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Chapitre 6 : Le goût du poison

Penulis: Déesse
last update Terakhir Diperbarui: 2025-04-14 21:54:58

Emily

Je suis allongée sur mon lit, le regard perdu dans le plafond fissuré de ma chambre d'hôtel. La lumière blafarde du matin perce à travers les rideaux entrouverts, projetant des ombres pâles sur le sol. Mon corps est encore engourdi par la nuit passée, mais mon esprit, lui, est en ébullition.

Victorio.

Je ferme les yeux, mais son visage s'impose à moi. Ce regard noir et brûlant, cette façon de me dévorer du regard comme si j’étais déjà à lui. Ce baiser sauvage et possessif, ce frisson qui a parcouru ma colonne vertébrale quand il a murmuré : "Tu es à moi."

Mon cœur s’emballe à ce souvenir, mais une vague de panique s’y mêle aussitôt. Je me redresse d’un coup, la respiration saccadée. Qu’est-ce que je suis en train de faire ? C’est une mission, pas une romance. Victorio Moretti est une cible, pas un amant.

— Merde, souffle-je en passant une main tremblante dans mes cheveux.

Je me lève et file sous la douche, laissant l’eau glacée me ramener à la réalité. Mais même le froid mordant n’efface pas la chaleur qu’il a laissée sur ma peau. Mes lèvres picotent encore du baiser qu’il m’a volé.

Il joue avec moi. Il sait. Il sait que je ressens cette tension, ce feu incontrôlable. Et il s’en amuse.

Je sors de la douche, enroule une serviette autour de mon corps et fixe mon reflet dans le miroir embué. Mon regard est trouble, mes joues sont rougies. Une autre version de moi me dévisage. Une version plus faible. Une version qui pourrait commettre une erreur fatale.

— Reprends-toi, Emily, murmuré-je. Ce n’est qu’une mission.

Mais même en le répétant, je n'y crois pas vraiment.

Deux heures plus tard, je suis de retour devant le club. Cette fois, la nuit n'est pas encore tombée, et la façade du bâtiment est plongée dans la pénombre. Le club est fermé, mais je sais qu'il est là. Il m’attend.

Je sors de ma voiture, les talons résonnant sur le bitume mouillé. Mes doigts se crispent autour de la lanière de mon sac tandis que j'avance vers l'entrée secondaire. Deux hommes en costume noir sont postés devant la porte. L’un d’eux m’observe avec un sourire en coin.

— Madame a un rendez-vous ?

Je ne réponds pas. Je plante mon regard dans le sien jusqu'à ce qu'il détourne les yeux. L’autre garde ouvre la porte sans un mot.

Un long couloir faiblement éclairé s'étire devant moi. Mes pas résonnent dans le silence, et plus j’avance, plus mon cœur bat fort dans ma poitrine.

Au bout du couloir, une porte en bois massif. Je frappe une fois.

— Entre.

Sa voix. Grave, lente, maîtrisée.

J'ouvre la porte. Victorio est installé dans un fauteuil en cuir noir, une cigarette entre les doigts. La baie vitrée derrière lui dévoile une vue plongeante sur la ville. Il lève les yeux vers moi, un sourire effleurant le coin de ses lèvres.

— Emily.

Je reste debout devant lui, les bras croisés.

— Pourquoi m'as-tu appelée ?

Il écrase lentement sa cigarette dans un cendrier en cristal.

— Assieds-toi.

— Non. Dis-moi ce que tu veux.

Un éclat amusé traverse son regard. Il se lève lentement, sa silhouette imposante dominant la pièce. Il s’approche de moi avec la lenteur d’un prédateur.

— C’est toi que je veux, Emily.

Je serre la mâchoire.

— Arrête de jouer.

Il s’arrête à quelques centimètres de moi, son regard ancré au mien.

— Tu crois que je joue ?

Sa main effleure ma joue, et malgré moi, je frémis.

— Ce n’est pas un jeu, Emily. Pas pour moi.

Je me recule d’un pas, mais il me suit, son regard sombre me piégeant.

— Tu veux savoir pourquoi je t’ai appelée ?

Sa main glisse sur ma nuque.

— Parce que tu es en train de perdre le contrôle. Et moi, je veux voir jusqu’où tu es prête à aller.

Mon cœur s’emballe.

— Tu te crois si fort ?

Il rit doucement, un son rauque et dangereux.

— Oh, je le suis.

Sa main s’empare de ma taille, et cette fois, je ne recule pas.

— Tu ressens ça ? murmure-t-il contre ma peau.

Sa bouche effleure ma mâchoire, descendant lentement vers mon cou. Je mords ma lèvre pour ne pas gémir.

— Ce feu entre nous ? Ce n’est pas un jeu.

— Arrête, murmuré-je.

— Dis-le-moi si tu veux que j’arrête.

Ses lèvres se posent sur mon cou, juste sous mon oreille. Je ferme les yeux, le souffle court.

— Emily…

Je cède. Je passe mes bras autour de son cou et l’embrasse avec une intensité désespérée. Il répond immédiatement, sa langue réclamant la mienne avec une brutalité possessive. Il me soulève, mes jambes s’enroulant autour de sa taille.

Il me plaque contre le mur, son corps pressé contre le mien. Mes ongles s'enfoncent dans sa nuque tandis qu'il m'embrasse plus fort, plus profond. Son odeur sombre et musquée m'enivre.

— Tu es à moi, Emily, murmure-t-il contre ma bouche.

Mon souffle s'accélère.

— Peut-être. Mais toi aussi, tu es à moi.

Il rit contre mes lèvres.

— On va voir ça…

Sa main glisse sous ma robe, caressant ma cuisse nue. Un frisson me parcourt l’échine.

— Je vais te briser, Emily.

Je plante mes yeux dans les siens.

— Tu peux essayer.

Son sourire s'élargit.

— Défi accepté.

Il m'embrasse à nouveau, et cette fois, je me perds complètement dans le baiser. Dans la chaleur, dans le poison qu'il distille dans mes veines.

Quand il me repose au sol, mes jambes sont tremblantes. Il me fixe, un éclat d’ombre dans le regard.

— C’est toi qui vas me supplier, Emily.

Je redresse le menton.

— On verra bien.

Il s'approche une dernière fois, son souffle effleurant ma joue.

— Je vais te consumer.

Je souris lentement.

— Peut-être. Mais souviens-toi d'une chose, Victorio : même le poison le plus mortel peut être maîtrisé.

Je me détourne et quitte la pièce, le cœur battant à tout rompre.

Dans le couloir sombre, je m’appuie un instant contre le mur, les mains tremblantes.

Je suis en train de jouer avec le feu.

Et Victorio est la flamme prête à tout réduire en cendres.

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