LIVIO
Le Cocktail fruité est un bar que nous possédons, situé au nord de notre meute, sur la rive. Il est fréquenté par des loups et des humains. Enfin, ceux qui travaillent pour la famille ou ceux qui n'ont pas peur de nous cotoyer. Autrefois, d'autres espèces étaient présentes sur notre continent. Mais depuis la guerre des espèces, il y a une vingtaine d'années, la présence des Fae et des Dragons s'est raréfiée avec le temps. La présence des Vampires était déjà rare à l'époque, seul un petit nombre résidait quelque part sur notre continent. Je voyais passer des Sirènes de temps en temps, sous les traits d'humaines, mais beaucoup moins qu'à l'époque, d'après mon père.
Les Sirènes sont facilement reconnaissables. Elles sont voluptueuses et bien taillées. Le seul trait qui les différencie des humaines, lorsqu'elles foulent la terre, est la couleur de leurs yeux. Leurs iris iridescentes sont uniques et magnifiques. J'ai eu une sirène pour conquête, par le passé. Elle m'avait sauvé de la noyade, il y a quelques années, et on avait finit par sympathisé.
On a d'ailleurs "sympathisé" plusieurs fois le soir de notre rencontre, et plusieurs fois encore après ça. Mais elle a trouvé l'homme de sa destinée quelques temps après, et on a dû arrêter nos... "rapports sympathiques". Vraiment dommage. Nayell était une belle jeune femme pleine de fougue. Non pas que mes autres femelles ne le soient pas toutes... pleine de fougue je veux dire ! Mais les sirènes sont vraiment gâtées par la nature quand elles sont sous forme humaine.
En tous cas, cette guerre a chamboulé notre monde. Nous avions des émissaires de chaque espèces sur chaque continent, ce qui nous permettait de garder une certaine paix entre nous. On a plus de contact maintenant. Du moins, plus officiellement...
Futur Alpha de la maison Mancini, je suis destiné à devenir le parrain de notre espèce. Dans l’ombre, je tisse déjà des alliances avec d’autres créatures, concluant des accords là où la loi n’a plus d’emprise. Drogue, armes… chaque marché porte notre sceau, et rien ne circule sans notre consentement.
Je m’occupe de ces affaires sans en tirer aucune fierté, contrairement à mon père. Seulement, il faut bien le faire; sans notre intervention, ces poisons se répandraient sans limite, corrompant jusqu’aux plus faibles d’entre nous. Alors j’ai choisi d’imposer des règles : des lieux précis où la consommation est tolérée, des doses limitées, et seules certaines substances autorisées. Mieux vaut un mal contenu qu’un chaos incontrôlable.
Quant aux armes, je préfère en restreindre l’accès. Seuls mes hommes les manient, et uniquement après avoir appris à les utiliser. Ce n’est pas notre voie, mais parfois nécessaire. Nous autres, loups, sommes faits pour le combat rapproché, la chair contre la chair, la force brute contre l’ennemi. Mais contres des ennemis qui se battent à distance, nous devons être prêts.
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Il y a foule ce soir, mais je me fraie sans peine un chemin jusqu’à l’une des tables VIP, tout au fond de la salle, où mon frère est installé. À ses côtés, je remarque aussitôt la présence de Dayana — une de mes ex, qui continue obstinément de me tourner autour. Elle croit qu’en s’accrochant à mon frère, je finirai par la reprendre.
J’ai pourtant été clair : je ne veux plus d’elle. Mais Dayana ne comprend toujours pas le message. Jolie brune de vingt-quatre ans au physique avantageux, elle a pourtant réussi à me lasser. Ses crises de jalousie m’ont épuisé, alors que toutes mes conquêtes savent à quoi s’en tenir : je ne m’engage pas.
"Alpha !" me salue-t-elle avec un sourire non dissimulé.
"J’pensais passer une soirée en tête à tête avec mon p’tit frère… Tu m’expliques ?"
"Tranquille, Liv’. Dayana avait envie d’me voir, je pouvais pas le lui refuser !" réplique-t-il en tournant son regard vers elle, avant de lui saisir la main pour y déposer un baiser.
"Va-t’en !" dis-je sèchement en croisant son regard.
"Sérieusement ? Une ex ? T’as aucune fierté ?"
"Enfin, si ça t’ennuie pas d’avoir mes restes…" j’ajoute en tirant la chaise en face de lui pour m’y installer, les yeux rivés aux siens. L’Alpha, c’est moi, et frère ou pas, il doit se soumettre comme les autres.
Je suis proche de mon frère, mais nos personnalités différentes créent parfois des incompréhensions entre nous.
Le Cocktail Fruité est baigné d’une lumière tamisée, oscillant entre rouge et violet, qui se reflète sur les verres alignés derrière le comptoir. L’air est saturé d’un parfum à la fois enivrant et sauvage : l’arôme sucré des cocktails se mêle au rhum épicé et à la sueur des corps qui se pressent sur la piste de danse. En fond, une musique latine résonne, sensuelle et entraînante, à peine étouffée par le brouhaha des conversations et les éclats de rire des clients.
Andrea s’accoude sur la table, une bière à la main, et me lance :
Je garde le regard fixé sur lui, le ton grave.
Il souffle un rire bref, levant les yeux au ciel avant de prendre une gorgée de bière.
Je secoue la tête, amusé malgré moi.
Il me répond avec un sourire en coin, typiquement le sien :
Un rire m’échappe. Malgré mes nerfs tendus et les affaires en suspens, Andrea réussit encore à me dérider.
"Du nouveau en ce qui concerne la dame de compagnie de Maman ?" me demande-t-il, changeant complètement de sujet.
"Nan, j'étudie encore des profils. J'veux pas laisser n'importe qui chez nous et j'veux la meilleure pour Maman !"
"Maman n'acceptera jamais d'être dépendante de quelqu'un !"
"Je sais, mais son corps commence à se fatiguer, je le vois bien. Et son lien avec Papa est entâché et agit sur son moral ! Elle n'a plus le goût à rien, Andrea ! Alors si avoir quelqu'un avec elle peut lui remonter le moral..."
"Papa est au courant ?"
"Ouais. Tant que sa femme retrouve un peu de sa joie de vivre malgré sa polygamie, ça l'arrange !"
"Dans ce cas-là, tu devrais peut-être chercher un homme de compagnie... La jalousie lui fera peut-être revenir les pieds su terre."
"Hey ! C'est de ta mère que tu parles !"
"Et alors, tu crois que t'es arrivé comment ?" me dit mon frère en rigolant. Sans attendre, je lui lance un bon coup de poing sur le bras, pour lui faire ravaler ses paroles, avant de rire à mon tour.
"Alpha, je vous sers quoi ce soir ?" me demande une des serveuses du bar, que j'ai vu grandir.
"Mets-moi un whiskey, Leïré, stp !" je lui réponds en lui adressant un clin d’œil, avant de retourner mon attention vers mon frère. Je remarque aussitôt son regard s'attarder sur la belle brune, avant de se tourner vers le mien.
"De toute façon, cette histoire d'âmes destinées, c'est de la merde !" me dit-il, avec dédain. Il se donne l’air indifférent face à ce que notre père inflige à notre mère, mais je sais que ça le ronge.
"Qu'est-ce que tu racontes, tu parles de notre croyance la plus sacrée ! Et avec tout le respect que j'ai pour Papa, c'est lui qui se conduit comme une merde !"
À vingt ans, mon frère croit que s’amuser suffit, mais dans quelques années, il comprendra que courir de lit en lit n’est pas le vrai bonheur, et que ce vide qu’il porte ne se comblera qu’au contact de celle qui lui est réellement destinée.
PUREAgonie.C’est le seul mot qui peut décrire ce que je ressens dès que DOC referme la porte de ma cellule. Je me précipite sous la lumière pâle de la lune, comme elle me l’a conseillé. Mais mes mains se mettent à trembler, mes jambes à fléchir. Je sais que ce n’est pas le froid : c’est l’anticipation, le stress, la peur de ce qui va arriver.Soudain, une douleur atroce explose dans le bas de mon dos, comme si ma colonne se brisait de l’intérieur. Un cri déchire le silence du couloir. Strident. Animal. Il résonne contre les murs… et il me faut quelques secondes pour comprendre qu’il sort de ma propre gorge.Mes jambes cèdent et je m’écroule à genoux, les ongles griffant le sol comme pour y trouver un ancrage. La douleur grimpe en flèche, remonte ma colonne, s’étend à chaque muscle, chaque nerf. Mes os craquent, se tordent, se brisent pour se reformer aussitôt.Je hurle de nouveau, mais ma voix change déjà. Plus rauque. Plus gutturale. Chaque inspiration est un supplice, chaque expir
LIVIOLe Cocktail fruité est un bar que nous possédons, situé au nord de notre meute, sur la rive. Il est fréquenté par des loups et des humains. Enfin, ceux qui travaillent pour la famille ou ceux qui n'ont pas peur de nous cotoyer. Autrefois, d'autres espèces étaient présentes sur notre continent. Mais depuis la guerre des espèces, il y a une vingtaine d'années, la présence des Fae et des Dragons s'est raréfiée avec le temps. La présence des Vampires était déjà rare à l'époque, seul un petit nombre résidait quelque part sur notre continent. Je voyais passer des Sirènes de temps en temps, sous les traits d'humaines, mais beaucoup moins qu'à l'époque, d'après mon père.Les Sirènes sont facilement reconnaissables. Elles sont voluptueuses et bien taillées. Le seul trait qui les différencie des humaines, lorsqu'elles foulent la terre, est la couleur de leurs yeux. Leurs iris iridescentes sont uniques et magnifiques. J'ai eu une sirène pour conquête, par le passé. Elle m'avait sauvé de la
LIVIOMANCINI. Le nom le plus respecté au sein des meutes du continent et le plus craint chez les humains. A vingt-six ans, je suis comme qui dirait l'héritier de l'Alpha de la Lune de sang. Un nom qui sied bien à notre meute étant donné que faire couler les sang est devenu chose banale dans notre famille. Notre meute est la plus grosse et la plus peuplée du continent. Ce qui explique sûrement pourquoi mon père est considéré comme le Roi par nos congénères.Mon père aime à me rappeler que je suis toujours sans compagne. Mais est-ce de ma faute si la course du destin ne m'a révélé aucune âme qui me soit destinée ? Giacomo MANCINI se moque de ça ! Alpha de notre meute, mon père s'est accordé le droit de prendre plusieurs compagnes malgré l'existence de sa compagne destinée. Un homme a des besoins, comme il aime à me le rappeler souvent. Et pour un Alpha, qui plus est l'Alpha le plus puissant de tous, contracté des unions avec des femmes de meutes voisines ne peut que nous être positif.
PUREAllongée sur mon lit, les yeux fixés au plafond, je profite des derniers instants en tant que simple humaine. Les derniers instants avant de devenir un monstre. Je sais ce que je fais, pourquoi je le fais, mais je ne peux pas m'empêcher de ressentir du dégoût. Devenir un être inhumain, un ennemi qui a participé à anéantir les humains de sang froid me révulse ! La simple idée de leur ressembler pour les infiltrer est révoltante même si ça reste du génie. Ce projet, c'est au Général qu'on le doit. Le Général d'armées William Trent, l'homme de la situation, la main ferme qui dirige nos rangs.L'horloge de ma chambre affiche 23h00, il est temps. J'entends quelqu'un s'approcher de ma porte et frapper deux coups successifs. Je sais déjà qui c'est, sans même le voir. Mon frère est venu me récupérer pour nous rendre ensemble au labo. "Pile à l'heure." "Toujours.""Est-ce que t'es prêt ?""Est-ce que t'es prête ?""J'suis prête depuis qu'je suis née !""Idem, allons-y !"Marchant d'un p
PURE Sofia Célia Donatella. Voilà les trois prénoms que ma génitrice a eut la bonté de me donner avant de m'abandonner sous X à la naissance, il y a bientôt dix-huit ans. Peut-être que je devrais lui être reconnaissante. Qui peut se vanter d'avoir un joli prénom en tant que nom de famille ? Si, je sais... les orphelins. Les enfants dont les parents ne veulent pas, dont ils voudraient se débarasser, dont ils regrettent l'existence sans même envisager les conséquences que cela pourrait entraîner. Je n'ai aucune information sur celle qui m'a mise au monde hormis le fait qu'elle n'ait pas voulu de moi et qu'elle serait décédée quelques jours après m'avoir donné naissance. Tous les nourrissons nés sous X ont droit à trois prénoms à la naissance, donnés par la mère ou non. Le troisième déterminant le nom de famille que l'on portera à vie. C'est également le cas de mes camarades d'unité, mes frères d'armes, la seule et unique famille que je connaisse depuis mon enfance. L'unité 5, dont je