Le salon des SUTTON, d'ordinaire si impeccable, était devenu le théâtre d'une scène chaotique. Le vase en cristal brisé jonchait le sol, ses éclats reflétant la lumière froide des chandeliers. Éléonore arpentait la pièce, furieuse, sa robe de soie noire flottant derrière elle. Éric, debout près de la cheminée, semblait au bord de l'explosion. Le silence lourd qui s'installait entre chaque cri était plus oppressant que les mots eux-mêmes.
Élisabeth , recroquevillée dans le coin de la pièce, essuyait ses larmes d'un geste tremblant. Elle avait l'air d'un oiseau blessé, incapable de voler, dévorée par la peur et l'incompréhension. Elle regardait tour à tour ses parents, leur dispute déchirante amplifiant son propre désarroi. Éléonore s'arrêta brusquement, ses yeux flamboyants rivés sur Éric . « Tu vas nous dire la vérité maintenant, Éric ! Qu'as-tu fait pour que tout cela arrive ?! » Éric , les mâchoires serrées, riposta avec colère. « La vérité? Tu veux la vérité, Éléonore? Très bien. La vérité, c'est que j'ai tout fait pour protéger cette famille, mais tu étais trop occupée à jouer les mondaines pour t'en rendre compte ! » Éléonore écarquilla les yeux, blessée par cette attaque, mais elle ne recula pas. « Ne me blâme pas pour tes erreurs, Pierre !C'est toi qui as fait entrer cette pourriture dans nos affaires, toi qui as pris des risques insensés! » « Et toi, où étais-tu quand il fallait prendre des décisions importantes ?! » répliqua-t-il en haussant le ton, ses poings se crispant. « Tu étais trop occupée à organiser des galas, à te pavaner dans des robes hors de prix, à soigner l'image de cette famille pendant que je m'occupais des vrais problèmes ! » Les mots de d’Éric étaient comme des coups de poignard, mais Éléonore ne se laissa pas abattre. Elle s'avança vers lui, son doigt accusateur pointé sur sa poitrine. « Tu crois que tout ça, c'était pour moi ? Chaque gala, chaque sourire forcé, chaque centime dépensé, c'était pour cette famille ! Pour préserver notre nom, notre réputation! Mais toi, tu as tout gâché ! » « Vous avez fini ? » hurla Élisabeth qui observait ses parents se déchirer depuis le début . « Vous vous rendez compte de ce que vous êtes en train de faire ? Vous détruisez cette famille de vos propres mains. » Éric fronça les sourcils. « Élisabeth , ce n'est vraiment pas le moment... » Mais Élisabeth ne le laissa pas finir. « Non, père. C'est exactement le moment. Vous avez tous les deux échoué. Vous avez laissé votre orgueil et vos querelles personnelles prendre le dessus. Et maintenant, nous sommes tous en train de payer le prix. » Éléonore tenta de répondre, mais Élisabeth leva la main pour l'interrompre. « Laissez-moi finir. Vous voulez sauver cette famille ? Alors commencez par agir comme des adultes. Assumez vos erreurs au lieu de vous rejeter la faute. Parce que si vous continuez comme ça, il ne restera plus rien de ce que vous essayez de protéger. » lâche Élisabeth avant de sortir en claquant la porte. « Je vais régler cette histoire… tout est de la faute de cette avocate mais je vais régler tout ça » affirma Éric à sa femme « J’espère bien que tu vas réussir à régler ça parce que tout ce qui nous arrive est de ta faute avec tes manigances » réponds Éléonore le laissant seul dans ce salon. Après la dispute, Éric se retira dans son bureau. Il s'assit à son bureau en bois massif, ouvrant son ordinateur portable pour consulter les derniers rapports financiers. Il passa un coup de fil à son assistant. « Trouve-moi tout ce que tu peux sur les journalistes qui ont publié cette histoire. Je veux savoir qui leur a parlé et ce qu'ils savent. » Puis, il rédigea un plan détaillé pour restructurer l'entreprise familiale. Il savait que son empire était désormais en danger. Comme prévu, Sutton ne resta pas passif. Quelques jours avant l'audience préliminaire, Sara reçut une lettre de l'un de ses témoins clé, annonçant qu'il se retirait de l'affaire.Elle comprit immédiatement ce qui s'était passé. Sutton avait dû utiliser ses réseaux pour faire pression sur cet individu. Furieuse, elle convoqua une réunion d'urgence avec son équipe pour trouver une solution. « On ne peut pas prouver qu'il les a intimidés, » déclara Paul. « Mais si on perd encore un ou deux témoins, notre dossier sera affaibli. » « Alors on doit aller chercher d'autres preuves, » répondit Sara. « Si Sutton pense qu'il peut nous faire reculer, il se trompe lourdement.» Comme si cela ne suffisait pas, une nouvelle menace se profila à l'horizon. Un des témoins de Sara, une ancienne employée de Sutton, se désista soudainement. Elle l'appela en panique, mais la réponse qu'elle obtint ne fit qu'alimenter sa colère. « Je suis désolée, Mademoiselle Lutz, mais je ne peux pas continuer. Ils m'ont menacée. Ils savent où mes enfants vont à l'école. Je ne peux pas risquer leur sécurité. » Sara serra le téléphone si fort qu'elle crut qu'il allait se briser. Contre toute attente, elle le jeta sur le mur en hurlant. Pour la première fois elle était touchée, depuis le début de cette histoire Sara ressentait de la colère…non! De la RAGE mais désormais il y’avait aussi de la peine… beaucoup de peine. Elle savait qu’il ne resterait pas passif mais elle ne s’attendait pas à ce qu’il réussisse presqu’à balayer son plus gros atout du revers de la main. S’il n’y a plus de victimes il n’y aura aucune condamnation car après tout à qui a-t-il fait du mal si personne ne vient se plaindre ? Sutton jouait sale, comme elle s'y attendait. Mais elle savait que chaque menace, chaque intimidation, était une tentative de briser son élan. Les jours suivants furent consacrés à bâtir une stratégie en béton . Sara et son mentor Maître Tate travaillaient sans relâche, partageant des informations, croisant des données, et identifiant les points faibles de Sutton. Leur objectif principal était de créer une onde de choc si puissante que même les personnes intimidées par Sutton se sentiraient assez fortes pour parler. « Écoute, Sara, » dit Maître Tate en s'asseyant sur le canapé, les bras croisés. « Si on précipite les choses, on risque de tout perdre. Sutton a les moyens d'étouffer n'importe quel scandale si on n'a pas un dossier en béton. » Sara, assise à son bureau, leva les yeux vers lui. « Et si on attend trop, Maître ? Chaque jour, Sutton continue de ruiner des vies. Parfois, il faut prendre des risques. » Le silence qui suivit était lourd, mais finalement, Maître Tate soupira. « D'accord. Mais si on avance vite, on doit le faire intelligemment. On ne peut pas se permettre de faire la moindre erreur. » Le soir, alors qu'elle rentrait chez elle, Sara remarqua une voiture noire garée près de son immeuble. Elle sentit un frisson parcourir son échine. Elle accéléra le pas, son cœur battant à tout rompre. Quand elle entra enfin dans son appartement, son téléphone vibra. Un message anonyme s'afficha sur l'écran : « Arrêtez immédiatement, ou vous le regretterez. » Sara s'assit sur le canapé, son souffle court. Elle savait que les choses allaient empirer, mais elle ne reculerait pas. Pas maintenant. Pas après tout ce qu'elle avait accompli.Lorsque l’audience repris , Sara joua sa dernière carte. Une carte qu’elle avait tant bien que mal réussi à cacher. Nathalie, l’ancienne employée qui avait été menacée d’abandonner a finit par revenir sur sa décision grâce à l’insistance de Sara . Sutton, pour la première fois, perdit son sourire suffisant. Nathalie s'avança, visiblement nerveuse , mais déterminée. Après avoir prêté serment, elle commença son témoignage. « Je travaillais pour Sutton Investissement depuis dix ans. Au début, tout semblait honnête, mais j'ai découvert que l'entreprise manipulait les données pour cacher les risques de ses produits financiers. Quand j'ai essayé d'en parler, on m'a menacé. » Le juge fronça les sourcils. Sutton se pencha vers son avocat, visiblement agité. Nathalie continua, sa voix gagnant en assurance. « J'ai gardé des copies des documents internes, des courriels où les dirigeants discutaient explicitement de ces manipulations. Ces preuves montrent clairement que tout était planifié
Aujourd’hui c’est l’avant-dernière étape avant le grand final. Le jour où Sara saura si oui ou non son plan pourra aller jusqu’au bout. Après des mois, des semaines, des jours de préparation , des heures à passer en revue toutes les preuves, à rencontrer les victimes,l’un des moments les plus importants était enfin arrivé. Ce matin là , Sara se réveilla tôt pour éviter d’être en retard. Elle franchit les portes du tribunal en étant sûre qu’elle en ressortirait victorieuse car elle le faisait pour les victimes mais pas que , elle le faisait aussi pour elle et ses parents. Les preuves étaient là, SUTTON est coupable et ne s’en sortira pas aussi facilement. Il devait impérativement faire faillite et être plus bas que terre parce qu’il le méritait. « oh excusez-moi je ne vous avais pas vu » dit l’homme qui venait juste de la bousculer faisant tomber son sac au sol « Ce n’est pas grave » déclare t’elle en se baissant pour ramasser ses affaires Elle releva les yeux vers lui …. Il
Le salon des SUTTON, d'ordinaire si impeccable, était devenu le théâtre d'une scène chaotique. Le vase en cristal brisé jonchait le sol, ses éclats reflétant la lumière froide des chandeliers. Éléonore arpentait la pièce, furieuse, sa robe de soie noire flottant derrière elle. Éric, debout près de la cheminée, semblait au bord de l'explosion. Le silence lourd qui s'installait entre chaque cri était plus oppressant que les mots eux-mêmes. Élisabeth , recroquevillée dans le coin de la pièce, essuyait ses larmes d'un geste tremblant. Elle avait l'air d'un oiseau blessé, incapable de voler, dévorée par la peur et l'incompréhension. Elle regardait tour à tour ses parents, leur dispute déchirante amplifiant son propre désarroi. Éléonore s'arrêta brusquement, ses yeux flamboyants rivés sur Éric . « Tu vas nous dire la vérité maintenant, Éric ! Qu'as-tu fait pour que tout cela arrive ?! » Éric , les mâchoires serrées, riposta avec colère. « La vérité? Tu veux la vérité, Éléonore? Très b
L'un des témoignages les plus émouvants fut celui de Vincent, un retraité de soixante ans. Ancien ouvrier, il avait travaillé toute sa vie pour économiser un peu d'argent. Mais sa confiance en Sutton lui avait coûté toutes ses économies lorsqu'il avait été convaincu d'investir dans un projet frauduleux.Ils se rencontrèrent dans un petit café de quartier au charme désuet. Vincent , un homme grand et mince, semblait alourdi par un fardeau invisible. Ses mains tremblaient légèrement lorsqu'il saisit sa tasse de café, et ses yeux évitaient souvent ceux de Sara.« Je ne sais pas si je peux le faire, » dit-il après un long silence. Sa voix était rauque, marquée par des années de tabagisme et, plus récemment, par le poids de l'angoisse.« Ces gens... Ils sont puissants. Ils pourraient ruiner ce qu'il me reste. »Sara posa doucement sa main sur son bras. Elle savait que ce geste pouvait paraître banal, mais parfois, un simple contact humain suffisait à transmettre de la force. « Monsieur Vin
Ce soir là Sara étala les documents sur sa table et ouvrit une bouteille de vin . Elle passa des heures à examiner chaque détail, cherchant une faille, une opportunité. Elle savait que la vengeance ne devait pas être précipitée. Elle voulait frapper là où ça ferait le plus mal, mais elle devait être méthodique, calculatrice. Elle ne pouvait pas se permettre d'être guidée par ses émotions. Mais elle ne pouvait s’empêcher de replonger dans ses souvenirs qui la faisaient atrocement souffrir . Elle se souvenait des nuits où elle avait entendu son père pleurer dans sa chambre croyant qu'elle dormait. Elle se souvenait des sacrifices de sa mère pour mettre de la nourriture sur la table, du foyer, de tout ce qu’elle y avait subi à cause de ce que cet homme avait fait à sa famille . Et elle se souvenait de la honte qu'elle avait ressentie en portant des vêtements usés à l'école.Elle serra les poings. Elle avait juré de ne jamais oublier. Éric SUTTON. Ce nom était désormais gravé dans son es
A 27 ans Sara avait tout d’une femme ordinaire aux yeux du monde mais elle ne l’était pas. Elle était une survivante, une stratège. Finis les vêtements usés et le regard remplie de tristesse. Grâce aux bourses, elle avait pu étudier,elle avait travaillé très dur. Sara avait été séduite par le droit alors elle s’y était entièrement consacrée. Une fois diplômée, elle avait réussi à se frayer un chemin dans un monde qui n’était pas le sien, celui des riches et des puissants. Elle ne s’était pas laissée impressionner au contraire elle avait appris à observer, à écouter et à analyser. Derrière son joli sourire se cachait un plan méticuleusement élaboré. Sara était une jeune femme intelligente et maligne et c’est grâce à ces qualités qu’elle avait rapidement trouvé du travail dans un assez bon cabinet. Elle y a commencé en tant que stagiaire mais elle a très rapidement gravit les échelons.Pourtant, derrière son succès apparent, elle nourrissait une douleur sourde, un souvenir qui la hanta