Chapitre 0005

Ma nouvelle secrétaire est entrée dans mon bureau avec une pile de papiers, y compris un journal et un magazine. Et puis, elle est partie tranquillement après m’avoir donné le café.

J’avais seulement travaillé avec elle pendant quelques jours. Mais honnêtement dire, elle était la meilleure. Elle travaillait efficacement, respectait l’heure et ne faisait jamais des commérages, ce qui me convenait parfaitement.

J’ai pris le magazine parce que je devais me distraire. Je me suis enfermée dans le bureau pour rattraper le travail en retard. Je n’y étais sortie que pour prendre une douche et me changer, ou bien pour visiter Mason.

La une parlait de moi. Je ne savais pas que je devais être en colère ou reconnaissante, reconnaissante parce qu’ils diffusaient le message. Je n’étais plus un paillasson sur lequel on marchait.

« Lauren Smith est rentrée et elle est plus froide que l'Antarctique. », écrivait-il.

Sous les gros titres, il y avait une photo de moi giflant le garde. Il continuait alors de parler de ce qui s’était passé ce jour-là.

Quelqu’un a probablement vendu cette histoire avec l’image. C’était le garde licencié. Je l’ai découvert au plus tard.

« Ils ne savent pas comment froids nos cœurs sont devenus. », disait Bleu.

Cela me faisait rire parce que c’était la vérité. Notre cœur est devenu tellement froid qu’il allait peut-être geler toutes les personnes qui essayaient de s’approcher de lui.

Mais ce n’était pas ce qui se passerait après que tu es brisé ? Soit tu restais brisée, soit tu t’es relevée. Je ne voulais pas mourir lentement de douleur et de chagrin. Je n’aimais pas la femme que j’étais devenue.

J’ai donc fermé mon cœur en gelant la douleur profondément au fond jusqu’à ce que je ne la sentisse plus. La douleur te changerait et elle m’a changée. J’étais stupide et naïve. Je me suis brisée le cœur pour des gens qui ne le méritaient pas. J'ai fait de mon mieux.

Finalement, j’ai été utilisée et jetée. Les mêmes personnes qui m’avaient trompé m’ont brisée. Je n’allais pas lui permettre de se répéter encore. J’ai donc dû changer.

« J’ai besoin de courir. », soupirait Bleu avec une voix triste.

« Je sais. Je vais trouver quelque chose rapidement. »

Étant donné que j’étais un loup solitaire sans groupe. Il m’était difficile de courir librement. La plupart des terres étaient des territoires, ceux qui n’étaient pas appartenaient aux humains. Des humains qui aimaient chasser.

Je cherchais une maison. Une maison avec un très grand jardin pour que nous puissions courir, et celle qui était également isolée où je n’allais pas craindre que les voisins voient un loup dans ma cour.

Quelqu’un a frappé ma porte. Je lui ai demandé d’entrer. Quand ils sont entrés, je les souhaitais de mourir.

« Qu’est-ce que vous voulez ? », demandais-je, énervée.

Darren se tenait dans mon bureau avec l’air incertain.

Il a répondu calmement : « Je viens pour voir comment tu vas. »

Je le regardais avec étonnement. Pourquoi pensaient-ils, lui et Miranda, que nous étions en quelque sorte les meilleurs amis ?

« Et pourquoi ? »

« Nous nous sommes séparés, mais je me préoccupe toujours de toi. J’aimerais que nous restions amis. »

Ça me faisait rire, vraiment rire, alors que Blue ricanait dans ma tête.

Il avait l’air innocent et confus, comme s’il ne comprenait pas pourquoi je riais.

« Est-ce que tu étais mon ami quand tu m’appelais une pute ? ». J’ai grogné contre lui.

Il voulait dire quelque chose, mais je l’ai interrompu. Ma voix devenait froide. « Est-ce que tu t’es préoccupé de moi quand tu m’as chassée de la fête de ma fille ? Ou quand tes ongles se sont enfoncés dans mon cou ? Ou quand tu m’as trompé ? »

Il ne m’a pas répondu. Il me regardait comme s’il ne pouvait pas trouver les mots corrects et qu’il ne pouvait pas comprendre pourquoi la femme qu’il avait connue s’est disparue.

Quelque chose a passé dans ses yeux, tellement vite que je n’ai pas pu le lire. Cela n’était pas important de toute façon.

« Sors. », disais-je un peu plus tard.

J’avais fini avec lui, avec toutes ses conneries.

« Lauren… » Il voulait parler, mais je l’ai interrompu encore une fois.

« T’en vas, Darren. Tu m’as demandé de sortir de votre vie et je l’ai fait. Je te demande la même chose maintenant. Nous ne comptons plus rien l’un pour l’autre. Nous restons comme ça. Tu sors, sinon je vais appeler la police. », criais-je, mes ongles s’enfonçant dans mes paumes.

C’était ce que j’ai fait quand j’étais en colère et hors de contrôle, comme si j’allais tuer quelqu’un dans la minute suivante. Je souffrais de la douleur, ce qui me faisait éclater dans une fureur.

Je savais ce qui s’était passé. C’était vraiment évident. Je ressentais constamment la colère, hors de contrôle. J’avais besoin du sang. Je risquais de m’effondrer.

Il y avait certains symptômes de devenir brutale. C’étaient eux qui m’ont poussé. J’ai dû griffer mes propres paumes pour ne pas me perdre.

« Qu’est-ce qui t’est arrivé ? », demandait-il avec une voix douce et inquiète, comme s’il ne pouvait pas comprendre.

Quel salaud !

« C’était vous qui l’avez fait, toi et Miranda… T’en vas avant que je fasse ce que je ne regretterai pas. »

Il m’a lancé le dernier regard. « Ce n’est pas fini. », disait-il avant de partir.

Je me suis affalée sur la chaise après son départ, regardant fixement le mur.

Je ne savais pas combien de temps était passé. Mon téléphone se sonnait, ce qui m’a interrompu.

« Honnêtement dire, je ne pense pas que tu en as dedans. », disait-il avec une voix rauque qui faisait froid dans mon dos.

« C’est qui ? » Je savais qui c’était, mais j’ai décidé de faire semblant de ne rien savoir afin de cacher mon étonnement.

« Tu le sais, Renny. Ça ne te convient pas de faire le niais. »

Merde ! J’étais rattrapée. Que c’était embrassant !

« Qu’est-ce que je peux faire pour toi, M. Ashford ? », demandais-je enfin.

Je n’avais aucune idée pourquoi il m’a appelé. Mais si j’ai dit que je n’étais pas curieuse, c’était un mensonge. Quelque chose chez lui m’attirait.

Personne ne savait ce qui s’était passé entre lui et Miranda. Tout ce que nous savions était que c’était lui qui avait demandé la séparation.

« Appelle-moi Sébastien. », disait-il d’une manière autoritaire, me faisant montrer les blancs de mes yeux.

« Qu’est-ce que je peux faire pour toi, Sébastien ? »

« C’est plutôt ce que nous pouvons faire l’un pour l’autre. », déclarait-il, comme s’il était évident.

Cela m’a vraiment intrigué. Bleu aussi. J’avais envie de savoir de quoi il parlait. Je ne voyais pas ce que nous pouvions faire l’un pour l’autre.

Je doutais si je voulais se mêler à ce groupe puissant. L’impression qu’il m’avait donnée la dernière fois était à la fois intrigante et terrifiante.

Mais la curiosité a gagné.

« Je t’écoute. »

Juste au moment où je pensais qu’il allait tout me dire, il a fait quelque chose inattendu, ce qui était tellement de la manière d’alpha mâle et ennuyeux.

Il a dit avec une voix rauque : « Viens me voir à Rosevelt demain à deux heures. J’ai une proposition pour toi. » Et puis, il a raccroché.