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3.A l'isolement

Author: Toula Mira
last update Last Updated: 2025-08-10 07:27:08

Zora

Après plusieurs essais et une épaule droite endolorie, je peux affirmer que la porte est bien fermée et sous bonne garde, d'après les chuchottements que j'entends. Ils ne m'adressent pas même un mot. Je viens de gagner un galon encore dans la catégorie paria... La seule autre issue est également bien gardée, 2 loups se trouvent sous ma fenêtre. Lorsque j'essaie de leur parler, ils ne font que m'ignorer. Quand je les insulte aussi, d'ailleurs...

Jen'ai donc rien d'autre à faire qu'attendre et ressasser les évènements de la joournée pour essayer de comprendre comment j'en suis arrivée là. J'ai beau essayer, rien ne me semble justifier ce traitement.

Je repense alors au poème :

Fille de la lune rousse

Puisses-tu verser ton 1er sang pur

à l'oraison de ton 18ème anniversaire

Pour que tous se repaissent de ta magie

Fille de la lune rousse, à l'oraison de ton 18ème anniversaire... Je me demande...

Je suis née lors d'une lune rousse, au cours d'une nuit printannière où le froid a gelé une grande partie de la végétation, détruisant toutes les récoltes à venir cette année là. Une des lunes rousses les plus puissantes jamais observées. Et bien sûr, pour couronner le tout, je suis née rousse, les cheveux presque rouges, dans une meute qui ne comprend que des cheveux aussi sombres que le regard de notre alpha. J'étais donc toute désignée pour être mise de côté, pour être LA coupable, celle qui attire chaque petit malheur de la meute.

Et fait exprès, mon 18ème anniversaire tombera au premier jour de la prochaine lune rousse, annoncée elle aussi possiblement dévastatrice. Mais un 18ème anniversaire n'est pas une date particulièrement importante dans une meute, tout les membres ayant déjà trouvé leur loup ou leur louve entre 13 et 16 ans.

Ce n'est pas mon cas, je n'en ai peut-être simplement pas. Mais pourquoi me garder vierge jusqu'à mes 18 ans. Et ce sang versé ? Le verbe se repaitre ? Prévoient-ils de me cuisiner en zora au pot pour le festin de la meute ? Vont-ils me sacrifier au prétexte d'un poème en faisant couler mon sang ? Suis-je en train de sombrer dans la folie en m'imginant au coeur de ce poème ou d'une prophétier quelconque ?

Rah, je deviens folle dans cette chambre !

Alors je reste là, pendant des heures, à faire tournoyer totes sortes de pensées, à échaffauder de nouveaux plans pour m'enfuir ou pour tuer. Oui, tuer férocement tous ceux qui me font vivre cet enfer dans lequel je suis si faible et pathétique. 

Dans le tourbillon des toutes ces pensées, je mange sans y penser le plateau qui m'est donné au cours de la journée suivante. Un seul plateau, contenant une assiette de purée et une grande cruche d'eau. Je ne suis vraiement pas dans un palace, ici. Il me reste un peu d'humeur au bout de 24 heures, je tiens quand même assez bien le coup, je m'amuse intérieurement.

Je décide alors de m'évader mentalement, en repensant à ce bel inconnu, à sa main posée sur ma taille et ma tête contre son torse musclé... Je n'ai pas trop de difficulté pour m'imaginer une suite. Il me propose de m'enfuir avec lui, pour visiter le monde. Je m'endors doucement dans les bras du bel homme aux yeux d'un vert profond, l'imaginant me caresser les cheveux et me murmurer des mots doux. 

Et l'instant d'après, je me réveille en sursaut lorsqu'il hurle comme une urgence mon prénom et me demande de me réveiller". J'ouvre les yeux et me lève prestement, toute paniquée et encore ensuquée.

J'ai du mal à réaliser que quelque chose cloche. Pas de loup sous ma fenêtre. Pas de bruit autour de ma chambre. Et puis un énorme bruit, comme une déflagration, une explosion, qui semble loin de ma chambre.

Je me réveille tout à fait et saue par la fenêtre, sans prendre le temps de predre quelque affaire que ce soit, tant pis, c'est maintenant !

Et je cours, pour des jambes humaines les miennes sont très rapides. Je cours le plus vite et le plus longtemps possible. Je me dirige vers la ville avec l'espoir d'emprunter un bus ou un train. Je peux même faire du stop. Mais je file aussi vite que mes jambes le permettent.

Au bout de quelques heures, je ne peux que difficilement avancer, mes jambes refusant de m'obéir, percluses de douleurs. Je suis à la périphérie de la ville. Me cacher dans les buissons ne servirait à rien, ils me trouveront à mon odeur. C'est un des nombreux inconvénients d'appartenir à une meute de loups...

Je me repose un peu, au milieu de quelques buissons, pour reprendre mon soufle. Je n'ai presque rien mangé depuis 36 heures, il fait déjà nuit et je n'ai pas pensé à prendre ni des provisions, ni de l'eau et pas non plus d'argent pour m'en offrir.

Je commence déjà à me sentir faible et je vacille un peu quand je veux me lever de ma cachette pour m'approcher de la ville. Je parviens tout de même à traverser la route, mais je m'écroule, impuissante, une fois de plus, sur le bas côté de la route.

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