L'un des témoignages les plus émouvants fut celui de Vincent, un retraité de soixante ans. Ancien ouvrier, il avait travaillé toute sa vie pour économiser un peu d'argent. Mais sa confiance en Sutton lui avait coûté toutes ses économies lorsqu'il avait été convaincu d'investir dans un projet frauduleux.
Ils se rencontrèrent dans un petit café de quartier au charme désuet. Vincent , un homme grand et mince, semblait alourdi par un fardeau invisible. Ses mains tremblaient légèrement lorsqu'il saisit sa tasse de café, et ses yeux évitaient souvent ceux de Sara. « Je ne sais pas si je peux le faire, » dit-il après un long silence. Sa voix était rauque, marquée par des années de tabagisme et, plus récemment, par le poids de l'angoisse. « Ces gens... Ils sont puissants. Ils pourraient ruiner ce qu'il me reste. » Sara posa doucement sa main sur son bras. Elle savait que ce geste pouvait paraître banal, mais parfois, un simple contact humain suffisait à transmettre de la force. « Monsieur Vincent , je comprends votre peur. Vous n'êtes pas seul à ressentir cela. Mais si vous ne témoignez pas, Sutton continuera à voler, à détruire, et d'autres personnes vivront ce que vous avez vécu. » Il secoua la tête, les larmes menaçant de déborder. « J'ai déjà tout perdu, Mademoiselle. Mon épouse... Elle est tombée malade après tout ça. Le stress, vous comprenez ? Et moi, je n'ai rien pu faire pour l'aider. Elle est partie, et tout ce que je peux penser, c'est que c'est ma faute. » Ces mots frappèrent Sara comme un coup de poing il lui rappelait son père . Elle savait ce que c'était de porter le poids de la culpabilité, même si elle n'était pas justifiée. Elle prit une profonde inspiration pour contenir ses propres émotions avant de répondre. « Ce n'était pas votre faute, Vincent . Sutton a profité de vous, de votre confiance, comme ils l'ont fait avec tant d'autres. La vraie culpabilité leur appartient, à eux seuls. Vous avez la chance de faire une différence, pour vous, pour votre épouse, et pour toutes les autres victimes. » Vincent leva les yeux vers elle, ses pupilles brillantes de douleur et de doute. « Vous pensez vraiment qu'on peut les battre ? » Sara hocha la tête avec assurance. « Oui. Mais seulement si nous travaillons ensemble. Je serai là pour vous à chaque étape. Vous ne serez jamais seul. » Après un long moment de silence, Jacques hocha lentement la tête. « D'accord. Je témoignerai. » Sara sentit un mélange de soulagement et de détermination l'envahir. Chaque voix ajoutée au dossier était une victoire, mais elle savait que le chemin serait encore semé d'embûches. Malgré certains succès, Sara se heurta à des murs d'indifférence et de peur. Beaucoup de victimes refusaient de parler, terrorisées par les représailles ou simplement épuisées par des années de lutte. Elle passait des nuits blanches à réfléchir à des moyens de les convaincre, à des stratégies pour rendre leur cause plus forte. Un soir, alors qu'elle travaillait tard dans son bureau, Clara apparut à la porte avec deux cafés à la main . « Tu as l'air d'avoir besoin de ça, » dit-elle en posant un gobelet sur la table encombrée de dossiers. Sara releva les yeux, un peu choquée mais fit l’effort de lui adresser un sourire fatigué sur le visage. « Clara? Qu’est-ce que tu fais là ? . » Clara haussa les épaules en s'asseyant en face d'elle. « Déjà , on dit merci beaucoup la meilleure des amies. Et ensuite arrêtes de me regarder comme si tu avais vu un fantôme . Enfin , ce n’est pas si difficile de te voir sur ton lieu de travail tu sais ? Pleins de gens inconnus rentrent et sortent d’ici tous les jours » « Oui mais là ce ne sont plus les horaires de travail » fit Sara en souriant « J’ai dit aux vigiles que je venais te chercher et arrêtes de faire comme si c’était la première fois que je venais » « C’est bon tu as gagné… merci pour le café j’en avais vraiment besoin mais fallait pas te déranger pour moi Clara » dit Sara en levant les mains au ciel « C’est pas trop tôt !… la vérité c’est que je m’inquiète beaucoup pour toi en ce moment , j’ai l’impression que tu travailles beaucoup trop on a l’impression que tu portes le poids du monde sur tes épaules, Sara. Ça va finir par te briser ma chérie » Sara soupira, passant une main dans ses cheveux. « Je n'ai pas le choix, Clara. Ces gens... Ils ont détruit la vie de tellement de personnes, et ils continuent de le faire. Si je ne fais rien, qui le fera? » Clara la fixa, son regard mêlant inquiétude et admiration. « Je comprends. Mais n'oublie pas que tu es humaine. Tu ne peux pas sauver le monde toute seule. » Sara releva les yeux vers elle « non Clara tu ne comprends pas. C’est beaucoup plus compliqué qu’une histoire judiciaire lambda . » Clara fronça les sourcils ne comprenant pas l’intérêt si personnel de cette histoire « Comment ça ? Je ne te comprends pas explique moi » dit-elle en s’asseyant plus confortablement sur sa chaise Sara hésita un instant puis déclara « Il s’agit des SUTTON … C’est cette famille qui a détruit ma famille et qui m’a fait vivre l’enfer durant mon enfance … À cause d’eux je ne pourrai jamais voir mes parents vieillir et ils ne verront jamais leurs petits-enfants si jamais j’en ai un jour » « QUOI? » hurla Sara sous le choque « C’est eux? C’est contre eux que tu te bat?… Oh mon Dieu Sara.. » Clara se leva, contourna le bureau et prit son amie dans ses bras « Je suis tellement désolée… je te comprends tellement maintenant.. mais ma chérie cette histoire ne doit pas te faire perdre ce que tu as mis du temps à bâtir … ta vie ne doit pas tourner autour de cette famille, bien sûr qu’ils doivent payer pour ta famille et toutes les autres victimes mais je t’interdis de devenir l’ombre de toi même à cause d’eux sinon ils auront encore gagné… tu m’entends ma chérie ? » « Oui madame » dit Sara un sourire dans la voix « Pour la peine je reste avec toi ce soir, je n’y connais rien en droit mais je peux te faire rire de temps en temps » annonce Clara en regagnant son siège « Heu non tu n’es pas obligée de rester » « Tais toi un peu ! En plus je ne travaille pas demain alors chut! » Elles passèrent ainsi la nuit à travailler et à rigoler permettant ainsi à Sara de se détendre un peu.Lorsque l’audience repris , Sara joua sa dernière carte. Une carte qu’elle avait tant bien que mal réussi à cacher. Nathalie, l’ancienne employée qui avait été menacée d’abandonner a finit par revenir sur sa décision grâce à l’insistance de Sara . Sutton, pour la première fois, perdit son sourire suffisant. Nathalie s'avança, visiblement nerveuse , mais déterminée. Après avoir prêté serment, elle commença son témoignage. « Je travaillais pour Sutton Investissement depuis dix ans. Au début, tout semblait honnête, mais j'ai découvert que l'entreprise manipulait les données pour cacher les risques de ses produits financiers. Quand j'ai essayé d'en parler, on m'a menacé. » Le juge fronça les sourcils. Sutton se pencha vers son avocat, visiblement agité. Nathalie continua, sa voix gagnant en assurance. « J'ai gardé des copies des documents internes, des courriels où les dirigeants discutaient explicitement de ces manipulations. Ces preuves montrent clairement que tout était planifié
Aujourd’hui c’est l’avant-dernière étape avant le grand final. Le jour où Sara saura si oui ou non son plan pourra aller jusqu’au bout. Après des mois, des semaines, des jours de préparation , des heures à passer en revue toutes les preuves, à rencontrer les victimes,l’un des moments les plus importants était enfin arrivé. Ce matin là , Sara se réveilla tôt pour éviter d’être en retard. Elle franchit les portes du tribunal en étant sûre qu’elle en ressortirait victorieuse car elle le faisait pour les victimes mais pas que , elle le faisait aussi pour elle et ses parents. Les preuves étaient là, SUTTON est coupable et ne s’en sortira pas aussi facilement. Il devait impérativement faire faillite et être plus bas que terre parce qu’il le méritait. « oh excusez-moi je ne vous avais pas vu » dit l’homme qui venait juste de la bousculer faisant tomber son sac au sol « Ce n’est pas grave » déclare t’elle en se baissant pour ramasser ses affaires Elle releva les yeux vers lui …. Il
Le salon des SUTTON, d'ordinaire si impeccable, était devenu le théâtre d'une scène chaotique. Le vase en cristal brisé jonchait le sol, ses éclats reflétant la lumière froide des chandeliers. Éléonore arpentait la pièce, furieuse, sa robe de soie noire flottant derrière elle. Éric, debout près de la cheminée, semblait au bord de l'explosion. Le silence lourd qui s'installait entre chaque cri était plus oppressant que les mots eux-mêmes. Élisabeth , recroquevillée dans le coin de la pièce, essuyait ses larmes d'un geste tremblant. Elle avait l'air d'un oiseau blessé, incapable de voler, dévorée par la peur et l'incompréhension. Elle regardait tour à tour ses parents, leur dispute déchirante amplifiant son propre désarroi. Éléonore s'arrêta brusquement, ses yeux flamboyants rivés sur Éric . « Tu vas nous dire la vérité maintenant, Éric ! Qu'as-tu fait pour que tout cela arrive ?! » Éric , les mâchoires serrées, riposta avec colère. « La vérité? Tu veux la vérité, Éléonore? Très b
L'un des témoignages les plus émouvants fut celui de Vincent, un retraité de soixante ans. Ancien ouvrier, il avait travaillé toute sa vie pour économiser un peu d'argent. Mais sa confiance en Sutton lui avait coûté toutes ses économies lorsqu'il avait été convaincu d'investir dans un projet frauduleux.Ils se rencontrèrent dans un petit café de quartier au charme désuet. Vincent , un homme grand et mince, semblait alourdi par un fardeau invisible. Ses mains tremblaient légèrement lorsqu'il saisit sa tasse de café, et ses yeux évitaient souvent ceux de Sara.« Je ne sais pas si je peux le faire, » dit-il après un long silence. Sa voix était rauque, marquée par des années de tabagisme et, plus récemment, par le poids de l'angoisse.« Ces gens... Ils sont puissants. Ils pourraient ruiner ce qu'il me reste. »Sara posa doucement sa main sur son bras. Elle savait que ce geste pouvait paraître banal, mais parfois, un simple contact humain suffisait à transmettre de la force. « Monsieur Vin
Ce soir là Sara étala les documents sur sa table et ouvrit une bouteille de vin . Elle passa des heures à examiner chaque détail, cherchant une faille, une opportunité. Elle savait que la vengeance ne devait pas être précipitée. Elle voulait frapper là où ça ferait le plus mal, mais elle devait être méthodique, calculatrice. Elle ne pouvait pas se permettre d'être guidée par ses émotions. Mais elle ne pouvait s’empêcher de replonger dans ses souvenirs qui la faisaient atrocement souffrir . Elle se souvenait des nuits où elle avait entendu son père pleurer dans sa chambre croyant qu'elle dormait. Elle se souvenait des sacrifices de sa mère pour mettre de la nourriture sur la table, du foyer, de tout ce qu’elle y avait subi à cause de ce que cet homme avait fait à sa famille . Et elle se souvenait de la honte qu'elle avait ressentie en portant des vêtements usés à l'école.Elle serra les poings. Elle avait juré de ne jamais oublier. Éric SUTTON. Ce nom était désormais gravé dans son es
A 27 ans Sara avait tout d’une femme ordinaire aux yeux du monde mais elle ne l’était pas. Elle était une survivante, une stratège. Finis les vêtements usés et le regard remplie de tristesse. Grâce aux bourses, elle avait pu étudier,elle avait travaillé très dur. Sara avait été séduite par le droit alors elle s’y était entièrement consacrée. Une fois diplômée, elle avait réussi à se frayer un chemin dans un monde qui n’était pas le sien, celui des riches et des puissants. Elle ne s’était pas laissée impressionner au contraire elle avait appris à observer, à écouter et à analyser. Derrière son joli sourire se cachait un plan méticuleusement élaboré. Sara était une jeune femme intelligente et maligne et c’est grâce à ces qualités qu’elle avait rapidement trouvé du travail dans un assez bon cabinet. Elle y a commencé en tant que stagiaire mais elle a très rapidement gravit les échelons.Pourtant, derrière son succès apparent, elle nourrissait une douleur sourde, un souvenir qui la hanta