Sébastien
"Merci Princesse, tu sais pas à quel point ta présence m'a rassuré hier. J'aurais aimé te remercier de vive voix mais tu étais déjà partie"
Je voulais m'excuser de ce qu'elle avait vu ensuite mais je ne savais pas comment le formuler.
"Yseult a réveillé notre groupe à l'aube pour pouvoir monter dans le premier car. J'aurais aimé te voir aussi, et m'asseoir avec toi... T'en fais pas pour ça ! C'est toi qui me rassure d'habitude, pour une fois j'ai pu te rendre la pareille :)"
"moi aussi. C'est mon rôle non?"
"Ton rôle ? de futur Alpha tu veux dire ?"
"et de futur compagnon." Au moment d'écrire ce message, mon coeur se mit à battre d'un coup. J'appréhendais sa réponse. On était proches tous les deux et je savais qu'il y avait plus que de l'amitié, mais on ne s'était jamais vraiment déclaré nos sentiments. Je souhaitais au fond de moi que le destin nous promette l'un à lautre mais on ne le saurait pas avant d'avoir assisté à la course du destin l'été de nos dix-huit ans.
Cette course était l'évènement le plus important pour un loup. Elle avait lieu tous les ans, sous la pleine Lune, pendant le solstice d'été. Le Roi, transformé en lycan, menait la course, accompagné des Alphas, puis de tous les loups des meutes réunies ayant atteint l'âge de dix-huit ans et n'ayant pas encore de compagnon. Cette course frénétique permettait de sentir son compagnon ou sa compagne désignés par le destin. Pendant la course, on pourrait sentir la douce odeur de cet être qui nous complèterait. Bien sûr, il était possible de choisir un compagnon ou une compagne non destinés mais le risque serait d'être amener à les quitter car résister un lien du destin n'était pas aisé. Et personne ne voudrait résister à la pulsion qui nous pousse vers cet être qui est censé compléter notre âme.
"Mais...
Si le destin ne te lie pas à moi ?"
"Alors j'irai contre le destin! Parce-que je pourrais pas t'imaginer destiné à quelqu'un d'autre Ella..."
"Est-ce que c'est une promesse Seb ?"
" ç'en est une. Si l'idée d'être à moi te convient..."
"ça me convient! Mais j'ai peur Seb"
"Peur de quoi ?" Est-ce qu'elle avait peur que je ne sois pas sincère?
"sa taille..." me répondit-elle avec l'émoji singe qui se cache le visage. Mon coeur battit de plus en plus vite.
"El... j'suis désolé, j'ai jamais voulu l'afficher comme ça devant toi! Mais j'te ferai jamais de mal tu le sais ? Je sais qu'elle est impressionnante mais elle conviendra... elle est faite pour convenir, chaque sabre a son fourreau, pas vrai ?" Et ce fut, pour la deuxième fois, les plus longues minutes de ma vie.
"Est-que tu compares ma petite fleur à un fourreau ?"
"..." J'étais en train d'écrire et d'effacer pendant quelques secondes, jusqu'à ce qu'Ella mette fin à mon supplice.
"Je plaisantais Seb... Elle est impressionnante c'est vrai mais je sais qu'elle me conviendra, et que tu seras doux à ce moment-là."
"Est-ce qu'on peut convenir que ces deux jours sont les plus embarassants de ma vie ?".
"Pas d'embarras devant ta future compagne, n'est-ce pas ?"
Et je savais qu'à ce moment-là, mon coeur ne battrait que pour Ella.
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A notre retour à la maison, je décidais de parler à mes parents. Daniel avait raison, il valait mieux garder mon lycan secret. Mais je ne pouvais pas garder ce secret sans en parler avec ma famille. Mais d'abords et surtout à mes parents, Tony et Line Deslords. Mon père à quarante-sept ans était l'Alpha de la meute et ma mère sa Luna. A quarante-deux ans, ma mère était une grande blonde aux yeux de biche de couleur verte. Du haut de son mètre quatre-vingts, mon père était grand,musclé avec des cheveux marrons et des yeux bleux en amande. Mes deux parents avaient le teint légèrement hâlé, alors que j'avais la peau claire, avec des cheveux noirs et des yeux couleur gris-bleu.
Le soir, je me rendis au salon. Ma mère était installée sur le canapé et mon père sur le fauteuil, en train de discuter.
"Papa, maman... je dois vous parler!"
"Dis-nous mon coeur ? Comment s'est passé le séjour au camps cet été?" me répondit ma mère les yeux plein de tendresse.
"Oui mon fils, dis-nous ?" me dit mon père d'un air concerné.
"Bien mais assez surprenant...j'ai... je me suis transformé!" leur dis-je sans tourner autour du pot.
Mon père se leva pour s'approcher et me fis m'asseoir entre ma mère et lui.
"Mon fils, tu ne plaisanterais pas sur ça n'est-ce pas ? Une transformation à ton âge ce n'est pas possible pour un loup..." s'inquièta mon père, mais je vis dans ses yeux qu'il devina ce que j'allais lui dire ensuite.
"Pour un loup non Papa, mais pour un lycan..."
Mes parents se lancèrent des regards inquiets avant de me regarder tous les deux, les yeux plein de compassion. A ma grande surprise, ils n'étaient pas choqués.
"C'est tout? Pas de choc ? Pas de cri ? J'vous dis que je suis un lycan, j'vous mens pas Papa!" leur dis-je en commençant à paniquer.
"Sébastien... je sais, tu n'as jamais été menteur mon fils !" me dit mon père en essayant de me rassurer. Puis il regarda ma mère.
"Il est temps ma chérie, on a évité ce sujet tant qu'on a pu mais il est temps qu'il sache."
Ma mère avait l'air triste, mais essaya de sourire en posant ses mains sur les miennes pour me rassurer. Puis mon père pris la parole.
"Mon fils, sache que tu es notre enfant, peu importe ce que tu vas découvrir ce soir, tu es à nous et nous t'aimons comme nous aimons tes frères et soeurs." Je sentis mon coeur s'emballer à ce moment. Je ne savais pas ce que j'allais apprendre mais je sentais que ça allait chambouler ma vie et être difficle à entendre.
Rose-Anna(Flashback) "Où est-il... le messager ?" je demandai à Ytéris, les yeux fixés sur le visage endormi de ma meilleure amie."Il était avec Féras avant qu'Ella ne perde conscience. Il doit être dans une des tentes maintenant..." Je hochai la tête, en me redressant doucement."Reste auprès d'elle jusqu'à ce que je revienne. S'il te plaît.""Compte sur moi!" me dit mon ami, avant que je ne me précipite à l'extérieur, prête à interroger l'homme dragon sans attendre.J’aperçus Féras devant la tente secondaire et me précipitai vers lui :"Où est le messager ?""Dans cette tente, mais Rose…"Je m’étais déjà dirigée vers l’entrée lorsqu’il m’interpella, le regard grave. Je le fixai, silencieuse, attendant qu’il termine sa phrase."Il est dans un sale état. Quoi que tu veuilles lui demander, fais vite, et laisse-le se reposer."Ytéris n’était pas du genre à donner des ordres. Toujours souriant, prêt à charmer ou à plaisanter, il était rarement sérieux, sauf quand la situation l'exigea
Ella"Il faut manger Liam, où vous ne pourrez pas vous rétablir !" j'implorai le jeune guerrier, qui se força à sourire pour ne pas me peiner."J'ai perdu un bras Ella, je ne pourrai jamais retrouver la force que j'avais..." murmura-t-il, une pointe d’amertume dans la voix. Je comprenais sa désillusion et son aigreur. À sa place, je serais dévastée. Je savais combien sa vie allait changer, surtout lorsqu’il tenterait de se transformer."Liam-""Ella, s'il vous plaît, n'insistez pas." J'expirai dramatiquement, partagé entre respecter sa demande et le pousser dans ses retranchements. Je misai sur le premier et décidai de le laisser se reposer.Liam était un veuf de vingt-sept ans, ayant perdu sa compagne et sa petite fille dans un accident quelques années plus tôt. Ces quelques jours passés à soigner ses blessures nous avaient permis de discuter et de nous découvrir peu à peu. C’était un homme d’une gentillesse rare et d’un respect remarquable pour son âge. Comme Lucas, il faisait parti
NolasAvant que j’aie le temps de donner mes ordres, une horde de zangarites surgit du ciel. À croire qu’Ataras envoyait ses hommes à la chaîne, sans se soucier de leur sort. Mes pensées allèrent aussitôt vers Sébastien, étendu dans ma tente, toujours inconscient: je ne pouvais pas prendre le risque de le perdre. à nouveau !Je m’avançai alors, criant à mes hommes de s’écarter et de se tenir prêt à combattre sans relâche. Dès que j’eus l’espace nécessaire, je me transformai sans hésiter, m’envolai et embrasai le ciel de mes flammes, réduisant en cendres un grand nombre d’ennemis à moi seul.À cet instant, je ne raisonnais plus : seule la rage guidait mes gestes. Affronter ces hommes sans valeur m’enleva tout respect pour eux. Comment avais-je pu être si naïf ? Bien sûr qu’Ataras ne respecterait pas les règles de guerre — il avait enlevé ma sœur pour la forcer à l’union ! Aveuglé par la fureur, je continuai d’attaquer seul dans les airs, contre des centaines d’adversaires.Quand le cie
RomanQuatre jours s’étaient écoulés depuis que nous avions rebroussé chemin et découvert le sort de nos frères dans les montagnes du Zangar. Notre progression avait été ralentie par le poids des défunts que nous transportions à bout de bras, et surtout par l’apparition de Zangarites à mi-parcours. Fort heureusement, seule une trentaine d’entre eux avaient réussi à nous atteindre. Ce jour-là, nous perdîmes quarante de nos frères, et une vingtaine furent blessés. Malgré tout, nous restions nombreux et déterminés à emporter les corps de nos camarades avec nous.Le corps de l’un des deux hommes que j’avais envoyés porter un message au camp de la coalition avait été retrouvé non loin. Ils avaient dû marquer une halte pour se reposer avant de reprendre le chemin, mais avaient été surpris par ce même groupe de Zangarites.Nous arrivions ensuite à l'endroit où nous étions montés, lorsque nous partîmes du camps provisoire la première fois. Avec Bêta Aaron, nous avions toutefois décidé de pour
NolasLa bataille continuait de faire rage au sol. Les Zangarites ailés fusaient de toutes parts, fondant massivement sur nous. Ceux de mes frères qui étaient visés tombaient sur le champ, leur crâne se fracassant contre le sol et les assommant net. Mais nous ne leur laissions aucun répit : dès qu’un ennemi se précipitait vers l’un des nôtres, un loup bondissait à sa gorge, rejoint par un autre loup ou un dragon pour coordonner l’attaque. Les autres, dénués d’ailes, restaient tout de même puissants au combat rapproché. Ils étaient moins grands que leurs aînés, mais restaient néanmoins impressionnants.J’avais ordonné qu’aucun de nos hommes n’affronte seul un Zangarite. Il fallait toujours être au moins deux pour contrer la taille, la force brute et la capacité de voler de chaque adversaire. Je savais que certains de mes hommes n’étaient pas satisfaits de se savoir désavantagés lors d’un combat en un contre un. Pourtant, dans un espace ouvert avantageant l’ennemi, et au cours d’une ba
NolasAprès deux jours de marche, nous arrivâmes au complet sur le camp provisoire, auparavant occupé par les hommes menés par Tony. Des cadavres jonchaient le sol tout autour de nous, et quelque-chose en moi se brisa à la vue de mes frères tombés sous le coup de nos ennemis. "Nolas, ne devrions-nous pas enterrer nos morts ?" m'interpela Cyrus, la voix grave, accroupi près d'un des cadavres."Je refuse d'enterrer nos frères en territoire ennemi. Je ne me pardonnerai pas l'affront, et la crainte de savoir leur sépulture saccagée ne me quitterait jamais.""Je suis d'accord... Néanmoins, si nous voulons qu'ils partent en paix, nous devons les inhumer."Je hochai la tête lentement, conscient des paroles sensées de mon allié. "Dans le Riom, lorsque nous ne pouvons pas mettre nos défunts sous terre, nous prenons la forme de nos dragons afin de cracher le feu qui brûlera leurs corps. Je ne veux cependant pas risquer de dévoiler notre position en provoquant un feu, ni en laissant des millier