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Les Fissures

Penulis: Thienly60
last update Terakhir Diperbarui: 2025-11-12 02:25:48

Le matin s’installa sans bruit, comme s’il avait peur de froisser la lumière.

Ly ouvrit les yeux avant l’alarme et resta immobile, le visage tourné vers le rideau. La clarté passait en bandes régulières, exactement comme dans son souvenir. Elle connaissait ce décor par cœur : la tasse ébréchée sur le rebord de l’évier, la plante qui penche vers la fenêtre, le parquet qui grince au troisième pas. Elle avait déjà vécu ce jeudi-là.

La différence, c’est qu’aujourd’hui, elle n’attendait plus que le monde décide. Elle choisissait.

Debout, elle noua ses cheveux en queue basse. La porcelaine vibra quand le café coula, odeur d’amertume et de veille. Elle ne pensa pas à Rita tout de suite. Ni à l’ascenseur, ni à la salle de réunion. Elle pensa au moment où, ce soir, quelque chose dévierait de la trajectoire connue — là où Aurion apparaîtrait.

Un fil de chaleur lui passa au creux de la poitrine. Elle posa la tasse, lissa sa chemise.

— Aujourd’hui, le décor se fend, dit-elle à voix basse.

Le hall de MDLSC la reçut comme une scène qu’on connaît, qu’on redoute et qu’on aime malgré soi.

Marbre trop propre, écrans trop grands, promesses trop brillantes. Elle passa son badge ; le bip claqua net. À l’étage, les claviers ronronnaient déjà, les voix s’ajustaient au ton du jour, ni trop haut ni trop bas.

Ly glissa son sac sous son bureau, alluma l’écran. Le reflet lui renvoya un visage qu’elle reconnaissait : le calme des gens qui ne mendient plus l’approbation.

08 h 41. Les talons de Rita annoncèrent l’entrée avant le parfum.

Deux cafés, sourire pétri à la main.

— Double espresso, comme tu l’aimes.

— Merci, dit Ly sans relever la tête.

— Tu as l’air absorbée. C’est bon signe.

— C’est un signe, oui.

Rita posa le gobelet, s’assit sur le bord du bureau, l’air presque tendre.

— J’ai retravaillé notre axe hier soir. La lumière, surtout. Je crois qu’on tient enfin quelque chose de… vivant.

— Vivant, répéta Ly. C’est exigeant, comme adjectif. Il faut être sûre d’être la bonne personne pour le porter.

Un micro-silence fit vibrer l’air entre elles. Rita sourit, plus blanc.

— On regarde ça en réunion ?

— On regardera.

Ly connaissait la suite : la présentation, l’appropriation, l’applaudissement poli. Elle savait aussi que la première fois, elle s’était tue. Elle ne se tairait plus.

La salle de réunion gardait la même glacière d’air conditionné. Autour de la table, les collègues répétaient leurs rôles ; on aurait pu deviner la hiérarchie aux gestes : ceux qui s’affaissent, ceux qui se grandissent, ceux qui regardent ailleurs au moment de décider.

Flore entra dernière, carnet serré contre elle. Elle croisa le regard de Ly comme on s’agrippe à une rampe.

— Bien, dit le chef de projet. On t’écoute, Rita.

Rita se leva, belle de certitudes. Le premier visuel apparut : lumière blanche, matière nue, respiration lente — la grammaire de Ly.

Un frisson remonta le dos de Ly, pas de colère : de reconnaissance. C’était sa phrase, prononcée par une autre bouche.

Rita déroula ses mots comme un ruban : organique, sincère, imperfection maîtrisée.

Des hochements de tête valident par habitude.

Ly attendit la fin de la phrase suivante — elle se souvenait du moment exact où le malaise l’avait étouffée autrefois. Elle posa la main sur la table, se redressa.

— J’aime la composition, dit-elle. Elle est… familière.

Rita s’arrêta, télécommande immobile.

— On a beaucoup échangé ces derniers jours, non ? Le travail finit toujours par… se ressembler.

— Le travail, oui. La signature, moins. On reconnaît une écriture. Surtout quand on l’a tenue dans ses mains.

Quelques regards glissèrent vers Flore, vers le chef de projet, vers l’écran qui brillait trop fort.

Rita sourit, serrant les dents.

— Ce qui compte, c’est le résultat.

— Je suis d’accord, dit Ly. Mais un résultat sans racines ne tient pas. Il se renverse au premier vent.

La phrase resta en suspens comme un verre qu’on a lâché sans qu’il se casse.

Le chef de projet fit cliqueter son stylo, cherchant une sortie latérale.

— Passons au planning, proposa-t-il. Cohérence et délais.

Cohérence. Le mot eut le goût d’une piqûre.

À la sortie, l’open space se remit à respirer, mais autrement.

Rita allait vite, trop vite, un téléphone greffé à la main, une blague par-dessus une autre pour recouvrir le bruit.

Ly, elle, s’installa, tranquille. Elle classa deux mails, renvoya une version, redonna leur place à des fichiers volages. La méthode avait une musique qui apaise.

Flore approcha, le pas prudent.

— Je peux ?

— Tu peux.

La jeune femme posa une pochette.

— J’ai vérifié les versions de Pallas. Certaines portent ton nom… alors que tu n’étais pas connectée à ces heures-là. Et… deux fichiers ont disparu du dossier partagé.

— Tu les as gardés ?

— Oui.

— Bien. Garde-les encore. Et observe.

— Tu n’es pas en colère ?

— J’ai été en colère une fois, dit Ly doucement. La colère n’a sauvé personne ce soir-là.

Flore resta un moment à la regarder, comme si la phrase avait ouvert une fenêtre sur un paysage qu’elle ne connaissait pas.

— Tu fais comment, pour… rester droite ?

— Je me souviens, répondit Ly. Et je respire.

Le visage de Flore s’éclaira d’un courage tout neuf.

À midi, elle quitta le bruit des fourchettes pour la terrasse fumeurs — elle ne fumait pas, mais la terrasse avait l’honnêteté du vent. La ville en dessous bruissait comme une mer d’ongles sur du verre.

Elle posa les coudes sur la rambarde, laissa la mémoire remonter : les phares, la vitesse, le glissement de son corps sur l’asphalte — l’odeur de métal chaud et de nuit.

Son cœur eut un heurt étrange, puis se calma.

Je n’ai plus peur, pensa-t-elle. Je connais la fin. Je la change.

— Tu te caches ? fit une voix derrière elle.

Le directeur adjoint — costume trop ajusté, sourire trop vieux. Dans l’autre vie, il l’avait flattée quand elle était utile et ignorée quand elle dérangeait.

— Je respire, répondit Ly.

— Ta franchise en réunion… (Il fit tourner une bague à son doigt.) C’était… audacieux.

— Vous vouliez dire “dangereux”, non ?

— Je voulais dire “audacieux”. (Il pencha la tête.) On n’aime pas les tempêtes, ici.

— Je ne fais pas de tempête. Je montre la météo.

Il eut un sourire amusé — type d’homme qui aime les femmes polies tant qu’elles savent se taire.

— Rappelle-toi : tout le monde n’a pas ta mémoire.

Je sais, pensa-t-elle. Et c’est pour ça qu’ils mentent si bien.

— Je me rappellerai, dit-elle simplement.

Il s’éloigna. Elle resta face au vent un long moment, jusqu’à ce que la ville cesse de ressembler à une blessure.

De retour à son bureau, elle retrouva Rita qui riait trop près d’un stagiaire.

Rita la vit, lui adressa un signe, vint s’asseoir sans y être invitée.

— On fait la paix ? proposa-t-elle.

— On n’a pas fait la guerre.

— Tu sais, la créativité… c’est poreux. On inspire, on expire, on se nourrit…

— On crédite, aussi, coupa Ly.

Rita cligna.

— Tu es vraiment différente depuis quelque temps.

— Non. Je suis la même qui a décidé d’arrêter d’avoir honte d’être la même.

Elles se regardèrent.

Rita posa une main légère sur la table — geste qu’elle utilisait depuis toujours pour marquer son territoire. Ly la retira doucement, assez pour que Rita sente la résistance.

— Ce soir, on prend un verre ? proposa Rita, faussement légère.

— Non.

— Tu as un rendez-vous ?

— Oui.

Rita eut un petit rire qui n’atteignit pas ses yeux.

— Avec qui ?

— Avec la suite, répondit Ly.

L’après-midi eut la patience d’un sablier.

Les mails s’alignèrent, chacun à sa place ; les voix se posèrent un peu. Flore circulait avec un sérieux neuf, une précision qui faisait du bien à regarder. Par instants, Ly la surprenait debout, immobile, regard rivé à un écran — comme si elle apprenait à voir entre les lignes.

Au milieu de la foule, un détail accrocha Ly : une photo encadrée sur la bibliothèque, coin oublié du service. Une soirée d’entreprise d’il y a des années ; on y voyait Rita bras dessus bras dessous avec deux chefs de projet, sourire large, yeux déjà triés sur qui compter. Au second plan, Ly — plus jeune — tenait une coupe, hors du cercle. Elle se souvint du froid sur ses doigts ce soir-là, et de la chaleur sur le visage de Rita.

Elle reposa le cadre à sa place. Là aussi, la fissure avait commencé.

Vers 16 h 30, une alerte interne tomba : « nouvelles règles de traçabilité. Signatures systématiques, sources archivées, copie au service documentaire le vendredi. »

Un simple mail, quelques lignes — mais le bruit qu’il fit chez Rita fut sonore. Ly l’entendit dans la façon dont son rire s’arrêta net, dans son pas qui trébucha au retour du couloir.

— Transparence ! lança Rita un peu trop haut.

— Oui, répondit Ly, transparence.

Le mot eut le goût d’une lame.

La journée décrocha lentement de ses crochets. Les écrans s’éteignirent, les vestes tombèrent sur des bras pressés. Ly resta deux minutes de plus, juste pour entendre le silence après le bruit — ce moment où le bâtiment ressemble à une cathédrale.

Dans l’ascenseur, son reflet la regarda sans trembler.

Elle pensa : « Jusqu’ici, tout est conforme. Ce soir, la ligne change. »

Le hall l’aspira vers sa lumière plus douce. Aurion était là, adossé à une colonne, comme prévu dans aucune mémoire.

Chaque fois qu’elle le voyait, le monde paraissait s’ajuster — pas se simplifier, s’accorder. Il avait la beauté dangereuse de ce qu’on regarde trop longtemps.

— Tu es en avance, dit-elle.

— Le temps est docile quand on sait à qui il appartient, répondit-il.

Elle sourit.

— Tu parles comme si tu étais sorti d’un rêve.

— C’est peut-être toi qui n’es pas encore sortie du tien.

Ils restèrent face à face. Le bruit du hall devenait bruine.

— Demain, tu ne viens pas travailler, dit-il, sans détour.

— Pardon ?

— Je t’emmène ailleurs.

— Où ?

— Là où les sourires coûtent plus cher que les mots.

— Une fête ?

— Une vitrine. Des gens importants, des verres trop pleins, des mains qui promettent plus qu’elles ne tiennent. Tu dois apprendre à marcher là-dedans.

Elle croisa les bras, amusée et sur ses gardes.

— Tu m’emmènes en enfer, ou quoi ?

— Pire. Là où les anges ne vont jamais.

Il s’approcha d’un pas. Une chaleur discrète irradiait de lui — rien à voir avec la climatisation ; quelque chose de vivant, de sérieux.

— Pourquoi moi ?

— Parce que tu sais déjà lire le monde. Il faut juste t’apprendre leurs sous-titres.

— Et si je refuse ?

— Tu rejoueras la même scène jusqu’au générique. Tu connais la fin.

Elle se tut. C’était cruel, mais juste.

— Et si je viens ?

— Alors, une autre porte s’ouvrira. Pas forcément plus douce. Plus vraie.

Elle inclina la tête.

— Très bien. À quelle heure ?

— Dix heures. Commence par des chaussures dans lesquelles tu peux courir. On fera le reste.

— C’est si dangereux, ces soirées ?

— On meurt plus souvent dans les salons qu’au bord des falaises.

Il allait partir ; elle retint le geste d’une question.

— Aurion…

— Oui ?

— Qui t’a appris tout ça ?

— Les vivants, dit-il. (Un sourire lent.) Et les morts.

Il recula d’un pas, et Ly, sans vouloir regarder, vit : derrière lui, sur le marbre lisse, une ombre plumeuse naître et s’éteindre, comme un battement gardé au secret. Elle ne cligna pas.

— Je l’ai vu, dit-elle.

— Alors garde-le, répondit-il. Certains secrets perdent leurs ailes quand on les montre.

Il s’éloigna, avalé par le hall. Ly resta seule avec le bruit de ses pas.

Chez elle, la nuit s’était déjà installée, pleine et propre.

Elle rangea sa veste, défît ses cheveux, marcha pieds nus jusqu’à la fenêtre ouverte. La ville respirait en nappes : sirènes lointaines, scooter trop pressé, éclat de rire d’une terrasse.

Elle se fit un thé — geste qu’elle n’avait jamais su apprivoiser dans sa première vie. Le parfum d’herbes s’éleva, remplaça l’amertume du café.

Sur la table, un carnet qu’elle n’utilisait plus par superstition. Elle l’ouvrit. Pas pour noter — pour se souvenir.

Elle écrivit trois phrases, des lignes droites :

Rita ment mieux quand elle sourit.

Flore n’a pas peur de voir, elle a peur d’être la seule à voir.

Aurion connaît le prix des masques.

Elle reposa le stylo. Sur l’écran du téléphone, une notification vibra.

Aurion : « Dors. Demain, on change de gravité. »

Elle posa l’appareil, revint à la fenêtre. Le verre était frais sous son front. Elle pensa à ce qu’elle devait emmener demain : sa clarté. Le reste, il déciderait.

Les images de la journée remontèrent — la salle de réunion blanche, le regard de Flore, la bague du directeur adjoint qui tourne quand il ment, la photo oubliée où elle souriait trop loin. Et ce moment, dans le hall, où l’ombre d’une aile avait frôlé la pierre.

Elle éteignit la lampe. Dans la pénombre, sa silhouette se découpa sur le mur. Elle leva la main ; l’ombre leva la sienne.

— Demain, murmura-t-elle, je ne pousserai personne. Je tirerai juste le rideau.

Au-dehors, la ville cligna de l’œil. Une brise entra, soulève un coin de rideau. On aurait dit un souffle.

Ly s’allongea. Le sommeil vint vite, lisse, sans cauchemar. À la frontière, elle eut une pensée nette, presque joyeuse : la peur est finie. Ce qui commence, maintenant, c’est la maîtrise.

Et, quelque part entre deux battements, on crut entendre — ou peut-être imaginer — le froissement d’une plume qui trouve sa place.

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