공유

Trois ans plus tard

last update 최신 업데이트: 2025-05-29 15:11:13

Je pensais mourir en prison.

Les premiers jours, j’ai attendu. Une lettre. Une visite. Une explication. J’étais sûre que Dante viendrait. Qu’il comprendrait. Mais rien ne s’est passé. Le silence a été ma première punition.

On ne m’a jamais laissée tranquille. Certaines détenues disaient que j’avais essayé de tuer une innocente par jalousie. D’autres me méprisaient sans même savoir pourquoi. Il suffisait de mon nom. De mon visage. Les gardiennes ne valaient pas mieux. Quand elles ne fermaient pas les yeux sur les violences, elles y participaient.

Mon corps est devenu une carte de souvenirs que je n’ai jamais voulu collectionner. Des marques, des bleus, des cicatrices. L’une d’elles court sur mon front, fine mais visible, longue de trois centimètres. Je fais tout pour la cacher avec mes cheveux. Parfois, je me dis que c’est bien qu’elle soit là. Qu’elle me rappelle ce que j’ai survécu.

Les nuits étaient pires. Le sommeil était rare. Les souvenirs de Dante, eux, étaient constants. Je revoyais son regard. La haine dans ses yeux. Et moi, figée, impuissante.

Puis, un jour, tout a changé.

Cela faisait trois mois que j’étais enfermée. Je n’avais plus de forces, plus de voix. Je m’étais habituée à ne plus attendre. Pourtant, ce matin-là, une gardienne est venue. Elle m’a tendu une lettre, presque à contrecœur.

— Elena Moreau s’est réveillée, a-t-elle dit sans même me regarder.

J’ai cru que j’avais mal entendu.

— Quoi ? Qu’est-ce que vous venez de dire ?

— Elle est sortie du coma. Ton avocat dit que c’est grâce à un traitement spécial. Apparemment, Withemore a fait venir un médecin très réputé. Quelqu’un de l’étranger.

Dante…

Mon cœur s’est emballé. Il l’avait sauvée. C’était une bonne chose. Mais pourquoi maintenant ? Pourquoi pas plus tôt ?

— Et… elle… Elena ? Elle a dit quelque chose sur moi ?

— Elle dit qu’elle te pardonne.

Je suis restée sans voix.

Mais il restait une question que je n’osais pas formuler. Je l’ai pourtant murmurée, comme un espoir fragile :

— Et Dante ?

La gardienne haussa les épaules.

— Lui ? Pas un mot pour toi.

J’ai encaissé cette réponse comme un coup de poing. Ce silence de sa part… c’était pire que la haine.

Trois ans se sont écoulés.

Trois longues années à survivre dans cet enfer. À me battre pour ne pas devenir folle. À apprendre à respirer dans l’obscurité.

Et ce matin, ils m’ont appelée. Ils m’ont dit que j’étais libre.

J’ai enfilé les vêtements que je portais le jour de mon arrestation. Une robe beige, trop grande pour moi désormais. Des chaussures élimées. On m’a rendu mes affaires dans un petit sac plastique. Dedans, il n’y avait presque rien. Une pièce de monnaie, un ticket de bus jauni, et mon silence.

Quand j’ai franchi les portes de la prison, j’ai cru que mes jambes allaient me lâcher. Le soleil m’a brûlé les yeux. Le ciel était d’un bleu éclatant. L’air était chaud. Presque doux.

Personne ne m’attendait.

Personne n’était venu.

J’ai inspiré, une fois, deux fois. Puis j’ai fait le premier pas.

J’étais libre. Mais plus rien ne serait jamais pareil.

Je ne savais même pas dans quelle direction aller. Je n’avais pas de téléphone, pas de carte, pas de destination. Alors j’ai marché.

Pendant des heures, j’ai avancé, mes chaussures me blessant les pieds à chaque pas. Le bitume me paraissait plus dur qu’avant. Ou peut-être que c’était moi qui n’avais plus l’habitude. Chaque bruit, chaque klaxon, chaque voix me faisait sursauter. Le monde dehors allait vite. Trop vite. Il m’avait oubliée.

Enfin, je suis tombée sur un arrêt de bus. J’ai attendu en silence, les yeux fixés sur l’horizon, comme si je pouvais y lire une direction à suivre. Quand le bus est arrivé, j’ai fouillé dans mon sac en plastique et tendu ma seule pièce de monnaie. Le chauffeur m’a regardée avec pitié, puis a haussé les épaules et m’a laissée monter.

Je me suis assise tout au fond, le plus loin possible des regards.

Les rues défilaient par la vitre, et je ne reconnaissais rien. De nouveaux immeubles. Des vitrines que je n’avais jamais vues. Des gens rivés à leurs écrans, des enfants avec des écouteurs, des panneaux publicitaires criards. Le monde avait continué à tourner sans moi. Il ne m’avait pas attendue. J’étais une étrangère dans ma propre ville.

Une boule s’est formée dans ma gorge. J’ai eu envie de descendre, de courir, de hurler mais je suis restée.

이 책을 계속 무료로 읽어보세요.
QR 코드를 스캔하여 앱을 다운로드하세요

최신 챕터

  • Le Regret du PDG : reviens, mon amour   ni pour elle ni pour moi

    La lumière du matin me frappa en plein visage. Je mis quelques secondes à comprendre où j’étais. Ma tête me faisait atrocement mal. Le goût amer du whisky collait encore à ma langue, et les pages du roman traînaient sur la table basse, ouvertes là où mes doigts s’étaient arrêtés, la veille.Je restai un moment assis, le regard perdu dans le vide.Chaque mot que j’avais lu la veille me revenait comme un coup de poing dans la poitrine.Chaque souvenir que j’avais nié, chaque geste que j’avais justifié.Je n’étais plus seulement coupable. J’étais complice.Et je le savais désormais.Je pris une longue inspiration.Le visage de Lila s’imposa à moi — son regard doux, sa voix tremblante quand elle essayait encore de me défendre alors que je la détruisais. Je me levai. J’avais besoin de réponses.Pas dans un livre. Pas dans des souvenirs.Dans la bouche de celle qui avait tout commencé.La voiture fila en silence jusqu’à la prison centrale.Je n’avais rien dit pendant tout le trajet.Le chauf

  • Le Regret du PDG : reviens, mon amour   Non, j'en ai besoin.

    Je quittai le bureau à midi.Rachel me lança un regard surpris au moment où je passai devant elle, ma veste sur l’épaule et les traits tirés.— Vous partez déjà, monsieur Withemore ? demanda-t-elle, hésitante.Je m’arrêtai. Lentement, je tournai la tête vers elle.— Est-ce que j’ai besoin de votre autorisation, Rachel ?— N-non, bien sûr que non, je…— Alors contentez-vous de faire votre travail.Elle baissa les yeux, les joues rouges. Je n’avais pas la patience pour les questions inutiles. J’avais dans la main le roman de ma mère.En montant dans la voiture, mon téléphone vibra.— Dante ? fit la voix de ma mère. Mon livre est toujours avec toi ?— Oui.— Peux-tu me le rapporter, chéri ? J’aimerais le lire ce soir surtout si tu penses que c’est ton histoire.— Non.Un silence se fit.— Pardon ?— J’ai dit non. J’en ai besoin.Et je raccrochai.Je n’avais pas envie d’entendre sa voix mielleuse aujourd’hui.Une fois rentré chez moi, je jetai ma veste sur le canapé et allai directement s

  • Le Regret du PDG : reviens, mon amour   Comment ça a commencé ?

    La porte venait à peine de se refermer derrière sa mère que Dante s’effondra dans son fauteuil, le regard perdu sur le livre abandonné.Il n’eut pas le temps de se replonger dans ses pensées que Luke frappa doucement avant de repasser la tête dans l’entrebâillement.— Je viens d’avoir une idée. Si cette Lyvia Hale est réelle, je peux contacter un ami à moi en Islande. Il bosse dans l’édition là-bas. Peut-être qu’il a déjà entendu parler d’elle.Dante leva les yeux, un mince espoir traversant enfin son regard.— Fais-le. Tout de suite.Luke s’installa sur le canapé, sortit son téléphone et composa un numéro international.— Hé, Ásgeir ? C’est Luke. Dis-moi, tu peux m’aider ? Je cherche des infos sur une auteure de chez vous, Lyvia Hale. Tu connais ?De l’autre côté du fil, on entendait un léger rire étouffé.Luke fronça les sourcils.— Quoi ? Pourquoi tu rigoles ?Une voix grave et rieuse lui répondit en islandais, que Luke traduisit à Dante au fur et à mesure.— Il dit que bien sûr qu

  • Le Regret du PDG : reviens, mon amour   Idiot

    Dante n’avait pas attendu que sa mère raccroche.À peine la communication terminée, il se jeta sur son ordinateur et tapa frénétiquement sur le clavier :« Lyvia Hale auteure Les cendres de l’amour ».Rien.Aucune photo, aucune biographie, pas même une trace sur les réseaux sociaux.— C’est pas possible… murmura-t-il entre ses dents serrées.Il recommença la recherche, vérifia les maisons d’édition, le dépôt légal, les forums de lecture.Toujours rien.Plus il creusait, plus une certitude glaçante s’enracinait en lui.— Luke…Dante attrapa son téléphone, les doigts tremblants.— Luke, viens tout de suite à mon bureau. Maintenant. Pas dans dix minutes. Tout de suite.Le ton ne laissait aucune place à la discussion.Trente minutes plus tard, la porte s’ouvrit à la volée. Luke entra, essoufflé.— Qu’est-ce qui se passe, Dante ? T’as une tête de mec qui vient de voir un fantôme.Dante fit quelques pas dans la pièce avant de se retourner brusquement vers lui, les yeux brûlants.— Où en es-

  • Le Regret du PDG : reviens, mon amour   Le pouvoir des mots

    Je restai figé, le livre à la main, le cœur battant à tout rompre.Chaque ligne me revenait comme une gifle.La douleur.Les dialogues.Même la manière dont le personnage principal appelait l’heroine du roman.C’était nous.C’était moi.Impossible.Impossible qu’un écrivain ait pu deviner ça.À moins que…Je saisis mon téléphone, tremblant de rage et de panique, et composai le numéro de ma mère.Elle répondit aussitôt, joyeuse et légère.— Mon chéri ! Je venais justement de parler de toi à Patricia, tu devineras jamais—— Maman, où es-tu ?Elle marqua un temps d’arrêt, surprise par mon ton.— Eh bien… au restaurant la Plantation avec Patricia, pourquoi ?— J’ai besoin que tu me dises ce qui se passe après le premier chapitre de ton foutu livre.Un petit silence, puis un éclat de rire.— Attends… quoi ? Depuis quand tu t’intéresses aux bouquins ? Toi qui m’as dit il y a dix minutes de le jeter à la poubelle ?Je passai ma main sur mon visage, tentant de garder mon calme.— Maman, je t

  • Le Regret du PDG : reviens, mon amour   C'est quoi cette plaisanterie ?

    L’appartement que la maison d’édition avait réservé pour nous donnait sur la Seine. Une vue splendide, des murs immaculés, un mobilier design… le rêve de beaucoup. Mais pas le nôtre.Léna et Mila restaient plantées au milieu du vaste salon, le nez froncé.— C’est trop blanc ici, murmura Mila. On dirait un hôpital.— Et ça sent pas la mer, ajouta Léna, déçue.Je souris doucement.— Je sais, mes chéries. Ce n’est que pour un moment. Promis, on rentrera vite à la maison.Elles hochèrent la tête, sans grande conviction.Je leur caressai les cheveux, me promettant intérieurement de ne pas les laisser s’enraciner dans ce monde clinquant.La sonnerie retentit.Je sursautai.Un homme en costume noir, sourire figé, se tenait sur le seuil.— Bonjour madame Hale, je suis le chauffeur. Madame Green m’a demandé de conduire les jeunes demoiselles à l’école.— L’école ? Déjà ?Il hocha poliment la tête.Je n’eus pas le temps d’argumenter que Léna poussa un cri de joie :— Maman, regarde !En bas, su

더보기
좋은 소설을 무료로 찾아 읽어보세요
GoodNovel 앱에서 수많은 인기 소설을 무료로 즐기세요! 마음에 드는 책을 다운로드하고, 언제 어디서나 편하게 읽을 수 있습니다
앱에서 책을 무료로 읽어보세요
앱에서 읽으려면 QR 코드를 스캔하세요.
DMCA.com Protection Status