L’Instinct du Loup Synopsis : Dans un monde où les créatures surnaturelles ne se cachent plus, l’équilibre fragile entre les espèces est maintenu par la peur… et le pouvoir. Les loups-garous dominent, les vampires complotent dans l’ombre, et les humains tentent de survivre dans ce nouvel ordre brutal. Phoebé Brown, dix-neuf ans, humaine discrète et étudiante en comptabilité, mène une vie simple entre ses études et sa famille adoptive. Jusqu’au jour où elle croise le regard de Chad, un Alpha loup-garou à la réputation sanguinaire, incarcéré pour des crimes atroces. Lui sait immédiatement qu’elle est sa destinée, son âme sœur. Mais Phoebé, fière et lucide, refuse l’idée d’un lien avec un monstre. Pourtant, un lien profond, primitif, commence malgré elle à se tisser. Et l’étau se resserre quand Hayden, un vampire assoiffé de vengeance, jure de la voir morte. Pourquoi elle ? Que cache le passé de Chad, et quel terrible secret les relie tous les trois ? Piégée entre instinct, passion et danger, Phoebé devra choisir entre fuir… ou embrasser le destin sauvage qui menace de tout emporter.
View MoreDans une ville populaire de Californie, au soleil quotidien, aux fêtes incessantes et aux plages plus fabuleuses les unes que les autres, se trouve une université. Celle d'U.C.L.A. Réputée pour sa création de petits génies, cette dernière accueille des tas d'étudiants chaque année, y compris elle. Debout parmi les autres étudiantes de son campus, Phœbé BROWN observe l'homme d'un mètre quatre-vingt, plus ou moins imposant, avancer dans sa direction.
Aujourd'hui est à la fois spéciale par sa nature et banale part sa monotonie. L'Alpha d'une meute assez populaire recherche son âme-sœur, comme bien d'autres d'ailleurs. Cette constatation fait soupirer l'adolescente.
En 2045, l'existence du surnaturel n'est plus un secret. La guerre a réellement éclaté, comme lue dans beaucoup de livres fantastiques répétitifs, sauf que l'Homme n'y a pas été convié. Il a préféré attendre le vainqueur, qui n'est autre que la race lupine, pour s'y soumettre. Ce fait révulse Phœbé, jeune humaine de presque vingt ans, désintéressée par la vie, désespérée de sa propre race, et fatiguée de ces loups-garous pathétiques qui ne cessent de parcourir tous les établissements scolaires du monde à la recherche d'une personne qu'ils ne trouveront sûrement jamais.
La jeune femme est arrachée à ses pensées par une main calleuse venant tripoter son visage. Reprenant ses esprits, son attention se tourne sur l'homme d'à peine trente ans face à elle. Contrairement à ce qui est dit, tous ces Alphas ne sont pas des tombeurs et on peut facilement prendre ce type pour exemple. Ses cheveux blonds, trempés par la pluie coulant à flots à l'extérieur, ressemblent à ceux d'un chat mouillé. Son grand nez pointu et ses lèvres très fines, reposant sur une petite tête à la mâchoire exagérément carrée, finissent parfaitement de l'enlaidir. Seuls ses yeux verts en forme d'amandes, ses dents blanches alignées et sa musculature acceptable sauvent la situation.
Excédée d'être touchée depuis de si longues secondes par une de ces créatures, Phœbé recule son visage en dévisageant l'Alpha avec dédain :
- Vous avez sans doute remarqué que ce n'est pas moi, donc continuez votre chemin, crache-t-elle avec hargne.
Toutes les respirations se coupent. Le trentenaire grogne. Tout le monde sait que le respect est une chose primordiale lorsque l'on s'adresse à un loup de ce rang, le silence est même recommandé, surtout étant de la race inférieure, surtout étant une femme. L'étudiante ne déteste pas particulièrement les lycaons, seulement, elle a, au fil des années, compris qu'ils ne valent pas mieux que l'Homme avec leurs lois plus débiles et discriminantes les unes que les autres, mais surtout avec leur ego plus que surdimensionné.
- Tu as de la chance que je ne frappe pas les femmes, grogne-t-il alors. Aussi faibles soient-elles.
Des tas d'insultes montent à son cerveau néanmoins, Phœbé prend pour une fois la peine de réfléchir et garde ses mots bloqués au fond de sa gorge. Satisfait par son mutisme, il poursuit son chemin vers les autres pimbêches trépignant d'impatience. Connard.
Au bout d'une demi-heure, le temps qu'a pris l'Alpha pour se rendre compte que son âme-sœur ne se trouve pas dans ces lieux, les adolescentes sont autorisées à retourner en cours. Dans les couloirs, des ricanements et des regards méprisants accompagnent la jeune femme dans son acheminement vers sa classe. Pour qui se prend-elle ? Comment ose-t-elle parler ainsi à un Alpha ? Elle mériterait de se faire enfermer, cette folle ! Voici tout ce qui lui parvient en faisant un bref tour des conversations et elle en rirait presque tant ces stupidités ne l'atteignent pas.
Bien sûr, toutes ne sont pas si mauvaises qu'il y paraît. Certaines lui lancent des regards désolés et de légers sourires, mais il est certain qu'elles n'oseront jamais s'approcher de peur de devoir en assumer les conséquences et de devenir un bouc émissaire. Phœbé ne leur en veut pas pour cela, d'ailleurs, elle est plutôt soulagée qu'elles ne le fassent pas. Elle ne dira jamais assez qu'elle est bien mieux seule qu'accompagnée.
L'université se partage entre les loups et les humains et si on ne compte pas les quelques exceptions, aucune différence caractérielle ne saute à l'œil vis-à-vis des femelles de chaque clan. Car, si elles ne sont pas toutes des pestes superficielles, elles sont pour la majorité prêtes à tout pour qu'un alpha les remarque. Tout ce qu'elle fuit.
La fin des cours sonne enfin. Il est dix-huit heures et Phœbé doit se dépêcher de rentrer pour aider sa mère à préparer le dîner. Adoptée alors qu'elle n'était qu'un bébé, ses parents lui avaient avoué, dès qu'elle avait eu l'âge de comprendre, qu'elle avait été abandonnée à leur porte par sa génitrice. Ils disent n'avoir eu le temps que de voir une femme monter dans une voiture noire avant de disparaître et pour être tout à fait honnête, la jeune femme s'en fiche complètement. De nature logique, celle-ci préfère se dire que si on l'a laissé c'est pour une vie meilleure avec de meilleures conditions.
Cette situation adoptive aurait pu passer inaperçue, seulement sa pigmentation chocolatée contrastant avec celle laiteuse et hâlée de ses parents, l'en empêche. En effet, Phœbé est une Afro-Américaine dont la mère est rousse à la peau de porcelaine et le père à la teinte plutôt mate. Cela lui a valu plusieurs moqueries étant petite, causant l'apparition de complexes qui se sont atténués avec le temps. La demoiselle avait appris à ignorer les critiques.
Une vingtaine de minutes plus tard, l'adolescente arrive dans un quartier calme de Los Angeles face à une maison de taille normale et à l'allure moderne.
- Je suis rentrée, s'écrie-t-elle en franchissant le pas de la porte.
- Ah, ma chérie ! s'exclame sa mère en quittant la cuisine pour se précipiter dans sa direction. Alors ? poursuit-elle.
- Si je suis ici, c'est que ce n'est pas moi, soupire Phœbé. Et heureusement, ajoute-t-elle ; il était affreux.
- C'est tant mieux alors ! commente un homme de la quarantaine, qui n'est autre que son père, en pénétrant dans la pièce. Pas question de me retirer ma petite princesse.
La femme sourit en fixant son époux, moqueuse, tandis que leur fille roule des yeux en esquissant un sourire.
- En attendant, intervient-elle, la petite princesse a dix-neuf ans et prépare ses études de comptabilité.
- Il n'empêche que tu restes et resteras ma petite princesse, rétorque son père en pinçant ses joues.
Phœbé grogne en plissant du nez et en rigolant, son père, Jay, s'installe lourdement sur le canapé blanc avant d'ouvrir un exemplaire des « Lettres persanes » de Montesquieu tandis qu'April, accompagnée de celle qu'elle considère comme sa fille, se rend en cuisine. Cet homme aime particulièrement la lecture française du dix-septième et du dix-huitième siècle et passe la majorité de son temps libre dans un bouquin lorsqu'il n'est pas enfermé dans son cabinet d'avocats. Réputé dans le droit, ce grand et costaud gaillard à la chevelure ébène mène une vie confortable avec sa famille.
Son épouse est une rousse de grande taille aux yeux gris et légèrement enrobée ; un aspect physique qui ne l'empêche pas d'être resplendissante, pétillante, généreuse, belle : femme. Âgée d'une quarantaine d'années, son seul souhait d'être mère lui a été refusé par sa stérilité. Ce fait l'attriste beaucoup, mais son époux la soutient et Phœbé suffit amplement à la combler au point d'en oublier sa déception. Après un dîner flexitarien concocté par les deux femmes, pareil à l'habitude familiale, Phœbé rejoint sa chambre et, suivant une bonne douche, enfile son pyjama avant de se glisser dans son lit baldaquin.
- Alors, quels sont vos hobbies, Mademoiselle Brown ? demande Juan, l'époux de Marta.Voici la énième question qu'on lui pose depuis qu'elle a été présentée à chacun des membres de la famille de Chad. Cinq enfants jouent dans l'immense cour à la limite de la forêt et approximativement trente personnes siègent autour de la table, mélangeant grands-parents, frères, sœurs, oncles, tantes, parrains et marraines. Chacun a une question à lui poser et aucun ne possède de filtres quant à leurs questions, car tous les sujets y passèrent : études, sport, famille, amis, relations avec d'autres hommes et maintenant, ses loisirs. Elle n'est décidément pas sortie de l'auberge.- Avant je faisais de la peinture, mais j'ai arrêté depuis je n'en ai plus, répond l'intéressée en fourrant un croissant dans sa bouche.- Pourquoi donc ? intervient Andrea, sa fille et donc la sœur de Natalia.- Le gouvernement a pété les plombs, déclare-t-elle, franchement. Ils ont interdit tout ce qui est peinture dans les
Un rictus espiègle se dessine sur son visage alors qu'elle dévisage le couple et la jeune femme en profite pour la détailler rapidement. C'est une femme de petite taille. Elle possède de longs cheveux bruns ondulés et de grands yeux parés de longs et épais cils. Contrairement à ceux de Chad, ils sont d'un brun foncé et ses traits ne s'apparentent qu'imperceptiblement aux siens. Quelle ingratitude de mettre un enfant au monde pour qu'il ne ressemble pas à sa mère.- Bien, allez vous installer dehors avec les autres, somme Natalia. Le petit-déjeuner sera servi dans quelques minutes.- Vous avez besoin d'aide, Madame ? demande poliment Phœbé.- Puisque c'est si gentiment demandé, rit-elle.La femme congédie Chad, lui promettant de bientôt lui ramener sa « chérie », et entraîne la jeune femme dans la cuisine avant de lui indiquer ce qu'elle doit faire : tartiner des tranches de pains grillés de tomates préalablement mixées. Ça ne semble pas être une tâche trop difficile. Elle se lave les
Des flammes dansent face à elle. Intenses, belles et puissantes. De l'autre côté, un regard d'or où se reflète ce brasier, la fixe avec avidité et complicité. Ses cheveux, d'habitude tressés ou attachés, sont libres et encadrent son visage aux traits virils.- Tu es prête, Mía ? demande-t-il de sa voix suave par ce lien qui leur est si précieux et intime.- Bien sûr que je le suis. J'attends ce jour depuis une éternité, sourit-elle alors qu'un vieil homme aux allures de chaman approche.- En ce jour de pleine lune, sous les yeux attentifs et ravis de notre mère bien-aimée, nous célébrons l'union de deux âme-sœurs qui scelleront leur amour pour l'éternité. Femelle Alpha, à vous l'honneur.À une vitesse fulgurante, Phœbé s'enfonce dans la forêt, un énorme sourire sur les lèvres. La course poursuite entre la femelle et le mâle. Ce jeu a beau lui paraître malsain, la jeune femme ne peut empêcher ce sentiment d'excitation de s'emparer de son être. Durant des mois entiers, elle a été entraî
- Tu as une vieille tête, lâche Phœbé lorsque Chad fait son entrée dans le salon. Tu as fait la fête ?- On peut dire ça comme ça, sourit-il.Avec sa bouteille... Les sourcils de l'Afro-Américaine se froncent presque automatiquement. Que signifie « on peut dire ça comme ça » ? C'est un oui ? C'est un non ? Avec qui et où ? Sa bouche s'entrouvre dans le but de lui poser la question, mais il la devance.- Il n'y avait personne, Mía, mais ravi de voir que tu t'en inquiètes, se réjouit-il.- Tu as fait la fête tout seul ? Tu es vraiment un ma...Sa phrase demeure en suspens tandis que les lèvres de Chad se posent sur les siennes avec une douceur comparable à la caresse d'une fleur. Si délicates. Si légères. Si atypiques que le temps d'un instant, elle se croit dans un rêve. Et même au moment où cet échange prend fin, ses yeux restent clos. Depuis quand fait-il des trucs pareils avec sa bouche ?- Il faudrait que tu ailles faire tes valises pour quelques jours, déclare-t-il, coupant net le
Voici maintenant plusieurs heures que les occupants de cette table ovale débattent sur les agissements d'Hayden Alexandesco. Aperçu au Nord, au Sud, à l'Est et à l'Ouest, il ne fait que provoquer la mort. Pourtant, au vu de cette situation désastreuse, Chad n'arrive pas à se concentrer. Des images malsaines défilent en chaîne dans son esprit : Phœbé et lui en train de coucher ensemble. Il n'a aucune idée de quoi découlent ces visions, mais elles s'avèrent être plus que gênantes dans ces circonstances.En sortant du bâtiment la nuit tombée, l'Alpha soupire. La situation empire et bientôt, il n'aura d'autre choix que de finir ce qu'il a commencé. Cette besogne devait déjà être de l'histoire ancienne, mais il a fallu que ces imbéciles l'emprisonnent, car de ses mains il a anéanti une famille entière. De ses mains, il a tué chaque membre de la famille royale vampirique. De ses mains, il a détruit le règne Alexandesco. Et le seul compromis qu'ils ont trouvé pour empêcher la guerre a été de
Leurs corps, l'un contre l'autre. Ses baisers voraces et possessifs. Ses longs baisers dans son cou. Ses doigts sur sa peau. Ses pensées en vrac. Une attente insoutenable de chacune de ses caresses, de chacun de ses baisers brûlants qui font vibrer tout son être. En ouvrant ses yeux clos, Phœbé découvre comme pour la première fois le regard d'or de Chad. Plus foncés par ses pupilles dilatées, plus sauvages par son excitation.- Regarde-toi, Mía, gronde-t-il. Si avenante. Si serrée. Si chaude. La forteresse est détruite, Mía... Tu es à moi.Le gémissement qui s'échappe d'entre ses lèvres à ce moment confirme ses dires. Elle est à lui.En ouvrant les yeux en sursaut, Phœbé croise le regard de la dernière personne qu'elle désire voir. Chad. Ses prunelles scintillent de malice comme s'il sait que son rêve a tourné en un film érotique dont elle et lui ont été les acteurs.- B... bonjour, bégaie-t-elle en détournant les yeux.- Bonjour, Mía. Puis-je savoir ce qui t'a valu un sommeil aussi a
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