SofiaLa pluie de la nuit a laissé une odeur d’herbe mouillée qui s’infiltre jusqu’à la cuisine. Je descends pieds nus, la robe de lin froissée contre ma peau encore chaude de sommeil. La maison semble retenir son souffle après l’orage, chaque craquement du parquet ressemble à un murmure.Elio est déjà là. Adossé au plan de travail, il prépare le café. Sa silhouette se découpe dans la lumière douce qui filtre par la fenêtre. Ses cheveux encore humides s’assombrissent en mèches épaisses, et une vapeur légère s’élève de la tasse qu’il tient entre ses mains.Je m’approche, guidée par l’odeur du café noir. Il ne dit rien, me tend simplement la tasse. Nos doigts se frôlent, un effleurement qui suffit à réveiller tout ce que la nuit a laissé suspendu.— Tu as mal dormi ? demande-t-il enfin, la voix grave, un peu rauque.— Je crois que j’ai trop pensé, dis-je en soufflant sur le café.Il esquisse un sourire, sans se moquer. Je remarque la ligne tendue de ses épaules, comme si lui aussi porta
SofiaLa chambre semble vibrer d’un écho invisible. Les rideaux frémissent à peine, mais chaque mouvement d’air porte la chaleur de la nuit. L’odeur du fer et de la peau flotte, âcre et entêtante, comme un parfum de braise qui ne s’éteint pas.Je reste immobile, le cœur cognant un rythme désordonné. La lampe au coin du mur diffuse une lueur tremblante, dessinant sur le parquet des ombres qui s’allongent et se replient, comme des animaux tapis, prêts à bondir.Elio est assis au bord du lit. Sa silhouette se découpe dans la lumière hésitante : épaules larges, dos courbé, nuque luisante de sueur. Sa respiration grave emplit la pièce, une onde lente qui me frôle la peau à chaque battement. Je pourrais croire qu’il dort, mais ses mains ouvertes sur ses cuisses sont tendues, les doigts légèrement crispés.Je me redresse avec précaution. Les draps froissés glissent le long de ma peau, et ce simple contact déclenche un frisson qui me traverse comme un éclair. Je sens encore les traces de nos
ElioSon rire résonne encore, léger, insolent, alors que mon corps n’a même pas eu le temps de reprendre son souffle. Elle croit avoir gagné, m’avoir brisé sous son contrôle, mais elle n’a aucune idée du démon qu’elle vient de réveiller.Un grondement roule dans ma gorge, animal, avant même que je réfléchisse. Je la renverse violemment, la plaquant contre le matelas. Ses yeux s’écarquillent, surpris, mais je lis aussitôt cette étincelle d’excitation qui me rend dingue.— Tu crois vraiment pouvoir me dompter, Sofia ?Ma voix n’est plus qu’un râle. Mes mains serrent ses poignets au-dessus de sa tête, les écrasant contre les draps. Je sens son cœur battre contre ma paume, rapide, effréné. Je me glisse entre ses cuisses déjà entrouvertes, et mon désir, dur et brûlant, se dresse contre elle.Son sourire effronté, ce défi dans ses yeux… il m’embrase.— Peut-être que oui, souffle-t-elle, la voix tremblante mais provocatrice.Je grogne, et sans attendre, je la prends. Brutalement. D’un seul c
SofiaLe silence est lourd, presque sacré. Le monde est encore plongé dans la nuit, et seul le souffle régulier d’Elio vient briser ce calme. J’ouvre les yeux, incapable de rester immobile. Mes muscles sont encore détendus par la tempête de la veille, mais une autre chaleur m’envahit déjà. Une chaleur différente. Une faim intime, insatiable.Je me tourne vers lui. Son visage est paisible, et pourtant même dans ce repos, sa présence m’écrase, m’enveloppe. C’est comme s’il possédait tout l’espace, même dans son sommeil. Un sourire se dessine sur mes lèvres : il ne se doute pas de ce que je prépare.Je me redresse lentement, mes draps glissant sur ma peau nue, découvrant mes courbes dans la pénombre. Je me penche vers lui, effleurant son torse d’un doigt, traçant des cercles paresseux sur sa peau chaude et ferme. Ses muscles réagissent sous ma caresse, comme si son corps me reconnaissait avant même que son esprit ne se réveille.Ma main glisse plus bas, franchissant la frontière de son v
SofiaJe reste étendue, immobile, mes doigts encore crispés sur les draps. Chaque respiration me brûle et me soulage à la fois. Mon corps tremble d’une fatigue douce mais profonde, comme si chaque fibre avait été tordue par le feu que nous venons de traverser. Le monde autour de nous n’existe plus, ou peut-être qu’il a toujours été réduit à ce moment précis : nous, la chaleur persistante, le souffle haletant, et ce silence qui enveloppe tout.Je ferme les yeux, et je sens le frisson de la fatigue se mêler au vertige du plaisir. Mes muscles se détendent par vagues successives, et chaque onde de relâchement semble m’emmener plus loin, dans un espace intime et suspendu, où rien n’a d’importance que cette respiration partagée. Tout mon corps tremble encore, mais je n’ai plus peur. Je me permets de céder, enfin, à ce calme après la tempête.Mon esprit flotte entre conscience et oubli, chaque battement de cœur résonne comme une réverbération du feu que nous avons créé. Je sens mes jambes s’
SofiaIl me renverse, et nous roulons dans les draps froissés comme deux fauves traqués, mais aucun de nous ne veut la fuite. Nous voulons l’impact, la morsure, la déchirure. Je le sens partout, dans ma peau, dans mes os, jusque dans le sang qui cogne à mes tempes.Il ne me touche pas, il m’incendie.Chaque baiser est une étincelle, chaque caresse une brûlure, chaque étreinte une plaie. Mais je ne recule pas. Je me tends, je me cambre, je lui offre ma rage comme une offrande.Je voulais le rejeter. Je voulais me protéger. Mais plus il m’écrase, plus je m’ouvre. Plus il me retient, plus je le retiens. Plus il me brise, plus je renais.Je me perds. Et je m’y abandonne.ElioElle m’entoure, elle m’empoigne, elle m’aspire dans son vertige. Sa force est égale à la mienne, et c’est pour ça que je la veux. Elle n’est pas proie, elle est flamme. Et moi, je ne peux que brûler avec elle.Ses gémissements lacèrent l’air, ses ongles lacèrent ma peau. Chaque douleur est une extase. Chaque spasme,