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Chapitre 52 : Les cendres du passé

Penulis: L'invincible
last update Terakhir Diperbarui: 2025-06-11 19:54:04

Luciano

Je sors du silence comme d’un cocon, la respiration haletante, les sens en alerte maximale. Chaque battement de mon cœur résonne comme un tambour de guerre sourd dans ma poitrine. Derrière moi, la silhouette de Marco s’effondre lentement sur le sol froid, une flaque de sang s’étendant sous lui comme une tache indélébile sur ce sol jadis immaculé. Ce n’est pas la fin. Ça ne peut pas l’être. Pas quand il reste tant d’ombres tapis dans cette maison, tant de secrets à exhumer, tant de vérités à arracher au silence.

Je sens la morsure glacée du danger au creux de ma nuque, comme si quelqu’un – ou quelque chose – était tapi dans l’obscurité derrière moi. Le poids de l’histoire nous écrase tous, la lourdeur des choix passés se mêle à la menace du présent. Cette villa, autrefois symbole de pouvoir et d’ordre, est devenue un champ de ruines morales et physiques. Chaque pierre, chaque débris raconte une histoire de trahison et de douleur.

Mes hommes m’entourent, leurs regards perçants s
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  • LA HAQUEUSE ET LE MAFIEUX    Chapitre 58 – Le poids des braises

    SashaLe poids du silence est lourd quand il s’installe entre nous, plus épais que la fumée d’un feu encore chaud.Je lève les yeux vers Luciano, assis en face de moi dans la pièce exiguë où nous travaillons tard. Le bureau est plongé dans une lumière blafarde, seuls les écrans illuminent nos visages fatigués. Mais ce n’est pas la lumière artificielle qui me brûle le regard. C’est sa détermination. Sa froideur nouvelle, presque étrangère.— Tu ne peux pas penser sérieusement à ça, dis-je enfin, la voix étranglée, la gorge nouée.Il ne répond pas tout de suite. Son regard est fixé sur le dossier qu’il tient, mais je sais qu’il entend chaque mot.Puis, lentement, il pose ses yeux sur moi, implacable.— C’est la seule option qui nous reste, Sasha. Tu le sais. Si on ne coupe pas l’herbe sous le pied à ces réseaux, Ashes tombera. Et avec nous, toutes celles qu’on protège.Je secoue la tête, incapable d’accepter.— Nous ne sommes pas devenus ce qu’on est pour devenir des assassins. Ce n’est

  • LA HAQUEUSE ET LE MAFIEUX    Chapitre 57 – Ceux qui tiennent la braise

    SashaCe matin, je me lève avant l’aube.Les rues de Rome sont encore trempées du silence de la nuit, et dans l’air flotte cette odeur de terre mouillée, de poussière apaisée. Je quitte l’appartement sans bruit. Sans maquillage. Sans armure.Je roule longtemps, les doigts crispés sur le volant, jusqu’aux entrepôts de Palerme.Les phares découpent les brumes. Les souvenirs aussi.C’est là, dans ce quartier, que les premiers containers ont été interceptés. Là qu’on a décidé d’en finir avec les chaînes anciennes, les dettes impayables, les promesses faites sous la menace.Maintenant, les murs sont repeints. Les corridors ne sentent plus le sang, mais l’aseptisé. Et dans la lumière blanche de l’aile médicale, je retrouve ce que je voulais : des visages qui ne baissent plus les yeux.Elles sont là.Elles avancent à petits pas. Certaines avec des pansements encore visibles. D’autres avec des regards à peine décollés du sol. Mais elles avancent.Et moi, je les regarde.Je ne suis pas leur sa

  • LA HAQUEUSE ET LE MAFIEUX    Chapitre 56 – Là où renaît la cendre

    SashaTrois mois.Il a fallu trois mois pour que mes cauchemars prennent un autre goût. Moins brûlant. Moins absolu.Trois mois pour que ma peau cesse de croire qu’elle va se fendre sous la mémoire du feu.Trois mois pour que je regarde mon reflet sans chercher les cicatrices.Je me réveille encore en sursaut parfois.Je sens encore l’odeur de la poudre, du sang et de la peur.Mais je ne suis plus dans un bunker.Je ne suis plus enfermée. Ni physiquement. Ni mentalement.Je suis dans un bureau.Mon bureau.Verre fumé, lignes épurées, béton brut, murs végétaux. Un mélange de force et de renaissance.À ma droite, une baie vitrée ouverte sur Rome. En contrebas, les toits rouges de la ville, les clochers, les artères vrombissantes.Derrière, un logo en acier noir : Ashes.Un mot qui dit tout.Ce qui a brûlé.Ce qu’on reconstruit.Ce qui reste quand il ne reste plus rien.Luciano est là. Assis en face de moi, torse tendu, manches retroussées. Concentré, précis, calme.Il parle chiffres, tr

  • LA HAQUEUSE ET LE MAFIEUX    Chapitre 55 – Ce que le feu ne consume pas

    SashaLe silence est brutal après la détonation.Il n’y a plus de cris. Plus de menaces. Plus de lui. Juste l’écho sourd du coup de feu, répercuté contre les murs du bunker comme une sentence divine. Mon doigt tremble encore sur la gâchette, mais je n’ai aucun remords. Pas cette fois. Pas pour lui.Dimitri n’est plus qu’un corps sans nom, une tache rouge sur le béton froid.Luciano est là. Vivant. Haletant. En sang.Il me regarde comme si j’étais à la fois une délivrance et un fantôme. Et peut-être que je suis les deux.Je devrais courir vers lui, m’effondrer, pleurer peut-être. Mais je reste droite. Parce que si je flanche maintenant, si je cède à la terreur ou au soulagement, je sais que je ne me relèverai pas.Je m’avance. Lentement. Chaque pas me coûte. Mes jambes sont dures comme du marbre, mes bras alourdis par l’adrénaline, le choc, la mémoire.— Tu m’as sauvée, dit-il.Sa voix est rauque, enrouée, mais claire. Il ne parle pas de cette seconde. Il parle de tout ce que je viens

  • LA HAQUEUSE ET LE MAFIEUX    Chapitre 54 : Le nom du feu

    LucianoIls se replient. Mal. Trop vite.Ce n’est pas une percée, c’est un piège.Je le sens dans mes tripes.Je cours à travers les décombres calcinés du jardin, les murs éventrés, les flaques noires qui ne sont pas de l’eau. Le feu lèche les fenêtres de la villa. Et derrière cette fumée, il y a autre chose. Quelque chose que je n’arrive pas encore à nommer.J’aboie des ordres. Je veux une percée par le flanc nord. Je veux une surveillance aérienne. Je veux comprendre ce qu’ils foutent ici. Ce qu’ils cherchent.Et surtout, qui les dirige.— Patron ! hurle Matteo, couvert de sang, sa chemise en lambeaux. Ils ne voulaient pas prendre la villa. C’était pour détourner l’attention.Je me fige.— Le bunker, je murmure.Sasha.Ils ne sont pas venus pour moi.Ils sont venus pour elle.Je fonce. Je laisse tout derrière. Les combats. Les corps. L’incendie. Je cours comme un damné dans les couloirs souterrains, l’écho de mes pas résonnant contre les murs. Mon cœur cogne. Mon souffle siffle. Une

  • LA HAQUEUSE ET LE MAFIEUX    Chapitre 53 : Au bord du gouffre

    SashaLe grondement des explosions s’est tu.Mais ce n’est pas le silence. C’est pire que le silence. C’est l’attente.L’attente avant l’impact. Avant que les murs cèdent. Avant que le cœur explose et qu’on comprenne enfin ce que ça veut dire, tomber.Je suis debout, figée dans la pénombre du bunker. Mon arme posée à mes pieds. Inutile. Vide. Ce n’est pas elle qui me tient debout. C’est lui. Son image imprimée dans mes rétines. Sa voix, dernière vibration dans mes oreilles. Son souffle, souvenir fantôme sur ma peau, comme une brûlure douce.Luciano.Je relis son dernier message. Trois mots.« Je viens, Sasha. »Rien d’autre. Et pourtant tout était là.Je devrais l’arrêter. L’implorer de fuir. De reculer. Mais je n’en fais rien. Parce que je suis à bout.À bout de cette guerre qui broie tout.À bout de cette peur qui me ronge les tripes.À bout d’attendre, figée dans l’ombre, qu’on m’arrache ce qu’il reste de nous.Mon souffle est court. Mes paumes moites. Chaque seconde s’étire comme

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