KAYDENJe sens que cette discussion ne peut pas rester enfermée ici. Chaque mot de cette femme résonne comme un venin qui risque d’atteindre Léa si je ne l’arrache pas de ses griffes.Alors je quitte la pièce sans un mot, laissant Matteo seul avec elle. Mes pas frappent le couloir à toute vitesse. Mon cœur cogne, mais cette fois ce n’est plus la peur, c’est la rage, l’urgence, la nécessité de mettre fin à ce jeu.Je pousse la porte de la chambre. Léa est assise au bord du lit, les yeux rougis, les mains crispées sur le drap. Elle relève brusquement la tête en me voyant.— Kayden…Sa voix tremble, déchirée entre colère et attente.Je m’avance, m’agenouille devant elle, prends son visage entre mes mains.— Je veux que tu entendes de ta propre oreille, Léa. Que tu vois par toi-même ce qu’elle dit. Plus de secrets. Plus de doutes.Ses yeux cherchent les miens, encore blessés, encore incertains. Mais elle hoche la tête, lentement.Je l’aide à se lever, sa main glissée dans la mienne, et no
KAYDENJe n’ai pas attendu que le chaos médiatique se tasse. Pas attendu que les caméras se détournent ni que les journalistes trouvent une nouvelle proie. À peine revenu dans la pièce, les veines encore en feu de l’adrénaline, j’ai pris mon téléphone. Mes doigts tremblaient mais je savais ce que je devais faire.— Tu es fou, souffle Matteo derrière moi, sa voix basse mais vibrante de colère. Tu viens de provoquer un séisme, et maintenant tu veux en rajouter ?Je compose déjà le numéro, mes yeux fixés sur l’écran, mes mâchoires serrées.— Pas un séisme… mais la vérité.Ma voix gronde, basse, rugueuse. Matteo ne répond pas. Il comprend que je n’ai pas l’intention de reculer.Le téléphone sonne. Une fois. Deux fois. Trois. Chaque tonalité résonne comme un coup de marteau contre ma poitrine. Puis, un déclic.— Allô ?Sa voix. Douce, lente, presque caressante. Comme un poison qui s’insinue sans prévenir.Je ferme les yeux un instant, prends une inspiration.— C’est moi, Kayden.Un silence
LÉALa télévision grésille encore, saturée de flashes et de voix criardes. Les images défilent en boucle, Kayden derrière ce pupitre, son visage fermé, ses épaules tendues, son regard sombre qui balaye la foule.Je suis restée figée tout le long. Le bol de soupe que j’avais posé devant moi a refroidi, intact. Mes doigts crispés sur la télécommande sont blancs d’effort. Mon souffle est resté coincé quelque part entre ma poitrine et ma gorge, incapable de circuler.Quand il a prononcé son nom… celui de cette femme… j’ai eu un sursaut. Comme si le mensonge avait enfin une cible tangible. Puis il a lâché ces mots : elle n’est pas enceinte de moi. Clairs. Durs. Sans détour.Et le chaos a éclaté. Des cris, des questions, des caméras qui se levaient comme des armes, une marée de bruit qui a presque fait trembler les murs de mon salon à travers l’écran. Mais moi, je n’ai entendu que lui. Sa voix. Grave, ferme. Trop ferme pour être feinte.Je me surprends à murmurer, presque sans m’en rendre c
KAYDENLa pièce ressemble à une cage. Trop étroite, trop close, saturée d’un air lourd qui colle à ma gorge. J’ai l’impression que chaque respiration m’écorche les poumons. Je suis assis seul, les coudes appuyés sur mes genoux, les mains jointes qui tremblent malgré moi. Je tente de les immobiliser, de les contraindre, mais rien n’y fait. La peur s’infiltre, invisible, et refuse de se taire.De l’autre côté de la porte, les voix s’élèvent, nerveuses, étouffées par le bois. Mon équipe se déchire en conseils contradictoires. Ne fais pas ça. C’est trop tôt. Attends. Mais il n’y a pas d’attente possible. Chaque seconde de silence me condamne davantage. Chaque rumeur répandue comme un poison ronge ce qu’il me reste de crédibilité.Je ferme les yeux, inspire profondément, et leur visage surgit aussitôt. Léa. Ses yeux rougis de larmes, son corps tendu, sa colère vibrante. Et Ethan, fragile, pâle, accroché à la vie comme à un fil trop mince. Si je continue à me taire, c’est eux que je perds,
LÉAL’eau chaude ruisselle sur ma peau, effaçant la sueur, les frissons, les traces de sa bouche et de ses mains. La vapeur emplit la salle de bain, dense, enveloppante, presque étouffante. Je ferme les yeux, m’appuie contre le carrelage froid, et laisse mes pensées dériver malgré moi.Mon cœur bat encore vite, comme si Kayden était toujours là. Comme si son souffle brûlant se glissait encore dans mon cou, comme si ses mains m’emprisonnaient contre lui, me rappelant qu’il peut me désarmer en un instant. Et ça me terrifie. Parce qu’il me suffit d’un de ses regards pour que ma colère s’effrite, pour que mes résolutions se fissurent.Pourtant, sous la chaleur de l’eau, une autre émotion s’invite. Pas la colère — elle s’est dissoute comme du sel dans l’océan — mais une fatigue profonde. Un poids invisible qui s’accroche à mes épaules, lourd, tenace. Ses secrets, cette femme enceinte, cette ombre constante de son passé… Je peux fermer les yeux, inspirer profondément, tenter d’effacer l’ame
LéaJe serre les poings, incapable de détacher mes yeux de Kayden. La colère bouillonne en moi, brûlante, incontrôlable. Comment a-t-il pu me cacher quelque chose d’aussi énorme ? Une femme enceinte de lui… et il ne m’a rien dit ? Je le sens prêt à me rassurer, à répéter ses mots mille fois, mais à cet instant, je ne veux rien entendre.— Comment… comment as-tu pu me laisser découvrir ça à la télévision ? hurle-je, ma voix tremblante. Comment ?Kayden recule légèrement, surpris par mon éclat, mais ses yeux restent fixés sur moi, emplis de cette intensité qui me fait à la fois trembler et fondre.— Léa… je… murmure-t-il, tentant de calmer la tempête qui me dévore. Ce n’est pas ce que tu crois…— Pas ce que je crois ? siffle-je entre mes dents. Je crois qu’une ex de toi, enceinte de toi, choisit ce moment pour se montrer et que tu… tu ne m’as rien dit ! Rien ! Et tu oses me dire que ce n’est pas vrai ?Mon souffle s’accélère, mon cœur bat à tout rompre. Il s’avance vers moi, mais je rec