Zora
Je retourne, à la fois humiliée et pleine de rage, à ma misérable chambre. Elle est plus petite que les autres, mais a le mérite d'être en périphérie des batiments principaux, me permettant de m'éclipser plus facilement, lorsque je déjoue la vigilence des loups en service.
Sous une douche presque brulante, je me défais de tous mes tracas, je nettoie l'armure épaisse que j'ai forgée au fil des années. Rien ne me blesse, rien ne me blesse... L'adage "Tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort" n'est cependant pas le plus approprié. Je n'ai pas l'impression d'être forte, je survis. Mais un jour, j'espère vivre.
Je me couche pour une petite sieste, mon esprit vacille et je me revois tomber dans les bras de l'inconnu. Au bord du sommeil, je sens son odeur particulière, je me souviens que quelque chose a remué en moi lorsque nos regards se sont croisés. Je n'arrive pas à me souvenir quoi. Hormis ceux de la lune Noire, je n'ai pu rencontrer que de rares shommes, tous des types sans intérêt, fades et sans odeur. Mais lui... Grand, fort, une aura de puissance en émanait. Et il estresté là, plongé dans mon regard. Je crois que si je n'avais pas été repérée par Eros et ramenée de force, devant tout le monde, je me serait noyée dans l'eau profonde de ses iris. Mais quelle humiliation, une fois encore, obligée de suivre cet imbécile d'Eros en me faisant disputée comme une gamine capricieuse. Jen'ai plus osé couler un regard vers lui, trop honteuse, et je ne le reverrai plus.
A cette réflexion, je me sens troublée, à la fois déchirée et décidée à... mais je sombre dans le sommeil, épuisée par trop d'émotions.
Je me réveille et me lève pour aller nettoyer le réfectoire avant le repas. Une de mes corvées quotidiennes. A peine arrivée à la porte, je constate qu'ils ont presque tous fini de manger, il ne reste plus que quelques retardataires. J'ai dormi combien de temps ? Je vais avoir de nouveaux problèmes, je les accumule sans cesse. Pour limiter les dégats, je vais au devant en me rendant dans le bureau de l'alpha, moins agressif à mon égard mais tout aussi méprisant que le Béta Eros.
Je suis devant la porte lorsque j'entends une conversation agitée :
"Elle ne nous gênera plus que quelques jours, mais il faut renforcer notre vigilence. Comment as-tu pu laisser un autre loup la toucher ? Elle ne nous servirait plus à rien si un autre mettait la main dessus." gronde l'alpha Sombre.
"Elle a filé lors de sa corvée de linge. Même sans sa louve, elle se déplace vite dans les bois. Pourquoi ne pas la garder enfermée les 10 prochains jours ? Ce serait plus simple." répond Eros.
"Une meute toute entière incapable de surveiller une misérable femelle sans louve. Comment peux-tu vouloir me succéder si tu ne peux même pas t'acquitter d'une tâche si simple ?"
J'entends des pas s'approcher de la porte, je cours me cacher dans une pièce à côté. Je me fais toute petite, je n'ose pas respirer de peur qu'ils me découvrent lorsque qu'ils sortent ensemble du bureau. Lorsque j'entends leurs pas résonner suffisamment loin, j'examine le petit cagibis dans lequel je me suis cachée. Il est habituellement fermé, c'est étonnant. Je n'y avais jamais mis les pieds.
La pièce est vraiment exigue, et seule un guéridon trône au milieu, tout simple, en bois foncé. Un livre est ouvert dessus. En faisant le moins de bruit possible, je regarde ce qui y est écrit :
Fille de la lune rousse
Puisses-tu verser ton 1er sang pur
à l'oraison de ton 18ème anniversaire
Pour que tous se repaissent de ta magie
J'entends mon nom au loin, ils me cherchent. Je me faufile dehors, sans chercher plus loin, la curiosité cédant à mon instinct de survie. Je me présente à celui qui m'appelle, Eros, furieux que j'ai raté le service du soir : "Où étais tu encore, trainée. Une seule visite chez Mac ne te suffit pas, tu en redemandes ?"
Je lui réponds dans un murmure. Je me suis endormie, Mac a du me donner un sédatif, je n'ai pas pu luter contre le sommeil. Toutes mes excuses. Je vais nettoyer la salle maintenant.
"Non, pas ce soir, tu es confinée dans tes quartiers !" dit-il triomphant et s'emparant de mon bras droit. Je me laisse trainer jusqu'à ma chambre, tiquant intérieurement sur son choix de vocabulaire : des quartiers, cette minuscule chambre ? Juste un trou à rat, dans lequel je me retrouve une fois de plus piégée.
VolkenJe cours jusqu'au QG, où Garreth coordonne les recherches du reste de la meute sombre. Lorsque j'y parviens, je m'arrête seulement devant la salle de commandement. Deux loups gardent la porte et cinq personnes se trouvent dans la salle, autour d'une carte gigantesque. Garreth, Erin, fine tacticienne, Berty et Colorado, deux de mes généraux, ainsi que Lin, celle que je cherche, un petit génie de l'électronique.Je leur fait part de ma découverte, qui suscite beaucoup de colère et d'incompréhension. Comment ont-il pu placer ces caméras sans que nous les voyions ? Ils vont certainement nous donner plus de fil à retordre que prévu. Ils sont organisés, discrets et semblent parfaitement connaître le terrain. Le petit Tony ne serait-il pas le seul complice dans nos murs ? Je décide de faire venir tous nos atouts, hormis Zora, qui doit encore se reposer. Je n'ai déjà pas pu la protéger, je ne vais pas le jeter à nouveau en pâture aux loups sombres. Ils ne méritent qu'on les considère
ZoraJe suis dans la brume, je marche sans but. Je suis toujours déconnectée de mes émotions, je marche sans but, sans aucune raison. Je marche, tout simplement. Je me sens bien, je n'ai nu passé, ni avenir, juste le présent, vide et tranquille. J'entends des voix. Je ne m'en soucie pas, je marche. J'entends mon nom, mais quelque chose me dit que ce serait bien plus difficile d'y répondre que de rester là. Alors je marche, sans me laisser distraire. Paisible.Je sens de la chaleur dans la main droite, qui irradie bientôt dans le bras pour se diriger vers mon cœur. J'entends mon prénom, de plus en plus fort, qui traverse la brume. J'hésite, il m'appelle et mon cœur répond au son de sa voix. Je la reconnais. Je ne sais plus pourquoi je marche, mais je sens que tout sera difficile si je cède à son appel. Sans savoir en connaître la raison...Mon cœur devient douloureux, comme s'il me punissait. Il se languit de celui derrière la voix. Alors je crie, déchirer
Ces gars m'arrachent mes vêtements et mes couteaux, mon salut avec eux. Sans eux, je suis fichue. Mais Géna survivra peut-être, c'est le principal. Ils me forcent à me mettre à genoux, et je m'exécute. Je dois d'abord penser à elle. Je vais tenir jusqu'à ce que Volken la libère, puis je pourrai mourir.Eros me tiens par les cheveux, j'ai toujours les mains attachées dans le dos. Il me force à avaler les engins de Gus et Lazar, à tour de rôle. Et quand Gus éjacule, il me force à ouvrir grand la bouche pour accueillir la semence et l'avaler. Je me retiens de vomir de justesse. Ils essaient d'en faire entre deux en même temps dans ma bouche et ils y arrivent. La tête me tourne, j'ai mal partout.C'est autour d'Eros de me présenter la chose. Une énorme chose. J'imagine que ce ne sera pas pire que deux, mais je me trompe. Je n'y arrive pas. I
GénaComment ai-je pu me trouver dans cette situation ? Volken ne voulait pas que j'aille ramasser des herbes médicinales trop loin du refuge et bien sûr, je ne l'ai pas écouté. Leurs piqûres m’assomment, j'ai du mal à mettre de l'ordre dans mes pensées. ZoraLa voiture s'arrête enfin, au milieu de la forêt. Je vois à travers les feuilles des arbres que le soleil est assez haut, il ne doit pas être loin de midi. Tony n'est plus dans la voiture, j'ai dû m'assoupir. Je m'étonne cependant d'avoir comme un lendemain de cuite, la bouche pâteuse, le mal de crâne, et quelque peu désorientée. Ils m'ont sûrement droguée.J'ai les mains attachées dans le dos. Le bouffon de Sombre, Eros, m'attrape par la corde qui m'entrave et me force à sortir de la voiture. Je ne résiste que pour la forme, car je n'ai qu'une envie, sortir de cette voiture et sentir l'air frais. L'habitacle empeste la sueur et la crasse, si caractéristique de tous ces rustres. "Alors, petite traîtresse, tu as cru nous échappe
ZoraLize et moi avons inspecté la maison, sans succès. Nous nous rendons au réfectoire pour voir s'il y a du monde. Il n'est que 21h, elle nous y attend peut-être pour manger avec les autres. Nous pressons le pas jusque là-bas, mais une fois dans le réfectoire, il n'y a pas trace de Géna. Seuls quelques âmes trainent encore ici, mais je ne reconnais personne. Je me propose de nous séparer. Je vais retrouver Garreth et Volken au refuge tandis que Lize va chercher quelques personnes de la garde, dont Logan et Hélène. A peine quelques minutes plus tard, j'entre pour la deuxième fois dans le refuse, en retenant ma respiration. J'espère de toutes mes forces ne pas m'évanouir à nouveau. J'avance, les yeux fermés de quelques pas, rien ne se passe alors qu'appelle Garreth et Volken. Ils doivent sentir l'urgence dans le ton de ma voix parce qu'ils répondent immédiatement à mon appel et apparaissent devant moi. "Zora, calme-toi, que se passe-t-il ?" me demande Volken. "Géna, je ne la trouv
ZoraJ'enchaine avec Logan. Je vois qu'il essaie de détendre son bras et son poignet et qu'il est plus en mouvement qu'au précédent combat. Mais cela ne suffit pas. Je feinte sur une de ses attaques et m'écarte en tournant sur moi-même pour passer de l'autre côté de l'arme, je le pousse d'un mouvement de hanches et il est déstabilisé. Il ne tombe pas, se rattrapant in extremis. Mais la fraction de seconde qui lui est nécessaire pour ça me permet d'avancer et de me positionner derrière lui pour placer ma lame contre sa gorge. Le matche est fini en moins de 2 minutes. Ils me regardent tous avec le même air que Garreth tout à l'heure. Serait-ce de la méfiance, de la suspicion ? Hélène se place devant moi, déterminée à ne pas se laisser faire. Nous tournons toutes les deux un moment l'une autour de l'autre. Je perds patience la première et j'attaque dans un mouvement classique vers l'avant, aussitôt paré par Hélène, qui contra attaque par une feinte à gauche, pour placer ensuite son at