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Le voile du mensonge
Le voile du mensonge
Author: LGRINA

Chapitre 1 : Les apparences

Author: LGRINA
last update Huling Na-update: 2025-09-05 09:19:45

Note de l'autrice

Cette histoire est une œuvre de fiction. Elle est née de mon imagination.

Toutefois, le récit aborde des thèmes sombres et parfois dérangeants.

Je tiens à prévenir mes lecteurs et lectrices que certaines scènes peuvent heurter leur sensibilité.

⚠️ Trigger Warnings / Avertissements de contenu

Ce roman contient notamment :

• Violence psychologique ( manipulation, humiliation)

• Violence physique et conjugale

• Agressions sexuelles / tentative de viol

• Infidélité

• Abus de pouvoir

• Traumatismes liés à l'enfance (abus sexuels)

• Sexualité explicite

• Consommation d'alcool

• Jalousie toxique / relations malsaines

• Idées suicidaires

Mon intention n'est pas de glorifier ces comportements, mais d'explorer la complexité des relations humaines, la douleur des blessures invisibles et la force qu'il faut parfois puiser en soi pour renaître.

Si vous choisissez de plonger dans ces pages, sachez que cette histoire peut être dure, brutale par moments, mais qu'elle porte aussi en elle une quête de vérité, de résilience et d'émancipation.

Merci de lire avec discernement et bienveillance envers vous-même.

Chapitre 1 : les apparences

Je réajuste une énième fois la cravate noire qui pend à mon cou. J’admire mon reflet dans le miroir, puis replie soigneusement les manches de ma chemise blanche. Un soupir m'échappe, vite étouffé par le geste mécanique de mon rouge à lèvres. Une couche de plus, un voile de couleur pour masquer les fissures de mon cœur. Mes cheveux, eux, subissent toujours le même sort : un chignon bas, strict, impeccable. Rien d'extravagant. Rien qui déborde.

Fin prête, je descends les marches d’escalier puis atterrit au rez-de-chaussée. Biscuit, mon chien, me fixe avec cette mine triste. Comme s'il savait, que je suis sur le point de m’en aller. Son regard me transperce, et je caresse doucement sa tête avant de m'arracher à lui. Heureusement, j'ai trouvé quelqu'un de fiable pour veiller sur lui, et sur ma maison entière, car mon travail me laisse peu de répit.

Madame Thomason.

Une rousse pétillante qui prend soin de mon foyer avec un zèle qui frôle la perfection. Du carrelage au plafond, ma maison brille toujours de mille feux. Un écrin impeccable où tout semble à sa place, ordonné, apaisant.

Ce matin-là, l’ambiance de la maison est monotone. Rien d’extraordinaire ne se produit. J’exécute mon petit rituel : dire au revoir à mon petit toutou.

Tout à coup, la sonnerie perçante du téléphone fixe résonne dans la cuisine. Madame Thomason pose son chiffon, traverse la pièce à pas rapides et décroche :

— Résidence Harel, je vous écoute.

Harel.

Un frisson glacé court le long de ma nuque.

Bon sang... Comme je déteste ce nom.

Il me colle à la peau comme une tâche d'encre sur une robe blanche. Harel est le nom de mon mari.

Frost Harel.

Un homme séduisant, atypique, le genre à faire chavirer un cœur en un seul regard. Et pourtant... il m'a jetée dans l'enfer d'un mariage qui n'a de sacré que l'anneau qui brille encore à mon annulaire. Lorsque je l'ai épousé, j'y ai cru. J'étais certaine. Il était mon prince, mon évidence, le brun ténébreux aux yeux perçants que toutes les femmes rêveraient d'avoir.

Mais derrière ce masque parfait se cache une vérité que j'ai mis trop de temps à voir.

Car Frost séduit les femmes. Mais pas seulement.

Les hommes aussi.

Je l'ai découvert après deux ans de mariage.

Des doutes, j'en avais. Trop peu de caresses, des excuses en boucle :

« Pas ce soir chérie, je suis épuisé, le travail me tue. »

« La réunion avec les investisseurs s'est mal passée, je n'ai pas la tête à ça. »

Des prétextes ridicules qui m'ont longtemps tenue à distance. Alors, persuadée qu'il me trompait avec une autre femme, j'ai engagé un détective privé.

Et ce que j'ai découvert m'a laissée à bout de souffle.

Frost n'allait pas retrouver une maîtresse... mais de jeunes hommes. À peine sortis de l'adolescence, la vingtaine tout juste effleurée, alors que lui frôlait déjà la quarantaine. Des clichés sans appel : Frost devant des hôtels, Frost lors de voyages d'affaires qui n'avaient rien à voir avec Milan ou les investisseurs. Frost au téléphone tard le soir, avec ses « amis » du club de foot.

Putain...

En y repensant, mon cœur se serre férocement. Et je sens ma colère remonter. Mes poings se durcissent dans le vide. Mais je souris malgré moi quand les yeux de madame Thomason se posent sur moi.

Je n'ai rien contre son désir, ni contre la vérité de ce qu'il est. Mais pourquoi moi ? Pourquoi m'avoir enchaînée à ce mensonge ? Pourquoi continuer à jouer à l'époux modèle alors que je ne suis qu'une figurante dans sa mascarade ?

J'aurais pu le confronter. J'aurais pu briser ce silence étouffant. Mais je n'ai rien dit. Parce que malgré tout, je l'aime encore. Et l'idée d'entendre de sa bouche l'aveu brutal de ce que je sais déjà m'angoisse. Comme si l'entendre, vraiment, rendrait tout irréversible.

Alors je me tais.

Mes talons claquent sur l'allée de pierre, entre les parterres impeccables de mon jardin. La voiture s'ouvre à distance dans un petit bip familier, et quelques secondes plus tard, je m'affale sur le siège conducteur.

Là, je craque.

Mes doigts se crispent sur le volant, mon front s'y écrase, et je retiens un hurlement coincé dans ma gorge.

— Putain Frost... Jusqu'à quand ? Jusqu'à quand vais-je continuer à faire semblant ?

Mes yeux me brûlent. Les larmes menacent, mais je me retiens. Pleurer serait une perte de temps, d'énergie et de maquillage. Frost ne mérite pas mes larmes. Pas une seule.

Je ferme les yeux. Inspire. Expire. Et mes propres phrases, celles que je répète à mes patients en quête de réconfort, me reviennent en écho.

Des phrases pleines d'espoir, de promesses de lendemains meilleurs...

Mais aujourd'hui, dans ma bouche, elles sonnent creux.

Je prends une grande inspiration, espérant chasser ce nœud qui me ronge le ventre et cette lourdeur oppressante entre mes poumons. Mais rien ne change. L'air entre, l'air sort... et la douleur reste, immuable.

Je me redresse dans mon siège et fixe mon reflet dans le rétroviseur. Mes yeux s'attardent sur chaque trait de mon visage, comme si je cherchais une fissure invisible, une trace de ce que Frost a brisé en moi. Des sourcils épilés à la perfection, une peau mate que j'entretiens avec soin, des cheveux châtains domptés chaque matin avec rigueur. Et pourtant... rien de tout cela ne suffit.

Je me souviens des efforts que j'ai faits pour lui plaire. Quand je croyais encore que j'étais le problème.

Cet abonnement hors de prix à la salle de sport, payé pour les deux prochaines années (enfin, di ce mariage tient jusque-là) , dans l'espoir de sculpter un corps qui attirerait enfin son regard.

Les rendez-vous répétés chez l'esthéticienne, les heures passées à choisir des lingeries fines, des parfums capiteux, tout ça pour lui.

Pour nous.

Pour sauver ce mariage qui, en vérité, sombrait déjà depuis longtemps.

Le pire ? Je n'y pouvais rien. Parce que le problème n'était pas moi.

J'ai joué mon rôle de femme mariée. J'ai été son épaule dans les tempêtes, son refuge dans ses silences, son ombre dans ses éclats de lumière. Je lui ai donné une place si grande en moi qu'il ne restait plus rien pour autre chose. Frost était mon monde, mon tout.

Mais je l'ai perdu.

Et parfois, je me demande : l'ai-je jamais eu ?

M'a-t-il seulement aimée, ne serait-ce qu'un instant ?

La vérité est cruelle : cela fait si longtemps que je ne me suis pas sentie désirée. Aimée.

Et cette absence brûle comme une lame sous la peau.

Rien n'est plus douloureux que de ne pas retrouver cette lueur ardente, cette chaleur de désir, dans les yeux de l'homme qu'on aime. Même quand je me glissais dans nos draps, vêtue de dentelles et de promesses muettes, ses prunelles restaient froides. Il me regardait, oui... mais pas comme un homme regarde une femme qu'il veut. Ce n'était pas de l'admiration. C'était autre chose. Une façade.

Les rares fois où nous faisions l'amour, tout sonnait faux. Ses caresses étaient mécaniques, ses gémissements forcés, exagérés comme dans une mauvaise pièce de théâtre. Moi, je n'arrivais même pas à feindre. Mes lèvres restaient closes, mes yeux fixés au plafond. Je ne disais rien. Je ne ressentais rien.

Et merde... J'ai oublié ce que ça fait.

Oublié ce que c'est de vibrer, de trembler sous des doigts avides. Oublié la vague brûlante d'un véritable orgasme.

Je ne suis plus une femme. Pas vraiment.

Je me sens réduite à un objet. Un accessoire.

Un corps qui a peut-être une valeur sociale, une utilité d'apparat, mais qui, au fond, ne sert à rien.

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