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Chapitre III

Author: Océane
Il a laissé derrière moi nos invités tous embarrassants et mes parents.

Je n'oublierais jamais non plus quand j'appelais toute seule l'infirmière à chaque fois je souffrais des douleurs intenses abdominales à cause de ma fausse couche.

Il était dans une autre chambre du même hôpital, couvant son bâtard dans ses bras, lui fredonnant maladroitement une berceuse pour l'endormir. Sa mine reflétait une lueur de tendresse que je n'avais jamais vue avant.

Il lui a même donné le prénom, Alexandre, que j'avais choisi pour notre bébé, qui symbolisait mes attentes et mon amour sans limite.

Mon enfant, quant à lui, a disparu de ce monde sans laisser de trace, sans même une épitaphe, comme s'il n'avait jamais existé.

Le jour où je suis sortie de l'hôpital et rentrée à la maison, à mon insu, la famille Fouquet a organisé un banquet pour célébrer l'arrivée d'un nouveau petit Fouquet.

Ils ont entouré le petit bébé, le contemplaient de gauche à droite avec le bonheur qui débordait.

Joseph, lui, est resté aux côtés de Rose Legard et de leur fils tout au long du banquet, lui passant de l'eau, les couvrant de couverture, avec un regard tendre comme jamais.

Il n'a pas oublié de me jeter un coup d'œil de temps en temps, rien que de m'avertir et de me force à m'intégrer rapidement à cette ambiance harmonieuse.

Malgré mon cœur engourdi depuis un bon moment, cette scène a tout de même réussi à m'affliger.

J'ai tourné mes talons, l'intention de retourner dans ma chambre et préparer mes valises.

Pourtant, Rose Legard m'a tenu les jambes avec le bébé dans ses bras.

La fragilité et la timidité affichées sur son visage sont remplacées par un mépris de vainqueur.

Elle m'a adressé la parole : « Je sais que tu me détestes et cet enfant… Mais es-tu au courant qu'il n'est pas du tout un bébé-éprouvette ? »

À ces mots, mes pieds se sont figés et mon sang semblait se glacer en un instant.

Elle continuait de s'approcher, baissant la voix : « Il pleuvait à verse ce jour-là. Joseph et moi étions tous les deux ivres… »

« Tu sais comment les choses se passent naturellement parfois… Nous avons réellement couché ensemble ! Il n'y a jamais eu de fécondation in vitro. Tout cela n'était qu'un mensonge inventé par Joseph pour te calmer et te faire accepter cette situation inattendue car il craignait que ta résistance nuise à la réputation de la famille Fouquet ! »

C'était donc ce qui s'était passé ! La gratitude et la fécondation in vitro n'étaient que des mensonges !

Le fait d'être traitée comme une imbécile m'a fait envahir instantanément par une vague de nausée et d'indignation. Mon corps tremblait de furie.

À ce moment-là, Rose Legard a saisi soudainement ma main et a frappé elle-même violemment sa joue.

Une gifle fausse mais bruyante a résonné.

Elle s'est mise à genou devant moi, toujours avec son bébé dans ses bras.

Elle commençait aussitôt à implorer d'une voix aiguë et désespérée : « Je suis désolée, Juliana. J'assumerai tous les imprévus et toutes les erreurs ! Épargne-moi et mon bébé, je t'en supplie ! »

Elle continuait la scène : « J'accepterai tes coups et tes injures, mais mon enfant est innocent ! Je n'en ai qu'un seul et je ne pourrai pas survivre s'il lui arrive quelque chose… »

Je regardais son spectacle maladroit et étais en train de le digérer quand le rugissement furieux de Joseph a éclaté.

« Juliana Dubois ! Qu'est-ce que tu as fait ? » Il a tiré Rose Legard d'un coup et la protégeait derrière lui. J'ai ressenti son regard fixé sur mon visage, rempli de stupéfaction, de déception et de fureur incrédule.

Je lui ai rendu un regard impassible : « Je n'ai rien fait. C'était elle… »

Un craquement sec a couvert ma voix et une baffe violente a frappé ma joue.

Le monde est tout à fait pris par le silence.

Cet homme qui m'avait autrefois proclamé son amour a affiché maintenant un visage déformé par la fureur.

Je le fixais, soudainement sentant l'épuisement mais pas la tristesse.

Seuls une haine profonde et une détermination ferme me submergeaient.

« Joseph Fouquet », ma voix était extrêmement calme, effrayante même, « Divorçons. »

Il a crié de furie : « Ne me menaces pas de divorce encore une fois ! Crois-tu vraiment que je ne peux pas vivre sans toi ? »
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