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— La famille GARBA ? Sursautant, Laurena se leva de son siège et se précipita vers le médecin, avec derrière elle, Victor, son amoureux. — Oui docteur, je suis la fille aînée. Est-ce que mon père va bien ? — Suivez-moi mademoiselle. Le cœur de Laurena fit un bond, comme si elle allait recevoir une mauvaise nouvelle, et c’est tout ce qu’elle craignait. Le médecin les fit entrer dans son bureau, un espace lumineux et propre, avec un bureau en bois, des étagères remplies de livres médicaux, et des diplômes encadrés, accrochés aux murs. Au centre de la pièce se trouve une table d’examen, entourée de divers instruments médicaux bien organisés. — Que se passe-t-il docteur ? questionna Laurena en prenant place sur une chaise. Dites-moi qu’il va s’en sortir. Le médecin émit un long soupir puis entama. — La maladie de votre père s’accélère, mais il est encore à un stade où l’on peut l’opérer pour lui donner une chance de vivre plus longtemps. Cependant, il faudra le faire assez vite si on veut espérer quelque chose pour lui. Le visage de Laurena s’obscurcit et des larmes lui coulèrent sur la joue. Son père survivrait s’il se faisait opérer. Mais il y avait toujours un fait dont elle avait conscience et que le médecin ne tarda pas à souligner. — Comme je vous l’avais dit la dernière fois, il vous faudra sept cent mille francs pour assurer l’opération en entier. Sept cent milles franc. Cette maudite somme résonnait dans les tympans de Laurena. Où pourrait-elle en trouver ? Elle en était juste incapable, impossible pour elle de trouver cet argent. Et quelle réponse pourrait-elle donner au médecin ? Elle avait perdu sa langue et se contenta de garder le silence pendant un instant avant de bredouiller : — Combien de temps avons-nous au maximum pour rassembler la somme et être à l’heure pour l’opération ? — Un mois au plus, mademoiselle GARBA. — Un mois. D’a... D’accord, balbutia-t-elle. Alors laissez-nous un peu de temps. — Évidemment. J’espère que vous êtes au courant qu’il faudra également assurer les frais d’hospitalité durant le séjour de votre père ici. Un coup de plus. — Ou...oui, bien sûr, bredouilla-t-elle. — Bien. Je suis sûr que tout ira bien pour votre père. Ne vous inquiétez pas. — Merci, murmura-t-elle A peine s’était-elle redressée que le monde autour d’elle se mit à tourner. Un vertige la saisit, menaçant de la faire chuter. Elle vacilla, mais par chance, Victor se trouvait là pour la rattraper, évitant de justesse sa défaillance. — Mademoiselle GARBA, vous allez bien ? Asseyez-vous, je vais demander à ce qu’on vous amène un peu d’eau, lança le docteur. — Euh non. Non, ça va, j’ai juste besoin d’air, dit-elle en s’éclipsant du bureau. — Ma chérie, cria Victor en essayant de la rattraper. — Non, Victor, objecta-t-elle en le calant d’une main pour l’empêcher de la suivre. Ne dis rien s’il te plaît. J’ai..., j’ai besoin de prendre un peu d’air. Excuse-moi, ajouta-t-elle en s’éloignant. Elle vit au passage, sa sœur, tête baissée dans la salle d’attente, qui attendait certainement et impatiemment son retour. Mais que pouvait-elle lui dire ? Que son père allait sûrement mourir parce qu’ils n’ont pas les moyens d’assurer son opération ? Elle n’avait pas le courage de dire une chose pareille à sa sœur. Elle fit donc attention à ne pas se faire remarquer et sortit de l’hosto. Il y avait une plage non loin de leur maison, la plage Erevan. Laurena adorait la mer et elle ressentait en ce moment, l’immense désir de se confier à elle. Laurena trainait ses pas sur le sable fin qui lui brûlait doucereusement la plante des pieds, sous la chaleur tendre du soleil en cette matinée-là. Elle tenait dans sa main la photographie où figurait sa mère et elle. Juste en bas étaient notés leurs noms respectifs: Juliette GARBA et Laurena GARBA. Elle contemplait le sourire de sa mère sur la photographie, tout en trimballant ses pas sur le sable, tout près de l’océan. Soudainement quelqu’un lui heurta l’épaule, ce qui fit tomber la photo par terre. Elle poussa un petit cri de douleur en se dirigeant vers le sol dans l’intention de reprendre la photo. Elle ne porta nullement d’importance à l’individu qui venait de la bousculer. Tandis que ce dernier se dirigeait également vers le sol pour lui prendre la photo, leurs têtes se heurtèrent. — Aie, laissa-t-elle échapper. Cette fois ci, elle souleva la tête pour regarder la personne mais se figea un moment, l’air perplexe. — Vous ? lâcha-t-elle. Elle se souvenait du visage. C’était le même visage qu’au marché. Ce même personnage qui était accompagné de gardes du corps. Mais cette fois-ci, il était seul. Enfin, pour l’instant. Elle remarqua qu’il avait les yeux sur elle tout en jetant un coup d’œil à la photo qui finalement s’était retrouvée dans ses mains. Laurena la lui arracha des mains. — Donnez-moi ça. Apparemment, vous avez l’habitude de ne pas regarder où vous mettez vos pieds — Je suis désolé, bredouilla-t-il. Il avait les yeux rivés sur elle, ce dont elle avait conscience. Mais pourquoi la regardait-il ainsi ? Elle se souvint que son visage était rempli de larmes. C’est donc la raison pour laquelle il la dévisageait autant. Elle ne pipa mot puis reprit sa direction initiale, mais le jeune homme la retint par les bras. — Attendez ! Pourquoi pleurez-vous ? Laurena jeta une fois encore son regard vers la photo, dans sa main. — Est-ce votre mère ? interrogea-t-il. Elle leva les yeux vers lui et hocha la tête. — Que lui est-il arrivé ? C’est pour ça que vous pleurez ? — Non... Elle... Elle se tut. Qu’est-ce qu’il me veut, lui, ce fils de riche orgueilleux ? Un vague souvenir de leur première rencontre désagréable lui passa sous les yeux. Son visage se rembrunit aussitôt ! — Qu’est-ce que cela peut bien vous faire ? Allez-vous-en. — Je suis Edouardo SMITH, je voudrais. — Je n’en ai rien à foutre, ok ? Allez-vous-en. — Mais, je n’ai aucune intention mauvaise. Je veux juste vous aider. — Personne ne peut m’aider, hurla-t-elle. Et certainement pas vous. Allez-vous-en, Partez, partez, cria-t-elle en pleurs en se jetant sur le sable. Laissez-moi seule. Allez-vous-en. Après quelques secondes d’hésitation, Edouardo rebroussa chemin sans dire un mot de plus.****- Victor, pourquoi t'obstines-tu à garder cette jeune femme ? Elle ne t'aime pas mon ami, lança Jack, le meilleur ami de Victor. - J'aime cette femme, et si elle ne peut pas être à moi, elle ne sera pas à Edouardo non plus. - Non, tu ne l'aimes pas. Ce que tu ressens pour Laurena n'est pas de l'amour mais de l'obsession. Tu es obsédé par elle et moi je n'ai plus du tout envie d'être ton complice dans cette histoire, rouspéta-t-il. - Alors quoi ? Tu iras me dénoncer, c'est ça ? - Non, mais tôt ou tard, la vérité sera découverte. - Il n'y a aucun risque. Je n'ai pas quitté le pays et ils n'ont rien pour prouver que je suis derrière ce kidnapping. - Mon Dieu ! Si tes parents savaient ce que tu es devenu ! - Bon, ça suffit jack. Ne viens pas me faire une leçon de morale. - J'espère vraiment que tout ceci ne finira pas mal. * * *Edouardo était allongé dans son lit, avec dans ses mains, une rob
- Je vous avais ordonné de faire attention, que je la voulais nickel, tonna l'ex petit-ami de Laurena. Vêtu de façon négligée, Victor portait un vieux jeans délavé et une chemise en flanelle à carreaux, déchirée par endroits. Ses bottes, usées, laissaient deviner des journées à errer sans but. Une barbe naissante et mal entretenue assombrissait son visage marqué par la fatigue et la colère. Ses yeux, autrefois si pleins de vie, étaient maintenant emplis d'une froide détermination. Une casquette sale, visée sur sa tête, cachait en partie ses cheveux emmêlés. Dans son apparence, tout trahissait la déchéance et le désespoir, des signes visibles de son obsession maladive. - Oui M.SAVI, répondirent ses complices. Mais ce n'était pas de notre faute si elle s'est cognée la tête durant l'opération, elle usait trop de force. Mais bon, elle est là maintenant. - Oui mais inconsciente. J'espère pour vous que ce coup qu'elle a reçu ne lui causera pas des dommages mentaux, dit-il e
Troisième jour après l'accouchement. Laurena allait rentrer chez elle avec ses trois princesses. Une grande réception fut organisée dans le but d'accueillir la famille. Edouardo avait quitté l'hôpital aux environs de six heures du matin, promettant à sa femme de revenir les chercher, elle et les jumelles. Après s'être assuré que tout avait été bien organisé pour recevoir sa femme, il se rendit ainsi à l'hôpital aux environs de neuf heures. Edouardo pénétra dans la chambre de sa femme. Il vit une infirmière aux chevets de ses filles. - Bonjour monsieur SMITH. - Bonjour mademoiselle. Où est ma femme ? - Ah, elle m'a dit de garder un œil sur ses princesses, le temps qu'elle aille uriner rapidement. Mais c'est bizarre, elle devrait être déjà de retour. Ça fait déjà un bon moment qu'elle est partie.- Ah bon ? Alors j'irai vérifier moi-même pour voir. Gardez un œil sur mes petites s'il vous plaît. - Oui, bien sûr. Edouardo sortit de la chambre et se rendit da
Huit mois plus tard... - Alors comment se portent mes petites-filles ? demanda le père de Laurena en pénétrant dans la chambre de sa fille.- Oh papa, je suis tellement heureuse de te voir. Comment te portes-tu ? De notre côté nous allons très bien, le médecin affirme que d'ici deux semaines, j'aurai déjà accouchée, répondit-elle en caressant son ventre ballonné. - Je suis impatient de prendre ces petites merveilles dans mes mains. - Oh papa ! Tu sais, je n'arrive toujours pas à croire qu'il y ait trois bébés dans ce petit ventre. - Ah pourtant c'est bien ce que l'échographie a révélée.- Oui, confirma-t-elle avec enthousiasme tandis que des larmes se mirent à couler sur ses joues. - Mais, qu'as-tu ma chérie ? questionna son père, étonné. - Non rien papa. C'est juste que, je suis tellement heureuse. Je n'aurais jamais imaginée que cette histoire avec Edouardo allait se terminer ainsi, il est vraiment merveilleux. - Oh oui, au début qua
Comme s'il ne savait pas comment réagir face à cette nouvelle, Edouardo resta simplement bouche bée, laissant voir son visage étincelant, le sourire sur les lèvres témoignant de son immense bonheur. - Je vais vous laisser un moment, vous réjouir de la nouvelle. Je repasserai pour vous remettre une ordonnance et vous faire part des précautions pour que tout puisse bien se passer. - Merci docteur. Mais avant, dites-nous, la grossesse fait combien de semaines déjà ? - Six semaines. - Waouh mon Dieu, s'interloqua Laurena. Je porte ce petit ange depuis six semaines ? - C'est exact. Le médecin sortit de la chambre laissant le couple savourer la nouvelle. - Mon chéri, Edouardo je suis tellement heureuse, je suis aux anges. Oh oui, elle était remplie d'une joie indescriptible, et Edouardo le voyait dans ses yeux. Contempler l'esquisse de son sourire, le rendait encore plus amoureux. Que pouvaitelle lui offrir de plus beau en ce moment si ce n'est ce petit
Le temps mit pour revenir à leur maison parut comme une éternité pour Laurena. Edouardo ne lui avait pas jeté un seul coup d'œil depuis qu'ils avaient quittés ce restaurant. Après quelques minutes de route, ils arrivèrent enfin chez eux. Son mari ordonna à tout le personnel de sa maison à ne point être dérangé durant sa conversation avec sa femme. Quant à Mark, il fallait qu'il retourne à ses occupations. Cette affaire devrait dorénavant être résolue entre Edouardo et son épouse. - Pourquoi m'avoir menti Laurena, bon sang, cria-t-il en fermant violemment la porte de leurs chambres derrière eux. - Pardonne-moi Edouardo s'il te plaît. Je ne voulais pas qu'il y ait un problème entre nous à cause du retour de Victor. - Eh ben, c'est justement ce que tu viens de créer, un problème. - Ce n'était nullement mon intention, crois-moi. Je savais que tu réagirais ainsi si jamais tu découvrais que mon ex me harcelait. - Harceler ? Attends, depuis combien de temps vous vo