Ça fait trois jours que Marco a perdu l'appétit. Il a boudé ce que Caroline lui a concocté ce dimanche. Il feint la fatigue et prétend qu’il ne se sent pas très bien.
Caroline, absorbée par les derniers préparatifs du mariage, ne prête pas vraiment attention à son comportement. Pour elle, Marco est simplement stressé. Elle-même est sous pression, jonglant entre les rendez-vous avec le traiteur, les essayages de sa robe et les mille et un détails qu’implique l’organisation d’un mariage de cette envergure.
Mais Marco, lui, ne voit plus les choses de la même façon. Depuis qu’il a lu ce message, il sent une rage bouillonner en lui. Son père. Sa fiancée. Une trahison inimaginable. Ou alors s’agit-il d’un simple malentendu ? Chaque fois qu’il tente d’effacer cette pensée, elle revient le hanter. Le doute grandit. Son père est un homme puissant, influent, habitué à obtenir ce qu’il veut. Et Caroline… Caroline a toujours été proche de lui, admirative de son charisme, de sa réussite.
— Tu es sûr que ça va ? demande Caroline, visiblement inquiète. Tu devrais consulter un médecin. On a un excellent docteur dans la famille, je peux prendre rendez-vous pour toi et…
— Ça va ! Coupe Marco sèchement. Je sais très bien qui aller voir.
Caroline le dévisage un instant, surprise par son ton.
— Hum… Tu es vraiment bizarre ces derniers temps.
— Bizarre, moi ? Qu’est-ce que tu insinues ? réplique-t-il, agacé.
— Rien… Oublie. Elle hausse les épaules. Prends soin de toi, d’accord ?
Marco détourne le regard, le cœur lourd. Caroline ne se doute de rien… Mais lui, il sait. Et il a besoin de réponses. Il relit sans cesse ces phrases dans sa tête, espérant y trouver une autre signification, une explication rationnelle. Mais il n’y en a pas. Tout à l’air trop intime, trop équivoque.
« Bonne soirée ma petite… »
« J’ai bien apprécié ces longs moments en ta compagnie, tu seras une excellente épouse… »
« Ma petite j’attends une réponse hâtive de ta part ; bonne nuit… »
« Tu me manques… »
« J’ai hâte de te revoir… »
« Ce week-end à Kribi était magique… »
« Je n’arrête pas de penser à toi… »
Il s’est juré de ne rien laisser transparaître, de garder son sang-froid. Mais à l’intérieur, il est en colère. L’image de son père, cet homme qu’il a toujours admiré et craint malgré ses frasques, s’effrite à chaque seconde. L’idée même d’affronter la vérité lui donne la nausée. Doit-il confronter Caroline ? Faire face à son père ? Rien que d’y penser, il serre les poings avec une rage indescriptible.
— Je vais finir par avoir de violentes migraines à force d’y penser, maugrée-t-il entre ses dents, pestant contre Caroline dans un flot d’insultes murmurées à lui-même.
Il lui est arrivé d’observer Caroline à la dérobée, scrutant le moindre geste, le moindre regard, cherchant désespérément à comprendre le pourquoi du comment.
—Ou alors… elle est au courant pour Cynthia ? Murmure-t-il, le regard perdu. Je ne comprends rien ! Qu’est-ce qui a bien pu la pousser dans les bras de… de mon…
Il s’interrompt, incapable de prononcer le mot. L’idée même le dégoûte.
—C’est sûr, elle veut se venger. Elle est devenue tellement bizarre .
Il serre les poings, pris entre la rage et l’incompréhension.
—Il faut que j’en sache davantage.
Le brouhaha s’estompe peu à peu, laissant place à un silence. Tous les regards convergent vers le représentant de la famille de Caroline, un homme d’âge mûr, vêtu d’un grand boubou brodé . Il s’éclaircit la gorge avant de prendre la parole.
— Mesdames et Messieurs, nous vous souhaitons la bienvenue en cette journée mémorable. Aujourd’hui, nos deux familles sont réunies pour célébrer une alliance sacrée, celle de nos enfants, Caroline et Marco.
Des murmures d’approbation parcourent l’assemblée, tandis que certains invités hochent la tête avec un sourire satisfait.
Assis côte à côte, Marco et Caroline affichent des visages impassibles. Mais si Caroline semble sereine, Marco, lui, a du mal à masquer son trouble. Il jette un regard furtif vers son père, puis vers Caroline, et enfin vers sa propre mère, qui arbore un sourire radieux. Le représentant continue :
— Nos ancêtres nous enseignent que le mariage est l’union de deux âmes, un engagement où confiance et loyauté doivent être les piliers…
Marco n’entend plus la suite. Les mots résonnent dans son esprit, mais son attention est ailleurs. Il observe Caroline du coin de l’œil. Elle sourit, droite, fière, impeccable dans sa tenue. Pourtant, il ne peut s’empêcher de se demander si elle joue un rôle ou bien si elle cache quelque chose ? Son regard se dirige ensuite vers son père, Henri Parfait, assis non loin de là. Lui aussi arbore un sourire serein, presque trop serein. Marco ravale sa colère et se force à garder son calme.
— Chers amis, dans peu de temps, nos deux familles ne feront plus qu’une… Une seule et grande famille, unie par les liens sacrés du mariage. Aujourd’hui, nous célébrons l’amour qui unit nos enfants, Caroline et Marco, un amour qui scellera cette belle alliance entre nous tous. Alors, en leur honneur, et au nom du bonheur que nous leur souhaitons, levons nos verres et trinquons à leur avenir radieux !
Les cris de joie et les applaudissements résonnent de partout, emplissant la pièce d'une atmosphère festive. Marco et Caroline viennent de se fiancer, et le mariage est prévu pour le mois prochain. Marco a demandé la main de Caroline, agissant pour l'honneur de sa famille, pour la gloire et pour des intérêts qui lui semblent de plus en plus superficiels.
Mais Marco a finalement eu la confirmation. Son propre père, celui-là même, est devenu son rival. Cette révélation lui est parvenue une nuit fatidique. Alors qu'il était assis dans un snack à proximité d’un hôtel avec des amis, prenant un peu d'air et fumant une cigarette, il a vu Caroline quitter l’hôtel. Plus troublant encore, il a aperçu la voiture de son père la suivre de près. Caroline semble avoir atteint un point où elle ne craint plus d'être prise en flagrant délit.
—Mince ! C’est donc vrai… elle me cocufie… comme une pro, avec mon salaud de père !
Cette fois, c’en est trop. Il en a assez d’être traité comme un idiot dans cette histoire, surtout pendant les dîners du dimanche avec son père. Il pouvait sentir le regard dédaigneux et moqueur de celui-ci sur lui, accompagné des rires sarcastiques de Caroline. Depuis ce jour, il s’est efforcé de garder son calme et de rester patient.
— Je vais jouer le jeu jusqu’à la dernière seconde, avant de sortir ma dernière carte, soigneusement cachée dans ma poche.
Quelques jours avant les fiançailles, il a décidé d’affronter son père en face. La colère qui couvait en lui était insupportable, c'était vraiment la goutte de trop. Henri Parfait, comme à son habitude, s’adonnait à son sport favori, le golf, chaque week-end. Il se rendait tous les samedis matin dans ce club prisé par l’élite guindée et snob. Son fils savait exactement où le trouver, et cela tombait bien, car ils auraient enfin l’occasion de discuter loin de la maison.
—Il faut que je te parle… Papa.
— Il y a quoi ? Ça ne pouvait pas attendre ? Au point de te déplacer et venir me déranger ici ? Tu sais que je n’ai que cette journée pour me détendre, alors ne…
— Oh que non, ça ne pouvait pas attendre. Et crois-moi, en ce qui concerne la détente dont tu parles, je sais que c’est devenu ton passe-temps favori.
Son père, qui avait le dos tourné, se retourna brusquement. Marco, avec un regard noir, ne comptait pas céder cette fois. Pas question de cligner des yeux face à cet homme influent et dominateur…
— Quoi ? Tu peux répéter ça ?
— Tu m’as très bien compris… Père.
— De quelle détente tu parles ? Qu’est-ce que tu essaies de me faire comprendre ?
— Avec ma fiancée. Ne fais pas l’ignorant, je sais tout. Tu couches carrément avec elle ! Toi qui te prends pour un être si supérieur, regarde-toi, tu oses te rabaisser à ce point. J’ai vraiment envie de te…
Il avait déjà formé le poing avec sa main, prêt à exploser. La colère bouillonnait en lui, et il savait que ce moment était crucial.
— Tu veux me frapper ? Vas-y, je t'en prie !
— Ne me menace pas ! Cette fois, ça ne marchera pas.
— Écoute-moi bien. Oui, je couche avec elle. Oui, on prend du plaisir ensemble. Mais ça n’a aucune importance.
— Quoi ? Qu’est-ce que…
— Laisse-moi te dire une chose : ta Caroline et moi, ça fait des mois qu’on se voit, des mois qu’on partage des moments intimes. Nous nous sommes rapprochés, voilà ! Je le fais pour son bien.
— Mais tu n’es qu’un…
— Ferme-la et écoute-moi bien. Si tu oses faire du bruit à ce sujet, en disant que le père Mbele se tape la fiancée de son fils, crois-moi, c’est toi qui perdras la face. Moi, je suis devenu intouchable. Oui, je vais faire en sorte que cette histoire devienne ta responsabilité, pas la mienne. On dira que le fils Mbele est cocu et que son rival n’est autre que son père. Incroyable, non ? Tu seras le dindon de la farce, tu n’oseras même plus sortir ta tronche de rat hors de chez toi, alors que moi… qui osera me défier ? Personne ! Je retournerai cette affaire contre toi. Toute la république connaît tes frasques ; je connais tes multiples aventures. Tu n’es pas si blanc comme neige. Et pendant que tu prépares ton mariage, on dira aussi que le fils Mbele se pavane avec d’autres filles… Cynthia ? Elle t’a tourné la tête, on dirait. Alors, je te conseille, mon cher fils, de te marier. Ce mariage aura bel et bien lieu. Et ne reviens plus jamais, tu entends ? Ne me parle plus ou ne me défie plus jamais de cette manière. Maintenant, va-t’en et laisse-moi me détendre.
Les paroles d’Henri Parfait résonnent encore dans la tête de Marco. Ce soir, à table, lors du dîner de famille chez Caroline après leurs fiançailles, son père lui a lancé un de ces regards dédaigneux en levant son verre. Marco a fait de même, mais son geste était un signe pour lui signifier qu’il avait encore gagné. Ce soir-là, il feint d'être heureux aux côtés de sa belle, mais au fond, il se sent piégé. Coincé, il l'est vraiment. Sa mère, qui le connaît mieux que quiconque, a immédiatement remarqué qu’il n’était pas dans son assiette…
— Maman, je n’ai pas d’appétit ! C’est tout, lui a-t-il répondu alors qu’ils s’étaient retirés dans un coin pour discuter.
— Dis-moi ce qui ne va pas. Je te connais ! Ne me dis pas que tu as renoué avec cette fille… Cynthia, c’est ça ?
— Qu’est-ce que ça change ? Que je renoue avec elle ou pas.
— Tu as juste le trac. Ça va aller. Une fois que tout ça sera passé, tu pourras faire ce que tu veux. Caroline…Tu… tu ne l’aimes pas, c’est ça ?
Marco a regardé sa mère droit dans les yeux. Oui, elle le connaît si bien, mais il préfère lui épargner le détail qui blesse. Il ne veut pas lui faire de la peine, surtout pas avec cette histoire.
— Non… Maman, je ne l’aime pas… Je ne l’aime plus. Elle… elle me dégoûte. J’étouffe, je n’en peux plus ! Ce mariage me donne même la nausée. Je me sens comme pris au piège, coincé. Mais… je ne sais pas comment m’en défaire.
— Sois patient. Tu réapprendras à l’aimer et à l’apprécier à sa juste valeur.
Marco a simplement lancé un regard de détresse à sa mère, sans ajouter un mot de plus.
Plus le mariage approche, plus Marco est dans un état second. Il se sent nerveux, tendu. La cérémonie se déroulera dans la ville de Kribi, et tout le monde s'active autour des préparatifs. Selon la tradition, Caroline doit d'abord rentrer chez ses parents, et les futurs mariés ne se verront que le jour du mariage. Marco est censé partir pour Kribi deux jours avant, accompagné de sa mère et du chauffeur. Pendant tout ce temps, il fait de son mieux pour éviter son père, bien que ce dernier ne gère pas ses humeurs.
La veille de son départ pour Kribi, Marco est adossé au balcon de la terrasse de chez ses parents. Pensif, tendu, il est au bord de la crise de nerfs. Son père le rejoint et se tient juste à côté de lui. Les deux hommes regardent presque dans la même direction… vers les étoiles.
— Ne t’avise pas de déconner. Lui dit son père. Mais rassure-toi, après ce mariage, tu pourras papillonner autant que tu veux avec ton autre poupée ; ça te regarde. Ce qui importe, c’est ton mariage avec Caroline, pour sceller l’union entre nos deux familles.
— Et pour que tu continues à batifoler avec elle sous mes yeux à ton aise, c’est ça ? lui rétorque Marco en le défiant du regard. Puis, il tourne brusquement les talons et s’en va.
Le lendemain matin, à l’heure du départ, Christiane, qui est toujours lève-tôt, est en panique. Elle interroge tous ceux qui sont présents sur ce qui s’est passé, mais personne ne sait rien. Ils n’ont rien vu et n’ont même rien entendu…
—Ce n’est pas possible, s’exclame-t-elle.
Elle accourt dans la chambre pour réveiller son mari…
—Henri ! Henri !
—Hein ? Quoi ? Mais tu as vu l’heure ? Il est 6h du matin.
—Je sais… Je sais … Mais on a un problème grave.
—Un problème grave…. Que tu n’arrives pas à gérer toute seule ?
—Que nous allons devoir gérer tous… Marc est introuvable !
Marco roule à vive allure, le cœur battant. Il s'en fiche éperdument de tout ; peu importe ce qui pourrait lui arriver, peu importe la destination. Il a craqué, il n'en peut plus. C'est trop d'humiliations à supporter : son père, Caroline… Il les imagine tous les deux en train de… puis se moquer de lui.
—Non ! C’est insupportable… je… je ne…
Il roule tellement vite qu'il ne prête pas attention à la jeune fille qui tente de traverser la route. Elle titube, paniquée, et au dernier moment, elle se ravise, mais c'est trop tard…
Trois ans plus tard…Nahema sent la pression monter, et le trac l'envahit. À quelques instants de l'événement, elle lutte pour garder son calme. Elle ne pouvait pas imaginer que cela prendrait une telle ampleur. Et pourtant, elle y est parvenue, et elle peut en être fière. Elle a toujours voulu se battre pour se réaliser, afin d’être indépendante. Marco a été là pour elle à chaque étape de son parcours, mais elle savait qu’elle devait aussi tracer son propre chemin. Sans lui, elle serait sans doute perdue, et elle lui en est reconnaissante pour son soutien indéfectible. Ces dernières années, elle a changé, s’est reconstruite, et est devenue une autre femme.En trois ans, elle a repris sa formation d'infirmière après leur mariage. La cérémonie, un moment de pure magie, a eu lieu dans une ambiance magnifique, devant leurs proches et devant Dieu. Ils avaient pensé inviter Henri Parfait, en croyant qu'il n'y avait plus de rancune, qu'il méritait de partager ce moment avec eux. Mais ce der
Caroline est dans sa chambre, tout juste rentrée de chez le coiffeur. Elle arbore fièrement une nouvelle coupe à la garçonne. Elle a bien changé ces derniers temps. Il y a longtemps qu’on ne la reconnaît plus comme la fiancée de Marco, mais plutôt comme la maîtresse officielle de Henri Parfait. Seule Christiane ignorait encore tout cela, elle était la dernière à être au courant.Henri Parfait a façonné Caroline. Il a pris soin d’elle, l’a transformée. Au départ, tout n’était qu’une simple histoire de plaisir entre eux. Après son mariage annulé, Caroline, désemparée, s’est laissée séduire par Henri Parfait. Il la convoitait, était tendre avec elle, et savait la réconforter. Marco lui échappait, trop frivole à l’époque, et Caroline, progressivement, a cédé.À l’annonce de la disparition de Marco, la veille de leur mariage, Caroline a cru qu’elle ne s’en sortirait pas. La honte, le scandale, tout cela lui revenait sans cesse à l’esprit. Elle était inconsolable, maudissant Marco de toutes
Marco est complètement ému. Nahema lui tend le bébé. Il hésite, les mains tremblantes, maladroit, ce qui les fait sourire tous les deux.—Je… je ne sais pas comment tenir un bébé. J’ai… j’ai l’impression de lui faire du mal.—Prends-la juste comme ça, tu verras. Lui dit Nahema, souriante.Il prend la petite dans ses bras, pensant qu’il aura des difficultés, mais, à sa grande surprise, tout se passe bien. Il la regarde avec des yeux remplis d’émerveillement, lui offrant un doux câlin sur le front. La petite lui sourit innocemment, l’observant avec curiosité. Marco ressent alors un sentiment indescriptible, une tendresse profonde pour sa fille.—Elle est… trop belle ! Nahema ? Je… je ne savais pas. Comment est-ce possible ? Avec tout ce qui s’est passé. Comment as-tu fait ?—On a des choses à se dire, n’est-ce pas ?—Ah ça, j’ai vraiment hâte de comprendre.Plus tard, dans la soirée, alors que Marco se perd dans les yeux de sa fille, Nahema les observe silencieusement. Marco ne cesse de
Christiane n’en peut plus. Elle est à bout. À bout de nerfs, à bout de forces. Elle en a assez. Elle a assez donné, assez supporté, assez menti. Elle sait le mal qu’elle a causé, les cœurs qu’elle a brisés… Andrew, Marco… et même Henri Parfait, cet homme dont elle a enduré les infidélités sans broncher.Henri Parfait l’a toujours trompée. À peine rentrés au pays, il s’est empressé de reprendre ses mauvaises habitudes. Même quelques jours avant leur mariage, il l’avait déjà trahie à plusieurs reprises. Elle a fermé les yeux. Toujours. Jusqu’à aujourd’hui. Mais cette fois, c’en est trop. Elle a déjà assez payé pour ses erreurs, mais là, ça touche Marc. Et ça, elle ne peut l’accepter.Lorsqu’elle rentre chez elle après avoir tout avoué à Marco, elle trouve Henri Parfait assis dans le salon. Il est rentré plus tôt que d’habitude. Étonnant.— Tu rentres tôt… Pour une fois ! lance-t-elle d’un ton acerbe.— Ça peut m’arriver, non ?— Ou alors… Caroline ne t’a pas trop retenu.Henri Parfait l
Marco est abasourdi par les révélations de sa mère. Il n’arrive pas à y croire. C’est la première fois qu’elle évoque un homme dont elle a été amoureuse, et cet homme n’est autre que… son véritable père. Marco réalise alors qu’il n’est pas un Mbele, qu’il n’est pas le fils de HP. Le regard perdu, il recule d’un pas, le souffle court, il prend la parole, la voix brisée.— Je... je ne sais même pas quoi dire… Maman ! Pourquoi ? Pourquoi m'as-tu fait ça ? Depuis le début, tu savais que… que papa n’était pas mon vrai père et que cet Andrew dont tu parles est… mon véritable père ?!Il se couvre le visage, comme pour chasser cette vérité trop douloureuse, et se tourne brusquement. Les mots de sa mère sont comme un coup de poignard, qu’il reçoit en plein cœur.Christiane, elle, ne peut qu'abaisser la tête, submergée par la honte, elle ne sait pas comment réagir. Marco pique une colère vive. Il lui crie dessus.— Tu n’es qu’une femme méchante ! Quand je pense que durant toutes ces années… je…
Vicky est aux anges, feuilletant les magazines qu’elle a achetés ce matin en ville. La plupart parlent de mariage, de robes de mariée, de préparatifs, etc. La date est fixée, Marco et elle se marient dans les six prochains mois. C’est un rêve devenu réalité pour elle, celle d’avoir un mariage de conte de fées. Depuis toujours, elle imaginait épouser un homme de son milieu, un "bon parti". Elle vient d'une famille aisée et n'a jamais manqué de rien. Fille unique, elle a toujours été le centre d’attention de ses parents.Avant de rencontrer Marco, elle avait d'autres projets, notamment voyager à travers le monde. Ses parents étaient prêts à l’accompagner dans cette aventure, et son compte en banque était bien garni pour l'occasion. Mais un soir, lorsque Antoinette, l’amie de Christiane, a croisé Marco, elle l’a trouvé séduisant et a commencé à envisager une autre possibilité pour sa fille : ne pas laisser Vicky mener une vie d’aventurière, mais plutôt épouser un homme stable et bien pos