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Chapitre 2

ผู้เขียน: Jeanne Chino
« Papa, maman… il fait tout noir… mes yeux me font mal… j'ai peur… »

Mes parents, submergés par la pitié, n'ont même pas pris une seconde pour réfléchir : comment Delphine, dans un environnement totalement inconnu, aurait-elle pu trouver leur chambre aussi facilement, en pleine nuit, avec une crise soudaine de son « mal aux yeux » ?

Mais ils n'ont rien remis en question. Ils se sont juste précipités pour la serrer dans leurs bras, les larmes aux yeux, le cœur brisé.

« N'aie pas peur, Delphine, papa et maman sont là. »

Delphine s'est glissée, tremblante, dans les bras de maman, l'air complètement terrifiée.

« Papa, maman… je peux vraiment rester dans cette maison ? Bouhou… tout à l'heure, Marion, elle… »

En entendant ça depuis le couloir, j'ai senti mon cœur se serrer. La seconde d'après, mon père a surgi dans ma chambre, sans me laisser le temps de réagir. Il m'a tirée hors du lit, alors que je faisais toujours semblant de dormir.

« Qu'est-ce que tu as dit à Delphine ?! Tu ne comprends donc rien ? Delphine est malade depuis toute petite, elle a une vie difficile ! Tu pourrais au moins lui faire une petite place ! »

« Ne sois pas si dur, Marion est encore jeune. Elle comprendra en grandissant. »

Maman disait à papa de ne pas être trop dur, mais ses bras restaient étroitement serrés autour de Delphine, sans un seul geste vers moi, sans la moindre intention de me défendre.

À la fin, ils ont emmené Delphine dans leur propre chambre, et moi, en simple pyjama léger, ils m'ont laissée dehors, dans le couloir. Avant, maman venait toujours me voir la nuit. Elle s'était assurée que je dormais bien, m'avait remis la couverture sur les épaules, puis était repartie doucement. Mais cette nuit-là, ils ont oublié que j'avais seulement sept ans. Que moi aussi, j'avais peur du noir. Que moi aussi, j'avais froid. Et que moi aussi, j'avais besoin d'amour.

Dans ma vie d'avant, Delphine avait souvent agi comme ça. Elle avait commencé par faire semblant que sa maladie des yeux revenait, puis, dès que mes parents — toujours pleins de compassion — étaient entrés en mode sauveurs, elle avait aussitôt inventé des mensonges absurdes pour me salir.

Peu à peu, même moi, si jeune, j'avais commencé à sentir le danger. Depuis son arrivée, mes parents n'avaient plus vu en moi la petite fille douce et adorable qu'ils avaient chérie autrefois, mais une vilaine gamine, jalouse, insupportable.

Alors j'avais commencé à me battre en silence contre Delphine. J'avais voulu tout ce qu'elle avait, absolument tout. Elle avait quelque chose ? Je devais l'avoir aussi. Delphine avait parfaitement joué la comédie devant les autres : douce, fragile, toujours modeste. Et mes parents, eux, ne voyaient qu'une chose — ils se sentaient redevables envers elle.

J'avais passé ma vie entière à me mesurer à Delphine, mais je n'avais jamais réussi à la surpasser. Même mon frère, celui qui m'aimait le plus autrefois, avait fini par tomber sous son charme.

Dans tout le milieu artistique, tout le monde connaissait la fille adoptive délicate et brillante de la famille Laurent, et l'autre, la fille biologique — Marion —, qu'on décrivait comme jalouse, brutale, incapable.

Mais dans cette nouvelle vie, j'ai pris ma décision. Je ne veux plus me battre contre Delphine. Je veux enfin vivre la vie que je désire vraiment.

Le lendemain matin, les rires de Delphine et de mes parents résonnaient depuis la salle à manger.

Je suis descendue en silence, et j'ai vu Delphine assise à ma place, en train de manger avec mes couverts préférés.

Dès qu'ils m'ont vue, l'ambiance joyeuse s'est figée. C'était comme si moi, j'étais l'étrangère qui venait troubler l'harmonie de leur famille.

Maman a laissé passer une ombre de gêne sur son visage.

« Marion, tu es déjà réveillée ? Delphine n'a pas encore ses propres couverts, alors elle a utilisé les tiens. Tu peux prendre ceux de ton frère, d'accord ? »

« Non. Je n'aime pas voler les affaires des autres », ai-je répondu calmement.

Tout le monde a compris la pique. Je venais de viser Delphine, clairement. Papa, toujours fâché à cause de « l'incident » de la veille, a changé d'expression. Lui qui avait toujours l'air si doux… est devenu dur, sévère.

J'ai jeté un coup d'œil à la table : du lait, un sandwich, des œufs au bacon. Tout ce que Delphine aimait. Moi, je suis intolérante au lactose. D'habitude, je prends la soupe le matin.
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