Le salaud a blanchi ses cheveux en une nuit après mon départ

Le salaud a blanchi ses cheveux en une nuit après mon départ

By:  Plume de VentUpdated just now
Language: French
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Après quatre ans de mariage, Julien avait brisé le pacte sacré de leur union en poursuivant une ancienne obsession qu'il appelait son « étoile inaccessible » — un amour de jeunesse jamais conquis. Élise l'avait aimé d'un amour aveugle et avait lutté de toutes ses forces pour sauver leur couple, mais un soir, Julien lui avait lancé avec mépris : « Élise, franchement, t'as rien pour toi… Avec ta tronche de statue, ça me refroidit direct. » Ces mots avaient mis fin à ses espoirs. Sans un cri ni une larme, Élise s'était levée et était partie, dignement, sans jamais se retourner. Quelques mois plus tard, Julien avait recroisé une Élise méconnaissable, rayonnante de grâce et d'assurance. Désormais, elle captivait les hommes influents, et même Monsieur Morel, figure incontournable du pouvoir, ne réservait ses sourires qu'à Élise. Julien, lui, avait sombré dans une obsession, l'attendant parfois devant sa porte, les bras chargés de cadeaux extravagants, espérant qu'elle le remarque. Quand on interrogeait Élise sur leur relation, elle répondait simplement, avec un sourire désinvolte : « Monsieur Courtois ? Oh… ce n'est rien, juste une page tournée que je ne relirai jamais. »

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Chapter 1

Chapitre 1

Mariés depuis quatre ans – bien avant que la grande crise conjugale ne soit venue frapper à leur porte – Julien Courtois menait, tel un funambule oscillant entre deux mondes, une existence à doubles visages, dissimulée derrière le masque des apparences respectables.

Dans les faubourgs de Paris, devant une villa, Élise Charmaine, silencieuse dans le siège arrière de leur caravane luxueuse, observait le cœur serré son époux filer en douce vers une autre femme. La jeune demoiselle, vêtue d'une robe immaculée – à la fois pure et empreinte d'une douleur indicible – resplendissait telle une étoile lointaine, impossible à atteindre.

Julien, dans un élan presque irrévérencieux, serrait alors la main de la jeune fille avec l'ardeur de deux amants perdus dans leur passion. La tendresse qu'il lui prodiguait faisait fondre les cœurs même les plus endurcis.

La jeune fille, grimaçant d'un air à la fois espiègle et suppliant, lançait d'un ton familier : « Julien, mes pieds me tuent, porte-moi, hein ! »

Élise, qui connaissait trop bien le tempérament hautain de son mari, s'attendait évidemment à un refus tranché. Mais, contre toute attente, la scène qui se déroulait sous ses yeux lui coupait littéralement le souffle.

Avec une délicatesse presque austère, Julien effleurait le nez fin de la jeune fille avant de relever sa taille, tel un trésor rare. Les mains pâles de la demoiselle glissaient naturellement sur le cou vigoureux de Julien, ses doigts s'amusant à caresser ses mèches sombres et ensorcelantes.

Sur la nuque de Julien, une petite marque de naissance rouge, qu'Élise avait un jour effleurée par inadvertance dans le creux des draps, s'enflammait d'une passion secrète, transformant l'homme en une bête insatiable.

Le regard de Julien, brillant et hypnotique, trahissait son irrésistible envie de coller la jeune fille contre le pilier du pavillon. Submergée, Élise avait doucement fermé les yeux, refusant d'assister à une telle débauche d'émotions de la part de celui qu'elle pensait connaître.

Et en son for intérieur, la question résonnait : « Et moi, Élise, que suis-je au juste ? » Jadis, c'était lui qui la poursuivait avec véhémence, clamant d'une voix rauque : « Ah, Charmaine, tu es la partenaire idéale, mon passeport vers le pouvoir et la fortune ! »

En un éclair, Élise avait troqué sa liberté contre un mariage de convenance, s'engageant corps et âme dans la famille Courtois, se consacrant aux affaires, à la quête du prestige et de la fortune, pour finir par se jeter dans la gueule du loup.

Quatre ans durant, Julien avait pris les rênes de la dynastie, tandis qu'Élise n'était, à ses yeux, qu'un pion sans réelle féminité.

« Ah, Élise Charmaine, t'es vraiment naïve, t'es même ridicule… » semblait-il murmurer en écho.

Quand Élise avait rouvert les yeux, son regard ne portait plus ni amour ni haine. Quand l'amour s'éteint, il reste l'argent. La villa, lieu secret de leurs rendez-vous illicites, demeurait leur bien commun, mais Élise n'avait plus l'intention de supporter cette duplicité.

D'une voix ferme et maîtrisée, elle avait lancé à sa secrétaire, Annie Dupont, installée à l'avant du véhicule : « Ces trois derniers mois, Julien était tout le temps avec elle, non ? »

Sans perdre une seconde, Annie avait répondu avec précision : « Cette minette, c'était Camille Blanchet. C'était une amie d'enfance de M. Courtois, pas très futée, mais il l'avait engagée il y a trois mois, contre l'avis de tous, et la couvait de toutes ses attentions. »

Une pile de documents a été ainsi glissée vers Élise, qui les a feuilletés calmement, se disant qu'elle pouvait bien renverser la situation. Pourvu que Julien accepte de partager leurs biens communs, elle empocherait l'argent, les actions, et tournerait la page sans le moindre regret.

En sortant du véhicule, les feuilles d'automne aux teintes flamboyantes tourbillonnaient dans l'air frais, tandis que le soleil déclinant inondait le monde d'une lueur dorée. Reprenant contenance, Élise a alors composé le numéro de Julien.

Lui, qui avait dû être en train de flâner avec son amante, avait fini par répondre d'un ton noble, mais glacé : « Tu voulais causer ? »

Élise, la voix empreinte d'une tristesse feutrée, avait répondu : « Aujourd'hui, c'est mon anniversaire... tu rentrerais pour dîner ? »

Julien était resté un instant silencieux. Un homme qui ne voulait pas rentrer trouvait toujours une excuse : un dîner inévitable, un rendez-vous urgent... Mais soudain, la voix de la jeune fille s'était fait entendre, claire et percutante : « Julien, ça roule ? Je t'interdis de lui parler... »

Pris de court, Julien avait hésité avant de marmonner : « Bon, sinon, je raccroche... »

Le téléphone émettait alors un son monotone, signe implacable de sa décision. Intransigeant et résolu, Julien avait opté pour la fuite.

Annie s'exclamait, un brin sarcastique : « Mais Julien, il est vraiment trop ! Toujours à oublier l'essentiel… »

Pourtant, Élise restait impassible. Dans son for intérieur, elle se disait avec amertume : « Pardonnez-moi de déranger Julien en pleine séance d'amourette avec sa gamine, mais moi – son épouse légale – je n'étais pas heureuse. »

Esquissant un sourire froid, elle ordonnait : « Annie, coupe l'eau, l'électricité et le gaz de la villa – comme ça, il saura à quoi s'en tenir ! »

« Vos méthodes, madame, étaient sacrément brillantes », répliquait Annie, amusée.

Élise ne répondait pas. Elle détournait le regard vers la fenêtre où le soleil déclinant embrasait l'horizon et les nuages s'alignaient dans une paix étrange.

Elle se souvenait de ce soir-là, où, assise auprès de Julien, elle l'avait interrogé sur la pérennité de leur contrat matrimonial, se demandant si, un jour, l'un d'eux finirait par trahir l'autre.

Julien avait alors juré que, pour lui, Élise Charmaine était tout. Mais aujourd'hui, il ne lui restait qu'une impression amère : tant qu'elle alimentait le coffre-fort, tout était dit.

Une larme, discrète et silencieuse, glissait sur sa joue…

Plus tard, Élise regagnait la villa du quartier d'Imperivue. Une demi-heure plus tard, la secrétaire lui apportait le contrat de divorce rédigé d'avance, avec pour unique exigence l'attribution de la moitié des biens.

Après une douche rapide, vêtue de ses nouveaux habits, Élise se postait devant le miroir du dressing. En ôtant son peignoir d'un blanc immaculé, elle s'examinait à la lumière éclatante.

Son corps, façonné par les années et le labeur, conservait néanmoins une certaine élégance froide, grâce à une peau d'une blancheur délicate. Mais, elle le savait : cela n'aurait pas pu éveiller le désir d'un homme – sinon, Julien n'aurait pas cherché ailleurs.

Elle pensait alors à la jeune fille, s'imaginant Julien, transpirant d'excitation face à un corps bien plus jeune, plus souple, plus brûlant que le sien. Un léger froncement de sourcils traversait son visage, honteuse de cette comparaison brutale qui surgissait.

C'est alors que la porte du dressing s'est ouverte doucement… Julien était revenu. Élégant dans une chemise noire luxueuse et un pantalon de costume taillé avec soin, son corps athlétique se découpait avec assurance, tandis que le charme d'un homme mûr se reflétait dans ses traits baignés d'une lumière tamisée.

Même en mettant de côté ses milliards, Élise ne pouvait s'empêcher de constater que Julien, avec ce seul physique, aurait pu séduire n'importe quelle femme. Et elle, après quatre ans à partager son lit, n'avait pas tout perdu au change. Leurs regards se sont croisés et, dans un dialogue silencieux, toute l'histoire se lisait dans leurs yeux.

Julien s'est avancé lentement et s'est placé derrière sa femme ; dans le miroir, ils ne voyaient plus que l'image d'un couple usé par les années et les compromis. Élise, impeccable et souveraine dans sa coiffure en cascade, arborait toujours cette allure de femme d'autorité, même après la douche.

Julien se souvenait encore : la première nuit de noces où Élise était encore fragile et avait craint le moindre effleurement masculin en tremblant. Cette nuit était restée en suspens, et deux semaines plus tard, après un incident lors d'une affaire louche, Élise s'était blottie contre lui, murmurant son nom en quête de réconfort.

C'est ainsi qu'ils avaient entamé leur histoire, faite d'intimités rares et d'un amour mis à l'épreuve.

Chez elle, Élise était Mme Charmaine, symbole de respectabilité, tandis qu'au sein du Groupe Garchon, elle endossait le rôle d'une directrice imperturbable et glaciale. Julien savait pertinemment que malgré dans l'intimité, Élise ne se livrait jamais entièrement – ce qui, avec le temps, avait désenchanté l'homme.

Se rapprochant d'elle, Julien la taquinait d'un ton à la fois caustique et désinvolte : « Tu as vraiment coupé l'eau et l'électricité de la villa, hein ? Une jeune fille bien élevée t'a déplu, et toi, tu es en rogne ? »

Dans le miroir, Élise le regardait droit dans les yeux. Julien, calculateur, avait sans doute déjà deviné que ses jours d'ovulation étaient comptés. Effleurant délicatement son lobe d'oreille, il murmurait, mêlant taquinerie et provocation : « C'était vraiment pour ton anniversaire ou ton corps avait-il besoin de quelque chose… ? Mme Charmaine, à 26 piges, paraissait si difficile à contenter… »

Sa voix, légèrement mielleuse, trahissait néanmoins le désir inavoué d'un enfant. Le patriarche des Courtois conservait encore dix pour cent des actions du Groupe Garchon, et Julien rêvait d'une descendance pour solidifier sa position.

Mais ce qu'il ignorait, c'était que, à la suite d'un accident, la fertilité d'Élise avait été irrémédiablement compromise, rendant une grossesse quasiment impossible.

Alors qu'Élise fermait les yeux pour étouffer la douleur, Julien, emporté dans son impétuosité, la prenait avec fougue et la déposait sur le grand lit moelleux de la chambre principale. Leurs corps se rapprochaient, l'évidence d'un rapprochement forcé… Comment, en son for intérieur, Élise pouvait-elle encore consentir à une telle proximité ?

Refusant ce destin, elle repoussait la poitrine de son mari, ses cheveux noirs en bataille glissant sur l'oreiller, son peignoir légèrement échevelé, et criait d'une voix ferme : « Julien ! »

Mais lui, ensorcelé, la dévisageait intensément, inclinant son visage pour l'embrasser, comme si toutes les barrières s'étaient effondrées, son corps tout entier répondant à cet appel interdit…

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Chapitre 1
Mariés depuis quatre ans – bien avant que la grande crise conjugale ne soit venue frapper à leur porte – Julien Courtois menait, tel un funambule oscillant entre deux mondes, une existence à doubles visages, dissimulée derrière le masque des apparences respectables.Dans les faubourgs de Paris, devant une villa, Élise Charmaine, silencieuse dans le siège arrière de leur caravane luxueuse, observait le cœur serré son époux filer en douce vers une autre femme. La jeune demoiselle, vêtue d'une robe immaculée – à la fois pure et empreinte d'une douleur indicible – resplendissait telle une étoile lointaine, impossible à atteindre.Julien, dans un élan presque irrévérencieux, serrait alors la main de la jeune fille avec l'ardeur de deux amants perdus dans leur passion. La tendresse qu'il lui prodiguait faisait fondre les cœurs même les plus endurcis.La jeune fille, grimaçant d'un air à la fois espiègle et suppliant, lançait d'un ton familier : « Julien, mes pieds me tuent, porte-moi, hei
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Chapitre 2
Élise Charmaine serrait le drap d'une main crispée, y laissant des plis anarchiques.Même dans ce moment de désarroi, ses pensées fusaient, tranchantes et implacables : « Mais pourquoi, cette fille qui traînait dehors – celle que Julien Courtois chantait comme un môme de comptoir – ne faisait-elle pas son boulot ? Aujourd'hui, il se contentant de m'embrasser comme un adolescent en chaleur ! »Son visage affichait un calme glacé, dissimulant un dégoût profond ; étendue comme un poisson mort sur le drap, elle observait Julien exécuter ses caprices, convaincue qu'en dépit de tous ses efforts, il ne parviendrait jamais à la pousser à concevoir un enfant.Au début, Julien, amusé par les piques douces-amères de son épouse, se laissait aller à une excitation timide. Mais maintenant, Élise restait immobile, aussi inerte qu'un bout de bois dérivant dans la rivière.Un spectacle qui finirait par écœurer n'importe quel homme. Entre des mèches de sueur perlantes sur ses cheveux corbeaux et son
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Chapitre 3
Julien inclinait imperceptiblement la tête tandis que Gaston, l'air nonchalant et le sourire en biais, se retirait, laissant à ces deux amants — qui partageaient, dans un même lit, des songes dissociés — l'espace nécessaire à leur duel silencieux.Aussitôt l'ombre de Gaston envolée, Julien a parcouru d'un regard acéré la tenue d'Élise, puis, le sourcil froncé, lui a lancé d'un ton glacial : « Pourquoi t'es habillée comme ça, Élise ? File te changer, on va dîner dans l'ancienne maison familiale ce soir. »Élise savait pertinemment qu'à ses yeux, « dîner » rimait avec mise en scène, il fallait afficher un couple aimant sous le regard accusateur du foyer, tout ça pour ménager les parts qui se partageaient entre les mains de son vieux paternel.Ironiquement, derrière cette façade de gentleman irréprochable, elle sentait en lui l'âme d'un mercenaire, froid et calculateur, plus à l'aise dans l'univers impitoyable des paillettes et des billets rapides.Résignée à jouer le jeu jusqu'à la ré
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Chapitre 4
À neuf heures du soir, ils ont quitté la résidence des Courtois sans un bruit superflu. Julien, avec la gestuelle automatique d'un habitué, a bouclé sa ceinture avant de lâcher, d'un ton à la fois nonchalant et caustique : « Alors, c'était quoi ce délire que tu as sorti à Olivier tout à l'heure ? On aurait juré que vous vous éclatiez grave ! »Élise, le regard fuyant et la gorge serrée, fredonnait machinalement : « Ouais, juste en train de papoter de ta petite chérie. » Sans se retourner, Julien glissait sa réponse, comme s'il enjolivait une routine usée.Peu après, Julien s'était permis de prendre délicatement la main d'Élise, affichant une douceur qui détonnait : « Je n'ai jamais couché avec elle. » Pourtant, alors qu'une larme menaçait de trahir son humeur dans le coin de ses yeux, Élise savait pertinemment que ce murmure n'était qu'un subterfuge—un caprice hormonal destiné à lui faire croire au miracle d'un enfant. Ce n'était ni de l'amour véritable, ni pour elle, Élise !La pen
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Chapitre 5
Élise savait pertinemment qu'à l'instant où elle dévoilerait la vérité, il n'existerait plus de retour en arrière ni pour elle ni pour Julien. Pour elle, quand la déception avait atteint son paroxysme, elle pouvait tout envoyé valser sans même broncher.Elle scrutait son mari adoré du regard et, sans ambages, a laissé échapper la blessure qu'elle portait en elle. Tandis que ses mots se déversaient, son cœur s'est littéralement fondu de douleur, l'engourdissant presque. « Julien, ne t'en fais pas pour le titre, laisse béton ! Je ne veux pas être Madame Courtois… parce que je ne peux pas… donner… »Elle a chancelé sur le mot « donner », sa voix se brisant sous le poids de l'atroce souffrance qui l'accablait. Ce qui aurait pu être un instant suspendu avait été brutalement interrompu par la sonnerie du téléphone de Julien. Il fixait le visage d'Élise, a hésité une fraction de seconde, puis a décroché.Au bout du fil, l'angoisse se lisait dans la voix du secrétaire Louise qui a lancé, la
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Chapitre 6
Par une froide nuit d'automne, une berline exhalait avec une insolente chaleur les effluves d'un printemps révolu, tandis qu'Élise se laissait bercer par une atmosphère feutrée et énigmatique. À peine fermait-elle les yeux qu'elle s'imprégnait de la fraîcheur entêtante du tabac qui émanait de l'homme assis à côté d'elle.Ce même parfum de clope – à la Gaston, exactement comme celle qui flottait autour de Julien – faisait vaciller son présent, brouillant en un souffle incertain la mémoire et l'instant.Doucement, elle se tournait vers lui, saisissait sa main d'un geste presque irréel, et laissait échapper en murmurant : « Julien… » Comme si le temps se figeait, elle se trouvait happée par le labyrinthe d'un passé voilé, celui qu'elle partageait autrefois avec Julien.Gaston, quant à lui, restait silencieux, ses yeux perdus dans l'obscurité dense de la nuit, aussi épaisse que la soie humide d'une averse discrète. Habitué à des conquêtes éphémères, où tout se calculait en intérêts et c
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Chapitre 7
Au petit matin, Élise s'était réveillée en proie à un mal de tête lancinant.Dès l'aube, les domestiques, toujours aux petits soins, s'étaient rués dans sa chambre et avaient déposé en trombe un comprimé sur sa table de nuit.Après l'avoir englouti d'un trait, elle s'était aussitôt sentie renaître. Alors même qu'elle s'apprêtait à prendre son bain, elle avait entendu, dans l'encadrement de la porte, l'un des domestiques fulminer avec un franc-parler qui ne laissait aucun doute : « Le maître s'est encore fait avoir par cette foutue ensorceleuse dehors ! Hier soir, en revenant, il vous a croisée dans cet état-là et, sans plus attendre, il est reparti. »Visiblement irrité, il avait baissé son ton : « Tenez, madame, le maître nous a même demandé d'envoyer la veste de Monsieur Durand au pressing. Au moins, il lui reste un brin de bon sens pour vous. »Les domestiques, eux, prenaient ça pour de la prévenance. Mais, Élise avait compris aussitôt que Julien était revenu la veille, rongé pa
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Chapitre 8
Élise avait croisé Gaston dans le parking, où les lumières tamisées baignaient l'atmosphère d'une certaine intimité clandestine.Quand il l'avait vue, un léger étonnement avait traversé le visage de Gaston, immédiatement suivi d'une curiosité intense. Il lui avait fallu un bref instant pour rassembler ses pensées, puis il s'était avancé vers elle, son regard pénétrant croisant le sien d'une manière à la fois familière et pourtant nouvelle. « Tu quittes vraiment le Groupe Garchon ? » avait-il demandé, sa voix suave et pourtant pleine d'une certaine appréhension.Élise avait répondu par un faible « mhm », comme une note subtile jouée sur un piano désaccordé. « Oui, je m'apprête à partir », avait-elle dit, un sourire léger aux lèvres.D'un geste résolu mais gracieux, elle avait déposé la boîte qu'elle tenait à la main dans le coffre de sa voiture, refermant le hayon avec un sentiment de finalité, puis s'était tournée de nouveau vers Gaston, ses yeux brillants d'une lueur indéchiffrable
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Chapitre 9
Ce bout de papier, chargé de mots qui scellaient un destin, hantait Julien. Il le relisait sans cesse, inlassablement, jusqu'à ce que ses yeux se ferment de fatigue. Soudain, une lumière s'était posée dans son esprit, il avait perçu enfin la douleur d'Élise, la profondeur de ses larmes.C'était alors qu'il avait compris pourquoi, cette nuit-là dans le parking, entre halètement et désespoir, Élise lui avait crié : « Julien, pourquoi tu ne me consacres même pas cinq minutes ? T'es vraiment encore le même Julien que je connaissais avant ? »La révélation était tombée comme un couperet, sa chère Élise ne pouvait plus concevoir d'enfant. Pourtant, il se répétait, en vain, qu'il n'aimait pas Élise. Mais comment nier que ces quatre années lui avaient coûté son roc, celle qui l'avait soutenu dans ses pires creux, et qui avait vu naître son ascension dans le pouvoir ?Lorsqu'ils s'étaient mariés, ils s'étaient juré deux horizons, deux enfants – Inès et Hugo – autant d'espoirs à bâtir ensembl
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Chapitre 10
Julien exposait dans ses yeux une lueur indéniablement virile. Élise, quant à elle, s'était montrée franchement agacée ; elle n'avait aucune envie de croiser son chemin. Leur divorce était en pleine négociation chez l'avocat, et elle se jura de ne pas lui accorder une minute de plus.Elle voulut fermer la porte sur lui, mais Julien, vif et déterminé, la devança d'un pas assuré et se glissa à l'intérieur sans prévenir.À peine la porte refermée, brusquement, elle se retrouva captive dans ses bras. Julien la serra par la taille, l'attirant à lui avec une intensité presque déraisonnable, et l'embrassa dans un élan désespérément passionné.Élise se débattait, mais la vigueur de Julien l'emportait, et le couple vacillait pathétiquement vers le canapé.Ce canapé moelleux était alors devenu le théâtre où Julien laissait éclater sa fougue. Jamais il ne s'était montré si audacieux, mais sous les lumières crues et la présence ensorcelante d'Élise, il avait perdu pied. Ce n'était que lorsqu'i
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