Chapitre 4 : Haute séduction

C’est avec une fébrilité contenue qu’il défait les boutons du corsage en soie beige qu’elle porte, son tissu léger révélant peu à peu ses courbes. Il l’a attirée contre lui avec une intensité presque instinctive. À peine entrés dans la chambre d’hôtel, ils se sont laissés emporter par une étreinte passionnée, leurs souffles s’entremêlant. Puis, dans un mouvement plus lent, il s’écarte légèrement et plonge son regard dans le sien, tout en effleurant du bout des doigts le tissu délicat qui la couvre.

—Cynthia… tu es une reine de beauté !

Ils ont eu l’occasion d’en reparler ce vendredi. C’est généralement le seul jour où il pouvait souffler sans la présence de Caroline, puisque tout le week-end lui est entièrement consacré.

Tout au long de la semaine, Cynthia lui a donné l’impression de l’ignorer complètement. Au travail, elle restait impassible, le snobait ouvertement, ce qui avait le don de l’agacer. Ce n’est que lorsque Monsieur Ayissi a sollicité Marco pour une séance de travail ce vendredi après-midi que celui-ci a sauté sur l’occasion.

Ils se sont retrouvés dans la salle de réunion avec d’autres collègues, Cynthia y compris. Il n’a cessé de la regarder avec insistance, mais elle, imperturbable, ne lui a accordé aucun regard.

—Monsieur Mbele, j’aimerais que vous examiniez ce dossier avec mon assistante, déclara Monsieur Ayissi. Elle vous en fera une copie d’ici peu.

—Très bien, je m’en occuperai.

Plus tard, dans son bureau, lorsque Cynthia lui apporta les documents, elle arborait un sourire narquois.

— Voilà les documents, monsieur.

— Ça veut dire quoi, ça ? lança Marco, le regard perçant.

— Pardon ?

— Tu te fous de moi ou quoi ? Pourquoi tu m’ignores comme ça ? Qu’est-ce que je t’ai fait ?

— Rien du tout ! Je ne vois pas où est le problème.

— Sérieusement ? Tu m’as laissé en plan et…

— Marco, stop. Je t’ai déjà dit que je ne mélange pas le boulot et le reste. Je veux être discrète.

— D’accord. On se voit ce soir alors ? Je t’invite.

— Ok.

— On sort boire un verre avec des amis, et après… si ça te dit.

— Ça marche.

Il a fait un tour éclair chez lui pour se changer. Caroline n’était pas encore rentrée du travail. Il lui envoya simplement un message pour l’informer qu’il rentrerait un peu plus tard, comme convenu, et qu’il serait avec des amis. Elle lui répondit rapidement…

—Ok chéri amuse-toi … Je t’attendrai, à plus tard.

Marco a été un peu surpris par la réaction de Caroline. D'habitude, elle n'aime pas qu'il sorte les vendredis soir sans elle, mais cette fois-ci, elle semble l'accepter, sachant qu'elle l'aurait tout le week-end. En lisant son message, il a froncé les sourcils puis a haussé les épaules. Sa soirée ne fait que commencer avec Cynthia, sa nouvelle panthère.

La soirée était bien animée, Cynthia attirait tous les regards dans son chemisier en soie beige transparent et son pantalon fuseau noir, qui mettait en valeur sa silhouette, le tout agrémenté de talons aiguilles. Marco la tenait par la main, ils avaient l’air tellement complices. Ses amis ne cessèrent de lever leurs verres en leur direction.

Vers 21 heures, lassés de danser, ils décidèrent de se retirer dans une chambre d’hôtel. À peine entrés, ils se jetèrent l'un sur l'autre, emportés par l'excitation de la soirée.

Cynthia est déjà en sous-vêtements, adossée au mur, portant ses talons pour ajouter une touche d’audace. Marco l’admire et la complimente. Elle lui sourit en guise de réponse, se love contre lui, puis défait la ceinture de son pantalon avec un petit air malicieux. Elle s’agenouille, le regardant dans les yeux, alors qu'il émet un long soupir d'appréciation. Il la relève brusquement, l’embrasse, puis ôte sa chemise avant de la pousser doucement sur le lit. Elle se laisse faire, un sourire complice aux lèvres.

À 23 heures, après une bonne douche, ils sont restés tout près l’un de l’autre, échangeant des regards complices. C’est alors que Marco a senti qu’il a des traces de griffures sur son dos, souvenir de leur passion. Il se promet de gérer cela plus tard. Sous le jet d'eau, ils se câlinent, s’amusant et riant, Cynthia posant ses mains sur ses fesses avec espièglerie, ajoutant à la légèreté du moment.

— Tu as aimé ? Je t’ai vue à l’œuvre, lui dit Marco.

— Et toi ?

— Humm… Juste comme j’aime. Si le devoir ne m’appelait pas, je t’aurais bien gardée pour toute la nuit, crois-moi.

—Ce n’est que partie remise…

S'il y a une chose que Marco sait faire depuis qu'il est avec Caroline, c'est de toujours rentrer avant le petit matin, même après une soirée aussi animée que celle-ci.

Il est donc chez lui aux alentours de minuit trente. Tout est éteint, ce qui lui convient parfaitement. Il pousse un soupir de soulagement ; il a juste le temps d’entrer discrètement, de se changer rapidement et de se glisser dans son lit comme si de rien n’était. En se déchaussant pour faire moins de bruit, il marche sur la pointe des pieds. Juste au moment où il s’apprête à ouvrir la porte de leur chambre…

—Bonsoir chéri !

Il sursaute.

« Mince ! Elle ne dort pas ? Que fait-elle là, assise dans le noir au salon ? » Se demande-t-il intérieurement.

Il allume et découvre Caroline, vêtue d'une de ces tenues… le mot sexy est trop faible.

— Mais… Tu ne dors pas ? Qu’est-ce que tu fais encore au salon ?

— Tu m’as tenue en éveil, bébé. J’ai dit que je t’attendrai, non ?

Caroline est allongée sur le canapé. Elle se lève et le rejoint, marchant doucement tout en ondulant les hanches. Elle se place derrière lui et pose ses mains sur ses épaules. Marco se crispe ; Caroline semble déterminée à le maintenir en éveil. Lui qui vient juste de passer une soirée torride, se retrouve maintenant confronté à l'énergie débordante de Caroline.

— Écoute... Bébé… Je suis vraiment épuisé là… S'il te plaît, on remet à demain matin. J’ai sommeil, je te jure… Avec les potes, on a bu comme des fous ; j’ai la tête qui tourne et je…

— Chut ! J’ai un petit remontant.

— Quoi ?

Elle ne se fait pas prier qu’elle tire en douceur vers la chambre, puis se love contre lui, avant de se raviser.

— Qu’est-ce que…

— Hein ?

— C’est quoi ce parfum ? s’étonne Caroline.

— Qu'est-ce que tu racontes ? Allons nous coucher, s'il te plaît.

— Non ! Tu vas m'expliquer ça ! D’ailleurs, c’est quoi cette odeur ? Je connais tous tes parfums et tous les savons que tu utilises Marco mais pas celui-ci !

— Attends… Ce n’est pas le moment… Bébé… Tu divagues un peu. De quelle odeur tu parles ?

— Tout ton corps sent différemment, Marco. À peine je t’ai enlacé que j’ai été submergée par cette odeur. C’est quel savon ? Tu as pris une douche, c’est ça ? Avec qui ? Tu étais avec qui ? Hein ? Dis-moi !

— S'il te plaît, arrête ça ! On en reparle demain. Je suis fatigué.

— Normal, tu es complètement vidé à cause d’elle, n’est-ce pas ? Tu vas m’expliquer ça maintenant !

— Ou bien quoi ? Je ne sais pas de quoi tu parles. J’étais avec des amis que tu connais très bien, tu n’as qu’à leur demander si j’étais avec une femme comme tu l’imagines. L’odeur ? Quelle odeur ? Arrête ça ! Si j’étais avec une femme, je n’aurais jamais eu la force de rentrer à cette heure-ci. Tu m’aurais sûrement attendu toute la nuit et je ne serais rentré que le lendemain matin… Alors s'il te plaît, pas maintenant… On se couche, et demain on va…

— Tu sais quoi ? Va te faire voir, tu entends ? Va te faire foutre, Marco. Je ne suis pas une gamine à qui tu vas tout le temps raconter des histoires. Je connais ta bande d’amis. Vous êtes tous pareils.

Elle tourne les talons, furieuse. Caroline est consciente que Marco a une emprise sur elle ; elle désire tellement ce mariage, tant pour l’honneur de sa famille que pour elle-même. Toutes ses amies l’envient, et elle veut maintenir les apparences à tout prix.

Marco et Caroline ont toujours projeté l’image d’un couple presque parfait. Main dans la main, ils semblent constamment amoureux. Bien qu’il la tienne, Marco sait qu’il doit la calmer un peu. Ce n’est pas dans ses habitudes, mais ce matin, il a fait un effort considérable pour la ménager. Il est fier, c'est vrai, mais en repensant aux paroles de sa mère, il réalise qu'il doit être un peu plus compréhensif.

—Bonjour, Bébé ! Écoute, je suis vraiment désolé pour hier... Euh... j’étais un peu dans les vapes, on a trop bu, je te jure, Je te demande pardon... Ça n'arrivera plus.

—Laisse-moi tranquille, Marco. Je sais que tu ne m’aimes pas. Tu es avec moi par intérêt, pour le bien de nos deux familles, c'est tout.

—Comment tu peux dire ça ? Je t’aime. Je suis sincèrement désolé. Je suis avec toi tout ce week-end. Dis-moi ce que tu veux. Je suis là pour toi, où tu veux, ce que tu veux, je le ferai… Pour nous, mais s'il te plaît, ne te fâche plus, d'accord ?

—D'accord.

—Alors, par où on commence ?