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Chapitre 4

Author: Chance plume
last update Last Updated: 2025-04-22 00:50:13

******

— La famille GARBA ?

Sursautant, Laurena se leva de son siège et se précipita vers le médecin, avec derrière elle, Victor, son amoureux.

— Oui docteur, je suis la fille aînée. Est-ce que mon père va bien ?

— Suivez-moi mademoiselle.

Le cœur de Laurena fit un bond, comme si elle allait recevoir une mauvaise nouvelle, et c’est tout ce qu’elle craignait. Le médecin les fit entrer dans son bureau, un espace lumineux et propre, avec un bureau en bois, des étagères remplies de livres médicaux, et des diplômes encadrés, accrochés aux murs. Au centre de la pièce se trouve une table d’examen, entourée de divers instruments médicaux bien organisés.

— Que se passe-t-il docteur ? questionna Laurena en prenant place sur une chaise. Dites-moi qu’il va s’en sortir. Le médecin émit un long soupir puis entama.

— La maladie de votre père s’accélère, mais il est encore à un stade où l’on peut l’opérer pour lui donner une chance de vivre plus longtemps. Cependant, il faudra le faire assez vite si on veut espérer quelque chose pour lui. Le visage de Laurena s’obscurcit et des larmes lui coulèrent sur la joue. Son père survivrait s’il se faisait opérer. Mais il y avait toujours un fait dont elle avait conscience et que le médecin ne tarda pas à souligner.

— Comme je vous l’avais dit la dernière fois, il vous faudra sept cent mille francs pour assurer l’opération en entier.

Sept cent milles franc. Cette maudite somme résonnait dans les tympans de Laurena. Où pourrait-elle en trouver ? Elle en était juste incapable, impossible pour elle de trouver cet argent. Et quelle réponse pourrait-elle donner au médecin ? Elle avait perdu sa langue et se contenta de garder le silence pendant un instant avant de bredouiller :

— Combien de temps avons-nous au maximum pour rassembler la somme et être à l’heure pour l’opération ?

— Un mois au plus, mademoiselle GARBA.

— Un mois. D’a... D’accord, balbutia-t-elle. Alors laissez-nous un peu de temps.

— Évidemment. J’espère que vous êtes au courant qu’il faudra également assurer les frais d’hospitalité durant le séjour de votre père ici.

Un coup de plus.

— Ou...oui, bien sûr, bredouilla-t-elle.

— Bien. Je suis sûr que tout ira bien pour votre père. Ne vous inquiétez pas.

— Merci, murmura-t-elle A peine s’était-elle redressée que le monde autour d’elle se mit à tourner. Un vertige la saisit, menaçant de la faire chuter. Elle vacilla, mais par chance, Victor se trouvait là pour la rattraper, évitant de justesse sa défaillance.

— Mademoiselle GARBA, vous allez bien ? Asseyez-vous, je vais demander à ce qu’on vous amène un peu d’eau, lança le docteur.

— Euh non. Non, ça va, j’ai juste besoin d’air, dit-elle en s’éclipsant du bureau.

— Ma chérie, cria Victor en essayant de la rattraper.

— Non, Victor, objecta-t-elle en le calant d’une main pour l’empêcher de la suivre. Ne dis rien s’il te plaît. J’ai..., j’ai besoin de prendre un peu d’air. Excuse-moi, ajouta-t-elle en s’éloignant.

Elle vit au passage, sa sœur, tête baissée dans la salle d’attente, qui attendait certainement et impatiemment son retour. Mais que pouvait-elle lui dire ? Que son père allait sûrement mourir parce qu’ils n’ont pas les moyens d’assurer son opération ? Elle n’avait pas le courage de dire une chose pareille à sa sœur. Elle fit donc attention à ne pas se faire remarquer et sortit de l’hosto. Il y avait une plage non loin de leur maison, la plage Erevan. Laurena adorait la mer et elle ressentait en ce moment, l’immense désir de se confier à elle. Laurena trainait ses pas sur le sable fin qui lui brûlait doucereusement la plante des pieds, sous la chaleur tendre du soleil en cette matinée-là. Elle tenait dans sa main la photographie où figurait sa mère et elle. Juste en bas étaient notés leurs noms respectifs: Juliette GARBA et Laurena GARBA. Elle contemplait le sourire de sa mère sur la photographie, tout en trimballant ses pas sur le sable, tout près de l’océan. Soudainement quelqu’un lui heurta l’épaule, ce qui fit tomber la photo par terre. Elle poussa un petit cri de douleur en se dirigeant vers le sol dans l’intention de reprendre la photo. Elle ne porta nullement d’importance à l’individu qui venait de la bousculer. Tandis que ce dernier se dirigeait également vers le sol pour lui prendre la photo, leurs têtes se heurtèrent.

— Aie, laissa-t-elle échapper. Cette fois ci, elle souleva la tête pour regarder la personne mais se figea un moment, l’air perplexe.

— Vous ? lâcha-t-elle.

Elle se souvenait du visage. C’était le même visage qu’au marché. Ce même personnage qui était accompagné de gardes du corps. Mais cette fois-ci, il était seul. Enfin, pour l’instant. Elle remarqua qu’il avait les yeux sur elle tout en jetant un coup d’œil à la photo qui finalement s’était retrouvée dans ses mains. Laurena la lui arracha des mains.

— Donnez-moi ça. Apparemment, vous avez l’habitude de ne pas regarder où vous mettez vos pieds

— Je suis désolé, bredouilla-t-il. Il avait les yeux rivés sur elle, ce dont elle avait conscience. Mais pourquoi la regardait-il ainsi ? Elle se souvint que son visage était rempli de larmes. C’est donc la raison pour laquelle il la dévisageait autant. Elle ne pipa mot puis reprit sa direction initiale, mais le jeune homme la retint par les bras.

— Attendez ! Pourquoi pleurez-vous ? Laurena jeta une fois encore son regard vers la photo, dans sa main.

— Est-ce votre mère ? interrogea-t-il. Elle leva les yeux vers lui et hocha la tête.

— Que lui est-il arrivé ? C’est pour ça que vous pleurez ?

— Non... Elle... Elle se tut. Qu’est-ce qu’il me veut, lui, ce fils de riche orgueilleux ? Un vague souvenir de leur première rencontre désagréable lui passa sous les yeux. Son visage se rembrunit aussitôt !

— Qu’est-ce que cela peut bien vous faire ? Allez-vous-en.

— Je suis Edouardo SMITH, je voudrais.

— Je n’en ai rien à foutre, ok ? Allez-vous-en.

— Mais, je n’ai aucune intention mauvaise. Je veux juste vous aider.

— Personne ne peut m’aider, hurla-t-elle. Et certainement pas vous. Allez-vous-en, Partez, partez, cria-t-elle en pleurs en se jetant sur le sable. Laissez-moi seule. Allez-vous-en.

Après quelques secondes d’hésitation, Edouardo rebroussa chemin sans dire un mot de plus.

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