans frapper, tenant une boîte noire à la main.« C’est pour toi. » Elle lui tendit la boîte. « Cadeau de la famille. »Sophia l’ouvrit. À l’intérieur, un collier fin en or blanc, orné d’un petit pendentif : un aigle, symbole des Moretti.« Tu fais partie du clan, maintenant. Qu’on le veuille ou non. »Sophia haussa un sourcil. « Et toi, tu le veux ? »Alessia sourit en coin. « Disons que je préfère t’avoir comme alliée que comme rivale. »Dans la grande salle, tous les membres encore fidèles étaient réunis. Les familles alliées avaient envoyé des représen
Chapitre 32 – Le Prix du SilenceLe manoir portait encore les cicatrices de la nuit. Des éclats de verre brisés, des murs criblés de balles, des taches de sang oubliées au pied des escaliers… et pourtant, un silence étrange régnait, comme si la demeure retenait son souffle après l'ouragan. Sophia marchait lentement dans le couloir principal, son doigt glissant sur les murs comme pour ressentir chaque blessure laissée par la guerre.Dante, de son côté, était dans la pièce qui servait de salle de réunion aux Moretti. Autour de la grande table en acajou, seuls restaient les plus fidèles : Gabriele, Tomaso, Biaggi, et Alessia. Tous avaient les traits tirés, les corps encore tendus, les yeux marqués par la fatigue.« Il faut reconstruire, » dit Dante, la voix basse. « Non seulement le manoir, mais notre code, notre manière de régner. »Gabriele hocha la tête. « Beaucoup ont fui cette nuit. Ils croient que le clan est fini. »« Alors on leur montrera le contraire, » répondit Dante. « Mais s
Chapitre 31 – Le Cœur des TénèbresLe hall du manoir vibrait sous les rafales de balles. Les convives, réveillés en sursaut, se précipitaient dans les couloirs, hurlant comme des bêtes prises au piège. Des lustres en cristal tanguèrent, projetant des éclats de lumière sur les visages déformés par la peur. Au centre de cette tourmente, Dante et Sophia restaient immobiles, dos à dos, tirant avec précision, protégeant leurs arrières.« Couverture ! » hurla Gabriele en pressant la gâchette d’un fusil à lunette.Dans un éclair de plomb, deux assaillants titubèrent et tombèrent. Lorenzo Biaggi, à sa droite, riposta à son tour, palpable concentration dans le regard. Tomaso se glissa en ombre fluide dans un coin, éliminant un troisième ennemi approchant.Sophia, le cœur battant, ajusta sa visée sur un quatrième attaquant. Un homme masqué, l’arme braquée sur Dante. Elle tira. Écho sourd. L’homme s’effondra, sa lame tombant au sol, glissant sur le marbre. Le silence revint quelques secondes, su
Chapitre 30 – Le Chant des CendresLe vol de nuit vrombissait silencieusement au-dessus de la Méditerranée. Seules les lumières scintillantes de la côte sicilienne trahissaient la présence de la terre sous leurs pieds. À bord du jet privé, l’atmosphère était électrique : Dante examinait une carte numérique du manoir visé, tandis que Sophia répétait discrètement les techniques de tir apprises, le canon froid pressé contre sa cuisse.Ils avaient divisé leur petit commando en deux groupes. Dante, avec Biaggi et Luca, attaquerait l’entrée principale ; Sophia, accompagnée de Gabriele et de Tomaso, ferait irruption par la façade arrière, supposée moins surveillée. Alessia assurerait la coordination depuis un poste avancé, reliée par un canal crypté.« N’oubliez pas : pas de quartier, » rappela Dante, le visage dur. « Ici, on ne négocie pas. On exécute. »Sophia acquiesça sans un mot. L’adrénaline la tenait en éveil, chaque fibre de son être prête à l’action. Elle repensa un instant à la pai