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Chapitre 6

Author: Claudia Lacan
La veille de leur départ à l'étranger, Jonathan a envoyé un chauffeur chercher ses deux filles à l'hôpital. Vanessa et Sally sont montées donc dans la même voiture.

À mi-chemin, le conducteur a bifurqué soudain vers une route secondaire. Quand Vanessa a réalisé que quelque chose clochait, ils se trouvaient déjà devant une usine abandonnée.

Le chauffeur a ouvert les portières, et deux hommes à l'air sinistre les ont arrachées violemment du véhicule.

Sally, terrifiée, a hurlé à s'en déchirer la gorge : « À l'aide ! Lâchez-moi ! »

Vanessa, elle, était sous le choc.

Ce chauffeur travaillait pour mon père... Comment a-t-il pu trahir ?

Pendant qu'elle réfléchissait, on l'a jetée dans une pièce délabrée.

Un ravisseur a lancé d'un ton glacial : « L'une est la fiancée de Jocelyn, l'autre sa belle-sœur. Un milliard de rançon, c'est raisonnable, non ? »

Sally a ouvert de grands yeux. Avant qu'elle ne puisse parler, le bandit a composé le numéro de Jocelyn en mettant le haut-parleur.

« Allô ? » La voix grave de l'homme a résonné.

Un regard du ravisseur, et Sally a sangloté aussitôt : « Jocelyn, c'est moi ! Ils me retiennent... Ils veulent un milliard... »

La voix de Jocelyn est devenue aussitôt glaciale : « Ne touchez pas à Sally ! Envoyez le compte, je transfère immédiatement. »

Le bandit a approché alors le téléphone de Vanessa : « À ton tour. S'il ajoute cinq millions, tu seras libérée aussi. »

Vanessa a serré les poings : « Jocelyn me déteste... Pourquoi paierait-il pour moi ? »

Alors qu'elle hésitait, l'autre ravisseur a chuchoté à son complice : « C'est bien Vanessa qui nous a promis cent millions, non ? Alors pourquoi... »

Bien que chuchoté, ces mots étaient parfaitement audibles pour Jocelyn au téléphone.

Il a serré son portable à s'en blanchir les jointures, le visage sombre comme l'orage. Sa pensée a fulguré : « Vanessa est de mèche avec eux ! C'est pour ça que le chauffeur a trahi et qu'ils osent demander une telle somme ! »

D'une voix glaciale, il a déclaré : « Vanessa m'importe peu. Faites-en ce que vous voulez. »

Il ne sauverait que Sally. Quant à Vanessa, si elle voulait tant d'argent, il le lui donnerait, une façon de clore leur relation maudite.

Mais pour Vanessa, ces mots signifiaient une chose : Jocelyn désirait sa mort. La preuve ultime qu'il n'avait jamais éprouvé d'amour pour elle, seulement une haine viscérale.

Elle s'est sentie chuter dans un abîme, submergée par une douleur et une déception sans fond.

...

Peu après, un crissement de pneus a retenti devant l'entrepôt.

Jocelyn s'est rué à l'intérieur, étreignant Sally avec ferveur. Puis, jetant un regard dégoûté à Vanessa recroquevillée dans son coin, il a lancé aux ravisseurs : « L'argent est viré. Pour Vanessa... larguez-la dans une région reculée ou tuez-la. À votre guise. »

Vanessa a regardé, impuissante, Jocelyn s'éloigner avec Sally dans ses bras.

Dès qu'ils étaient partis, les ravisseurs ont abandonné toute discrétion, leurs visages se fendant de sourires moqueurs.

« On disait que tu avais couché avec Jocelyn... On croyait qu'il aurait au moins un peu d'affection pour toi. Mais il n'a même pas voulu payer cinq millions ? Tu vaux moins qu'un chien à ses yeux ! »

Vanessa les a fixés d'un regard glacial : « Vous avez votre argent. Je peux partir maintenant ? »

« Partir ? » Le ravisseur a éclaté de rire, comme s'il venait d'entendre une blague hilarante, « L'argent est là, mais la partie ne fait que commencer. Tu vas bien t'amuser ! »

Avec des rires obscènes, ils se sont jetés sur elle, arrachant ses vêtements. Puis la braise d'une cigarette s'est écrasée sur sa peau !

Un cri déchirant s'est échappé de sa gorge. La sueur s'est mêlée à ses larmes, ruisselant sur son visage.

Voyant son état pitoyable, les ravisseurs se sont excités davantage.

« Paraît qu'à l'école, c'était comme ça qu'on t'humiliait ? On va te rafraîchir la mémoire. »

« Et si on lui gravait un mot ? »

« Bonne idée ! Quel mot ? »

« Pute, ça te va ? Hahaha ! »

La cigarette incandescente s'est enfoncée tour à tour dans sa cuisse, sa taille, son dos. Vanessa, trempée de sueur, a failli perdre connaissance.

Enfin, après ce qui semblait une éternité, ils se sont arrêtés, quittant les lieux en riant aux éclats.

Recroquevillée dans les décombres, Vanessa tremblait par spasmes. À la tombée de la nuit, la douleur a commencé lentement à s'estomper.

Elle s'est relevée péniblement, s'appuyant au mur pour avancer, chancelante.
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