7: La peur ou l'envie
LE POINT DE VUE DE livia
Je suis encore assise dans le salon, les nerfs en vrac, tentant de calmer les battements frénétiques de mon cœur. Madame Isabella vient de monter dans sa chambre, nous laissant seuls. Seuls. Avec lui.
Je sens sa présence avant même de le voir bouger. Un frisson me parcourt lorsque j’entends le bruit de sa chaise qui glisse sur le sol. Il se lève lentement, avec cette démarche calculée, presque féline. Mes doigts se crispent sur le tissu de ma robe lorsque je réalise qu’il vient droit vers moi. Je relève la tête, et son regard sombre et perçant se fixe sur le mien.
— Tu es audacieuse, Livia.
Sa voix est grave, posée, mais il y a une lueur dangereuse dans ses yeux. Je me redresse instinctivement, mais avant que je ne puisse faire un pas, il est déjà là. Tout va trop vite.
Ses mains agrippent mes poignets, et en un seul mouvement, il me plaque contre le mur du salon.
L’impact est doux, mais la tension est brutale. Son corps est si près du mien que je ressens la chaleur qu’il dégage. Mon souffle se coupe. Son torse puissant effleure légèrement ma poitrine, et ses doigts se resserrent sur mes poignets, m’empêchant de bouger. Je tente de me débattre, mais ce n’est qu’un réflexe. Il est trop fort. Son regard descend lentement jusqu’à mes lèvres, puis remonte à mes yeux.
— Comment as-tu osé me tenir tête devant ma mère ? murmure-t-il, sa voix vibrante d’une colère maîtrisée.
Je déglutis avec difficulté. Je devrais avoir peur. Je devrais.
Mais tout ce que je ressens en cet instant, c’est un mélange d’adrénaline et de désir brut. Sa rage, sa domination, cette tension écrasante entre nous… Ça m’attire autant que ça me terrifie.Je ne réponds pas. Je ne peux pas. Parce que mon regard est irrémédiablement attiré par sa bouche.
Il le sait.
Un sourire en coin étire ses lèvres, un sourire dangereux. Mon ventre se serre violemment.
— Tu ne dis plus rien ?
Son souffle chaud effleure ma peau. Mon cœur tambourine dans ma poitrine. Il le sent. Je sais qu’il le sent. Sa prise sur mes poignets se relâche légèrement, mais il ne recule pas.
Je pourrais m’éloigner…
Je pourrais… mais je n’en ai pas envie. Tout en moi hurle que je devrais fuir cette situation. Mais mes lèvres s’entrouvrent légèrement, à la recherche de l’air qu’il m’ôte par sa seule présence. Nos bouches sont dangereusement proches. Trop proches.
Un centimètre.Peut-être moins. Je pourrais l’embrasser.
Je veux l’embrasser. Et cette pensée me terrifie autant qu’elle m’excite. Je ferme les yeux une fraction de seconde.
Et c’est à ce moment-là qu’il se recule légèrement. Son absence est un choc. Ma peau frissonne, comme si elle réclamait la chaleur qu’il vient de lui voler.
Puis, avec une lenteur calculée, il glisse une main sous mes jambes et me soulève brusquement.
Un petit cri m’échappe sous la surprise. Il m’attrape avec une facilité déconcertante et me plaque à nouveau contre le mur, cette fois en me maintenant à sa hauteur. Mes mains se posent instinctivement sur ses épaules pour retrouver mon équilibre.
Mauvaise idée. Elles sont dures. Brûlantes.Et lorsqu’il me regarde de nouveau, son expression a changé. Ce n’est plus juste de la colère. C’est autre chose. Quelque chose d’indéfinissable… mais de brûlant. Mon corps est pris au piège, suspendu entre la peur et l’envie.
— Tu joues à un jeu dangereux, Livia, murmure-t-il, sa voix rauque me traversant de part en part.
Il me fixe intensément, attendant peut-être une réaction. Mais je ne dis rien. Je ne peux rien dire. Mon souffle est court, mes joues en feu. Mes jambes sont toujours entourées de ses bras, et la pression qu’il exerce contre moi fait naître des frissons que je ne devrais pas ressentir.
Son regard s’adoucit une fraction de seconde. Puis, dans un geste aussi brutal qu’inattendu, il me repose au sol, rompant le contact.
Je chancelle légèrement, prise de court.
— Bonne nuit, servante.
Son ton est moqueur, mais il n’y a plus de colère dans sa voix.
Il se redresse, me jetant un dernier regard avant de tourner les talons. Je reste là, collée au mur, mon cœur battant à un rythme effréné.
Qu’est-ce qui vient de se passer ? Je ferme les yeux, posant une main tremblante sur ma poitrine. J’essaie de calmer ma respiration. J’essaie d’oublier la chaleur de son corps. J’essaie d’oublier son regard. Mais une chose est sûre… Alessandro est un problème. Un problème que je suis terriblement tentée d’explorer.
Je soupire en empilant les assiettes, mon esprit encore embrouillé par ce qu’il vient de se passer dans le salon. Mon cœur tambourine toujours contre ma poitrine alors que mes mains s’activent mécaniquement.
Je veux juste ranger tout ça et monter dans ma chambre. Et oublier Alessandro… Du moins, essayer.
Mais alors que je tends la main pour attraper la dernière assiette, un vrombissement me fait sursauter. Je baisse les yeux. Un téléphone repose sur la table. Il vibre encore.
Merde.
Pourquoi faut-il toujours qu’il oublie quelque chose, celui-là ?
Je jette un regard autour de moi, espérant secrètement qu'il revienne le chercher de lui-même. Mais rien. La maison est étrangement silencieuse. Je pince les lèvres, avant d’attraper l’appareil. Un iPhone. Le dernier modèle, évidemment.
Je le retourne dans ma main, l’écran s’éclaire un instant avant de s’éteindre. Mon reflet y apparaît une fraction de seconde.
Je soupire. Je vais devoir lui monter. Je prends une grande inspiration et me dirige vers l’escalier, sentant déjà mon ventre se nouer à l’idée de lui faire face encore une fois. Mes pas résonnent légèrement sur le parquet tandis que je monte.
Arrivée devant sa porte, j’hésite. Je pourrais poser le téléphone devant et m’enfuir. Mais si quelqu’un d’autre passe avant lui, ce ne serait pas très malin. Allez, Livia.
Je frappe doucement. Quelques secondes s’écoulent. Puis la porte s’ouvre. Et je me fige. Merde.
Il est là.
Habillé d’un pyjama gris clair, mais c’est son torse que mes yeux capturent immédiatement. Le dragon. Ce tatouage impressionnant, qui semble presque vivant sur sa peau. La lumière tamisée de sa chambre accentue les ombres sur ses muscles, rendant chaque ligne encore plus marquée.
Bon sang.
Mon regard dérive malgré moi, effleurant du regard la bête encrée sur sa peau. J’ai une envie stupide. Irréfléchie. J’ai envie de poser ma main sur son torse. De sentir sa chaleur sous mes doigts. De lisser la rage du dragon sous ma paume.
— Qu’est-ce que tu veux ?
Sa voix me tire brusquement de mes pensées. Je cligne des yeux, réalisant à quel point j’étais en train de le Dévisager, fantasmer sur lui. Merde, merde, merde. Je me redresse un peu trop vite, et mes doigts se resserrent nerveusement autour du téléphone.
— Euh… tu as oublié ça.
Ma voix tremble légèrement, et je me hais pour ça. Je tends l’appareil vers lui, évitant soigneusement son regard. Il l’attrape du bout des doigts, lentement.
— Merci.
Un simple mot. Tranchant. Détaché. Mais le pire, c’est son regard. Froid. Insaisissable. Il me scrute comme s’il cherchait à lire à travers moi. Mon ventre se contracte, et l’envie de fuir me prend immédiatement. Je me recule d’un pas. Mais je suis toujours là. Toujours plantée devant lui.
Pourquoi je ne pars pas ? Je le sens hausser un sourcil, comme s’il venait de se poser la même question.
— C’est tout ? demande-t-il d’un ton nonchalant.
Puis, après une courte pause, il ajoute, moqueur :
— Ou bien tu ne veux pas partir ?
Mes joues s’enflamment immédiatement.
— Pardon ! dis-je précipitamment en faisant un pas en arrière.
Mais alors que je me tourne pour m’échapper , sa main se referme sur mon bras. Une prise ferme. Pas brutale.
Mais intransigeante. Je me fige.
Mon souffle se coupe.
Je sens la chaleur de sa paume contre ma peau nue. Mon cœur explose dans ma poitrine. Doucement, je me retourne vers lui. Nos regards se croisent. Son emprise ne faiblit pas.
Il me retient. Et dans ses yeux, une lueur dangereuse danse.
Un frisson me traverse. Je suis coincée. Là, face à lui. Coincée entre la peur et l’envie. Et je ne sais plus laquelle des deux est la plus forte.
Chapitre 33 : Sans RetourPoint de vue de NikolaïCela fait des jours que je lutte. Que je me retiens. Que je l’observe du coin de l’œil sans jamais franchir la ligne que je me suis imposée. Mais ce soir, c’est terminé.Elle est là, assise sur la terrasse, une tasse de thé entre les mains, son regard perdu dans la ville illuminée. La brise nocturne joue avec ses cheveux, et l’éclat argenté de la lune danse sur sa peau. Je m’approche lentement, mon cœur battant trop fort dans ma poitrine.— À quoi tu penses ?Elle sursaute légèrement, puis tourne la tête vers moi.— À toi.Sa réponse me coupe le souffle. Elle ne détourne pas les yeux, ne cherche pas à cacher ce qu’elle ressent. Elle me le donne en pleine face. Je me laisse tomber sur la chaise en face d’elle, la fixant comme si je voulais la dévorer.— Alina…— Nikolaï.Elle sourit légèrement, et putain, elle me brise. Je ne peux plus lutter. Je tends la main et effleure sa joue du bout des doigts. Elle ferme les yeux sous mon toucher,
Chapitre 32 : L’emprise du désirLE Point de vue de NikolaïSon souffle s’entremêle au mien alors que mes lèvres tracent un chemin brûlant le long de sa mâchoire, descendant sur la courbe de son cou. Je sens son cœur battre à une vitesse affolante sous mes paumes.Elle frissonne lorsque je mordille doucement sa peau, avant d’apaiser la brûlure d’un baiser. Ses mains glissent dans mes cheveux, m’attirant plus près d’elle, m’invitant à aller plus loin. Mais je prends mon temps. Je veux la voir se consumer lentement, sentir chaque tremblement de son corps sous le mien.— Tu es diabolique, Nikolaï… murmure-t-elle en arquant le dos sous mes caresses.Un sourire carnassier s’étire sur mes lèvres.— Tu n’as encore rien vu, malyshka…Ses ongles s’enfoncent légèrement dans ma peau lorsqu’elle sent mes doigts effleurer la frontière entre le supplice et le plaisir. Elle ferme les yeux, la tête rejetée en arrière, s’abandonnant à moi.Elle est magnifique.Ses soupirs sont ma damnation, son corps
Chapitre 31 : L’heure du jugementLE Point de vue de NikolaïL’air est chargé de tension. L’odeur du métal et de la sueur imprègne l’entrepôt désaffecté où nous nous trouvons. Mes hommes se tiennent en cercle autour de notre invité du soir : Valerio Moretti, un homme d’affaires en apparence respectable, mais un traître en réalité.Il est à genoux devant moi, les poignets attachés dans le dos, son visage déjà marqué par quelques coups bien placés. Il essaie de garder une expression digne, mais je vois la peur dans ses yeux. Il sait que sa vie ne tient plus qu’à un fil.Je m’avance lentement vers lui, mes chaussures résonnant sur le béton froid. Dimitri et Alessandro restent en retrait, prêts à intervenir si nécessaire.— Tu sais pourquoi tu es ici, Valerio ? je demande d’une voix glaciale.Il relève légèrement la tête, son regard oscillant entre défi et supplication.— Je ne vois pas de quoi tu parles, Nikolaï. Je suis un homme loyal.Je souris froidement et sors mon couteau de ma cein
Chapitre 30 : Le Déni TroublantLE Point de vue d’AlinaSofia n’insiste pas, mais son regard en dit long.Elle sait. Et c’est peut-être encore pire que si elle avait continué à me taquiner. Elle change de sujet, me racontant quelques anecdotes sur son travail et les rumeurs qui circulent en ville. Mais même si je hoche la tête et réponds machinalement, mon esprit est ailleurs.Nikolaï.Ce nom résonne en moi comme une évidence que je refuse d'affronter. Pourquoi cette pensée me met-elle autant en panique ? Sofia me lance un regard en coin, un petit sourire au coin des lèvres.— Alina…— Hmm ?— Tu n’écoutes rien à ce que je dis.Je sursaute légèrement avant de secouer la tête.— Désolée, je suis juste… fatiguée.— Fatiguée, ou préoccupée par un certain homme ténébreux et dangereux ?Je soupire, levant les yeux au ciel.— Sofia…— D’accord, d’accord ! Elle lève les mains en signe d’innocence. Je ne dirai rien. Mais tu devrais peut-être commencer à être honnête avec toi-même.Je ne répond
Chapitre 29 : Le Poids de l’InattenduLE Point de vue d'AlinaLes jours qui suivent sont étranges. Quelque chose a changé. Nikolaï et moi nous comportons comme si tout était normal, comme si nous n’avions pas franchi cette limite, comme si nous ne nous étions pas abandonnés l’un à l’autre dans cette nuit qui brûle encore sur ma peau. Pourtant, chaque regard qu’il pose sur moi est plus intense, chaque geste plus mesuré.Je le sens. Et moi, je fais semblant de ne rien voir. Je ne veux pas mettre de mots sur ce qui nous arrive. Parce que ce serait trop dangereux. Parce que je ne sais pas ce que cela signifie. Il ne parle pas d’amour. Et moi non plus. Mais il y a ces silences, chargés de sens. Ces caresses volées, ces petits gestes qui n’ont l’air de rien et qui pourtant me marquent plus que je ne l'admets. Comme ce matin, alors que nous prenons le petit-déjeuner dans l’immense salle à manger.Je lève les yeux vers lui et je le surprends en train de m'observer. Ses doigts tapotent distrait
Chapitre 28 : Retrouvailles sous la luneLE Point de vue d'AlinaLa porte de la chambre se referme doucement derrière nous, isolant notre monde du reste de la maison. Je me tiens face à lui, mon cœur battant contre ma poitrine, consciente de chaque respiration, de chaque frisson qui me parcourt. Nikolaï est là. Enfin. Après des nuits d’angoisse, après cette absence qui m’a pesé plus que je ne voulais l’admettre, il est devant moi, vivant, libre… et si intensément présent que j’en ai le souffle court.Je m’approche sans réfléchir, mes doigts effleurant le tissu de sa chemise.— Tu es revenu… soufflé-je, comme pour me convaincre que ce n’est pas un rêve.Il ne répond pas immédiatement. Il me regarde, ses yeux sombres voilés par quelque chose que je n’arrive pas à définir.Puis il glisse une main sur ma joue, son pouce caressant ma peau.— Je t’ai manqué ? Sa voix est rauque, empreinte d’une émotion qu’il ne montre jamais.Un sourire naît sur mes lèvres.— Tu poses vraiment la question ?
Chapitre 27 : Retour au bercail — Et le sniper ? Il est forcément quelque part. Vous devez bien avoir une idée d’où il a tiré ?Alessandro hoche la tête.— Nos hommes ont fouillé les environs. Ils ont trouvé un point de tir probable sur un toit voisin. Mais le tireur était un professionnel. Pas d’empreintes, pas de douilles, rien.Je serre les dents.— Ça veut dire qu’il pourrait recommencer…Alessandro me regarde un instant, puis acquiesce lentement.— Oui. Et tant qu’on n’a pas mis la main sur lui, Nikolaï reste une cible.Une vague d’inquiétude me submerge.— Et moi ?Alessandro se redresse légèrement, son regard s’assombrissant.— Toi aussi.Un frisson me parcourt l’échine.— Alors, qu’est-ce qu’on fait ?Il soupire et reprend son verre.— On continue les recherches. Et toi… tu restes prudente.Je serre les poings.— Je refuse de rester les bras croisés.Il me lance un regard perçant.— Alors trouve un moyen d’aider Nikolaï à sortir de prison. Parce qu’il ne pourra rien faire enf
Chapitre 26 : La promesse de sa libertéPoint de vue d’AlinaJe sors de la salle d’interrogatoire, le cœur battant à tout rompre. La tension qui m’a habitée depuis que j’ai appris son arrestation ne s’est pas dissipée. Au contraire, elle s’intensifie.Markov marche à mes côtés dans le couloir du commissariat, le visage impassible. Pourtant, je sais qu’il réfléchit déjà aux prochaines étapes.Je prends une grande inspiration avant de parler :— Dites-moi la vérité, Markov. Est-ce qu’il a une chance de sortir ?L’avocat s’arrête et me fixe un instant avant de répondre :— Il a une chance, mais ce ne sera pas facile. Les accusations sont graves, Alina.Je serre les poings, sentant la colère monter.— Mais il est innocent !Markov pousse un léger soupir.— Peut-être pour ce meurtre en particulier, mais tu sais aussi bien que moi que Nikolaï n’est pas un homme innocent aux yeux de la loi. Le FBI veut sa tête depuis des années. Cette fois, ils ont l’opportunité rêvée pour le faire tomber.J
Chapitre 25 : Visite sous tensionLE Point de vue de Nikolaï La porte de la salle d’interrogatoire s’ouvre avec un grincement métallique. Je lève lentement les yeux et mon cœur rate un battement.Alina. Elle entre d’un pas rapide, suivie de mon avocat, Markov. Elle porte une robe beige simple, mais sur elle, ça ressemble à de la haute couture. Ses cheveux sont relevés en un chignon négligé, et pourtant, elle est parfaite. Mais ce n’est pas sa tenue qui capte mon attention.C’est son regard. Un mélange de soulagement et de colère. Elle s’arrête net devant la table où je suis menotté et me fusille du regard.— Tu es stupide, Nikolaï.Un sourire en coin étire mes lèvres.— Toujours un plaisir de te voir, Alina.Markov s’éclaircit la gorge, essayant de garder le contrôle de la situation.— On a peu de temps, alors allons droit au but. Il pose une mallette sur la table et l’ouvre, révélant une pile de documents. Les charges contre toi sont sérieuses, Nikolaï. Ils veulent te faire tomber p