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Chapitre II

Author: Océane
J'ai rigolé avec de l'autodérision et ai répété : « Joseph, je veux divorcer de toi. As-tu compris ? »

Il a ricané en me répondant : « Juliana Dubois, ça fait cinq ans que tu es avec moi. Tu m'appartiens de ton physique à ton esprit. Tu as eu une fausse couche à cause de laquelle tu ne pourrais peut-être plus porter un enfant. Qui pourrait épouser une femme stérile comme toi si tu me quittes ? »

« Je te rappelle encore une fois que tu es toujours Madame Fouquet, ma femme légitime. Grâce à la naissance de cet enfant, tu n'auras plus à souffrir de la grossesse et de l'accouchement. Qu'est-ce qui ne te va pas encore ? Clarifie bien ta tête et réfléchis bien avant de m'appeler à nouveau », a enchaîné-t-il avant de raccrocher brusquement.

J'ai déposé tranquillement le téléphone, laissant les deux infirmières se regarder, étonnées.

Elles ont tourné le regard sur moi. « C'est vous l'épouse de M. Fouquet ? »

J'ai répondu sèchement : « Bientôt, je ne la serai plus. »

« C'est dégoûtant », a dit-elle furieusement, « Je l'ai pris pour homme exclusif et fidèle. Qui aurait pu imaginer qu'il se concentre tellement sur sa maîtresse accouchée qu'il n'est même pas venu voir sa femme tandis qu'elle a eu une fausse couche et a subi une hémorragie depuis deux semaines d'hospitalisation. Vous êtes dans le même hôpital en plus ! »

J'écoutais sa stupéfaction, les yeux baissés, et n'ai rien dit.

Cet après-midi-là, j'ai fait livrer les papiers administratifs du divorce à Joseph. Pour avoir sa signature et accélérer les procédures, je l'ai appelé de nouveau.

Il semblait être pris par la furie, répondant en parlant entre ses dents qu'il signerait les papiers. Pourtant, il est resté tous les jours dans la chambre de Rose Legard, s'occupant d'elle et de leur enfant, laissant le divorce en suspens.

Peu après, la nouvelle est parvenue aux oreilles de mes beaux-parents et ils se sont précipités à l'hôpital.

Lorsqu'ils sont arrivés à l'hôpital, ma belle-mère commençait à me réprimander, comme si elle me détestait à fond : « Juliana, comment peux-tu être aussi mesquine et déraisonnable ? Mon fils a donné un enfant à Rose juste pour lui rendre grâce ! Il n'a fourni que ses spermes par voie artificielle. Il n'a trahi votre engagement. »

« Le sang de Joseph coule dans le corps de cet enfant. Il est donc l'héritier de la famille Fouquet. En tant que la femme légitime de Joseph, tu devrais montrer la bienveillance. Est-ce que tu comprends ? »

Mon beau-père s'est tourné vers moi également : « Joseph n'a commis qu'une erreur que n'importe quel jeune homme aurait pu commettre. Il a été étourdi d'avoir donné ses spermes. Mais ce qui est fait est fait, l'enfant est innocent. Ne crée pas des histoires, ça ne sert à rien que de donner un sujet de commérage. »

Je les regardais toute hallucinée et les ai questionnés avec une voix rauque : « Vous saviez donc depuis le début que votre fils a fait son don et s'était remarié à l'étranger ? J'étais donc la seule à ne pas être au courant ? »

L'expression de ma belle-mère s'est figée lorsqu'elle m'a entendue. « Il ne l'a fait que pour rendre la grâce à Rose. L'enfant ne nuira pas à votre relation ni à votre mariage », a dit-elle, « Si tu te sens défavorisée, nous pourrons te dédommager avec des bijoux et des investissements immobiliers. »

Ces paroles absurdes m'ont fait rire. Ils me trouvaient ridicule aussi de leur côté et ont même persuadé mes parents de venir me convaincre.

Ma mère tenait mes mains, les yeux larmoyants. « Juliana, tu ne peux pas imaginer comme la vie est dure pour une femme divorcée. Tu as perdu un enfant en plus… » a soupiré-t-elle, « Joseph s'est déjà excusé auprès de moi et ton père. Il a dit que l'enfant n'était qu'un bébé éprouvette et c'était toi qui lui comptes vraiment. Essaie d'être plus tolérante. Sinon, ferme les yeux et laisse tomber quand tu ne pourras pas supporter. Ce n'est pas si mal de rester Mme Fouquet, riche et sans stress. »

Les regards impuissants de ma mère m'ont fait ressentir être ligotée par d'innombrables cordes, tellement suffoquée que j'ai quasiment perdu mon souffle.

Ils me réprimandaient sur la suprématie morale, disant que l'erreur commise par Joseph était excusable, qu'il n'a payé que ses dettes à celle qui lui avait sauvé la vie et que je devais être indulgente et tolérante à l'égard du nouveau-né.

Personne ne s'est mis à ma place. Moi, qui venais de perdre mon bébé et d'être trahie par mon mari, étais traitée comme une coupable, comme si mon chagrin et ma détermination brisaient l'harmonie de cette famille.

Pourtant, l'homme qui m'a blessée à fond, a joué son rôle à la perfection. Il était un homme respectable et reconnaissant à sa bienfaitrice, et à la fois un bon mari fidèle essayant de regagner le cœur de sa femme.

Je n'oublierais jamais, lors d'un repas familial, il a quitté sa place brusquement, me lassant toute seule devant tout le monde, parce que sa maîtresse lui avait envoyé un message en disant qu'elle avait mal au ventre à cause du bébé qui lui donnait des coups de pieds pour un certain inconfort.
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