Sébastien
Le lendemain du jour le plus flippant mais aussi le plus embarrassant de toute ma vie, on préparait nos valises pour rentrer chez nous. C'était la fin de l'été et par conséquent, le dernier jour au camps.
Joshua, l'un des formateurs et celui qui nous était attitré nous demanda de nous rassembler à l'entrée du camps pour pous dire au revoir. Les cars étaient déjà là et prêts à partir.
Daniel n'étant pas un loup de notre meute, il monta dans un des cars qui partaient pour le Soleil ambré. Quant à nous trois, on monta dans le deuxième car en direction de la Lune d'argent. Ella était dans le premier car parti une heure avant. J'avais prévu de monter avec elle mais le sien était déjà plein. Je n'avais pas encore eu l'occasion de la remercier pour la veille. Les téléphones étant interdit pendant le séjour au camps, la règle était de les donner au formateur à notre arrivée. Joshua nous les rendit au moment de monter dans notre car.
En m'asseyant au fond pour pouvoir m'asseoir avec Maël et Louis à la fois, je me préparais à envoyer un message à Ella. En voyant son nom, Louis se pencha sur mon épaule.
"Tu penses qu'El voudra bien te revoir après avoir vu la gross-" sentant les prochains mots sortir de sa bouche, je plaquais ma main sur la bouche de cet imbécile de Louis pour l'empêcher de finir sa phrase.
"J'espère pour toi que les mots que tu comptais prononcer n'allait pas parler de mes parties génitales?!" je lui dis en retirant ma main.
"J'allais dire... la grosse bestiole !! " Après un silence il ajouta : "...Et non pas la grosse trique que tu nous as dévoilée ouvertement!" me dit-il en ricanant. Je lui donnais un coup de poing sur le bras pour soulager mes nerfs. Rien qu'en y repensant, j'avais honte.
"Tu penses que j'en aurais une aussi grosse, j'suis ton frère quand même, c'est dans les gênes non ?" sortit Maël sans penser m'irriter davantage.
"Si on pouvait arrêter d'évoquer le fait que vous ayez vu mon membre?!"
"hahahaha, t'inquiète p'tite tête, y'a pas que les Deslords qui ont été gâté par la nature" répondit Louis, en lui lançant un clin d'oeil. "Et on a que dix-sept ans, la croissance n'est pas encore finie!"
"Non, la croissance n'est pas finie, et oui t'en auras sûrement une aussi grosse ! Mais j'suis ton grand frère... donc la mienne sera toujours plus grosse!" je répondis à mon petit frère avec un sourire narquois.
"Tant qu'elle l'est... moi ça me va!"
"C'est ce qu'elles disent toutes !" répondit Louis en souriant.
Sur ces mots je repris mon téléphone pour contacter Ella.
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Ella
Dès que Seb redevint humain et que j'apperçus sa... son... petit oiseau ? Enfin son gros oiseau plutôt... son très très gros oiseau... mon Dieu, j'étais mortifiée ! Je savais que mes joues étaient rouges, je sentais la chaleur montée sur mon visage. Pourtant, ce n'était pas la première fois que j'en voyais une mais voir celle de Sébastien Deslords...
Nous avons toujours été proches tous les deux, et j'ai toujours ressenti quelque-chose de plus fort que de l'amitié, mais le voir comme ça, voir sa nudité me donna chaud. Je sentis une chaleur se manifester dans le bas ventre, et remonter vers mes seins et mon cou. Alors, au retour dans le cabanon, j'avais besoin de soulager ce désir en moi. Tout le monde dormait, alors j'allais directement dans la salle de bain pour me libérer. Je fermais la porte à clé et je commençais à me déshabiller. J'abaissais la lunette des toilettes et je m'assis dessus en écartant les jambes. Je fermais les yeux pour m'imaginer Seb nu devant moi, la main sur son membre en train de l'astiquer lentement, le regard sombre plongé dans le mien. Je me noyais dans ses yeux d'un gris bleuté intense. Et je baissais mon regard pour observer les mouvements de sa main le long de son tronc, en positionnant mon index et mon majeur sur la partie la plus intime de mon corps. J'accueillis les premières caresses en imaginant son autre main venir se poser délicatement sur mes lèvres inférieures. C'était doux et excitant à la fois. Je commençais à bouger mon bassin en rythme pour plus de sensations et les premières minutes étaient euphorisantes. Je sentis la chaleur montée de plus en plus, puis j'imaginais Seb me plaquer contre un arbre, puis s'agenouiller devant moi et lever une de mes jambes sur son épaule. L'euphorie s'accentua lorsque je l'imaginais approcher sa tête entre mes jambes et plonger sa langue contre mon sexe, en léchant lentement mon clito du bas vers le haut, puis en secouant sa langue dans tous les sens. Ma respiration se saccadait, et la vague de chaleur se répandait dans mon bas-ventre. J'alternais frénétiquement la vitesse de mouvement de mes doigts jusqu'à arriver à l'extase. Je me laissais emporter par les vagues du plaisir pendant quelques secondes, jusqu'à ce que mon orgasme se fane discrètement. J'attendais de redescendre puis je repris lentement mon souffle et ouvris les yeux. C'était la première fois que je me masturbais en imaginant quelqu'un. Satisfaite et relaxée, je me levais pour me laver avant de retrouver mon lit.
Je ne pouvais m'empêcher d'imaginer comment serait le sexe avec Sébastien.
SébastienJe bus avec avidité, comme si mes lèvres n’avaient pas touché l’eau depuis des jours — ce qui était sans doute le cas. Quelques minutes plus tard, la jolie dragonne revint, portant à la fois de quoi étancher ma soif et un bol de bouillon fumant. Je ne fus pas mécontent de pouvoir enfin avaler quelque chose, surtout après avoir respiré la bonne odeur du gibier et des épices qui mijotaient encore.Mon corps, encore engourdi par plusieurs jours d'inconscience, peinait à se mouvoir. Vénizia, attentive, se proposa de m’aider à manger. La scène avait quelque chose d’étrangement intime, mais ma faim prit le dessus sur ma gêne, et je me laissai faire. À chaque cuillerée qu’elle portait à mes lèvres, nos regards se croisaient en silence, lourds de sens. Alors, quand la voix de Roman interrompit notre échange muet, je lui en fus presque reconnaissant."Je n’voulais pas le croire tant que je ne l’avais pas vu de mes yeux ! Tu es bien réveillé…""Est-ce que je t’ai manqué ?" répliquai-j
SébastienLe noir. Tout autour de moi était plongé dans le noir. Je ne savais pas où j'étais, dans quel état, ni même ce que je faisais là. Aucun bruit ni aucune lumière ne m'entourait. J'étais plongé dans l'obscurité la plus totale. Est-ce que j'avais toujours ressenti ce silence ? Peut-être étais-je endormi ? Ou ...mort ?La dernière chose dont je me souvienne est la chute de l'assassin de mon frère dans le précipice... Et après, trou noir ! Peut-être qu'il fallait que j'ouvre les yeux et que je me lève pour pouvoir appercevoir la lumière à nouveau. Je ne savais même pas si j'étais allongé ou debout ! Mes yeux semblaient cligner malgré l'obscurité, ils étaient donc ouverts... Où étais-je ? Qu'est-ce que je faisais ici ?Soudain, un son léger, aigu, résonna dans l’immensité silencieuse, qui me fit me redresser aussitôt. Je suppose que je devais être assis maintenant. Une pointe de crainte m’envahit, vite remplacée par la curiosité. Après quelques secondes, le bruit revint, plus disti
Ella"Aaargh" "Ça va aller, mordez-ça !" ordonnai-je doucement à l'un des bléssés, dont une partie du dos avait été arrachée, laissant la peau déchirée et pendante. J’avais commencé à recoudre un côté après l’avoir repositionné, mais la plaie était si vaste que chaque point prenait de longues minutes, et son agonie semblait interminable. Je lui avais fait inhaler un anesthésiant, mais son effet était insuffisant face à l’ampleur de sa blessure.Je savais qu’un sédatif plus puissant aurait pu l’envelopper dans un sommeil artificiel, l’arrachant à sa douleur. Mais ces remèdes précieux devaient être réservés aux cas les plus désespérés : lorsque le corps devait être ouvert ou qu’un membre devait être amputé. Nous n’en possédions pas assez pour offrir ce répit à tous nos blessés.Une vingtaine de minutes plus tard, mes mains engourdies cessèrent enfin leurs gestes mécaniques. Le souffle court, je laissai tomber l’aiguille et le fil dans la bassine rougie par le sang."C’est terminé…" sou
EllaDes heures et des heures s'étaient écoulées depuis la terrible nouvelle qui m'avait brisée de l'intérieur. Je n'avais plus la notion du temps : nuit et jour se confondaient et filaient trop vite, beaucoup trop vite pour mon esprit engourdi. Je n'avais pas la force de me lever pour aider sur le camp, ni même pour manger. Il fallait pourtant que je me ressaisisse : les bruits qui venaient de l'extérieur indiquaient que les blessés n'en finissaient pas. La guerre avec le Zangar avait bel et bien commencé, et moi, je restais là, immobile, inutile.J'avais tant pleuré que je me sentais vidée. Je ne savais plus qui j'étais maintenant qu'une part de mon cœur avait disparu avec l'amour de ma vie. Mon âme semblait vide, elle-aussi ; j'errais dans un corps hanté par le souvenir de Sébastien. J'avais besoin d'avancer, mais j'ignorais comment rallumer la flamme qui s'éteignait peu à peu en moi.Était-il possible de se relever de cette douleur ? D'autres avant moi étaient passés par là, j'en
Rose-Anna(Flashback) "Où est-il... le messager ?" je demandai à Ytéris, les yeux fixés sur le visage endormi de ma meilleure amie."Il était avec Féras avant qu'Ella ne perde conscience. Il doit être dans une des tentes maintenant..." Je hochai la tête, en me redressant doucement."Reste auprès d'elle jusqu'à ce que je revienne. S'il te plaît.""Compte sur moi!" me dit mon ami, avant que je ne me précipite à l'extérieur, prête à interroger l'homme dragon sans attendre.J’aperçus Féras devant la tente secondaire et me précipitai vers lui :"Où est le messager ?""Dans cette tente, mais Rose…"Je m’étais déjà dirigée vers l’entrée lorsqu’il m’interpella, le regard grave. Je le fixai, silencieuse, attendant qu’il termine sa phrase."Il est dans un sale état. Quoi que tu veuilles lui demander, fais vite, et laisse-le se reposer."Ytéris n’était pas du genre à donner des ordres. Toujours souriant, prêt à charmer ou à plaisanter, il était rarement sérieux, sauf quand la situation l'exigea
Ella"Il faut manger Liam, où vous ne pourrez pas vous rétablir !" j'implorai le jeune guerrier, qui se força à sourire pour ne pas me peiner."J'ai perdu un bras Ella, je ne pourrai jamais retrouver la force que j'avais..." murmura-t-il, une pointe d’amertume dans la voix. Je comprenais sa désillusion et son aigreur. À sa place, je serais dévastée. Je savais combien sa vie allait changer, surtout lorsqu’il tenterait de se transformer."Liam-""Ella, s'il vous plaît, n'insistez pas." J'expirai dramatiquement, partagé entre respecter sa demande et le pousser dans ses retranchements. Je misai sur le premier et décidai de le laisser se reposer.Liam était un veuf de vingt-sept ans, ayant perdu sa compagne et sa petite fille dans un accident quelques années plus tôt. Ces quelques jours passés à soigner ses blessures nous avaient permis de discuter et de nous découvrir peu à peu. C’était un homme d’une gentillesse rare et d’un respect remarquable pour son âge. Comme Lucas, il faisait parti