Vorken
Elle ne répond pas. Même si je sens Croc, mon loup, qui pousse pour que je m'approche, je dois la laisser respirer et ne pas empiéter sur son espace vital. Son regard, elle analyse tout et semble déjà calculer un plan de sortie. L'amusement calme ma patience, je sens comme une pointe de fierté monter. Elle sera mienne. Croc, mon loup, me le confirme. Elle sera nôtre.
Mais pour l'instant, je dois la mettre en confiance et surtout en sécurité.
"Je ne te veux aucun mal. Nous t'avons trouvée en bord de route il y a 2 jours, inconsciente".
Un grognement pour seule réponse. Elle semble accuser le coup, toujours en position de défense, prête à me sauter dessus au moindre mouvement.
Ce regard, cette odeur... Je ressens une certaine fierté en la regardant. Ma future compagne semble sauvage et tellement intelligente. J'en tremble d'envie, certainement sous l'impultion de Croc, qui s'impatiente. Nous avons attendu si longtemps pour la trouver.
Ces cheveux rouges, ce caractère de feu et cette odeur de puissance. Se pourrait-il qu'elle soit également La promise que nous recherchons depuis bientôt 18 ans ?
Je ne dois pas sauter les étapes : la mettre en confiance, la soigner et la faire parler ! Qu'il est difficile de ne pas céder à cette envie de me jeter sur elle, de la serrer dans mes bras , de l'embrasser... Stop, Croc, on se calme. Elle a besoin de repos.
J'entends Alric et Géna dans le couloir. Sauvé par le gong, je me reprends.
"Ah, notre patiente est reveillée. Bonjour, je m'appelle Alric. Je suis le médecin de la meute Blanche. Comment te sens-tu ?" dis calmement Alric en tendant une main vers elle, mais en restant au seuil de la porte. Il est un médecin incroyable, le plus jeune de sa promotion. Même une guerrière effarouchée comme elle devrait s'y laisser prendre.
Pourtant, elle semble à nouveau s'affoler et s'empare du pichet d'eau en verre posé à côté d'elle et se recroqueville encore plus sur la table, prête à sauter au moindre mouvement.
Géna, restée derrière Alric s'approche tout doucement.
"Bonjour, nous sommes là pour t'aider. Je m'appelle Gena. Je suis la petite soeur de Vorken, et je suis très heureuse de t'avoir ici, parmis nous. Je suis également infirmière. Je peux m'occuper de toi et les faire sortir si tu le souhaites ?... Regarde, tu ne risques rien, je n'ai rien sur moi d'inquiétant, hormis cette blouse blanche", et Gena fait raisonner ce rire cristalin qui la caractérise tant. Elle sort sa blouse, la pose délicatement sur le dossier d'un fauteuil et tourne sur elle-même pour montrer quelle n'a aucune arme.
Ma petite soeur respire la gentillesse et la joie de vivre, avec ses boucles dorées qui rebondissent autour de son visage.
La belle inconnue acquiesse doucement de la tête, d'un regard toujours aussi méfiant et Géna nous met dehors à coup de "Allez, ouste, pllace aux femmes !". Elle glousse en nous poussant dans le couloir et je mettrai ma main à couper qu'elle prend du plaisir à être préférée par ma future compagne. Le clin d'oeil qu'elle m'adresse en fermant la porte le confirme.
Quelle petite peste, et quelle frustration de devoir m'éloigner de ma compagne. J'ai cru que je ne trouverai jamais mon âme soeur, mais j'en suis certain, c'est elle.
Pour l'instant, je suis impuissant et totalement inutile ici. C'est là que je remarque le regard d'Alric, moqueur.
"Alors tu l'as enfin trouvée, c'est bien elle ? Ah, tu ne tiens plus en place mon ami. D'un simple regard elle a dompté le grand et terrible Alpha Blanc, quelle prouesse." me dit Alric en riant ouvertement.
C'est comme ça que tu t'adresses à ton Alpha ? Dis-je en montrant presque les crocs ?
Toujours en riant, Alric me prévient que mon Béta, Garreth, m'attends dehors.
Je prends un instant pour me rafraichir dans le petit réfectoire de la clinique. Je me passe de l'eau sur le visage pour remettre un peu en place mes idées et mes priorités. J'imagine que Garreth vient me rendre compte de la sécurisation du périmètre, après notre petite virée d'avant-hier chez l'Alpha Sombre et sa meute de la lune noire.
C'est fou comme une rencontre fortuite dans une supérette peut vous amener à déclencher une guerre. Nous avons failli la perdre. Heureusement que nous l'avons retrouvée les premiers. Sans compter la cerise sur le gateau, nous avons enfin retrouvé le livre d'Elda, trésor qui nous a été volé il y a 18 ans ans. J'ai hâte de déméler également cette histoire. Et je m'interroge à nouveau sur cette coincidence : les cheveux rouges, cette odeur de puissance et le livre oracle...
Pensif, je me dirige vers la sortie, pour rejoindre mon second, Garreth, et faire le poin sur la situation.
VolkenJe cours jusqu'au QG, où Garreth coordonne les recherches du reste de la meute sombre. Lorsque j'y parviens, je m'arrête seulement devant la salle de commandement. Deux loups gardent la porte et cinq personnes se trouvent dans la salle, autour d'une carte gigantesque. Garreth, Erin, fine tacticienne, Berty et Colorado, deux de mes généraux, ainsi que Lin, celle que je cherche, un petit génie de l'électronique.Je leur fait part de ma découverte, qui suscite beaucoup de colère et d'incompréhension. Comment ont-il pu placer ces caméras sans que nous les voyions ? Ils vont certainement nous donner plus de fil à retordre que prévu. Ils sont organisés, discrets et semblent parfaitement connaître le terrain. Le petit Tony ne serait-il pas le seul complice dans nos murs ? Je décide de faire venir tous nos atouts, hormis Zora, qui doit encore se reposer. Je n'ai déjà pas pu la protéger, je ne vais pas le jeter à nouveau en pâture aux loups sombres. Ils ne méritent qu'on les considère
ZoraJe suis dans la brume, je marche sans but. Je suis toujours déconnectée de mes émotions, je marche sans but, sans aucune raison. Je marche, tout simplement. Je me sens bien, je n'ai nu passé, ni avenir, juste le présent, vide et tranquille. J'entends des voix. Je ne m'en soucie pas, je marche. J'entends mon nom, mais quelque chose me dit que ce serait bien plus difficile d'y répondre que de rester là. Alors je marche, sans me laisser distraire. Paisible.Je sens de la chaleur dans la main droite, qui irradie bientôt dans le bras pour se diriger vers mon cœur. J'entends mon prénom, de plus en plus fort, qui traverse la brume. J'hésite, il m'appelle et mon cœur répond au son de sa voix. Je la reconnais. Je ne sais plus pourquoi je marche, mais je sens que tout sera difficile si je cède à son appel. Sans savoir en connaître la raison...Mon cœur devient douloureux, comme s'il me punissait. Il se languit de celui derrière la voix. Alors je crie, déchirer
Ces gars m'arrachent mes vêtements et mes couteaux, mon salut avec eux. Sans eux, je suis fichue. Mais Géna survivra peut-être, c'est le principal. Ils me forcent à me mettre à genoux, et je m'exécute. Je dois d'abord penser à elle. Je vais tenir jusqu'à ce que Volken la libère, puis je pourrai mourir.Eros me tiens par les cheveux, j'ai toujours les mains attachées dans le dos. Il me force à avaler les engins de Gus et Lazar, à tour de rôle. Et quand Gus éjacule, il me force à ouvrir grand la bouche pour accueillir la semence et l'avaler. Je me retiens de vomir de justesse. Ils essaient d'en faire entre deux en même temps dans ma bouche et ils y arrivent. La tête me tourne, j'ai mal partout.C'est autour d'Eros de me présenter la chose. Une énorme chose. J'imagine que ce ne sera pas pire que deux, mais je me trompe. Je n'y arrive pas. I
GénaComment ai-je pu me trouver dans cette situation ? Volken ne voulait pas que j'aille ramasser des herbes médicinales trop loin du refuge et bien sûr, je ne l'ai pas écouté. Leurs piqûres m’assomment, j'ai du mal à mettre de l'ordre dans mes pensées. ZoraLa voiture s'arrête enfin, au milieu de la forêt. Je vois à travers les feuilles des arbres que le soleil est assez haut, il ne doit pas être loin de midi. Tony n'est plus dans la voiture, j'ai dû m'assoupir. Je m'étonne cependant d'avoir comme un lendemain de cuite, la bouche pâteuse, le mal de crâne, et quelque peu désorientée. Ils m'ont sûrement droguée.J'ai les mains attachées dans le dos. Le bouffon de Sombre, Eros, m'attrape par la corde qui m'entrave et me force à sortir de la voiture. Je ne résiste que pour la forme, car je n'ai qu'une envie, sortir de cette voiture et sentir l'air frais. L'habitacle empeste la sueur et la crasse, si caractéristique de tous ces rustres. "Alors, petite traîtresse, tu as cru nous échappe
ZoraLize et moi avons inspecté la maison, sans succès. Nous nous rendons au réfectoire pour voir s'il y a du monde. Il n'est que 21h, elle nous y attend peut-être pour manger avec les autres. Nous pressons le pas jusque là-bas, mais une fois dans le réfectoire, il n'y a pas trace de Géna. Seuls quelques âmes trainent encore ici, mais je ne reconnais personne. Je me propose de nous séparer. Je vais retrouver Garreth et Volken au refuge tandis que Lize va chercher quelques personnes de la garde, dont Logan et Hélène. A peine quelques minutes plus tard, j'entre pour la deuxième fois dans le refuse, en retenant ma respiration. J'espère de toutes mes forces ne pas m'évanouir à nouveau. J'avance, les yeux fermés de quelques pas, rien ne se passe alors qu'appelle Garreth et Volken. Ils doivent sentir l'urgence dans le ton de ma voix parce qu'ils répondent immédiatement à mon appel et apparaissent devant moi. "Zora, calme-toi, que se passe-t-il ?" me demande Volken. "Géna, je ne la trouv
ZoraJ'enchaine avec Logan. Je vois qu'il essaie de détendre son bras et son poignet et qu'il est plus en mouvement qu'au précédent combat. Mais cela ne suffit pas. Je feinte sur une de ses attaques et m'écarte en tournant sur moi-même pour passer de l'autre côté de l'arme, je le pousse d'un mouvement de hanches et il est déstabilisé. Il ne tombe pas, se rattrapant in extremis. Mais la fraction de seconde qui lui est nécessaire pour ça me permet d'avancer et de me positionner derrière lui pour placer ma lame contre sa gorge. Le matche est fini en moins de 2 minutes. Ils me regardent tous avec le même air que Garreth tout à l'heure. Serait-ce de la méfiance, de la suspicion ? Hélène se place devant moi, déterminée à ne pas se laisser faire. Nous tournons toutes les deux un moment l'une autour de l'autre. Je perds patience la première et j'attaque dans un mouvement classique vers l'avant, aussitôt paré par Hélène, qui contra attaque par une feinte à gauche, pour placer ensuite son at